Il s'appelait Vlassov

C'est quoi un traitre ? C'est quoi la trahison ? Voilà les questions qui me viennent à l'esprit après avoir fermé cet ouvrage. Cet homme a toujours cru en ses combats pour une grande URSS, pour gagner des guerres mais il a été confronté à tant de désaveux. L'abandon de civils à la porte d'un combat perdu d'avance mais...La mise au "placard" (et le placard en Russie c'est plutôt le goulag) de généraux compétents mais qui pour un ou deux mots différents.
Certes, il a trahi mais ne méritait-il pas au moins un procès ? Une chance ? Les alliés les ont abandonnés aussi. J'aimerais qu'une fois on les réhabilite ces hommes et ces femmes. Ces Russes qui ne croyaient pas en la grande URSS, au communiste. Ces Russes qui se sont battus contre Staline dans l'uniforme allemand mais qui voulaient combattre le communisme et n'adhéraient pas forcément au nazisme. Ces Russes voulaient changer le monde, leur monde ? Est-ce cela être traitre ? Je crois qu'être traitre c'est se trahir soi-même et ne pas obéir à ces désirs et opinions. Etre traitre c'est baisser la tête et obéir.
C'est un roman passionnant. L'échange entre les deux hommes y ait parfois curieux. Vlassov était un général héros de certaines batailles. Nul n'a droit de l'ignorer. Il a fini enterré dans la fosse commune. Un chien.
C'était simplement un homme qui au gré de son histoire a fait des choix. Il ne méritait pas de les payer le prix.
A lire pour ceux que l'histoire des oubliés intéresse !

L'Histoire du Général Vlassov est par elle-même une épopée. Général soviétique qui a accepté de collaborer avec les armées allemandes pour défendre cette Russie millénaire qu'il considérait comme anéantie par Staline. Jean-Christophe Buisson nous décrit une histoire, des histoires d'hommes embarqués dans cette période trouble qu'était le 20ème siècle. Il y mélange avec gout faits avérés et petites histoires humaines, rendant les protagonistes d'un réalisme déconcertant avec leurs doutes et leur tristesse.
Un superbe récit emprunt d'humanité.