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Une enquête picturale qui nous mène sur les traces des peintres de la première moitié du vingtième siècle
L'histoire commence doucement, avec une longue mise en place des personnages, qui donnent sa couleur au roman : un architecte frustré, qui tient des propos de plus en plus inquiétants, les trois comparses de la Butte-aux-Cailles, Marthe à qui la retraite et le veuvage ont permis d'assouvir sa passion cachée, la peinture, Jacote, une ancienne bistrotière, dont le langage fleuri n'aurait pas démérité chez Audiard, et Nastia, la belle slave qui « vivait seule avec les souvenirs d'un pays disparu, d'une famille éteinte ». Sans oublier le bouledogue anglais incontinent des glandes salivaires. Que serait un polar sans son commissaire? Cointreau n'en faut (oups je n'ai pas pu résister!) : c'est un malin qui ferait presque de Marthe une cougar.

Avec cette équipe haute en couleurs, pas moyen de s'ennuyer une seconde. D'autant que Violette Cabesos a un vrai don pour greffer sur le récit une somme de matériaux sur le thème du Montmartre des peintres, pas ceux qui attirent le touriste autour de croûtes improbables, mais ceux qui ont fait naître le fauvisme, le cubisme , l'impressionnisme. Ils prennent vie dans le discours du tueur psychopathe, dont les confidences mêlent habilement faits historiques et fiction, au point de ne pas pouvoir toujours les distinguer. Modigliani, Soutine, Picasso, Derain, entre la Ruche et le Bateau-Lavoir ,

« Nous étions quelques-uns
Qui attendions la gloire
Et bien que miséreux
Avec le ventre creux
Nous ne cessions d'y croire »

chante Aznavour. C'est ce quotidien-là que nous revivons, avec l'amitié, le partage mais aussi la concurrence et les mesquineries. On prend conscience de la faible marge qui existe entre un artiste connu et destiné à une gloire le plus souvent posthume, simplement parce qu'un marchand l'aura repéré et mis sur le marché et une foule de rapins qui resteront dans l'anonymat pour l'éternité.

A lire avec un accès à une documentation illustrée sur la peinture , pour contempler les oeuvres citées
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Ah, la retraite ! Qui a dit que l'on s'ennuyait, à la retraite ? Certainement pas Marthe Bothorel, un nom qui n'est pas sans rappeler, pour moi, celui d'un célèbre poète provençal. Elle a choisi une occupation culturelle et apaisante : la peinture. Elle joint à la théorie (les conférences), la pratique (elle peint, et ose même participer à un concours de peintre amateur). Cependant, peindre, cet art si paisible, peut s'avérer dangereux : une porte mal fermée, et ce sont ses deux chats et son chien Arthur, bouledogue digne de ce nom (donc paresseux et bavards) en sont les victimes. S'il est impossible de sauver les deux félins (et ce ne fut pas le meilleur moment de lecture pour moi), Arthur reste hospitalisé à la clinique vétérinaire, pendant que ses proches convainquent Marthe de participer tout de même au concours auquel elle s'était inscrite. Elle ne peut rien faire pour Arthur, si ce n'est rappeler aux assistants vétérinaires pas toujours très humains de tout tenter. Dire que l'inspiration l'a quitté, c'est peu. Mais quand elle essaie de la retrouver, et découvre une jeune femme assassinée, peinte pour imiter un tableau célèbre…. pour les initiés, rien ne va plus.
Marthe et par ricochet ses inséparables amies Jacote et Nastia se retrouvent au coeur de l'enquête. N'a-t-elle pas découvert le corps ? Ne cacherait-elle pas quelque chose ? Après tout, on ne se méfie jamais assez des vieilles dames paisibles – sauf qu'elles ne le sont pas. Jacote a vécu le pire dans sa vie (la mort de ses quatre enfants). Syndicaliste, habillée comme une adolescente plutôt que comme une sexagénaire, prompte à dire ce qu'elle pense avec une gouaille incandescente, Jacote est une alliée de poids, pas forcément fan de la police. Nastia, de son véritable prénom Anastasia, est une russe blanche, qui s'est dévouée pour ses grands-parents et ses parents par choix, sans attendre rien en retour. Elle reste la seule à se souvenir de ce qu'était la vie en Russie. Apaisante, silencieuse, elle est l'élément serein de ce trio.
L'assassin est tout le contraire. Je ne dis pas que sa personnalité n'est pas intéressante, je dirai qu'il est tout entier négatif et invisible. Il est tourné vers le passé, en partie parce qu'il a été « programmé » pour rester dans cet univers qui aurait pu être riche et qui n'est que noirceur. Ses actes répondent à une problématique simple : comment accomplir sa vengeance quand les personnes dont on veut se venger ne sont plus ? Je ne conseillerai à personne d'opter pour sa manière qui semble transformer sa victime en oeuvre d'art et ne fait que la réifier. Quant aux circonstances atténuantes… non, sans façon. Cependant, je ne peux que reconnaître la richesse de l'analyse et de la reconstitution.
Et je choisis Martha, Jacote, Nastia et les siens, sans oublier l'improbable commissaire qui enquête sur l'affaire. Je les choisis parce qu'ils choisissent de se tourner vers l'avenir, d'être positif, de sur monter les épreuves qu'ils ont vécues. Elles ne le font pas en un jour, ni en huit, elles prennent des chemins de traverse, elles s'écharpent – parfois – mais elles parviennent toujours à aller de l'avant, et à nous emmener avec elles jusqu'au bout.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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La peinture au crime, c'est bien difficile mais c'est bien plus beau…

Marthe a deux copines. A elles trois, elles atteignent les 210 ans bien tassés. Marthe s'est lancé depuis trois ans dans des études d'art : elle prend des cours d'histoire de l'art, des cours de peinture et taquine la muse à ses heures perdues mais néanmoins nombreuses. A telle enseigne qu'elle est devenue une petite encyclopédie humaine sur les peintres de la in du XIX° et du début du XX° siècle.

Cela tombe bien, c'est justement la période choisie par un mystérieux meurtrier qui transforme ses victimes et les scènes de crime en tableaux célèbrent qu'il « humanise » artificiellement.

Violette Cabesos alterne les chapitres liés à l'enquête proprement dite et ceux relatifs au meurtrier. Les premiers cités nous permettent de nous familiariser avec Marthe, avec ses deux copines et le commissaire : tous les quatre aux caractères bien trempés du commissaire amateur de musique dodécaphonique à Jacote et son parlé parisien argotique en passant par Marthe et son grand coeur.

Les seconds mentionnés nous laissent découvrir les motivations du meurtrier. Il apparaît rapidement (suffisamment pour que je ne dévoile pas trop l'intrigue) que l'assassin est un peintre frustré jusqu'à la folie qui ourdit une histoire de vengeance à travers le siècle écoulé pour atteindre les plus grands noms des peintres impressionnistes, cubistes ou fauves responsables, selon sa grand-mère, de ce qui est arrivé à leur famille. La figure de la grand-mère en castratrice de son petit-fils pour en faire l'arme de sa vengeance est particulièrement réussie. Si on devine rapidement que l'objectif du meurtrier est de recréer en peinture une sorte de cène où des peintres tels que Derain, Picasso, Vlaminck ou Modigliani jouent les rôles des apôtres, l'auteur laisse planer le doute sur ceux qui devront endosser les rôles de Dieu, de Jésus ou de Judas… je n'en dirai pas plus ici ! Tout comme les raisons qui poussent le meurtrier à fomenter sa vengeance restent suffisamment longtemps mystérieuses pour tenir le lecteur en alerte.

Violette Cabesos émaille son récit policier d'informations et d'anecdotes sur la vie foisonnante de ces peintres, aujourd'hui passés à la postérité, au début du XX° siècle, de la Butte Montmartre à Montparnasse, de l'ombre à la lumière, de la pauvreté à la richesse, avec leurs vies brûlées littéralement par les deux bouts, entre alcools, drogues, femmes et folies.

L'histoire est intelligemment construite : si elle ne recèle pas de rebondissements inattendus, elle se lit de façon très fluide et très agréable en plongeant le lecteur dans le quotidien des plus grands noms de la peinture. Seuls regrets pour ma part : la fin un peu bâclée et le fait que le meurtrier n'ait pas pu avoir plus de temps pour avancer encore dans son grand oeuvre et nous laisser l'occasion de côtoyer un peu plus van Dongen, Pascin et autres Foujita… J'en aurai bien repris quelques chapitres supplémentaires !

On se perd un peu au début entre les passages évoquant le début du siècle et l'histoire des grands-parents de l'assassin, sa jeunesse qui fait elle aussi des allers retours entre différentes périodes de sa vie, le moment présent... on en vient à se demander si Violette Cabesos ne s'est pas trompée à un moment ou un autre entre les dates, les âges de ses protagonistes et la cohérence entre toutes ces périodes pour finalement se rendre compte que tout est bien agencé, qu'elle a bien maîtrisée sa frise chronologique et qu'elle ne s'est nullement fourvoyée. Un souci de la précision à mettre en avant !

Bref, une découverte ma foi plus que sympathique et une lecture plus que prenante et particulièrement divertissante.
Lien : http://wp.me/p2X8E2-J3
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Roman qui nous plonge dans le domaine de l'art. Finalement,chaque crime nous apporte une dose de culture. L'originalité de ce polar repose également sur le contraste entre les crimes commis par un dangereux psychopathe et Marthe , Nastia et Jacote 3 mamies totalement déjantées.
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Marthe, Nastia et Jacotte, trois amies septuagénaires se retrouvent malgré elles liées à une série de meurtres bien étranges. Sur fond d'histoire de l'art et en particulier les grands peintres du XXe siècle, Marthe est sur la trace du tueur dont les victimes sont immortalisées en peinture.
Si le langage de Jacotte prête souvent à sourire, l'histoire du tueur est peu entraînante, peu "vraisemblable" dans l'émotion. Un polar divertissant mais qui ne laissera pas une trace indélébile dans les mémoires.
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Long, très long le début de ce roman. Je sais bien qu'il faut présenter les personnages et leurs occupations, les lieux qui seront ceux de l'intrigue, mais je m'ennuie, bon sang, je m'ennuie. Elle est bien gentille Marthe, mais sa vie de veuve-quincaillère entourée d'animaux et de ses deux copines ne parvient pas à me captiver. Et déjantée, puisqu'elle est présentée ainsi, elle ne l'est point. Et puis, nous avons aussi celle d'un personnage anonyme que l'on pressent bien être le tueur qui n'est pas aussi originale qu'on nous le présente. Rien de folichon, rien de rédhibitoire, juste, pour moi un ennui qui me fait fuir...
Lien : http://www.lyvres.fr
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PORTRAIT DE GROUPE AVEC PARAPLUIE DE L'AUTEUR VIOLETTE CABESOS 358 PAGES SORTIE 31 AOUT 2016 EDITIONS ALBIN MICHEL

Résumé :

Marthe Bothorel, soixante-dix ans, s'est prise de passion sur le tard pour l'histoire de l'art : de musées en cours de dessin, l'autodidacte plonge dans un monde qui la fascine. Un dimanche, lors d'un concours de peintres amateurs, elle découvre le corps d'une femme assassinée selon un rituel aussi macabre que spectaculaire. le premier d'une longue série... En compagnie de deux autres mamies aussi déjantées qu'elle et d'un policier mélomane, Marthe décide de démasquer le talentueux tueur !Un polar original, érudit et cocasse, où l'auteur du Teinturier de la lune et de la Promesse de l'ange nous embarque dans une enquête échevelée sur les traces des grands peintres du XXe siècle, du Bateau-Lavoir de Montmartre à la Ruche de Montparnasse

Mon avis :

Un récit original, sympathique où l'on passe un bon moment. Nous avons d'un côté les trois petites vieilles et de l'autre l'histoire du tueur avec son passé.

Un polar qui change car nous avons des informations intéressantes sur les peintres et oui, c'est mon 3ème livre avec de la peinture. Je commence à y prendre goût. de l'humour qui fait du bien avec une enquête sur les crimes commis et une vengeance mais laquelle ?

Vous devriez découvrir ce roman car pour moi, il est construit comme un thriller dommage que l'édition ne le note pas sur la couverture.

Laissez-vous tenter !

Go en librairie !
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Depuis qu'elle a vendu sa droguerie et que son mari Ambroise est décédé, Marthe Bothorel vit seule, entourée de ses animaux tous offerts par ses deux amies d'enfance et voisines, Nastia et Jacote.

Ses trois enfants ne s'occupent guère d'elle et depuis peu, elle s'est prise de passion pour l'art. Elle court les musées, peint quelques toiles et suit des cours à l'université.

Un dimanche qu'elle participe à un concours de peintres amateurs à Provins, elle s'enfonce dans les catacombes afin d'y trouver l'inspiration et tombe sur un cadavre.

La jeune fille défunte, dont le corps a été entièrement peint, semble prendre la pose pour l'éternité. Une fois le choc passé, Mathilde se rend compte que le tueur a représenté l'un des plus célèbres tableaux d'Edgar Degas, la danseuse.

Vous ne le savez sans doute pas mais j'adore la peinture, surtout celle du 19è siècle, je n'ai donc pas résisté à l'envie de lire Portrait de Groupe avec Parapluie de Violette Cabesos, alléchée par la quatrième de couverture qui tient toutes ses promesses.

Ce polar original et cocasse nous embarque dans une enquête menée tambour battant sur les traces des grands peintres de la fin du XIXè et du début du XXe siècle. du Bateau-Lavoir de Montmartre à la Ruche de Montparnasse, de la Belle Époque aux années folles, on croise au fil du récit Apollinaire, Picasso, Modigliani, Utrillo, Soutine, et bien d'autres, qui reprennent vie sous la plume experte de Violette Cabesos.

Un roman passionnant par son intrigue certes classique mais surtout par son érudition, porté par des personnages haut en couleurs, avec une gouaille toute parisienne et un commissaire Cointreau fou de dodécaphonisme.

Lire la suite...
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Portrait de groupe avec parapluie, écrit par Violette Cabosos, est un thriller historique. L'auteure met en scène une vieille dame, Marthe, qui se passionne pour l'histoire de l'art. La retraité de 70 ans assiste à des cours de dessins et visite les musées. Sa passion va l'amener à assister à une étrange scène de crime. de là commence une série de meurtres méthodiquement mis en scène. Marthe et ses deux amies Nastia et Jacote vont être mêlées à ces affaires sans le vouloir.
Dans ce roman, on y découvre une partie de l'histoire de l'art au début du XXème siècle avec Modigliani, Picasso, Apollinaire,..., entre Montmartre et Montparnasse.
L'enquête policière menée par le commissaire Cointreau donne des quiproquos, des non-dits,... et parfois des situations très drôles.
Je me suis régalée et est adorée le personnage de la vieille Jacote avec ses répliques d'un autre temps. Bref un très bon polar.
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Au début, on ne sait pas trop où on va. Une vieille dame qui aime la peinture et l'art, ses copines un peu décantées et puis une histoire parallèle avec un homme bien bizarre.
J'ai adoré le côté historique, la vie des peintres à Paris, Montmartre, Montparnasse. le personnage principale est attachante.
Un livre qui se lit facilement, sans réel suspense (ce qui me manquait le plus).
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