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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Beauté sauvage d'un changement de vie radical, régénérateur et rédempteur…Ce livre m'a touchée au point d'infuser mes idées de clarté et d'humanité. Un coup de coeur serti par une écriture belle à tomber…

« Notre souffle forme un nuage blanc quand je frotte vigoureusement son épaisse robe avec mes mains gercées. Des tessons tremblants de glace déversent sur nous une pluie blanche et chatoyante. Nos silhouettes sont illuminées par une lueur dorée tandis que le soleil commence à se lever et que la journée semble d'une immense beauté dans sa réalité physique et sa simplicité nue ».

Ce livre est l'histoire de l'auteure, Tamsin Calidas, sous forme de témoignage…Un prénom et un nom aux sonorités de promesses d'île que je murmure désormais avec émotion, presque avec sensualité, avec respect assurément. Cette londonienne a quitté sa vie citadine pour s'installer sur une petite île des Hébrides en Écosse. Elle et son mari ont tout plaqué, laissant de côté leurs carrières de haut vol, pour pouvoir vivre davantage en lien avec la nature, comme nous sommes nombreux parfois à l'imaginer, à le rêver, mais bien peu à le faire de manière aussi radicale, dans un « croft », sorte de micro-exploitation rudimentaire, sur une île éloignée de tout, au climat hostile, là où les falaises sont taillées de façon anguleuse par les embruns salés et les vents venus de la mer produisant un son de cornemuse, là où les clochettes des bruyères se font éclatantes tandis que les collines roussies s'assombrissent en hiver, là où les rivages nus scintillent de berniques qui s'accrochent aux rochers. Là où « le vent chante à travers les vieilles charrues abandonnées tel un métier à tisser invisible qui continue à entremêler les fils de la terre et ses souvenirs, tramant chaque jour un passé et un présent différent ». Là où les ciels d'automne tourmentés peuvent devenir noirs et frappés avec fureur, là où les fleurs sauvages au printemps se font aquarelle polychrome. Là où le silence est si intense qu'il en devient poreux. Sur cette petite île d'un vert brillant dans le soleil étincelant, minuscule joyau des Hébrides.

Tamsin Calidas a réussi à atteindre un mode de vie d'une simplicité âpre et extrême qu'elle a appris à aimer au-delà des mots. Tamsin Calidas, femme-île, bercée par les eaux, fouettée par les vents, adoptée par les oiseaux, vénérée par ses animaux, à la peau tannée, aux joues sèches, aux mains blessée, à la force rugueuse, une petite poignée de vent en guise de voix.

Mais, quelle est la contrepartie, du moins le processus pour atteindre une telle osmose avec la nature et d'une telle connaissance de soi ?… En vivant désillusions sur désillusions, au point que l'idée même de mort soit réconfortante.
La stérilité mine le couple qui se brise, l'argent vient à manquer au point de devoir glaner des végétaux pour se nourrir et de ne pouvoir se chauffer, les deux mains se cassent, la solitude est extrême, l'ostracisme des insulaires est menaçante, la seule amie décède…Réduite à néant, ce dépouillement total la conduit tout d'abord à l'amertume, au ressentiment, rendant la narration répétitive et douloureuse… jusqu' à l'acceptation permettant à la douleur la plus aigüe de marquer son coeur. En vivant en accord avec le principe de destruction et d'altération de l'univers. En lâchant prise. En se débarrassant de routines éculées. En se laissant guider par le vent qui offre une source de force et de renouveau. En se laissant mordre par la mer glaciale, tous les jours, cette eau des origines, primordiale, quelle que soit la température, quelles que soient les conditions météo. En communiant avec la faune et la flore environnante.

D'année en année, son instinct devient connecté aux multiples indices livrés par la nature, aux moindres petits signaux que son corps assimile :
« C'est le milieu de la matinée. le toit en tôle ondulée de la vieille grange aux agneaux est pris d'assaut par un vent de nord-est, inhabituel en cette fin d'été. La poussière dans la cour se soulève, tourbillonne en rafales ; l'air lourd est chargé, saturé du parfum épais de la pluie. Mais hormis un éclat couleur de plomb, le ciel demeure clair. C'est déroutant de regarder le ciel et de constater qu'il est en décalage avec lui-même. Cela aiguise l'instinct, le met sur le qui-vive. Je sais qu'une véritable tempête est imminente, file à l'horizon, pas uniquement parce que j'ai aperçu les goélands blottis contre les mangeoires, ni parce que les moutons se sont réfugiés dans les bois dans la partie sud-ouest du croft, ni tout bêtement parce que j'ai vu le mercure chuter dans le baromètre. Je le sais pour toutes ces raisons, mais surtout à cause du goût fade et gris caractéristique qui stimule la production de salive dans ma bouche. Je lève la tête pour humer et goûter un peu plus l'air. Ce goût émoussé sur les bords est le signe annonciateur soit d'un problème, soit d'un changement ».

Cette connexion devient même interconnexion réveillant ses instincts ataviques profonds, puisant dans ses pulsions anciennes et ses souvenirs ancestraux, élans animistes durant lesquels « le temps parait à la fois passer en un clin d'oeil et simultanément dilaté à l'extrême ».

Ce beau livre publié aux jeunes éditions Dalva, aux pages souples et généreuses, nous offre, à chaque début de chapitre, de petites photos, photos de ses animaux, fragments de lèvres et de sourire, de bouts de doigts gelés enveloppant une tasse chaude , de paysages austères et puissants, photos qui m'hypnotisaient et me permettaient de bien me rendre compte du réalisme du récit, notamment celles où nous la voyons s'immerger dans l'eau glaciale.

"Tout doit s'effondrer pour que le renouveau puisse advenir"

J'ai vécu sur cette île aux côtés de Tamsin Calidas le temps de ce livre, vécu ce sentiment de gratitude et de résilience. J'ai ressenti sa capacité à s'endurcir, à enfoncer ses racines peu profondes comme elle le pouvait, à la manière d'un chardon, en s'adaptant et en luttant.
Ce fut une lecture marquée par une forme de douce sororité, de compassion, d'apaisement donnant furieusement envie de l'épauler et, comme elle, de se reconnecter à la nature sauvage. Pour autant, ce coup de coeur n'est pas qu'affaire de compassion et d'empathie. Il s'explique aussi par cette façon lumineuse qu'à cette femme de réussir à mettre en mots des vérités indicibles qui vibrent en moi…

«La vision du monde que vous développez est déformée. Vous niez l'existence de la noirceur parce que tout votre être s'accroche à la lumière. La vie est une lutte acharnée entre sentiment d'appartenance à un lieu et déracinement ».
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Gros coup de coeur pour ce livre dont le titre a attiré mon attention. La photo de couverture également, son nom : Tasmin Calidas... sans savoir exactement pourquoi.
Pour achever le tout, je me suis lancé dedans sans chercher à connaître les tenants et aboutissants, sans savoir si c'était un roman ou un récit.
Alors, quand à un certain moment, plutôt vers la fin, je me suis dit : "Dommage que ce soit un roman, une telle introspection ne peut être basée que sur du vécu" suivi de "mais c'est quoi finalement ce truc?", j'ai compris que j'étais en présence d'un récit de vie. Quelle vie !
Donc, chers amis vous l'aurez compris, ce qui suit n'est absolument pas objectif : je suis littéralement tombé sous le charme de cette personnalité hors du commun qui s'exprime dans ces pages. de ses mots également.
Au point d'aller visiter son site, de l'écouter y lire un passage de son livre avant d'écrire ces quelques lignes.
On peut dire que c'est un récit de vie, de survie, mais c'est bien plus. C'est une invitation à la réflexion sur ce que peut vouloir signifier communier avec la nature. Chaque jour. Chaque saison. Avec chaque élément. Seule mais avec de la vie autour.
Sans pathos, avec rugosité et tendresse, elle dresse le portrait de son évolution psychologique, de ce chemin intérieur qu'elle s'impose et qui dévoile assez pudiquement un caractère exceptionnel.
C'est un billet d'invitation pour certains amis susceptibles de se laisser entraîner dans ce genre de littérature introspective. Lisez-la au plus vite.

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Merci à Babélio et aux éditions Dalva de m'avoir permis la lecture de ce magnifique témoignage qui se lit comme un roman .
Tamsin Calidas et son mari Rab ,las de la vie londonienne ,décident de tout quitter pour s'installer sur une île des Hébrides au large de l'Ecosse pour y mener une vie plus proche de la nature .Et ils vont s'accrocher à cette nouvelle vie malgré l'ampleur de la tâche et la froideur des îliens seulement leur couple va bientôt s'effriter et Tamsin va se retrouver seule et désargentée à affronter les difficultés quotidiennes de la vie à la ferme .Un magnifique témoignage à lire et relire !!!
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Coup de coeur intersidéral pour Je suis une île et le récit de Tamsin Calidas.

Entre témoignage et récit autobiographique, Tamsin Calidas nous raconte son changement de vie. Un cap à 360° pour cette londonienne qui plaque tout pour aller s'installer avec son mari sur une île des Hébrides en Ecosse. Dans les pages d'un journal, ils trouvent leur bonheur : une ferme entourée de champs, de plénitude, de nature. Au départ ce ne sont que 4 murs et des conditions de vie spartiates puisqu'ils habitent une caravane le temps de la rénovation mais en quelques lignes, l'auteure nous livrera des sources de bonheur multiples. Se reconnecter à l'essentiel, profiter de l'instant, communier avec la nature, apprendre de la faune et de la flore. Son récit est parsemé d'embruns et d'iode et c'est un peu comme si nous aussi nous nous installions dans ce croft sur les falaises de l'île.
Tamsin Calidas m'a touchée par tant de bienveillance et de simplicité. Adopter ce nouveau mode de vie, c'est aussi revenir aux sources, apprécier l'authentique, se lever aux chants des oiseaux, respecter chaque vie, chaque pousse, chaque animal qui l'entoure. A la force de ses mains, pleine de volonté, elle n'aura de cesse de prouver aux natifs de l'île qu'elle mérite son lopin de terre et qu'une femme aussi, peut le faire.
Je ne dirai pas que ce récit est féministe car l'auteure n'a aucune prétention. Elle livre un récit tellement vrai, tellement simple et touchant qu'on n'a qu'une envie : faire de même ! Mais cette nouvelle vie qui s'annonçait sous les meilleures augures sera difficile : d'abord parce que la stérilité du couple finira par les éloigner et les briser, le manque d'argent également et surtout l'agressivité des insulaires qui voient leur arrivée d'un mauvais oeil.
Je pense qu'il faut beaucoup de résilience et d'acceptation pour encaisser tant de désillusions et de violence pour une seule personne et trouver la force d'en ressortir grandie. C'est le cas de l'auteure qui se retrouve avec les deux mains cassées et devra tout de même gérer son croft avec un tel handicap.

J'ai été absolument subjuguée par ce récit et la combativité de cette femme. La force intérieure qu'elle possède est incroyable et mérité d'être saluée. J'ai été aussi bouleversée par la communion qu'elle entretient avec la nature et les animaux, tout particulièrement avec sa chienne. Une telle connexion entre deux êtres, tant d'amour à donner et à partager, ce récit est criant d'humanité et de bienveillance. La superbe couverture aux éditions Dalva y est aussi pour beaucoup. Tamsin Calidas a parsemé son récit de quelques photos qui nous vont droit au coeur. Cette jeune maison d'éditions est à garder dans le viseur car assurément se cachent quelques pépites parmis leurs rangs !

Un formidable coup de coeur que je recommande à tous les amoureux de la nature. Une ode à la vie !
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Si j'avais su que j'avais entre les mains un récit de vie, je n'aurais pas lu le livre et j'aurais eu tort.
Quelle vie et quel talent pour tout raconter !
Tamsis Calidas nous emmène dans un long voyage où elle nous fait partager les différents moments de sa nouvelle vie depuis qu'elle et son mari ont quitté Londres pour vivre sur une île. Tout y est : les difficultés du début, l'hostilité des voisins, les disputes du couple, la solitude, le deuil, l'amitié, l'adaptation, la résilience...
Que dire de l'écriture ? J'ai pris le temps qu'il fallait pour savourer les magnifiques descriptions de la nature et des saisons. J'ai adoré les réflexions justes sur la vie et les épreuves traversées :
'Il y a toujours des périodes sombres dans l'existence, mais la lumière n'en est que plus vive quand elle se manifeste'.
'Je suis une île' est un coup de coeur.
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Il en est de certaines lectures qui tout doucement s'instillent en vous, vous emporte insidieusement sans que vous en rendiez forcément compte, distille en vous quelque chose d'indéfinissable et qui vous porte vers une réflexion tout aussi vertigineuse que bienfaitrice.
Et bien "Je suis une île" est de celles-là.

D'abord, une pensée toute particulière pour HordeDuContrevent qui par sa somptueuse critique de cet ouvrage a su éveiller ma curiosité quant à cette auteure, cette maison d'édition dont le credo est de mettre "à l'honneur des autrices contemporaines. À travers leurs textes elles nous disent leur vie de femme, leur relation à la nature ou à notre société. Elles écrivent pour changer le monde, pour le comprendre, pour nous faire rêver." J'ajouterai dans le cas présent nous renvoie également à nous-mêmes.
Et me sortir de ma zone de confort, au propre comme au figuré

2 livres me sont revenus en mémoire, lors de l'avancée au fil des pages que je prenais le temps de lire pour m'en imprégner
- Un effondrement d'Alexandre Duyck ;
- Tomber sept fois, se relever huit de Philippe Labro.

Peut-être est-ce aussi car ce roman provoque une sorte d'effet miroir qui ne peut laisser indifférents certains....

Car au risque de ma lancer dans des assonances, plusieurs adjectifs me viennent à l'esprit à l'évocation de l'histoire de Tamsin Calidas :
Expérience, accoutumance, vigilance, puissance, transparence, violence, persistance, résonance, et résilience.

Expérience car "C'est toujours pendant une forme de traversée, le passage d'un espace à un autre, que votre coeur s'ouvre et que tous vos rêves commencent." Et expérience car la lecture de cet ouvrage s'apparente à la lecture d'un livre qui ne ressemble à aucune autre.

Accoutumance car : "Lorsque j'emprunte cet itinéraire quotidiennement pour me rendre au travail, j'ai conscience d'être en proie à un sentiment d'agitation perturbant. le fait de trimer jour après jour peut vous pousser à vous poser toutes sortes de questions ouvertes. Vous en venez parfois à lever les yeux vers le ciel pour y trouver des réponses, les épaules redressées, parées contre une angoisse existentielle sans cesse renouvelée." Et accoutumance aux mots posés par l'auteur sur le papier.

Vigilance car "L'humanité est une chose vulnérable et vigilante". Et vigilance tant on en éprouve pour l'héroïne.

Transparence car "Le stress est invisible ; subtil et insidieux, il se renforce au fil du temps. L'angoisse est pareille à un feu qui se consume lentement.". Et transparence tant les mots parfois bruts, les sentiments exacerbés, disent tant de nous, de nos peurs, de nos joies, de nos craintes, de nos peine

Violence car "Parfois, votre vie peut vous paraître étriquée à la manière d'un pull devenu trop petit pour vous depuis longtemps, qui entrave tant vos mouvements qu'un besoin pressant de vous étirer pour vous en défaire s'empare de vous. Depuis des années, je désirais secrètement tirer d'un coup sec sur ce dernier fil pour me libérer." Et violence car elle peut parfois s'avérer salvatrice, ou comme un déclic dont seul notre inconscient a le secret.

Persistance car je dirais à l'instar d'une lecture récente et dont une citation convient parfaitement à celui-ci également : "de même que le stylo quitte la surface de la page entre deux mots, de même les pieds du marcheur se lèvent et s'abaissent entre deux pas ; de même que le cerf continue de courir quand son bond l'arrache au sol, et que le dauphin continue de nager quand il saute et jaillit par-dessus les vagues, de même l'écriture et la navigation sont des activités continues, une ligne ininterrompue, la persistance d'un même courant, d'un même élan." Et persistance dans ma mémoire de ces mots et images qui ont émaillés ma lecture.

Résonance car cette femme-île va devoir entrer en résonance avec le milieu avec les éléments bruts, avec l'environnement, avec la nature, avec l'île elle-même. Et résonance car "cette histoire nous rappelle que d'étranges forces sont toujours à l'oeuvre, souvent invisibles, au sein du paysage. Dans ce vol tourbillonnant, ce que j'ai vu, c'est que la prédation et la protection sont les deux facettes d'un même instinct." Et résonance comme peut l'être la vie parfois. Et résonance également tant je suis doué "pour nourrir les autres des trésors rutilants de ces cueillettes, mais j'ai beau être calme, j'ai toujours eu bien du mal à m'en nourrir."

Résilience car :" Il est effrayant de se regarder, de regarder ses faiblesses, dans toute leur nudité crue. de comprendre vraiment que la vie n'est qu'un unique souffle intense et tremblant.Cela me fait peur d'en être arrivée là. Je sais que mon existence est différente des autres. J'ai appris à vivre chaque jour avec de moins en moins. À présent, je vis avec tellement peu que j'ai du mal à savoir ce qu'il manque.Vient un moment où nous savons que quelque chose ne fonctionne pas. Ce moment est venu puis reparti pour moi, sauf que j'ai continué, en m'épuisant, mais en me battant. C'est comme nager sur place, avec le courant chaque jour un peu plus fort qui, lentement, irrésistiblement, m'entraîne vers le fond. J'ai simplement continué à faire les choses, parce que nous adhérons tous à une règle simple : nous ne cessons jamais d'essayer. Personne n'a le droit de laisser tomber. On peut s'arrêter, mais jamais passer la main." Et résilience car parfois quelque chose, quelqu'un, une force inconnue, une force surhumaine dans son acception littérale vous pousse à sortir du gouffre. Peut-être aussi parce tout doit s'effondrer pour que le renouveau puisse advenir ?

Tamsin Calidas écrit : "Les belles choses se produisent souvent quand on s'y attend le moins."
Je me permets d'écrire : Les belles lectures se produisent souvent quand on s'y attend et le moins....
Mais c'est bien là que réside la force de la lecture au travers des autres trouver une part de soi-même, ou la retrouver tout simplement.
Et tout simplement j'ai envie de prononcer un merci...
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Libraire depuis quelques années maintenant, les découvertes inattendues de lectures me sont précieuses.
C'est le cas pour ce profond récit : "Je suis une île" de T.Calidas, le résumé et la belle couverture m'interpellent.
Mon envie est incontrôlable, j'ouvre ce livre et je plonge avec l'auteure dans cette belle nature d'une île du nord de l'Ecosse, je l'accompagne dans son aventure de vie, son écriture simple et riche, je ne le lâche plus.
Dans ce lieu solitaire entouré d'eau, on assiste à toutes les saisons.
L'hiver rude, glacial à la limite du supportable, le printemps où tout sent bon et réconforte, l'été lumineux et reposant , l'automne des vents et des tempêtes qui arrachent.
Un éternel recommencement.
Tamsin Calidas et son mari Rab, veulent commencer une autre vie loin de la ville de Londres figée dans le bruit, la pollution et l'insécurité.
Pleins d'espoir, ils emménagent sur cette île des Hébrides, la terre de feu écossaise pour y restaurer une ferme et élever des moutons dans une paix retrouvée.
Comme les aléas de Dame Nature, elle devra surmonter nombre de désillusions, d'abandons, d'obstacles et d'épreuves.
On l'accompagne, on est à ses côtés au fil de ses 18 années passées sur cette terre changeante et somptueuse.
On l'a suit pas à pas dans sa conquête d'un territoire qu'elle revendique haut et fort.
Lecture pour les amoureux des grands espaces et de la résilience, récit splendide d'une force incroyable.
Ecriture sincère et addictive.
N'hésitez surtout pas.
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Tamsin CalidasJe suis une île
10/18

« La vie insulaire, c'est différent ce n'est pas pour tout le monde. »

Qui n'a jamais eu l'envie de tout plaquer pour vivre l'expérience d'une île ? Quand Tamsin Calidas et son mari Rab quitte Londres pour tenter l'expérience dans une île des Hébrides au large de l'Ecosse ils croient vraiment en ce nouveau départ.
Ils achètent un cottage, un croft dit-on en Ecosse. Il y a beaucoup de travaux de rénovation mais Rab est costaud et Tasmin courageuse. Bientôt, ils acquerront les vaches et les agneaux nécessaires à leur nouvelle vie insulaire, Maud le chien pour surveiller les troupeaux et la jument. le climat est rude, les conditions de travail difficile et les relations de voisinage hostiles. Ils sont et restent des étrangers et personne ne comprend pourquoi ils sont venus là, pour quelles raisons se sont-ils entichés du croft de Victor et surtout de quel droit.
Tandis que les saisons se succèdent les ennuis s'accumulent, l'argent vient à manquer, le couple ne parvient pas à avoir un enfant et se délite. Quand Rab quitte Tasmin et revient sur le continent, la jeune femme ne peut compter que sur elle, la ferme, les bêtes et l'hostilité grandissante de ses voisins. Une étrangère qui évolue dans un milieu d'hommes. Un état de fait que la jeune femme paye chèrement.
Seule l'amitié de Cristall allège et adoucie les semaines de Tasmin, avec la vieille femme elle partage le gout des jardins, des plantes, de la nature. Mais un jour Tasmin n'a plus personne.
Comment trouver la force d'avancer et où la trouver ? C'est la seconde partie du roman qui va apporter quelques réponses.
L'écriture est belle, habitée, et pour cause, l'histoire est un récit et nous offre de magnifiques pages sur la communion avec la nature, sur la résilience et sur le deuil, les deuils, l'obstination et le retour à la vie.
Je ressors impressionnée de cette lecture, sous le charme. Conquise.
Et je me dis que finalement le rêve insulaire c'est bien mais le temps des vacances.



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Très récemment, j'ai eu le plaisir d'assister à la venue et la lecture de l'autrice anglaise Tamsin Calidas pour son livre " Je suis une île" aux éditions Dalva (qui ne publient que des femmes qui se spécialisent dans le "nature writing" 🌱). Cette femme qui vit aux extrémités de l'Écosse a entrepris une tournée littéraire en Europe où son livre remporte un immense succès et est beaucoup traduit.
J'ai été bouleversée par son parcours et ce que qui émane d'elle. So histoire est le motif de son livre ( et rien n'est inventé, elle l'a juré!) : tout quitter pour aller vivre sur une île en Ecosse 🏝️, élever des moutons🐑.... mais aussi traverser des chaos personnels. Trouver dans la contemplation et la fréquentation d'une nature sauvage un motif de résilience profonde.
De quoi nous aider à mieux appréhender dans nos cheminements parfois tortueux des raisons d'y croire et de s'ouvrir à L Univers ! 🕊️
Je vous invite à découvrir ce beau livre plein de douceur, de sensibilité et d'humanité !... Et la vie atypique de l'autrice sur son site : https://www.tamsincalidas.com/
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Pris au hasard, sans doute attirée par la couverture, magie de certaines illustrations qui vous attirent plus que d'autres, ce roman a comme propriété de vous emporter avec la même implacabilité que les courants marins qui ceignent l'île, alternant douceur et sauvagerie, vous laissant quelque peu assommé sur le rivage suite à ces tempêtes d'émotions nées de la complexité des âmes, de leur sauvagerie, tout comme de celle d'une nature dont la beauté n'a d'égale parfois que la rudesse. Une très belle plume et, semble t-il, un récit de vie en filigrane qui ouvre des perspectives de dépassement de soi impressionnantes !
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