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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je découvre Jaume Cabré et ce roman lors d'une visite à ma librairie préférée. J'achete car la 4ème page m'attire. Une histoire post franquisme en Espagne et des histoires qui s'entremêlent.
Mais ce que je ne connaissais pas c'est cette écriture de Jaume Cabré.
Une écriture avec des phrases sans fin, souvent sans ponctuation. Et l'on passe d'un personnage à un autre. de 1942 à 1970 puis 2020 en quelques pages. Des nombreux personnages et très vite on se perd dans ce jeu merveilleux de l'écriture et du roman. Mais comme par miracle, après quelques pages, on comprend tout, l'écriture, l'histoire, les périodes, les personnages mais aussi LA MUSIQUE et le RYTHME de l'écriture..
J'ai plongé dans cet univers que je ne connaissais pas et je me suis laissé porter .
L'histoire se déroule dans un petit village des pyrennées à 3H de Barcelone et on découvre l'histoire avec un grand H. L histoire des choix des femmes et hommes de ce village vis à vis du franquisme, de la République, de l'argent et surtout de la religion.
On va de trahison en trahison, d'argent gagné sur le dos des autres avec la complicité du pouvoir politique, de l'église, et des petites ambitions des uns et des autres.
Je ne peux tout raconter tellement il se passe d'évenements, dans les 700 pages de ce roman, tellement est riche le croisement des histoires, et l'originalité du thème principal qui est celui de l'engagement.
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Transportée il y a quelques années par Confiteor, je démarre la lecture de Les voix du Pamano en toute confiance. Je sais que la structure narrative de Jaume Cabré est exigeante, qu'il va falloir passer d'une époque, d'un récit, d'un personnage, d'un dialogue à l'autre - sans ponctuation ou tout au tout autre signe de changement. Je suis prête.
Dans les années 2000, la petite école de Torena est sur le point d'être détruite. Tina, institutrice, revient sur les lieux pour récupérer des objets susceptibles d'alimenter une exposition sur l'école d'avant. Elle découvre ainsi une boîte à cigares contenant des cahiers rédigés par Oriol Fontelles, lui- même instituteur dans les années 40.L'homme écrit à sa fille, née loin de lui, à Barcelone. Il raconte et retrace ainsi une époque : le franquisme, les phalangistes, les maquisards et son rôle dans une époque troublée et violente. Comment Rosa, sa femme, l'a quitté l'accusant de lâcheté ; comment il a aimé Elisenda Vilabrú et été passionnément aimé par cette femme puissante et toxique ; comment la moitié du village l'a pensé franquiste et pour cela méprisé et ostracisé ; comment il est devenu Eliot, célèbre et anonyme maquisard.
Tina lit ces écrits qui font écho à sa situation : trahie par Jordi, son époux, avec lequel elle avait fondé famille sur des principes de loyauté ; abandonnée par Arnau, son fils, qui choisit de devenir moine alors qu'il a été élevé dans les principes du multiculturalisme et du métissage culturel ; minée par la maladie du siècle, son désir de réhabiliter Oriol va s'avérer un puissant levier de lutte contre les forces obscures qui l'envahissent.
Le destin de ces personnages s'entrecroise, aucun n'est innocent, tous sont humains donc complexes, tenaillés par leurs valeurs, leurs désirs (d'amour ou de vengeance), l'appât du gain ou encore tentés par la toute-puissance octroyée par leur position. La galerie est colorée, certains personnages très attachants, d'autres parfaitement détestables dans un contexte de guerre civile où les pires turpitudes se révèlent sans fard.
Récit d'une période douloureuse pour les espagnols, Les voix du Pamano est une fresque historique et humaine magistrale où l'on retrouve intact le talent de conteur de Cabré.
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Jaume Cabré est un grand virtuose des mots, un vrai tisseur oriental qui tisse un tapis aux fils dorés, qui s'entremêlent patiemment sans jamais se chevaucher.
C'est sa manière d'écrire, absolument fascinante, que l'on lise Confiteor ou les voix du Pamano, on y retrouve la même teneur.
Les Voix du Pamano, c'est d'abord cette rivière qui serpente dans ce petit village de la Catalogne qu'on entend dans le village si l'on prête l'oreille.
C'est aussi toute celles de ces enfants qu'on voit sur la couverture, cette photo sépia des années où Franco faisait régner la terreur en Espagne.
Car la toile de fonds du roman, c'est l'Histoire de L'Espagne, celle de la guerre civile à laquelle j'associe cette très belle chanson de Ferrat :Maria
Maria avait deux enfants, deux garçons dont elle était fière... On vit l'Espagne rouge de sang, les deux garçons de Maria, l'un était rouge et l'autre blanc.
C'est toute cette histoire douloureuse pendant le franquisme que nous conte Jaume Cabré au sein d'un petit village où tout le monde se connaît, ou les haines et les rancunes ne se dissipent pas.
La voix la plus touchante de ce roman, c'est celle d'une institutrice : Tina, qui perd tous ses repères, son mari la trompe, son fils devient moine et une méchante tumeur s'installe dans sa poitrine. C'est alors qu'elle est en train de faire un livres de photos sur le village qu'elle découvre la vie d'un autre instituteur : Oriol Fontenelles.
Mais qui était-il ? Un phalangiste, un maquisard ?
Jaume Cabré nous livre cette histoire haletante, un peu comme un thriller, il dénoue les fils des secrets des hommes et nous révèle la noirceur de ceux-ci mais aussi l'amour.

"Les cimetières de village m'ont toujours fait penser aux photos de famille : tout le monde se connaît et tout le monde reste bien tranquille, à jamais l'un à côté de l'autre et chacun perdu dans son rêve"

Les Voix du Pamano sont à lire et à entendre comme l'est Confiteor. Tous deux ensorcelant jusqu'à la dernière page.
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Pendant la guerre civile espagnole, Jaume Cabre nous emmène avec lui dans un village catalan. On y découvre ses habitants : certains phalangistes, certains résistants et d'autres plutôt girouettes qui changent d'avis selon le sens du vent. Puis, on rencontre d'autres personnages, à une époque plus proche de nous.

Les voix du Pamano est comme une fresque qui se déroulerait sur 50 ou 60 dans ce petit village catalan.

L'histoire est bien trop complexe pour être résumée, je ne m'y aventurerai pas. Mais l'auteur signe ici un petit bijou. Jaume cabré déploie ici tout son talent de conteur : il arrive à mélanger les époques, les personnages, au sein même d'une phrase ! Cela peut sembler déroutant au début mais ça ne me dérangeait plus du tout au bout d'un certain temps. Il suffit de se laisser porter par l'écriture et de savourer. Il faut un talent fou pour arriver à construire un monument pareil : tout s'emboîte à la perfection, chaque phrase est utile et permet de comprendre l'histoire de ce petit village et surtout celles de ses habitants.

Pour être honnête, j'ai du m'accrocher au début, tout me paraissait flou, je ne comprenais qui parlait, mais une fois passée les cent premières pages, impossible de décrocher ! ça valait le coup de persévérer !
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Quelle merveille d'écriture. A mon sens, ce roman de Jaume Cabre mérite autant de prix que "Confiteor", qui a été littéralement porté aux nues. le talent de Jaume Cabre qui consiste à nous emporter chaque fois dans une espèce de chant choral à travers les époques est incomparable!
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Un des livres que j'aime le plus. Il faut entrer de temps et accepter d'avancer à l'aveugle les premières pages. J'ai été surprise de la façon dont l'auteur nous emmène et en fin de livre nous balade d'une époque et d'un personnage à l'autre au sein d'une même phrase ou d'un dialogue, de façon limpide.
Mémoire, identité, mensonge, trahison sont les thématiques qui reviennent. Tiens, ça fait un peu écho aux livres de Sorj Chalandon, pas du tout traité de la même façon cela dit.
De l'or en barre.
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J'ai lu ce roman, pourtant assez épais et exigeant, en quelques jours à peine. Même si les voix des personnages (et les époques) s'entrecroisent sans prévenir, au fil du texte, j'y ai trouvé quand même beaucoup de plaisir de lecture. Tina, institutrice d'une quarantaine d'années, dont le mariage bat de l'aile, trouve par hasard des carnets tenus par un instituteur, Oriol Fontelles, vers 1944. Dans le village montagnard catalan de Torena, où se situe presque toute l'intrigue, les haines sont recuites et malgré les années, les plus anciens n'ont pas oublié les meurtres de la guerre civile puis des phalangistes au pouvoir. Elisenda Vilabrù, richissime héritière, a quelque chose à se reprocher : elle est à l'origine de la mort d' Oriol Fontelles, de qui elle était amoureuse pour l'unique fois de sa vie. Elle s'entête à refaire l'histoire : alors que Fontelles apparemment phalangiste était en fait un maquisard, agent double , elle veut absolument le faire béatifier par l'entremise de l'Opus Dei. Ce qui est le plus original dans ce roman c'est sa construction, presque entièrement en spirale, la fin amenant les explications les plus importantes.
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Après avoir lu le complexe et époustouflant "Confiteor" de Jaume Cabré, c'est non sans une certaine appréhension que j'ai entamé la lecture de ce livre "Les voix du Pamano", paru bien avant, en 2004.
On retrouve le style d'écriture particulier à Cabré où, au sein de presque la même phrase, il mélange la temporalité du récit, ce qui nécessite pas mal de concentration pour la lecture. A vrai dire, avant de rentrer dans le vif du sujet, il m'a fallu plus de 50 pages d'introït avant d'être à l'aise avec la lecture.
Je crois que ce livre m'a plu davantage que "Confiteor" parce qu'il est moins ambitieux, moins écrasant d'érudition, nettement plus accessible.
Il y a tellement de récits sur la guerre civile espagnole, sur la post-guerre et la Transition,mais ici la fiction de Cabré est très intéressante parce que le lecteur appréhende à la perfection les interactions entre les personnages de camps opposés, les ramifications politiques et sociales, le népotisme des vainqueurs et la corruption profonde qui s'est enracinée dans la classe politique espagnole de l' après- guerre.

Le Pamano est un torrent dans la vallée d'Àssua, un torrent réel qui passe dans le village fictif de Torena où Cabré situe l'action de son histoire. La tradition de l'endroit veut que ceux qui entendent la rivière Pamano à Torena, vont mourir sous peu.

Nous sommes à la fin de la guerra civile espagnole et le personnage principal est une maitresse femme, riche et belle, Elisenda Vilabrú qui ne vivra que pour venger son père et son frère assassinés par les "rouges" du village. Elle sera mal mariée, puis veuve et utilisera les hommes que pour assouvir sa vengeance.
Mais elle tombera amoureuse d'Oriol Fontelles, l'instituteur du village, marié, pendant les longues séances de pose car l'instit possède des dons remarquables pour la peinture et le portrait en particulier.
Soixante années après avant la démolition de l'école et totalement par hasard, l'institutrice d'alors va retrouver cachés derrière le tableau, des cahiers manuscrits par l'instituteur Fontelles, cahiers destinés à son enfant qu'il n'a pas connu, expliquant sa lâcheté d'agent double.

Il y a tant de péripéties dans ce livre et les personnages sont tellement bien campés; ils ont une telle épaisseur humaine, qu'il est difficile de s'en séparer.

L'événement du livre qui m'a le plus étonné est l'idée émanant d'Elisenda Vilabrú de la béatification d'Oriol Fontelles, son ancien amant, soixante années après. Elisenda dépensera des sommes folles pour ceci avec des tractations avec le Vatican et implications de l'Opus Dei, dignes d'un roman d'espionnage ! Et tout ceci pour venger la mémoire de Fontelles et obliger les habitants du village à lui rendre un culte posthume ! Le pauvre Cabré a signé avec cet épisode son excommunion, je pense.
Une série pour la télévision espagnole fut filmée en 2009; deux épisodes de 90 minutes que j'ai bien l'intention de me procurer via l'Institut Cervantes de Paris.
Livre excellent. Le lien ci-après est en espagnol.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Jaume Cabre doit aimer les puzzles.
Il construit ses livres comme on reconstitue les images de ces jeux de patience aux pièces qui s'emboitent.
Apres l'excellent Confiteor qui a marqué les esprits par son écriture virevoltante, je me promettais de découvrir son roman précédent. C'est donc chose faite et constat que la plume de cet écrivain catalan a une personnalité littéraire insolite et originale.

Années 40: Durant la période de la guerre civile espagnole et les années de la dictature de Franco, ce livre dense, très dense, centre les événements dans un petit village des Pyrénées espagnoles où les exactions des Phalangistes et des Républicains provoquent une fracture irréparable dans la population.

Années 2000: Après la fin du régime franquiste, en découvrant un journal personnel dans une vieille école en démolition, une institutrice va peu à peu reconstituer les faits, comprendre les enjeux, nous peindre une société meurtrie par des haines recuites, portée à la vengeance, et exumer les relents nauséabonds de la très sainte église catholique espagnole.
Cette découverte va faire revivre un jeune maitre d'école, héros du maquis pour les uns et détestable fasciste pour les autres, rétablissant une vérité pas toujours bonne à dire.

Histoire de guerre, de luttes, de vengeance, de pouvoir, de domination, d'amour...une omelette espagnole en gros pavé qui happe le lecteur.
Un détail au détour d'une page, un fait au milieu d'un dialogue, un aveu l'air de rien entre deux descriptions... Pièce après pièce, le panorama apparait. Les voix des narrateurs se bousculent pour prendre la parole, pour raconter les vérités des hommes vivant le long des berges du Pamano.

C'est comme un jeu et il s'agit donc de rester concentré pour comprendre qui parle, ce qui est expliqué, et de faire les sauts de géant dans le temps que la narration impose, dans une même phrase.

Ma lecture est devenue peu à peu addictive, entrainée dans ce tourbillon de tragique, de dérision, de grandiloquence, d'humour et de cynisme.
Un auteur décidément inclassable.
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Après avoir fortement apprécié « Confiteor » ,je n'ai pas du tout été déçu et même été enthousiasmé pas ce roman un peu plus ancien et qui n'a pas connu le même battage médiatique .
L'histoire tout d'abord , imprégnée de l'Histoire avec un grand H de l'Espagne franquiste et post franquiste , avec un scenario( , voire une intrigue) tout à fait passionnant , haletant et des coups de théatres foisonnants .
Les personnages ensuite ,vivants , cohérents , credibles , « dans leur temps » et surtout des héros impeccablement « imparfaits » donc « humains ».
Le style : la « musique » de Confiteor » est déjà présente et reconnaissable . .Ce n'est pas donné au premier romancier venu .
Il y a peut –être un peu moins de virtuosité dans le jeu de cette musique ce qui pourra faire trouver à d'aucuns certaines répétitions un peu « énervantes » , un peu « lourdes »mais j'ai bien aimé tout de même.

Alors au chapître des faiblesses maintenant , j'ai noté un peu de paresse ( comme dans « Confiteor » par ailleurs) au moment de « ficeler » certains points de détail ( tel l'assassinat manqué de Valenti Targa et ses consequences pour Oriol Fontelles) qui donne malheureusement quelques invraisemblances …comme quoi même l'un des plus grands romanciers actuels ( à mon humble avis ) peut parfois céder à la facilité … et donc se montrer encore perfectible …

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