J'ai vraiment bien aimé ce roman un peu vieillot , avec une histoire très passionnante et touchante....Une rencontre inattendue qui va par moment devenir une histoire d'amitié entre un petit garçon et un déserteur assassin ...
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C'était là une peur que Jules avait déjà observée. Chez les chiens, lorsqu'ils sont accroupis pour faire leurs besoins.
M. Rétien le leur avait fait remarquer lors d'une sortie, en leur expliquant que, dans cette position, l'animal est sans défense, à la merci d'une attaque.
- Vieux reste d'instinct que la domestication, c'est-à-dire la civilisation, n'est jamais parvenue à abolir, avait soupiré le professeur.
Elle n'était pas jolie. Une de ces filles que l'on rencontre à Saint-Germain-des-Près, parmi les attardés de l'existentialisme. Son unique séduction résidait dans l'absence de soutien-gorge. Sa poitrine, forte et toute neuve - elle avait dans les dix-huit ans à peine - mal dissimulée sous une chemise d'homme déboutonnée assez bas, bougeait librement sous le mince tissu. Plutôt petite, les cheveux raides cascadant sur des épaules en bouteille de Saint-Galmier, les hanches serrées dans une de ces jupes à l'ampleur artificielle qui, au moindre mouvement, révélait ses jambes nues. Les pieds dans des ballerines. Enveloppant le tout, un vieux duffle coat élimé, négligemment posé sur les épaules, manches vides et ballantes. C'est ainsi que Jules et Joe la découvrirent.
- Tu te paies ma fiole ? s'indigna l'écolier.
- C'est bien naturel, ton père est pharmacien ! répliqua Jules avec superbe.
On a beau ne pas avoir inventé le stylo à bille, il est des circonstances où la vérité crève les yeux de l'aveugle endurci.
La victime gisait hideuse sur le carrelage, entre sa caisse violentée et les cageots bousculés. Le policier faillit se trouver mal devant l'horrible tableau abstrait : symphonie en blanc et rouge. Le lait avait caillé et le sang s'était coagulé.
"Ascenseur pour l'échafaud", un film de Louis Malle (1958). Bande-annonce.