Un petit bouquin intimiste, format missel, qui n'a pas de qualités littéraires mais rend compte de toute une époque de pauvreté celle de l'après-guerre en France celles des immigrés de l'époque. La France de la cloche
Petite racaille, pas encore la cailleras et pas encore de président à Karcher, petite frappes ou gouapes des bidonvilles que l'abbé Pierre découvre en ces années cinquante .
A Lyon ou déjà à la périphérie, on ne sait pas exactement où, et s'est dommage, du coté d'un boulevard peut-être celui du Boulevard
Laurent Bonnevay dit boulevard de Ceinture mis en chantier dans les années trente et qui coupait déjà l'agglomération en deux : d'un coté la ville qui travaille et qui prie et de l'autre la périphérie, le bidonville, qui boit, vole et tue. L'histoire a tendance a se répéter éternellement et « la pauvreté a s'acharner obstinément sur les pauvres gens. »(
Coluche)
La violence la plus sordide, il y a soixante ans seulement, ivrognerie, violences verbales, bagarres incessantes, bandes organisées, vols, fric frac, braquages, meurtres, drogue déjà, violence entre jeunes, entre parents, entre parents et enfants, violence juvénile à l'image des parents.
Des maux dus à la pauvreté, à alphabétisation défaillante, à la cohabitation de personnes étrangères qui provoque une perte de repères pour les uns et les autres au niveau de la langue, des coutumes et comportements
Mais bon est-ce que cela a bien changé? Dans les faits divers, de plus en plus occulté des informations, ceux de ces années là l'étaient déjà nous dit
Calaferte, il semblerait que non mise à part les rodéos urbains et donc la misère s'acharne encore sur les mêmes avec autant de rigueur.
Si les trente glorieuses socialisantes ont permis une nette élévation du niveau de vie il semblerait que le libéralisme marchant capitalisant continue de générer deux catégories de gens les «sans problèmes» et les autres de plus en plus nombreux.
On n'apprend pas grand-chose dans ce livre car c'est une vie brutale racontée crûment mais simplement. Un déroulement continu d'agissements dégradants mais qui sont ordinaires pour ceux qui les vivent. Toutefois il suffit de pas grand-chose pour que les choses changent et cela vient même de l'intérieur car le monde extérieur lui a depuis longtemps les yeux.