AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,22

sur 186 notes
5
16 avis
4
8 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
1 avis
Je découvre Jaume Cabré et ce roman lors d'une visite à ma librairie préférée. J'achete car la 4ème page m'attire. Une histoire post franquisme en Espagne et des histoires qui s'entremêlent.
Mais ce que je ne connaissais pas c'est cette écriture de Jaume Cabré.
Une écriture avec des phrases sans fin, souvent sans ponctuation. Et l'on passe d'un personnage à un autre. de 1942 à 1970 puis 2020 en quelques pages. Des nombreux personnages et très vite on se perd dans ce jeu merveilleux de l'écriture et du roman. Mais comme par miracle, après quelques pages, on comprend tout, l'écriture, l'histoire, les périodes, les personnages mais aussi LA MUSIQUE et le RYTHME de l'écriture..
J'ai plongé dans cet univers que je ne connaissais pas et je me suis laissé porter .
L'histoire se déroule dans un petit village des pyrennées à 3H de Barcelone et on découvre l'histoire avec un grand H. L histoire des choix des femmes et hommes de ce village vis à vis du franquisme, de la République, de l'argent et surtout de la religion.
On va de trahison en trahison, d'argent gagné sur le dos des autres avec la complicité du pouvoir politique, de l'église, et des petites ambitions des uns et des autres.
Je ne peux tout raconter tellement il se passe d'évenements, dans les 700 pages de ce roman, tellement est riche le croisement des histoires, et l'originalité du thème principal qui est celui de l'engagement.
Commenter  J’apprécie          42
Une histoire magnifique qui oblige le lecteur a avaler les 700 pages (tout est dit dans les commentaires précédents) … mais pour moi, un bémol : un style déroutant pour ne pas dire fatiguant… je ne me souviens pas avoir tant souffert avec Confiteor … Mais il est vrai que quand on lit en "pièces détachées" (plusieurs livres à la fois) … ça devient compliqué …  Odile.
Commenter  J’apprécie          20
Transportée il y a quelques années par Confiteor, je démarre la lecture de Les voix du Pamano en toute confiance. Je sais que la structure narrative de Jaume Cabré est exigeante, qu'il va falloir passer d'une époque, d'un récit, d'un personnage, d'un dialogue à l'autre - sans ponctuation ou tout au tout autre signe de changement. Je suis prête.
Dans les années 2000, la petite école de Torena est sur le point d'être détruite. Tina, institutrice, revient sur les lieux pour récupérer des objets susceptibles d'alimenter une exposition sur l'école d'avant. Elle découvre ainsi une boîte à cigares contenant des cahiers rédigés par Oriol Fontelles, lui- même instituteur dans les années 40.L'homme écrit à sa fille, née loin de lui, à Barcelone. Il raconte et retrace ainsi une époque : le franquisme, les phalangistes, les maquisards et son rôle dans une époque troublée et violente. Comment Rosa, sa femme, l'a quitté l'accusant de lâcheté ; comment il a aimé Elisenda Vilabrú et été passionnément aimé par cette femme puissante et toxique ; comment la moitié du village l'a pensé franquiste et pour cela méprisé et ostracisé ; comment il est devenu Eliot, célèbre et anonyme maquisard.
Tina lit ces écrits qui font écho à sa situation : trahie par Jordi, son époux, avec lequel elle avait fondé famille sur des principes de loyauté ; abandonnée par Arnau, son fils, qui choisit de devenir moine alors qu'il a été élevé dans les principes du multiculturalisme et du métissage culturel ; minée par la maladie du siècle, son désir de réhabiliter Oriol va s'avérer un puissant levier de lutte contre les forces obscures qui l'envahissent.
Le destin de ces personnages s'entrecroise, aucun n'est innocent, tous sont humains donc complexes, tenaillés par leurs valeurs, leurs désirs (d'amour ou de vengeance), l'appât du gain ou encore tentés par la toute-puissance octroyée par leur position. La galerie est colorée, certains personnages très attachants, d'autres parfaitement détestables dans un contexte de guerre civile où les pires turpitudes se révèlent sans fard.
Récit d'une période douloureuse pour les espagnols, Les voix du Pamano est une fresque historique et humaine magistrale où l'on retrouve intact le talent de conteur de Cabré.
Commenter  J’apprécie          151
Jaume Cabré est un grand virtuose des mots, un vrai tisseur oriental qui tisse un tapis aux fils dorés, qui s'entremêlent patiemment sans jamais se chevaucher.
C'est sa manière d'écrire, absolument fascinante, que l'on lise Confiteor ou les voix du Pamano, on y retrouve la même teneur.
Les Voix du Pamano, c'est d'abord cette rivière qui serpente dans ce petit village de la Catalogne qu'on entend dans le village si l'on prête l'oreille.
C'est aussi toute celles de ces enfants qu'on voit sur la couverture, cette photo sépia des années où Franco faisait régner la terreur en Espagne.
Car la toile de fonds du roman, c'est l'Histoire de L'Espagne, celle de la guerre civile à laquelle j'associe cette très belle chanson de Ferrat :Maria
Maria avait deux enfants, deux garçons dont elle était fière... On vit l'Espagne rouge de sang, les deux garçons de Maria, l'un était rouge et l'autre blanc.
C'est toute cette histoire douloureuse pendant le franquisme que nous conte Jaume Cabré au sein d'un petit village où tout le monde se connaît, ou les haines et les rancunes ne se dissipent pas.
La voix la plus touchante de ce roman, c'est celle d'une institutrice : Tina, qui perd tous ses repères, son mari la trompe, son fils devient moine et une méchante tumeur s'installe dans sa poitrine. C'est alors qu'elle est en train de faire un livres de photos sur le village qu'elle découvre la vie d'un autre instituteur : Oriol Fontenelles.
Mais qui était-il ? Un phalangiste, un maquisard ?
Jaume Cabré nous livre cette histoire haletante, un peu comme un thriller, il dénoue les fils des secrets des hommes et nous révèle la noirceur de ceux-ci mais aussi l'amour.

"Les cimetières de village m'ont toujours fait penser aux photos de famille : tout le monde se connaît et tout le monde reste bien tranquille, à jamais l'un à côté de l'autre et chacun perdu dans son rêve"

Les Voix du Pamano sont à lire et à entendre comme l'est Confiteor. Tous deux ensorcelant jusqu'à la dernière page.
Commenter  J’apprécie          564
Cabré Jaume (1947-) – "Les voix du Pamano" – Actes Sud, 2023 (ISBN 978-2-330-17425-5) – format 18x11cm, 712p. – collection "Babel" – traduit du catalan par Bernard Lesfargues, titre original "Les veus del Pamano" cop. 2004

C'est mauvais, à tout le moins ce n'est vraiment pas bon.
D'abord sur un plan de la technique littéraire, parce que ce roman compte 712 pages, qui auraient largement pu être réduites de deux cents pages et parce que l'auteur se donne un mal fou pour faire dans le genre "Nouveau Roman" pour intello cacochyme : dans le même paragraphe, dans la même phrase, il change d'époque et de personnage sans aucun signe de ponctuation ni la moindre indication.
C'est joli une fois ou deux, mais lorsque c'est systématiquement utilisé sur plus de sept cents pages, cela devient un bien méchant procédé, un locus communis, quelque peu poussif et en tout cas lassant.

Ensuite dans le contenu : ce personnage central de femme orgueilleuse immensément riche qui vous mène les hommes à la baguette amène l'auteur à mettre en scène des situations trop caricaturales, même le Pape (dont je ne suis guère adepte) se voit subjuguer par cette ensorceleuse (tient donc) qui dispose d'appuis directs auprès de Franco lui-même. Mouais,bof.
Et bien sûr, elle a des moeurs sexuels qui correspondent fort probablement à certains fantasmes de l'auteur : c'est un locus communis de la pire espèce que cette manie de certains auteurs de doter les personnages d'extrême-droite d'une sexualité autoritaire vampiriques. Re-bof.

Ce roman est très loin de la qualité de celui de Victor del Arbol "Toutes les vagues de l'océan".
Décevant.
Commenter  J’apprécie          11
C'est le 3ème roman de Jaume Cabre que je lis. J'avais démarré avec L'Ombre de l'Eunuque puis Confiteor, la barre était donc placée très, très haut.
J'ai retrouvé dans Les voix du Pamano le style caractéristique de Cabre, avec un récit choral qui mêle à la fois le point de vue de plusieurs personnages et des époques différentes. A nouveau, on change de personnage et de temps sans forcément de transition dans le récit.
Les Voix du Pamano sont encore une grande réussite avec en plus une intrigue qui en fait presque un roman policier.
Cabre raconte les drames semés par la guerre d'Espagne et la période post-guerre dans une vallée perdue des Pyrénées catalanes, ceci jusqu'à la période contemporaine.
L'histoire est captivante, avec une très grande richesse de personnages principaux et secondaires. Cabre a l'art de nous faire partager leurs réflexions et leurs doutes, avec un style qui suit parfois les méandres et la spontanéité de ce qui leur passe par la tête. 3 personnages principaux se partagent le récit. le modeste instituteur des années 40 Oriol, l'intraitable et richissime Elisenda et Tina l'institutrice contemporaine. le style de Cabre est ici encore très marqué et reconnaissable, mais avec des différences tout de même par rapport aux deux premiers que j'avais lus, je dirai que le style est plus direct, moins formel, plus abordable.
Je garde une préférence pour Confiteor, et L'ombre de l'Eunuque, mais les Voix du Pamano sont à nouveau un grand roman riche et passionnant.
Commenter  J’apprécie          00
Troisième livre de Jaume Cabré, que je viens de terminer et je reste perplexe comme je l'ai été durant les nombreuses heures de lecture. D'une complexité rare, du moins pour moi...
quant au nombre des personnages et, pour certains, quant à leurs différentes identités;
quant aux lieux;
d'autant plus qu'il s'agit de noms, prénoms et sites catalans (il m'a fallu plusieurs pages de notes pour tenter de m'y retrouver dans le cours du récit);
quant au style de narration, que j'ai déjà rencontré dans "Confiteor" et dans "Le fils de l'eunuque", mêlant différentes époques, différentes intrigues, différents dialogues souvent dans un même paragraphe.
Le roman est cependant passionnant car il permet
un lent cheminement à travers la complexité des êtres humains et des situations dans lesquels ils plongent ou se trouvent plongés;
une connaissance fine, car proche des réalités, de ce que fut l'Espagne et la Catalogne à l'époque de Franco et des horreurs du fascisme et des traces que cette période laisse subsister aujourd'hui.
J'ai lu ce livre un peu comme un roman policier, mais avec une grande richesse de contenus et ouvrant à de multiples réflexions quant aux hommes et quant à moi.
Mais que Jaume Cabré est dur, dans les sujets choisis, dans la manière de les traiter et une sorte de pessimisme (ce n'est pas le bon mot) qui les traverse !
Commenter  J’apprécie          20
Pendant la guerre civile espagnole, Jaume Cabre nous emmène avec lui dans un village catalan. On y découvre ses habitants : certains phalangistes, certains résistants et d'autres plutôt girouettes qui changent d'avis selon le sens du vent. Puis, on rencontre d'autres personnages, à une époque plus proche de nous.

Les voix du Pamano est comme une fresque qui se déroulerait sur 50 ou 60 dans ce petit village catalan.

L'histoire est bien trop complexe pour être résumée, je ne m'y aventurerai pas. Mais l'auteur signe ici un petit bijou. Jaume cabré déploie ici tout son talent de conteur : il arrive à mélanger les époques, les personnages, au sein même d'une phrase ! Cela peut sembler déroutant au début mais ça ne me dérangeait plus du tout au bout d'un certain temps. Il suffit de se laisser porter par l'écriture et de savourer. Il faut un talent fou pour arriver à construire un monument pareil : tout s'emboîte à la perfection, chaque phrase est utile et permet de comprendre l'histoire de ce petit village et surtout celles de ses habitants.

Pour être honnête, j'ai du m'accrocher au début, tout me paraissait flou, je ne comprenais qui parlait, mais une fois passée les cent premières pages, impossible de décrocher ! ça valait le coup de persévérer !
Commenter  J’apprécie          10
Quelle merveille d'écriture. A mon sens, ce roman de Jaume Cabre mérite autant de prix que "Confiteor", qui a été littéralement porté aux nues. le talent de Jaume Cabre qui consiste à nous emporter chaque fois dans une espèce de chant choral à travers les époques est incomparable!
Commenter  J’apprécie          00
Un des livres que j'aime le plus. Il faut entrer de temps et accepter d'avancer à l'aveugle les premières pages. J'ai été surprise de la façon dont l'auteur nous emmène et en fin de livre nous balade d'une époque et d'un personnage à l'autre au sein d'une même phrase ou d'un dialogue, de façon limpide.
Mémoire, identité, mensonge, trahison sont les thématiques qui reviennent. Tiens, ça fait un peu écho aux livres de Sorj Chalandon, pas du tout traité de la même façon cela dit.
De l'or en barre.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (472) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature espagnole au cinéma

Qui est le fameux Capitan Alatriste d'Arturo Pérez-Reverte, dans un film d'Agustín Díaz Yanes sorti en 2006?

Vincent Perez
Olivier Martinez
Viggo Mortensen

10 questions
95 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , espagne , littérature espagnoleCréer un quiz sur ce livre

{* *}