À l’hôpital civil français, cinq femmes russes trouvèrent à s’employer, comme infirmières ; quelques médecins allèrent exercer leurs talents à l’intérieur du pays. Certains réfugiés fondèrent des restaurants, des coopératives, et même un bureau de placement. Tous n’eurent pas, cependant, la chance d’avoir un emploi en rapport avec leur qualification. Les intellectuels et les officiers, notamment, durent se contenter de peu. Tel général prit une place de concierge au lycée Carnot de Tunis, tel autre occupa un poste d’infirmier à l’hôpital civil français. Un étudiant en droit devint garçon d’hôpital, un professeur, ouvrier municipal, un ingénieur, veilleur de nuit dans un hôtel et un poète, marchand de gâteaux… Mais la plupart des Russes ne purent s’employer que comme manœuvres ou domestiques, soit parce qu’ils n’avaient pas de qualifications, soit parce qu’ils ne trouvaient pas de places. La domesticité fut, d’ailleurs, le débouché par excellence ; et comme si la fatalité s’appesantissait sur eux, beaucoup n’eurent pas même la chance de trouver des besognes subalternes.
Autour de 1820 commença une vague d’émigrations politiques animée par quelques protagonistes des premières insurrections constitutionnalistes italiennes, qui se retrouvant à Tunis dans les années suivantes, la transformèrent en un centre important de conspiration mazziniana et garibaldienne : une plaque, au numéro 23 de rue de la Commission, rappelle encore aujourd’hui le passage de Giuseppe Garibaldi à Tunis, en 1836. La fin de la course favorisa l’installation de plusieurs commerçants, notamment génois et livournais, tandis que la campagne de réformes promues par Ahmed Bey appela à Tunis d’autres professionisti de langue italienne, destinés à jouer un rôle important à la Cour comme conseillers et médecins du Bey, et à devenir des points de repère pour un groupe italien qui commençait à apparaître comme une véritable collectivité.
La diversité des Juifs de Tunisie au XXe siècle est d’abord à relier aux origines. Au peuplement local ou Touansa, se sont agrégés au début de l’ère moderne les Juifs venus d’Andalousie, chassés par la Reconquista et l’Édit d’expulsion d’Espagne (1492).
Plus tard, sont arrivés les Grana, venus d’Italie. Ces derniers vont se révéler très attachés à leurs particularités, créant à Tunis leurs propres structures communautaires, se mêlant peu aux autres composantes juives. Les mariages avec les Touansa sont mal vus, et même les cimetières sont séparés. Pour les derniers arrivés, la langue est aussi une barrière, certains Grana continuant à pratiquer l’italien et envoyant leurs enfants dans des écoles italiennes.
« Victime du devoir » (Guiraud), un devoir supérieur à celui de l’obéissance militaire, le mutin du 17e est fier de son geste. Il l’évalue lui-même comme un acte humanitaire, de bon droit, qui comme le vin naturel est immortel. Il souligne contradictoirement l’iniquité du traitement à lui infligé et la mansuétude des officiers, des marins, de tous finalement, sauf Clemenceau, nommément attaqué dans plusieurs chansons et poèmes.
Valérie, libraire chez Sauramps en Cévennes vous emmène à la découverte de "Cévennes regards croisés" aux édition Alcide.
Les textes de Patrick Cabanel, les photos de Thierry Vezon et les aquarelles de Camille Penchinat permettent de découvrir ou redécouvrir la région et ses habitants.
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