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Eric Powell (Illustrateur)Timothy Truman (Illustrateur)Rafael Kayanan (Illustrateur)John Severin (Illustrateur)
EAN : 9781593078867
128 pages
Dark Horse (12/02/2008)
4/5   1 notes
Résumé :
Eisner Award-winning writer Kurt Busiek (Astro City, Superman, Marvels) teams up with some of the best artists and writers in this collection of stand-alone stories from Conan. In "Helm," Busiek and Fabian Nicieza (X-Men, Buffy The Vampire Slayer) write and EC Comics legend John Severin draws the story of a certain very famous horned helm. Renowned comics and animation artist Bruce Timm (Batman The Animated Series, Justice League Unlimited) lends his styling to the ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome peut se lire indépendamment des autres épisodes de la série, et sans aucune connaissance préalable de Conan. Il comprend les épisodes 18, 26 à 28 et 39, initialement parus en 2005-2007, tous écrits par Kurt Busiek.

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Épisode 28 Storyteller (dessin et encrage d'Eric Powell, couleurs de Dave Stewart) - Rovan est un jeune paysan qui travaille dans la petite ferme familiale de ses parents, dans le sud du royaume d'Aquilonie. Son rêve aurait été d'être soldat, mais ses parents dépendent de leur fils unique. Les soirs où ils n'ont pas besoin de lui, il se rend dans la taverne du village et raconte des histoires d'aventure extraordinaires. Un soir, Conan arrive dans la ville, accompagné par une femme guerrière et un prêtre sorcier, et poursuivi par une nuée de créatures surnaturelles volantes.

En 2004, l'éditeur Dark Horse décide de relancer la franchise Conan en comics, en faisant bien les choses. Pour commencer, il choisit un scénariste confirmé : Kurt Busiek, plus connu pour la sensibilité de ses récits que pour des combats de gros bourrins. Il recrute un dessinateur Cary Nord dont les cases font apparaître l'influence de Frank Frazetta. Ces épisodes ont été regroupés dans plusieurs omnibus, à commencer par Conan Omnibus Volume 1: Birth of the Legend. Afin de conserver un niveau de qualité satisfaisant aux dessins, l'éditeur demande au scénariste d'aménager des pauses, sans interrompre le rythme de parution mensuel. C'est ainsi que se glissent des histoires en 1 ou 2 épisodes réalisées par des dessinateurs différents. Dans celle-ci, Conan occupe un rôle secondaire, le devant de la scène étant occupé par Rovan, un raconteur d'histoires (= Storyteller). Lorsqu'il prend la parole dans la taverne pour raconter, tous les clients l'écoutent, même s'il parle de mondes extraordinaires. le lecteur comprend que Busiek place des paragraphes d'autres histoires de Robert Ervin Howard (1906-1936) dans la bouche de Rovan. le lecteur suit donc Rovan dans une vraie histoire, avec Conan débitant des monstres par beaux, et une tension narrative générée par l'incertitude planant sur le sort de Rovan. Il suit également un hommage sophistiqué à la puissance narrative d'Howard.

Le lecteur de la série The Goon se délecte à l'avance de découvrir Conan sous les pinceaux d'Eric Powell. Ce dernier le montre comme un individu massif et agile, avec un visage farouche, habillé juste d'un pagne et d'une paire de botte. À ses côtés, la guerrière est habillée d'un costume particulièrement révélateur, et le prêtre a un teint de peau assez foncé. Les monstres ont une allure dangereuse, avec une gueule de créatures pas finaudes. D'ailleurs le lecteur peut lire également une forme d'intelligence limitée sur le visage de Rovan. de ce fait, le ton de la narration oscille entre aventure premier degré, et parfois gentille moquerie. Au final, le récit est très savoureux du fait de ces 2 niveaux de lecture, et d'une narration visuelle pas dupe, mais sophistiquée, pleine de vie et de personnalité. 5 étoiles.

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Épisodes 26 & 27 Blood-stained crown (dessins et encrage de Timothy Truman, couleurs de Dave Stewart) - Conan et sa troupe de mercenaires tentent de piller une caravane, mais ils se retrouvent face à une bande concurrente menée par Selim Shah. Cette histoire est lue par Carmaina à son prince, responsable du royaume, dans les parchemins des Chroniques de Némédie. Leur lecture est interrompue par le Vizir qui vient faire un point sur la situation des raids effectués par une troupe de rebelles dans les territoires du royaume proches des frontières.

Pour ce deuxième récit, les hauts faits de Conan sont à nouveau racontés avec le recul d'un autre point de vue, qui plus est distant dans le temps. Timothy Truman est un créateur à la fois respectueux et amoureux du personnage. En 2006, il illustre une autre histoire de Conan, cette fois-ci écrite par Joe R. Lansdale : Conan And The Songs Of The Dead. Puis il prend la suite de Kurt Busiek en tant que scénariste, avec les artistes Tomás Giorello et Richard Corben, et il adapte, également en tant que scénariste, les histoires de King Conan. La dimension un peu facétieuse de la narration visuelle d'Eric Powell disparaît au profit d'une approche plus descriptive et plus sérieuse. Il est possible de distinguer une ou deux lueurs d'amusement dans le regard de Conan, mais elles sont fugaces. Truman prend grand soin de détailler les différentes tenues, des écailles de la cote de maille, au drapé de la robe du vizir. Il prend le même soin à donner de la consistance aux décors, que ce soient les tentes des mercenaires, les pierres du château, ou l'aménagement intérieur de la bibliothèque où sont rangés les parchemins. le lecteur peut donc se projeter dans un monde bien décrit, palpable, et cohérent avec les romans de Conan. Timothy Truman sait donner de la prestance à Conan, ainsi qu'aux autres personnages principaux. Les combats sont violents avec des individus luttant au coude à coude. La mise en couleurs de Dave Stewart est impeccable, à la fois pour rendre compte de l'ambiance lumineuse particulière, à la fois pour compléter les informations visuelles données par les traits encrés.

Le lecteur comprend vite le dispositif mis en place par Kurt Busiek : 2 chefs conseillés par leur vizir, le prince voyant dans les actions de Conan une source d'inspiration pour ses propres décisions. le scénariste intègre une dimension politique au récit, avec des questions sur la façon de traiter des rebelles effectuant des incursions sur le territoire d'une nation. Cette question est traitée en prenant en compte plusieurs degrés de sa complexité, à commencer par le motif des rebelles, sa source historique. Cela apporte une dimension adulte au récit, ainsi qu'un regard prenant en compte la réalité de la complexité du monde. Par ricochet ce point de vue fait apparaître Conan pour ce qu'il est : un meneur de mercenaires pillant les richesses des caravanes des marchands, une sorte de parasite vivant du produit de vols à main armée. En outre, au fur et à mesure, Conan s'interroge sur son souhait d'accéder à une position de pouvoir établi, c'est-à-dire de devenir roi. Là encore, il ne s'agit en rien d'un processus démocratique, mais bien d'une prise de pouvoir par un coup d'état. le lecteur est donc amené à considérer Conan sous un jour moins positif que d'habitude, tout en admirant ses capacités de combattant et de stratège. Kurt Busiek développe un thème principal en filigrane : l'importance capitale de s'informer de manière autonome.

Cette deuxième histoire aborde les aventures de Conan avec un point particulier aussi affirmé que cohérent : la réalité des pillages, et les prémices de l'ambition politique de Conan, avec des dessins descriptifs sauvages et fouillés. 5 étoiles.

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Épisode 39 In the tower of Tara-Teth (dessin, encrage, couleurs de Rafael Kayanan) - Chacun de leur côté, Conan et Janissa ont pénétré dans une tour pour y dérober un trésor : un arbre enchanté se trouvant dans la plus haute pièce. Chacun de leur côté, Janissa et Conan affrontent des monstres différents, sans être conscient de la présence de l'autre.

Kurt Busiek change à nouveau d'approche narrative. Cette fois-ci, Conan est bien le personnage principal et l'histoire se déroule au temps présent. L'intrigue est plus linéaire que la précédente : 2 personnages qui progressent dans une tour en combattant un monstre après l'autre. Rafael Kayanan réalise des dessins tout aussi sérieux que ceux de Timothy Truman, avec plus d'énergie dans les mouvements, et des contours plus acérés. Il insuffle donc plus de rythme et rapidité dans sa narration. le lecteur constate également que cet artiste est moins intéressé que Truman par les décors et les tenues vestimentaires. le scénariste joue avec l'attente du lecteur pour savoir à quel moment Janissa et Conan vont découvrir la présence de l'autre. Au final, il s'agit d'une histoire très conventionnelle de Conan du point de vue de l'intrigue, avec des dessins d'un excellent niveau pour les affrontements, mais manquant de consistance dans les décors. Cela constitue une lecture agréable à la hauteur du personnage, mais pas indispensable. 4 étoiles.

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Épisode 18 Helm (coécrit par Fabian Nicieza, dessiné et encré par John Severin, couleurs de Michelle Madsen) - Sur un ancien champ de bataille enneigé, une troupe de mercenaires chemine. L'un d'eux repère un casque en bon état et le récupère. Un autre soldat lui fait observer qu'il y a encore des traces de sang à l'intérieur ce qui est de mauvais augure. Ce casque finit par servir de couvre-chef à Orzhas Kresnau, un individu qui espère bien réussir à finir par prendre la tête d'un royaume.

Ce dernier récit s'éloigne de Conan pour suivre le destin d'un casque qu'il a porté précédemment. John Severin réalise des dessins plus descriptifs et plus réalistes que ceux de Rafael Kayanan, évoquant parfois ceux de Jacques Martin pour la série Alix. Pour cet épisode, ses pages ont une apparence adulte, sans les simplifications qu'il peut faire dans d'autres de ses travaux. Cette approche graphique est parfaitement en phase avec la nature du récit qui met donc en scène les différents possesseurs du casque. La force de l'écriture de Kurt Busiek rayonne dans la diversité des personnages qu'il présente, leur position sociale, leur ambition, leur sort. le lecteur n'est pas très surpris par le thème global qui se dégage : celui qui vit par l'épée, périt par l'épée. Il se laisse emporter par la variété des situations et par la qualité de la narration visuelle. 4 étoiles.

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Conan's favorite joke (4 pages, dessin, encrage et couleurs de Bruce Timm) - Conan vient d'occire un gros monstre pas beau et plein de tentacules, et de sauver une demoiselle en détresse quand un gros sorcier se jette sur lui avec une lance pointée en avant.

Le titre est explicite : un gag en 4 pages, de nature visuelle. Kurt Busiek a fait dans le simple et l'efficace et le gag aurait pu tenir en une page. Bruce Timm a donc toute latitude pour s'amuser dans la mise en scène. Comme à son habitude, il réalise des dessins qui évoquent un dessin animé pour enfant comme celui de la série animée Batman. Il commence par montrer la grosse bébête pleine de tentacules que Conan a débitée en tranche, ainsi que la jeune femme en détresse et en habit de danseuse ou de serveuse, très révélateur. le sorcier se jette sur Conan avec l'énergie du désespoir dans une posture évoquant celle des personnages de Jack Kirby ou de John Buscema. La page 3 se compose de 5 cases de la largeur de la page montrant la montée sur rire sur le visage de Conan, ainsi que l'incertitude dans laquelle se trouve la jeune femme. La lecture est rapide. le lecteur ne peut pas se retenir de sourire devant la réaction de Conan. La mécanique est efficace, et l'histoire s'oublie dès la dernière page tournée.
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