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EAN : 9782070755172
1225 pages
Gallimard (14/04/1999)
4.22/5   66 notes
Résumé :
Hemingway attachait plus d'importance à ses "histoires", ses nouvelles, qu'à ses romans. Ecrire une bonne histoire, encore une bonne histoire, fut l'obsession de sa vie, les lettres publiées ici en témoignent. C'est là qu'il atteint la concision - son idéal d'écriture formulé très tôt -, et qu'il obtient ce qu'il vise : la synthèse de l'imaginaire et de l'expérience vécue. " La seule écriture valable, c'est celle qu'on invente, celle qu'on imagine."
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les nouvelles d’Hemingway sont peut-être ce qu'il y a de meilleur dans son œuvre. Ici, pas de dissertations, comme dans "Mort dans l'après-midi" , pas de lyrisme un peu toc, comme dans "Pour qui sonne le glas", mais une prose simple, précise, concrète, et en même temps elliptique et allusive. Maître absolu de la forme courte, le grand Ernest est un peu le papa de Carver et le premier des grands minimalistes américains. C'est aussi le Tacite des pêcheurs à la ligne (je recommande ainsi la lecture de "La grande rivière au cœur double", son chef-d’œuvre, toutes catégories confondues.) Son style rythmé et efficace a bien sûr été copié (par les auteurs de polars, en particulier), mais il conserve à la relecture, une patte et une fraîcheur inimitables.
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Un recueil qui vaut d'abord le coup pour son exhaustivité : il y a là tout ce qu'Hemingway a pu publier comme nouvelles dans sa carrière d'écrivain.
De plus, les séquences sont entrecoupées de recueils de lettres à ses amis, lesquelles nous renseignent sur les conditions d'écriture desdites nouvelles. La perspective d'une lettre à Faulkner, à Fitzgerald, à Ezra Pound et à quantité d'autres, ouvrent à la compréhension la psychologie d'un auteur pas tout le temps facile à comprendre.
En outre, la qualité de ces courts textes fait mouche et s'il n'a pas la finesse d'un Raymond Carver, Hemingway s'ébat à merveille dans le monde de l'histoire courte : il tente des coups stylistiques, ou sur le fond, tache de creuser un peu plus profond son matériel habituel : la guerre, la chasse, la pêche. Et aussi un peu la virilité, ne pas Hemingway qui veut.
A picorer, à saisir, à lire et à relire, c'est sans doute le livre pour ceux qui n'aimeraient pas vraiment l'écrivain mais trouveraient là le format idéal de l'expression de son talent.
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Hemingway n'a pas seulement écrit des romans merveilleux comme Pour qui sonne le glas, il est aussi un maìtre du 'short story', du conte très court.
J'ai pris cette collection de 'Nouvelles complètes' dans ma bibliothèque parce que une de ses short stories, titre anglais The Old Man at the Bridge est une merveille qui donne une idée de l'horreur de la guerre sans faire mention des explosions de grenades ou coups de fusils d'assaut.

C'est le court entretien de Hemingway, à l'époque reporter d'un journal, avec un vieil homme qui doit abandonner sa petite habitation et ses animaux et qui se fait des soucis si ses animaux vont survivre sans lui.

Touchant et un short story magistral. le texte en anglais est sur Internet.
Lien : http://rauschreading09.pbwor..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Ils fusillèrent les six ministres à six heures du matin contre le mur de l'hôpital. Il y avait des flaques d'eau dans la cour. Des feuilles mortes flottaient sur les pavés. Il pleuvait fort. Tous les volets de l'hôpital étaient fermés, cloués. L'un des ministres avait la typhoïde. Deux soldats montèrent le chercher et le portèrent dehors, sous la pluie. Ils essayèrent de le faire tenir debout contre le mur, mais il s'effondra dans une flaque d'eau. Les cinq autres se tenaient très tranquillement le long du mur. Finalement, l'officier dit aux soldats qu'il était inutile d'essayer de le faire tenir debout. Lorsqu'ils tirèrent la première salve, il était assis dans l'eau, la tête sur les genoux. (De nos jours 1924, Chap. 6)
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Nous pourrions aller au marché ensemble ou à un combat de coqs et ensuite chacun de nous écrirait ce qu'il a vu. Ce qui se passait et que tu as vu et qui est resté. Des choses comme les éleveurs qui ouvrent le bec de leur coq et leur soufflent dans la gorge quand l'arbitre les laisse les prendre et les manipuler, avant que le combat reprenne. Les petites choses. Pour voir ce que chacun de nous a vu. p. 1011
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« L’idéaliste amoureux » :

La différence entre une personne qui a un idéal et une qui manque d’idéal, c’est la différence entre la personne qui prend pour guide de sa vie ce qu’elle pense et voit matériellement et celle qui a assez du visionnaire en elle pour adopter comme guide un rêve qui ne s’est pas encore réalisé ou qui peut-être ne se réalisera jamais. J’adhère au mien.
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Tandis que le bombardement sur Fossalta anéantissait les tranchées, il restait plaqué au sol, suant et priant : « Oh ! Jésus-Christ, sors-moi de là. Mon doux Jésus, sors-moi de là, je t’en prie (...) Si tu me sauves la vie, je ferai tout ce que tu voudras. Je crois en toi et je dirai au monde entier que tu es la seule chose qui compte. Je t’en prie, je t’en prie, doux Jésus. » Le tir d’obus s’éloigna. Nous nous mîmes au travail dans les tranchées et, le lendemain matin, le soleil se leva et ce fut une journée chaude, lourde, calme et gaie. De retour à Mestre la nuit suivante, il ne parla pas de Jésus à la fille qu’il suivit à l’étage de la villa Rossa. Et il n’en parla jamais à personne.
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«  On peut boire un coup ?
(…)
 Tu as tort, dit-elle. C’est cela que je veux dire quand je parle de se laisser aller. On te dit que cela te fait du mal. Je sais que cela te fait du mal.
 Non. Ça me fait du bien.
Alors c’était fini, maintenant, pensait-il. Il n’aurait plus jamais l’occasion de terminer ça maintenant. C’était donc ainsi que ça se terminait, par des chicanes à propos d’un verre. Depuis que la gangrène s’était mise dans sa jambe droite, il ne souffrait plus, et avec la souffrance l’horreur était partie et tout ce qu’il ressentait à présent c’était une grande fatigue et de la colère à l’idée que c’était là la fin. À l’égard de ceci qui maintenant allait venir, il n’éprouvait que peu de curiosité. Pendant des années, cela l’avait obsédé, mais maintenant la chose en soi n’avait plus de signification. C’était bizarre comme cela aidait d’être suffisamment fatigué.
Maintenant, jamais il n’écrirait les choses qu’il avait gardées pour les écrire lorsqu’il en saurait assez pour les écrire bien. En tous cas, cela lui éviterait d’échouer dans sa tentative. Peut-être n’arrivait-on jamais à les écrire, et peut-être était-ce pour cela qu’on les remettait à plus tard et qu’on ne pouvait se résoudre à commencer. Eh bien, il ne le saurait jamais, maintenant. »
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