Légitime défense (Quai des Orfèvres)

Quand Noël Martin rentre chez lui, il ne trouve dans l'appartement que le chat Wanda et un petit mot, griffonné au dos d'une circulaire.
Belle, sa petite femme qui l'aime est partie rejoindre sa mère qui va plus mal. Il soupire, imaginant déjà Belle en vêtement de deuil.
En cherchant, machinalement, une feuille de papier dans le secrétaire, il trouve une lettre mauve d'Irène, une amie, adressée à "Ma bien chère Belle" dont le post-scriptum retient son attention.
"Excuse mon écriture, mais j'ai mal au doigt. Où en es-tu avec W ?"
Le venin du soupçon s'est insinué en lui. La jalousie dont il s'était débarrassé avec peine revient comme une bouffée de douleur contre laquelle il ne peut rien. Il allume une cigarette d'une main qui tremble.
En cinq ans de vie commune, Belle ne l'a quitté que quelques jours mais elle est si coquette, si rieuse, si jolie...si courtisée.
N'ayant pas réussi à joindre sa belle-mère au téléphone, il monte dans sa vieille Ford et se dirige vers chez Judas Weyl, le célèbre collectionneur d'art et séducteur invétéré.
Plus pour se faire peur que par conviction, il prend le temps de se fabriquer un alibi, prenant un ticket de cinéma et se garant en stationnement gênant, avant de rejoindre le domicile de son rival en bus.
Apercevant fugitivement Belle dans le parc de la propriété de Weyl, il entre, ivre de douleur, saisit le maillet d'un gong chinois et frappe de toute ses forces et à la tête.....
Stanislas-André Steeman, qui a aussi écrit de nombreux romans sous le nom de Sintair, est un auteur prolifique et talentueux de romans policiers, fournissant avec ceux-ci de nombreux scénarios au cinéma et quelques uns au théâtre.
Ce roman est superbe. Assez déconcertant, il est noir mais en même temps très humain. Les personnages y sont campés avec justesse. le style est rapide et efficace mais prend le temps de s'attarder sur les états d'âme et les sentiments.
L'adaptation cinématographique, réalisée en 47, rend un hommage réussi au roman. Clouzot réalise, là, son premier film après avoir été frappé d'interdiction à la libération, il signe une réalisation impeccable et offre au trio Suzy Delair, Louis Jouvet et Bernard Blier, des rôles qui s'inscrivent en lettres d'or dans les cahiers du cinéma.
Que vous choisissiez de relire le livre avant de regarder le film ou l'inverse, le même plaisir, intact, vous attend.

Noël, fou d'amour et fou de jalousie envers sa femme où tout est sujet à ses yeux de suspecter son épouse de le tromper. C'est vrai, Belle, sa femme, est très séduisante et elle aime plaire, elle aime en jouer. Un jour, Noël trouve un mot destiné à Belle de la part d'une amie avec un post-scriptum énigmatique parlant de W.
Qui est ce W ? Noël en est persuadé, c'est bien entendu l'amant de sa femme.
Que va t-il faire ?
- Sombrer dans la folie et se tuer en laissant des indices afin que l'on accuse Belle ?
- Tuer sa femme ?
- Mais ne se trompe t-il pas ? N'est-ce pas Noël qui a trop d'imagination, est-ce que W. serait forcément un homme ?
Qui est W. ? Il faut d'abord découvrir qui est cette personne...

Un vrai roman policier qui fait penser à Simenon ou Christie.
Plus à Simenon d'ailleurs. Un roman où l'on prend son temps, lentement, tranquillement, voir pépère et cela change des thrillers ou des romans noirs où l'on tourne les pages à toute vitesse.
Une enquête à l'ancienne (doucement mais sûrement comme avec le Commissaire Maigret).

Lu en juin 2019 - Espace Nord - Prix : 8,50 €.

Un roman policier comme sait si bien les écrire Steeman, auteur Belge qui a d'autres titres connus et adaptés au cinéma.
Le début est un peu lent, mais c'est pour mieux ménager le suspense et l'assassin habite au 21, oui mais lequel? On connaîtra le dénouement qui réserve des surprises.
On pourra regretter l'emploi un peu excessif de mots anglais.

Noël a un bien vilain défaut, la jalousie. Sa femme, Belle, sait user de ses charmes pour obtenir exactement ce qu'elle veut. Bien entendu ça dégénère. Un homme meurt.

‘L'Orfèvre', le commissaire Maria, résoudra-t-il l'énigme complexe des événements ? Reniflera-t-il la bonne piste ?

Excellent polard pour moi, il farfouille bien aux tréfonds des âmes, il gratte les couches, les illusions sociales.

Par l'auteur de ‘L'assassin habite au 21'.

Quai des orfèvres est un des meilleurs films d'Henri Georges Clouzot, avec Louis Jouvet, Suzy Delair et Bernard Blier. Il est tiré du livre Légitime défense de Stanislas-André Steeman. le film est un classique souvent rediffusé à la télévision, mais la lecture du roman policier montre quelques différences. Sans jouer au jeu des sept erreurs, le livre se base plus sur la psychologie d'un couple basé sur la coquetterie de l'épouse et la jalousie du mari que sur l'enquête policière proprement dite. L'inspecteur Maria, sous ses dehors de gros ours pataud cache une finesse de déduction qui permet de confondre l'assassin tout en finesse.