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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Polar social historique.
Lyon 1898.Le cadavre mutilé d'un enfant vient d'être découvert. L'enquête commence, et plonge dans les entrailles d'une société française écartelée. L'affaire Dreyfus bat son plein. La publication du J'accuse de Zola va bientôt rebattre toutes les cartes.
Un premier roman naturaliste et social à ne pas manquer.  

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Le roman s'ouvre sur la découverte du corps supplicié d'un enfant, puis le démarrage de l'enquête s'ensuit. L'intrigue est parfaitement maîtrisée, avec un scénario tentaculaire aux nombreux embranchements, rempli de nombreux personnages tous complexes à l'image d'un des flics, à prime abord détestable, qui révèle progressivement un autre visage lorsque son identité profonde apparaît. Les personnages féminins sont particulièrement intéressants dans leurs multiples facettes qui floutent les frontières entre le Bien et le Mal, loin de tout manichéisme.

Polar donc. Polar historique surtout puisqu'il se situe en janvier 1898, à un moment charnière de la IIIème République, en pleine affaire Dreyfus. le 10 janvier le commandant Esterhazy, le « vrai » traître, comparaît devant un tribunal militaire. le conseil de guerre prononce à l'unanimité son acquittement.  Le 13, retentit le célèbre J'accuse de Zola, un électrochoc qui secoue la République au point de la faire sombrer dans une quasi guerre civile. le nationalisme se déchaîne, l'antisémitisme se décomplexe et sévit dans toutes les sphères de la société, y compris dans les rangs de la police.

Le risque avec les polars historiques, c'est souvent de plaquer une reconstitution ripolinée et lourdaude. Gwenaël Bulteau est lui parvenu à reconstituer le Lyon de
la Belle époque sans clichés et avec qualité. Dans La République des faibles, les belles moustaches sont pleines de boue et de sueur. le récit colle au plancher, au plus près des personnages, bourgeois, prolo ou flics. L'écriture, précise et très visuelle lorsqu'il s'agit de décrire les avancées de l'enquête, se fait crue pour dénoncer l'injustice des inégalités sociales. Peut-être aurai-je apprécié que l'arrière-plan socio-politique soit encore plus utilisé pour encore plus l'ancrer dans cette passionnante période.

Ce que décrit le roman est terrible : enfance martyrisée, femmes maltraités, ouvriers rabaissés. le titre résonne de façon presque ironique tant la IIIème République, qui a pourtant érigée fin XIXème siècle de le concept de « République des faibles » censé protéger les invisibilisés, s'est dévoyée : les faibles boivent en fait le calice jusqu'à la lie, les autorités cherchant avant tout à préserver l'ordre établi de la société bourgeoise et à arrêter les agitateurs socialistes. Les faibles ne peuvent compter que sur quelques individualités prêtes à se dresser pour que la machine judiciaire se mette en branle pour le meurtre d'un enfant, ce qui n'était pas le cas à cette époque lorsque l'enfant était de basse extraction sociale. Ses accents naturalistes à la Zola sont vraiment pertinents.

Un premier roman très prometteur, sur les traces d'un Hervé le Corre, la référence absolue en matière de polar historique à vocation sociale.
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Ce polar historique qui fleure bon le roman noir, nous parle de la France d'en bas, celle qui se lève tôt, celle des sans-dents.

En un seul mot : des prolétaires de tous bords. Ceux qui triment comme des bêtes, tirent le diable par la queue, où les hommes boivent, traitent les femmes comme des moins que rien, ont la haine des Juifs, des étrangers, des Prussiens, des flics…

En commençant son histoire par la découverte du corps supplicié d'un enfant, déposé dans une décharge, l'auteur nous balance directement dans la fosse à purin avant même que l'on ait pu tester la température du bouillon de culture.

La misère noire, on va en bouffer, mais sans jamais jouer au voyeur, car l'auteur a évité le pathos et le larmoyant. Oui, c'est brut de décoffrage, oui, c'est glauque, oui, c'est violent et c'est à se demander si on en a un pour relever l'autre, dans ce petit monde qui est aux antipodes de la petite maison dans la prairie.

L'enquête aura plusieurs ramifications, elle servira de fil conducteur à l'auteur pour nous montrer la ville de Lyon en 1898, en pleine affaire Dreyfus, à une époque où Zola et son « j'accuse » fit l'effet d'une bombe et où les gens se transformèrent en bêtes sauvages dans le but d'aller casser du juif.

Le travail historique et documentaire est énorme, mais jamais nous n'aurons l'impression que l'auteur nous déclame une leçon apprise en cours d'histoire, car tous les éléments historiques s'emboîtent parfaitement dans le récit, sans jamais l'alourdir, l'appesantir ou ralentir le rythme.

Mesdames, ne cherchez pas vos droits dans ces pages, nous n'en avons pas, ou si peu : celui de fermer notre gueule, d'écarter les cuisses et de rester à notre place, devant les fourneaux. Je préviens les petits esprits que cela pourrait choquer et qui voudrait ensuite porter plainte contre l'auteur pour maltraitance féminine.

L'Histoire ne fut pas tendre avec nous les femmes (nous le charme), comme elle fut violente aussi pour bien d'autres personnes ! On ne va pas renier le passé ou le passer sous silence sous prétexte que certains ne veulent pas en entendre parler ou veulent nous imposer la "cancel culture".

Ce que ce roman décrit et met en lumière est terrible, car à cette époque, on a de la maltraitance enfantine, féminine, ouvrière, c'est bourré d'injustices, d'inégalités sociales, d'antisémitisme, de misère crasse, de mauvaises foi et de type qui ont des relations inadéquates avec des enfants.

La République (IIIᵉ) avait promis de protéger les faibles, mais ce sont eux qui morflent en premier. La société est bourgeoise, l'ordre est bien établit dans les classes et ceux d'en haut n'ont pas trop envie que les trublions socialistes d'en bas viennent foutre en l'air cet ordre. S'il le faut, la police et le rouleau compresseur de la Justice viendront y mettre bon ordre, dans ces agitateurs.

Un roman noir puissant, violent, sans concession, brut de décoffrage. Une belle écriture, sans fioritures et une plume trempée dans l'acide des injustices sociales. Un très bon premier roman noir.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Là où nombre de ses confrères regardent vers le futur, Gwenaël Bulteau se tourne vers le passé pour son premier roman.

Le débutant en littérature (même s'il avait déjà écrit plusieurs nouvelles, dont une primée aux Quais du polar) se lance dans le polar historique. Mais catégoriser son histoire de manière trop étriquée ne serait pas lui faire honneur comme il se doit.

1898, la Troisième République, dite des faibles. Avec des femmes et des enfants qui, pour beaucoup, ne « méritaient » pas d'être respectés comme les hommes.

1898, en pleine affaire Dreyfus, et de l'onde de choc du « J'accuse » d'Émile Zola. Dans une société où l'antisémitisme est totalement décomplexé, dans la rue comme dans les sphères plus officielles, y compris dans la police.

Cette plongée dans le passé est absolument fascinante, vraiment immersive, clairement instructive. le roman noir est le genre parfait pour captiver tout en parlant d'une société pas si révolue que cela.

La réussite est complète et force le respect. C'est rare, pour un premier roman de genre, qui demande une maîtrise autant de la narration que du contexte.

L'intrigue policière, autour de meurtres d'enfants, prend vite des directions diverses et surprenantes. Au point où je me suis demandé à un moment si l'auteur n'allait pas se perdre et terminer son intrigue en queue de poisson. Pas du tout, le final est formidable, tendu, inattendu et mené de main de maître.

Mais une bonne idée d'intrigue n'est rien sans une ambiance et des personnages qui marquent les esprits. Là encore, belle réussite.

Ce retour vers le passé est plein d'adresse, avec un travail remarquable réalisé sur l'environnement de l'époque. A aucun moment, on a l'impression d'une reconstitution en carton pâte. Au contraire, tout semble sonner juste, sans tomber dans la leçon d'Histoire. le contexte est instructif mais sert toujours l'intrigue.

Quant aux protagonistes, ils sont dessinés avec soin, tout en nuances de gris, loin de tout manichéisme. Ils ont leurs singularités, des pensées et comportements ambivalents. Des caractères complexes, qui tout à tour touchent, choquent, marquent.

Cette histoire nous plonge dans l'intime, de ceux qui n'ont à peine que de quoi vivre, qui sont laissés sur le côté. Et des forces de l'ordre clairement politisées aussi. Un contexte social et politique explosif.

C'est surtout, un cri d'amour pour ces faibles, femmes et enfants, et un cri de justice à travers un pan de l'Histoire qui a des enseignements à nous rappeler.

La république des faibles est autant polar historique que roman noir, contrôlé du début à la fin par un auteur de talent. Gwenaël Bulteau est une belle révélation.
Lien : https://gruznamur.com/2021/0..
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Le printemps arrivant, il est temps de se remettre aux polars.
Dans la famille polar social et historique, La République des faibles est une bonne pioche et une heureuse surprise.
D'abord bien sur parce que l'action se déroule dans les premiers mois de 1898 dans...les quartiers de mon enfance. Et ça c'est vraiment très cool car Gwenaël Bulteau traite son affaire en véritable historien. Mine de rien, il articule finement l'histoire architecturale de Lyon-Caluire avec son histoire sociale et politique et c'est vraiment très intéressant ( même pour ceux qui n'ont pas la chance d'habiter cette belle ville !)
Ensuite parce qu'il nous plonge dans des faits sociétaux d'une étonnante actualité: condition des enfants, patriarcat omnipotent et décadent, montée de l'extrême-droite (dans le contexte antisémitique de l'affaire Dreyfus) et d'une violence inquiétante. Les prolétaires de la Bourse du travail affrontent les partisans des ligues et les forces de l'ordre. Tout cela préfigure, avec un ajustement intelligent, ce qui se passe aujourd'hui...C'est un peu troublant...
On va donc suivre quelques policiers hauts en couleur regroupés autour du commissaire Soubielle qui mène l'enquête: le corps décapité d'un petit garçon habillé en fille a été découvert dans la décharge de la Croix-Rousse
Ensuite tout se précipite : un meurtre, des pédophiles, des complotistes, des infanticides, des violeurs, des femmes battues, des alcooliques et un étonnant petit vieux souffrant d'un syndrome post-traumatique ( lié à la guerre de 70)...
Il faut avoir le coeur bien accroché, c'est sur, mais on suit tout cela à un train d'enfer, de rebondissements en rebondissements. C'est palpitant et parfois bien glauque, comme la vie en ces temps troublés de la République des faibles. Felix Faure est au manette de la France, mais, comme chacun sait, plus pour très longtemps: l'épectase guette les infidèles. Et des infidèles, il y en a quelques-uns dans ce très bon roman qui résonne très fort.
Alors on peut mégoter un peu : certains personnages manquent d'épaisseur et l'histoire nous traine dans les bas-fonds sordides de la IIIe République.
Mais au final c'est un très bon moment de lecture et il vient de sortir en poche...
Parfait entre deux lectures pointues!!!
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En cette fin de XIXème siècle, alors qu'une bataille fait rage entre pro et antidreyfusard, on découvre le cadavre d'un enfant sans tête sur les pentes de la Croix Rousse.
Le commissaire Jules Soubielle est chargé de l'enquête.
Si l'identification du pauvre gamin ne prend pas longtemps, l'affaire s'annonce compliquée.
D'autant qu'au sein de son équipe, ne règne pas la meilleure ambiance.
Ce polar historique, signé Gwenaël Bulteau, va nous plonger dans la réalité brutale d'une époque perturbée où sont encore bien présentes les séquelles de la défaite de 1870 face aux Prussiens.
L'antisémitisme se répand, prémice des années sombres à venir.
Un deuxième crime, va mobiliser les policiers, d'autant plus motivés, que c'est l'un des leurs qu'on atteint.
Gwenaël Bulteau, nous offre un voyage dans les bas fonds de la cité rhodanienne, avec une galerie de personnages dont la cruauté et la violence s'accordent au décor de leur lieu de vie.
Lieu de tous les excès.
Haine du juif, prostitution, alcool ou pédophilie.
On croise ici, la lie d'une société que la République semble avoir oubliée.
Certains sont prêts à tout pour arriver à leurs fins.
Les rivalités politiques exacerbent, divisent et poussent à l'émeute, une population qui tente de survivre.
Les enfants sont souvent les premières victimes de cette violence ambiante.
Notre commissaire n'est pas au bout de ses surprises, le lecteur non plus d'ailleurs.
De révélations en retournements, Bulteau nous offre un formidable feu d'artifice final.
Premier polar historique de l'auteur, une réussite.
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Fin du XIXe siècle, à Lyon, alors que la célèbre Affaire Dreyfus tient le haut du pavé, les ligues nationalistes font le coup de poing avec les organisations communistes, souvent clandestines.

Dans cette ambiance très tendue, le probable meurtre d'un enfant, dont un chiffonier vient de retrouver la dépouille sur les pentes de la Croix-Rousse en janvier 1898, ne peut qu'augmenter cette ambiance de violence sourde .

Le commissaire Jules Soubielle est chargé de l'enquête dans une ville en proie à de fortes tensions, entre nationalisme, antisémitisme exacerbé par l'affaire Dreyfus et socialisme naissant.

On triche un peu dans notre rubrique romanciers de Lyon : contrairement à Yamina Benahmed Daho et François Médeline, les deux derniers écrivains ayant eu les honneurs de cette catégorie Gwenaël Bulteau n'est pas vraiment une plume locale puisque, comme son prénom l'indique du reste, il est né et réside toujours en Vendée. Mais on ne pense pas qu'il ira nous chercher des poux dans la tête si l'on classe son premier roman, La République des faibles dans la catégorie des romans lyonnais.

En effet, son auteur a situé son intrigue dans la cité des Gones et il doit d'ailleurs beaucoup à la ville de Lyon, puisqu'une de ses nouvelles policières, point de naissance de ce premier roman, avait été récompensé par le célèbre festival Quais du Polar, assurément bien accroché entre Rhône et Saône.

Mais trève de chauvinisme local, le plus important est bien que Gwenaël Bulteau nous livre ici un très solide roman policier historique, nous ramenant à la fin du XIXème siècle, en pleine affaire Dreyfus, en mélant histoire et intrigue policière dans la doite lignée d' un Hervé le Corre

Privilégiant l'action aux analyses psychologiques, Gwenaël Bulteau nous immerge dans un polar très solidement construit avec un style classique que ne renierait pas Dickens et Zola.

Le Jury du Prix Landerneau Polar qui vient tout juste de le consacrer ne s'y est d'ailleurs pas trompé du tout !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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En pleine Troisième République, le premier janvier 1898, alors que les cloches de Fourvière carillonnent, un chiffonnier trouve, dans la décharge de la Croix-Rousse, le cadavre d'un petit garçon vêtu d'une robe. le commissaire Jules Soubielle, qui aimerait réformer la police, enquête avec trois autres officiers : Aurélien Caron, spécialiste des affaires criminelles connu pour sa brutalité, Gabriel Silent, tenté par la politique, antisémite notoire, et Fernand Grimbert, alcoolique assez violent, qui rêve de justice sociale. Si Lyon ne vit pas au rythme de Paris, l'histoire de cette fin de siècle y connaît les mêmes soubresauts : la misère, les révoltes ouvrières, l'antisémitisme, la violence envers les femmes, le travail des enfants, etc.
***
Dans La République des faibles, Gwenaël Bulteau entraine ses lecteurs dans une enquête qui connaîtra plusieurs rebondissements et fausses pistes, et sur laquelle viendront se greffer les histoires personnelles des policiers enquêteurs et de certains participants. Rien que de très classique, en fait. Ce qui fait l'originalité de ce polar, c'est l'époque à laquelle il se déroule. Les ouvriers lyonnais travaillent toujours dans d'épouvantables conditions. Ils ont gardé en mémoire les massacres des Communards par monsieur Thiers. Une grande partie de la population cultive la haine des Prussiens depuis la défaite de 1870. de plus, milieu janvier 1898, en pleine enquête sur plusieurs meurtres que je vous laisse découvrir, paraît le « j'accuse » de Zola qui ravive le fort antisémitisme ambiant et provoque le chaos chez les ligueurs. Ajoutons à cela l'omniprésence de l'alcool quel que soit le milieu social, les abus sexuels sur les enfants, les assassinats de nourrissons, les avortements clandestins, etc. N'en jetez plus ! C'est cette surenchère dans l'horreur qui a douché mon intérêt pour le récit. Certaines outrances et incohérences dans les actes et les portraits (ceux des femmes, surtout, voir p. 240 entre autres) expliquent ma relative tiédeur. Il n'en reste pas moins que ce premier roman est très prometteur !
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Lyon 1898. La répression sanglante de la Commune de Paris sauvagement anéantie et le souvenir de la fusillade du 1er Mai de Fournies restent gravées dans les esprits, mais le socialisme germe dans les coeurs et la république fait encore rêver. Les Prussiens laissent encore un mauvais souvenir et le traité de paix de 1871 reste un affront pour les nationalistes qui ruminent un désir de vengeance. Sur ce terreau l'antisémitisme croît dans l'opinion publique en mettant en danger la république parlementaire. La police penche plutôt du mauvais côté et a plus de zèle à traquer les internationalistes que les actes criminels envers les juifs. Zola attise la haine des généraux et d'une partie de la population.
C'est sur cette toile de fond que se déroule ce polar aux multiples rebondissements. Un enfant décapité est retrouvé sur les pentes de la Croix Rousse par un chiffonnier. le commissaire Soubielle est chargé de l'enquête mais son dans son équipe la solidarité et la vision commune du bien sont loin d'être acquises. Les pistent séparent et se croisent tout autant que les centres d'intérêts et nous permettent de côtoyer les bas fonds de Lyon, les lieux de perdition,la misère, la pédophilie, les magouilles politiciennes, les affres de la jalousie etc.
Je ne me suis pas ennuyée dans cette fresque sociale très vivante et imagée, dans laquelle Gwenael Bulteau n'hésite pas à utiliser le langage ordurier des flics aussi bien que de la population. La place des femmes est encore loin d'être reconnue à égalité de celle des hommes quelque soit le mieux social et on aimerait parfois penser l'auteur frise la caricature mais je n'en suis pas certaine !
Aucun des personnages en dehors des enfants ne sont entièrement attachants mais ma préférence va sans hésitation à Blovski, l'idéalisme internationaliste, ainsi que dans une moindre mesure au policier Grimbert s'il n'avait pas une conception si machiste de la femme .
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Lyon, 1898. L'époque de l'affaire Dreyfus. le fin fond de la misère pour les classes populaires. Une époque à mi-chemin entre l'humiliation de 1870 et le carnage de 1914.
Bref, c'est pas jojo. Les travailleurs boivent le calice jusqu'à la lie, et les enfants trinquent. Des gosses qui poussent comme du chiendent dans des baraques pouilleuses, des gosses qui traînent ça et là dans les rues, des gosses qui font parfois une mauvaise fin.
Comme celui-là, ce gamin sans tête dont un chiffonnier vient de retrouver la carcasse, affublée d'une robe de fillette. Une charogne dégueulasse. Un enfant, malgré tout.
Le commissaire Soubielle sait par avance qu'il n'aura pas la tâche facile. Un enfant de pauvre crevé, parmi des dizaines, qui cela peut-il intéresser ?
Le lecteur, en tout cas. Parce que si l'histoire peine à démarrer, embourbée qu'on se sent dans ces tombereaux d'ordure, on en vient rapidement à ressentir une flopée d'émotions en lisant le roman de Gwenaël Bulteau. Entre les tensions politiques, les affaires sordides de la petite bourgeoisie, les filles du demi-monde et les salauds patentés, le tableau s'enrichit de page en page, et s'il faut parfois avoir le coeur bien accroché, on ne regrette pas le voyage.
A lire, je pense, ne serait-ce que pour garder en mémoire les enseignements de cette terrible époque.
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