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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mettre le droit au service des individus sans défense est le concept de la republique des faibles. C'est aussi le fondement de l'état de droit.

Dans la republique des faibles, le premier roman de Gwenael Bulteau qui est un polar historique, l'auteur nous renvoit en 1898 (sous la III ème République) à Lyon, avec en toile de fond l'affaire Dreyfuss qui depuis 4 ans secoue la France. Concernant cette affaire l'année est marqué par l'acquittement du Commandant Esterhazy et la célèbre tribune "j'accuse" d'Emile Zola.
En ce debut d'année 1898 un le corps mutilé d'un enfant est retrouvé. Je n'en dirai pas plus quant à l'intrigue. Aucun spoil n'est possible tellement ce roman est fabuleux.
Fabuleux car l'auteur arrive à corréler une intrigue policière autour de la mort de cet enfant, la misere sociale qui règne dans notre pays à cette époque et les luttes politiques entre la ligue des patriotes antisémite, anti-dreyfusard et les Internationalistes. A croire que rien ne change au niveau politique avec les siècles. Vous ajoutez à ça un style d'écriture fluide ainsi que des personnages biens construits et vous vous retrouvez avec un régal de lecture.

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Un « polar historique », voilà un genre que je ne connaissais pas !
J'avoue que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire. La description des personnages au début du roman ne m'a pas embarquée. Mais au fil de ma lecture, les personnages prennent de la consistance, surtout les policiers chargés de l'enquête. On s'attache peu à peu à chaque protagoniste de cette enquête et l'on frôle l'actualité de l'époque (élections, affaire Dreyfus…) tout en parcourant les vieux quartiers de Lyon qui sont encore insalubres.
En bref, je me suis régalée en lisant ce roman et en suivant cette enquête où les interactions entre les personnages créent des rebondissements.

*Sélection CEZAM 2022*
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Nous sommes à Lyon en 1898, le roman démarre sur la découverte d'un cadavre d'enfant par un chiffonnier. le corps a été abandonné sur une décharge à ciel ouvert dans le quartier de la Croix Rousse. L'homme panique et s'en va en faire part à la police qui se lance alors dans une longue et laborieuse enquête. Cette enquête est confiée au commissaire Soubielle et à sa brigade. Une brigade qui n'est d'ailleurs pas homogène du tout politiquement et en pleine affaire Dreyfus les tensions affleurent même au sein de la police. Dès les premières pages, on est transportés dans ce Lyon de la fin du 18e siècle. On a le sentiment de sentir les odeurs de la ville, de visualiser les ruelles lyonnaises crasseuses et de découvrir toute une époque. La Commune est passée et est encore dans toutes les têtes. L'auteur porte une attention toute particulière au contexte historique et à l'environnement dans "La république des faibles" sans délaisser pour autant l'intrigue. On découvre les recoins les plus sombres et les quartiers pauvres (à l'époque) de Lyon. On suit les personnages sur les pentes de la Croix-Rousse. Les chapitres courts complètent bien le tout en rythmant avec un bon dosage le récit. "La république des faibles" est une belle découverte avec des personnages marquants.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Un coup de coeur pour ce livre magistral !
Nous sommes en 1898, à Lyon, le 1er janvier précisément quand le corps sans tête d'un enfant est retrouvé par un chiffonnier dans une décharge.
Le fraîchement nommé commissaire Soubielle et ses hommes mènent l'enquête.
A cette époque, l'affaire Dreyfus est dans toutes les têtes et l'antisémitisme bat son plein, y compris parmi les flics.

Ce livre démarre sur un rythme fou qui ne s'arrêtera que quand votre souvenir s'amenuisera !

J'ai aimé le travail de l'auteur pour nous plonger dans le contexte historique, chaque personnage est travaillé. L'histoire se tient du début à la fin, tout se recoupe. La République des faibles est une pépite !

Lisez-le ! Ne vous privez pas d'une telle lecture !
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La république des faibles
de Gwenaël Bulteau

Chronique Bruno Delaroque

Ce roman de 362 pages est un condensé de ce que j'aime dans la lecture et qui m'invite à chaque fois à continuer encore et encore, à découvrir, à me gaver de cette littérature et de ces histoires, et à essayer d'en tirer en quelques lignes la substantifique moelle.

C'est tout d'abord un nouvel auteur, Gwenaël Bulteau, un professeur des écoles qui publie ici son premier bouquin. L'époque ensuite, le début de l'année 1898, fin d'un siècle sombre, le passage espéré vers une lumière différente, vers d'autres horizons, d'autres certitudes.

Jour de l'an 1898, aux aurores, c'est une plongée dans les ténèbres au sens propre et figuré pour Pierre Demange, chiffonnier besogneux de son état. Il découvre à la décharge de la Croix-Rousse, le corps d'un jeune garçon affreusement mutilé.

Commence alors pour le commissaire Jules Soubielle et les trois officiers Fernand Grimbert, Gabriel Silent et Aurélien Caron une difficile enquête.

Avec sa couverture très « Peaky Blinders », ce premier écrit de Gwenaël Bulteau est une réflexion profonde sur la fin du 19ème siècle et la condition du monde ouvrier. Epoque difficile où les traces de la guerre de 1870 sont encore très présentes, le tout sur un fond d'antisémitisme et de l'affaire Dreyfuss. Ce sont aussi les valeurs de la République qui sont passées au crible.

Les thèmes traités sont très noirs et lorsque que vous comprendrez le titre du roman, vous pourriez bien avoir un haut le coeur !

Cette fin de siècle est très sombre, c'est celle que Zola a si parfaitement résumé dans son oeuvre. Ici on est autant dans le récit historique par moment que dans la peinture sociale et notre auteur dresse un tableau sans concession des petites gens et des bourgeois, de leurs conditions de vie et de leur aspirations. Deux mondes s'affrontent dans la grisaille et la froideur, deux mondes tentent de survivre, deux mondes tentent de se comprendre.

La police est plutôt violente et avinée, les coups pleuvent, le climat est délétère, la vie fragile, les amours volages, et tout le monde joue une partition bien glauque par instant. Les jeunes enfants, filles et garçons, livrés très tôt à la rue sont les témoins et les vrais héros, heureux où malheureux de cette « République des faibles ».

La crasse et la noirceur sont partout présentes et Gwenaël Bulteau signe ici une oeuvre magistrale où bien des rêves vont se fracasser. Les masques tomberont les uns après les autres, dénis nombreux de justice et de vérité, dénis d'amour et d'humanité, cette lecture addictive mérite un gros coup de coeur. Bravo à La Manufacture de livres pour avoir de nouveau déniché une pépite !



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Oh non, je vous jure ce n'est pas facile pour moi, il m'en coûte presque d'écrire ces mots. Moi, la Stéphanoise que je suis… J'ai adoré aller à Lyon.

Gwenaël Bulteau nous offre son premier roman, et ça première réussite. Sans plaisanterie cette fois, j'ai réellement beaucoup de difficulté avec les livres « historiques » (dès que ça remonte au-delà des années 50 pour moi c'est historique), et la nous sommes à Lyon en 1898, s'il vous plaît. Pourtant ici, j'ai dévoré ce roman en même pas 24h. L'auteur écrit son histoire d'une manière assez moderne mais qui ne dénature en aucun cas le contexte, ni la temporalité du roman. C'est assez impressionnant honnêtement, peut être un peu déroutant de première abord, mais ça m'a tellement facilité la lecture, vous n'avez pas idée.

2 semaines après ma lecture je peux encore vous dire que j'ai tellement aimé cette intrigue. Qui déjà m'a pris pour me relâcher uniquement au dernier mot. C'est un polar social, et ni le côté polar, ni le côté social prime sur l'autre c'est vraiment un chevauchement des 2, et c'est assez impressionnant. Puis il y a des sujets abordés, durs, violents, choquants. Je préfère vous en parler, parce que je ne les ai pas vues venir, ils m'ont pris de court. Ils m'ont parfois coupé le souffle, alors que l'écriture n'est pas si cinglante ou cru que ça. Les droits des femmes et des enfants étant totalement absents, nous n'en parlerons pas, tout correspond bien à l'époque. Contextualisation, bonjour !

Clairement il y a tout qui va bien dans ce bouquin, et je suis pressée de pouvoir rapidement retrouver la plume de Gwenael Bulteau.
Lien : https://booksandmartinicom.w..
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Pour oublier le présent, rien de tel qu'un voyage dans le passé, l'occasion de découvrir un premier polar historique de très belle facture.

Dès le départ on se retrouve transporté à une autre époque, dans l'ambiance lyonnaise de jadis.

Dans une atmosphère magnifiquement reconstituée, sous une plume singulière de toute beauté. l'histoire se profile et nous emmène vers les quartiers pauvres où même la mort d'un enfant a du mal à émouvoir l'administration.

Gwenaël Bulteau réussi d'une main de maître à nous captiver à travers une formidable intrigue. On redécouvre le contexte antisémite lié à l'affaire Dreyfus, mais également la place des femmes, le travail des enfants, les moeurs, la misère d'un côté, la bourgeoisie de l'autre.

Sa mise en scène est remarquable tout comme ses personnages forts bien représentés et très attachants. Tout sonne juste et nous rappelle les romans de Zola ou plus récemment ceux d' Hervé le Corre.

Moi qui avait tant aimé également L'aliéniste de Caleb Carr ou dernièrement la série télévisée Paris 1900, j'ai vraiment apprécié cette nouvelle voix de la littérature française, d'autant plus qu'elle met en lumière les plus faibles trop souvent oubliés hier et encore aujourd'hui par la République.

Un premier roman éblouissant à découvrir pour se remémorer le chemin parcouru de nos ancêtres et le long chemin qu'il reste à faire pour être enfin, libres, égaux et fraternels.

C'est publié à La Manufacture de livres, une maison d'éditions où les belles plumes y ont une place de choix.

Ma chronique complète sur mon blog ma dose d'encre
Lien : https://madosedencre.overblo..
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Le 1er janvier 1898, un chiffonnier découvre le corps d'un enfant sur les pentes de la Croix-Rousse à Lyon. le commissaire Jules Soubielle enquête dans un climat très tendu : élections législatives, nationalisme face au socialisme naissant, antisémitisme avec l'affaire Dreyfus.
Livre très bien écrit et je l'ai lu facilement. Même si c'est un roman policier très noir, très glauque. Parfois difficile à suivre avec la multitude des personnages. L'époque est bien décrite avec ses excès : antisémitisme, nationalisme. Comme quoi les époques se suivent et se ressemblent. C'est quand même mieux maintenant. le livre montre bien la dureté de la vie et le traitement des enfants est terrible. A lire !
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Ce roman policier se passe à Lyon, en 1898, en pleine affaire Dreyfus (accusé de trahison). Cela a une importance car la police lyonnaise est très influencée par les idées antisémites. Les policiers du roman sont anti-dreyfusards, anti-Zola, et relativement sympathisants de la Ligue d'extrême droite De Bergeron, qui veut remettre les idées patriotiques dans la tête des Lyonnais avant les élections qui se préparent.
C'est dans ce contexte que Jules Soubielle et ses adjoints Silent, Caron et Grimbert vont enquêter sur le meurtre d'un jeune enfant, Maurice Allègre, retrouvé décapité dans le quartier rde la Croix Rousse. L'enquête se déroule dans les bas fonds de Lyon où toutes les depravations sont possibles. Tout s'y achète et le chacun pour soi nous montre le pire de l'humanité : l'exploitation des enfants, la prostitution, les déviances sexuelles de malades... Seul Blovsky, militant syndicaliste et révolutionnaire, ex communard, essaye de faire émerger l'idée d'un autre monde, mais cela donne aux forces de l'ordre un prétexte pour le suspecter.
Soubielle a pour voisin le pharmacien Genor, qui nous offre tout au long du roman le portrait peu flatteur de la petite bourgeoisie provinciale (appât du gain, maltraitance des enfants et de sa femme). Puis un autre enfant, Louis Démange, indic de Grimbert disparaît à son tour, c'en est trop !
Et l'enquête prend une autre tournure quand Gabriel Silent, policier de l'équipe de Soubielle, et candidat potentiel de la Ligue, se fait aussi assassiner. Pourquoi ? Vengeance, crime politique ? Soubielle va devoir mettre le nez dans les affaires de Silent et cela révélera bien des surprises !
Dans cette fin de siècle, la 3eme république, ne se préoccupe pas des faibles, et la moralité est mise à mal. Dans les milieux populaires ont hait encore le Prussien, l'agresseur den1870. la bourgeoisie et les ambitieux, encore remués par les idées boulangistes et très antisémites, sont prêts à tout pour faire valoir leurs intérêts.
Gwenaël Bulteau nous peint un drame en décrivant toutes les couches sociales de Lyon (un peu comme le fait le Zola des Rougon Macquart). L'alcoolisme fait des dégâts, les pedophiles traînent dans les rues On est loin du féminisme actuel, et les femmes sont très durement traitées dans cette époque machiste.
Malgré les aspects peu reluisants de cette société lyonnaise, on est pris par le déroulement des évènements. L'écriture est très plaisante, c'est vivant, dans l'actualité de l'époque qui résonne avec celle des élections de 2022, trainant encore le fumet nauséabond du nationalisme. Ce roman aurait très bien pu être écrit en épisodes pour la presse (comme les romans de Zola).
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Gwenaël Bulteau est professeur des écoles. Avant, on disait instituteur. J'aimais bien mon instit. Sans doute un de mes meilleurs souvenirs de l'éducation qu'ils appellent nationale. On l'appelait « maître ». T'imagine le truc à défaut de t'en souvenir ?
Gwenaël Bulteau, il a eu le prix de la meilleure nouvelle aux Quais du Polar. C'est pas rien.
C'est son premier roman, et ça non plus c'est pas rien.
Tu as l'habitude, maintenant, la quatrième de couverture, pour que tu en saches un peu plus.
« le 1er janvier 1898, un chiffonnier découvre le corps d'un enfant sur les pentes de la Croix Rousse. Très vite, on identifie un gamin des quartiers populaires que ses parents recherchaient depuis plusieurs semaines en vain. le commissaire Jules Soubielle est chargé de l'enquête dans ce Lyon soumis à de fortes tensions à la veille des élections. S'élèvent les voix d'un nationalisme déchaîné, d'un antisémitisme exacerbé par l'affaire Dreyfus et d'un socialisme naissant. Dans le bruissement confus de cette fin de siècle, il faudra à la police pénétrer dans l'intimité de ces ouvriers et petits commerçants, entendre la voix de leurs femmes et de leurs enfants pour révéler les failles de cette République qui clame pourtant qu'elle est là pour défendre les faibles. »
Voilà.
Un préambule que tu connais si tu me lis, c'est que les romans plus ou moins policiers, j'accroche pas toujours. Les super flics, les supers voleurs, les supers nanas qui tombent amoureuses des supers mecs, tout ça tout ça…
Et pour finir de préambuler, j'ai un souvenir impérissable de ces romans de Jules Verne ou de Victor Hugo, que ce soit « le comte de Monte-Cristo » ou de « L'homme qui rit ».
Ça veut dire que Gwenaël Bulteau m'a ramené quelques années en arrière. Bien avant les épidémies de pangolins et autres chauves qui rient.
L'intrigue semble classique. On a des mômes qui se font enlever, couper la tête, et violenter. Un peu comme maintenant, mais en 1898, au moment où Zola décide d'accuser les gens d'être très cons. J'aimerais parfois qu'il revienne faire un tour chez nous pour voir ce qu'il dirait…
J'ai dit l'intrigue semble classique mais t'emporte dans des directions où tu n'avais pas prévu d'aller. Pas simple, quand tu écris un roman qui se passe à une époque que tu n'as pas connue, et pour cause, mais ça te permet d'imaginer la quantité impressionnante de documentation que l'auteur a dû ingurgiter pour arriver à te transporter précisément là où il veut que tu ailles.
Il n'y a pas une faute de frappe.
Ce que je veux dire, c'est simplement que tu sens la puanteur de ces quartiers, où, déjà, on entassait les pauvres, ceux qui n'avaient droit à rien, sauf à se tuer dans des taches qui ne leur permettaient que de manger, et pas toujours deux fois par jour. Des boulots qui leur permettaient de boire des coups, parce que l'alcool était moins cher que la viande, et de se bourrer la gueule pour oublier que les riches avaient tout ce que les pauvres n'avaient pas.
Je me suis méfié, tu me connais.
La suite sur le blog :
Lien : https://leslivresdelie.net/l..
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