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EAN : SIE260732_256
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Que lire après Les Poésies lyriques profanes d Honorat de Bueil, seigneur de RacanVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Élevé au manoir paternel de la Roche-Racan, en Touraine, Honorat de Bueil quitta de bonne heure, selon l'usage, les paysages champêtres au profit de la cour. D'abord page d'Henri IV, il voulut accéder aux plus hauts grades au service du roi. Cependant, l'époque peu propice aux ambitions militaires lui laissa le loisir de cultiver ses dons poétiques, sur ses terres ou à Paris, dans le cercle des gens de lettres.

Disciple et grand ami de Malherbe, son style égala, voire surpassa le maître puisqu'il offrit avec ses poèmes une pureté stylistique que le siècle appréciait tant.

Déçu par ses ambitions militaires vaines ainsi que par ses conquêtes amoureuses, Honorat retourna en Touraine vers 1630. Il s'y maria et y vécut jusqu'à quatre-vingt ans passés, vivant ainsi son rêve bucolique qu'il avait exprimé dans ses Stances sur la retraite en 1618. Élu à l'Académie en 1635, il continuait à faire ses voyages à Paris. A la demande de confrères, il rédigea des Mémoires pour la vie de Malherbe (1651) dans lequel il mit en relief l'autorité du maître face à l'indépendance de l'élève. de 1651 à 1660, il paraphrasa des Psaumes, ce qui couronna sa renommée lyrique.

On retiendra, parmi ses textes, l'Ode à Maynard, 1614 ; Sur la venue du printemps, 1615 ; l'Ode à Louis XIII, 1616 ; Consolation au duc de Bellegarde, 1621 ; l'Ode au Comte de Bussy, 1622 ; ou encore ses Bergeries (1619).
Lien : http://livresetmanuscrits.e-..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Stances sur la retraite

Thirsis, il faut penser à faire la retraite :
La course de nos jours est plus qu’à demi faite ;
L’âge insensiblement nous conduit à la mort.
Nous avons assez vu sur la mer de ce monde
Errer au gré des flots notre nef vagabonde :
Il est temps de jouir des délices du port.

Le bien de la fortune est un bien périssable ;
Quand on bâtit sur elle, on bâtit sur le sable ;
Plus on est élevé, plus on court de dangers ;
Les grands pins sont en butte aux coups de la tempête,
Et la rage des vents brise plutôt le faîte
Des maisons de nos rois que les toits des bergers.

Ô bienheureux celui qui peut de sa mémoire
Effacer pour jamais ce vain espoir de gloire,
Dont l’inutile soin traverse nos plaisirs ;
Et qui, loin retiré de la foule importune,
Vivant dans sa maison, content de sa fortune,
A, selon son pouvoir, mesuré ses désirs !

Il laboure le champ que labourait son père .
Il ne s’informe point de ce qu’on délibère
Dans ces graves conseils d’affaires accablés.
Il voit sans intérêt la mer grosse d’orages,
Et n’observe des vents les sinistres présages
Que pour le soin qu’il a du salut de ses blés.

Roi de ses passions, il a ce qu’il désire ;
Son fertile domaine est son petit empire,
Sa cabane est son Louvre et son Fontainebleau ;
Ses champs et ses jardins sont autant de provinces,
Et sans porter envie à la pompe des princes,
Se contente chez lui de les voir en tableau.

Il voit de toutes parts combler d’heur sa famille,
La javelle à plein poing tomber sous sa faucille,
Le vendangeur ployer sous le faix des paniers,
Et semble qu’à l’envi les fertiles montagnes,
Les humides vallons, et les grasses campagnes,
S’efforcent à remplir sa cave et ses greniers.

Il suit aucunes fois un cerf par les foulées,
Dans ces vieilles forêts du peuple reculées,
Et qui même du jour ignorent le flambeau ;
Aucunes fois des chiens il suit les voix confuses,
Et voit enfin le lièvre, après toutes ses ruses,
Du lieu de sa naissance en faire son tombeau.

Tantôt il se promène au long de ses fontaines,
De qui les petits flots font luire dans les plaines
L’argent de leurs ruisseaux parmi l’or des moissons ;
Tantôt il se repose, avecque les bergères,
Sur des lits naturels de mousse et de fougères,
Qui n’ont d’autres rideaux que l’ombre des buissons.

Il soupire en repos l’ennui de sa vieillesse,
Dans ce même foyer où sa tendre jeunesse
A vu dans le berceau ses bras emmaillotés ;
Il tient par les moissons registre des années,
Et voit de temps en temps leurs courses enchaînées
Vieillir avecque lui les bois qu’il a plantés.

Il ne va point fouiller aux terres inconnues,
À la merci des vents et des ondes chenues,
Ce que nature avare a caché de trésors,
Et ne recherche point, pour honorer sa vie
De plus illustre mort, ni plus digne d’envie
Que de mourir au lit où ses pères sont morts.

Il contemple, du port, les insolentes rages
Des vents de la faveur, auteurs de nos orages,
Allumer des mutins les desseins factieux.
Et voit en un clin d’œil, par un contraire échange,
L’un déchiré du peuple au milieu de la fange
Et l’autre à même temps élevé dans les cieux.

S’il ne possède point ces maisons magnifiques,
Ces tours, ces chapiteaux, ces superbes portiques
Où la magnificence étale ses attraits,
Il jouit des beautés qu’ont les saisons nouvelles,
Il voit de la verdure et des fleurs naturelles
Qu’en ces riches lambris l’on ne voit qu’en portraits.

Crois-moi, retirons-nous hors de la multitude,
Et vivons désormais loin de la servitude
De ces palais dorés où tout le monde accourt :
Sous un chêne élevé les arbrisseaux s’ennuient,
Et devant le soleil tous les astres s’enfuient
De peur d’être obligés de lui faire la cour.

Après qu’on a suivi sans aucune assurance
Cette vaine faveur qui nous paît d’espérance,
L’envie en un moment tous nos desseins détruit ;
Ce n’est qu’une fumée ; il n’est rien de si frêle ;
Sa plus belle moisson est sujette à la grêle,
Et souvent elle n’a que des fleurs pour du fruit.

Agréables déserts, séjour de l'innocence,
Où loin des vanités, de la magnificence,
Commence mon repos et finit mon tourment,
Vallon, fleuve, rochers, plaisante solitude,
Si vous fûtes témoins de mon inquiétude,
Soyez-le désormais de mon contentement.
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Video de Honorat de Bueil (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Honorat de Bueil
Honorat de RACAN – Une gloire perdue (Paris Inter, 1960) Émission « Poètes oubliés, amis inconnus » diffusée en 1960, sur Paris Inter, avec Philippe Soupault et Henri Poirier.
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