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Citations sur Pourquoi lire les classiques (40)

« La lecture d'un classique doit aussi nous surprendre, lorsqu'on le compare à l'image qu'on s'en faisait auparavant. C’est pourquoi on ne recommandera jamais assez une lecture directe du texte lui-même, en évitant autant que possible la bibliographie secondaire, les commentaires et autres interprétations. Les écoles et les universités devraient marteler l’idée qu’aucun livre traitant d’un autre livre ne pourra jamais en dire plus que le livre original en discussion ; Pourtant, ils font tout pour faire croire le contraire aux étudiants. Il y a ici un renversement des valeurs très répandu, qui fait que l'introduction, le dispositif critique et la bibliographie sont utilisés comme un écran de fumée pour dissimuler ce que le texte a à dire et ce qu'il ne peut dire que s'il est laissé parler sans intermédiaires. qui prétendent en savoir plus que le texte lui-même.
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"1. Les classiques sont ces livres à propos desquels on entend habituellement dire : « Je suis en train de relire… », jamais « Je lis… ». C'est du moins le cas de ceux que l'on présume « bien lus » ; elle ne s'applique pas aux jeunes, puisqu'ils sont à un âge où leur contact avec le monde, et avec les classiques qui font partie de ce monde, est important, précisément parce que c'est leur premier contact. Le préfixe itératif « re- » devant le verbe « lire » peut représenter un petit acte d'hypocrisie de la part de personnes honteuses d'admettre qu'elles n'ont pas lu un livre célèbre. Pour les rassurer, il suffit de souligner que, aussi vaste que soit la lecture formatrice d'un individu, il y aura toujours un nombre énorme d'ouvrages fondamentaux que l'on n'a pas lu.»
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« Il n’y a rien d’autre à faire que d’inventer nos propres bibliothèques idéales de classiques. Je dirais qu'une telle bibliothèque devrait être composée pour moitié de livres que nous avons lus et qui ont vraiment compté pour nous, et pour moitié de livres que nous proposons de lire et présumons qu'ils compteront, laissant une section d'étagères vides pour les surprises et les occasions occasionnelles. découvertes »
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) Un classique est un livre qui vient avant d’autres classiques ; mais quiconque a
commencé par lire les autres et lit ensuite celui-là reconnaît aussitôt la place de ce
dernier dans la généalogie. A ce point de mon propos, je ne peux écarter plus
longtemps le problème fondamental : comment relier la lecture des classiques avec
toutes les lectures de livres non classiques ? Problème directement rattaché à la
question : « Pourquoi lire les classiques plutôt que nous concentrer sur des lectures
qui nous fassent mieux comprendre notre propre temps ? » Et à cette autre
question : « Où trouver le temps et la liberté d’esprit pour lire des classiques, quand
nous sommes submergés par l’avalanche de l’actualité ? » (…)
L’actualité peut être banale et mortifiante ; mais il existe toujours un point où nous
pouvons nous situer pour regarder en avant ou en arrière. Pour lire les classiques, on
doit aussi établir d’ « où » on les lit ; sinon, tant le lecteur que le livre se perdent dans
un nuage atemporel. La lecture des classiques atteint donc son rendement maximal
quand on la fait alterner, selon un savant dosage, avec les lectures d’actualité. Et
pareil dosage ne présuppose pas nécessairement pais et équilibre intérieurs ; il peut
être aussi le fruit de la nervosité, de l’impatience, de l’insatisfaction trépignante.
L’idéal serait peut-être de percevoir l’actualité comme le bourdonnement de la rue –
qui nous avertit, à travers la fenêtre, du trafic automobile et des changements
météorologiques –tout en suivant le discours des classiques, qui résonne, clair et
structuré, dans la pièce. Mais c’est déjà beaucoup si, pour la plupart, la présence des
classiques résonne comme un écho lointain, hors de l’appartement envahi par
l’actualité, par la télévision ouverte à plein volume.
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Est classique ce qui persiste comme rumeur de fond, là même où l’actualité qui en est
la plus éloignée règne en maître.
Reste que lire les classiques semble en contradiction et avec notre rythme de vie, qui
ne connaît plus la lenteur du temps, les respirations de l’otium humaniste, et avec
l’éclectisme de notre culture, qui serait bien incapable d’établir une définition du
classicisme qui nous soit adaptée. (…)
A ce point, je devrais récrire tout mon article pour faire apparaître bien clairement
que les classiques nous servent à comprendre qui nous sommes et où nous en
sommes arrivés ; (…) …il me faudrait récrire une troisième fois cet article, pour qu’on
ne croie pas, surtout pas, que les classiques doivent être lus parce qu’ils « servent ».
La seule chose qu’on puisse affirmer, c’est que lire les classiques vaut mieux que de
ne pas les lire.
Et, si quelqu’un objecte qu’il ne vaut pas la peine de se donner tant de mal, je citerai
Cioran (qui n’est pas un classique, du moins jusqu’à présent, mais un penseur
contemporain qu’on commence à peine à traduire en Italie) : « Alors qu’on préparait
la ciguë, Socrate était en train d’apprendre un air de flûte. ‘’A quoi cela servira-t-il ?
lui demanda-t-on. – A savoir cet air avant de mourir.’’ »
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Il y a de grands classiques qui exercent sur nous une influence si particulière qu'ils refusent d'être éradiqués de l'esprit en se cachant dans les replis de la mémoire, se camouflant comme l'inconscient collectif ou individuel. C'est pourquoi ils devraient être relus une fois arrivés à maturité. Même si les livres restent les mêmes (bien qu'ils ne changent pas, à la lumière d'une perspective historique modifiée), nous avons sûrement changé, et notre rencontre avec cette même lecture sera une chose totalement nouvelle.
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La lecture chez les jeunes peut être assez infructueuse, en raison de l'impatience, de la distraction, du manque d'expérience de lecture et de compréhension du livre, et enfin, du manque d'expérience de la vie elle-même ... Si nous relisons le livre à un âge mûr (ce que le point précédent nous dit) il est probable que nous redécouvrons ces constantes, qui à ce moment-là font partie de nos mécanismes internes, mais dont nous avons oublié les origines.
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Lire un grand livre pour la première fois à l'âge adulte est un plaisir extraordinaire, différent (même si on ne peut en dire plus ou moins) du plaisir de l'avoir lu dans la jeunesse. Être jeune apporte à la lecture, comme à toute autre expérience, une saveur particulière et un sens particulier de l'importance, tandis qu'à la maturité, on apprécie (ou devrait apprécier) beaucoup plus de détails et de significations de cette même lecture.
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« Sont dits classiques les livres qui constituent une richesse pour qui les a lus et aimés ; mais la richesse n'est pas moindre pour qui se réserve le bonheur de les lire une première fois dans les conditions les plus favorables pour les goûter.»
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Le héros de Hemingway veut s'identifier aux actions qu'il accomplit, être lui-même dans l'ensemble de ses gestes, dans l'adhésion à une technique manuelle ou en tout cas pratique, il cherche à ne pas avoir d'autres problèmes, d'autre engagement que de bien savoir faire une chose : bien pêcher, chasser, faire sauter un pont, regarder une corrida comme il faut la regarder, et, aussi, bien faire l'amour. Mais, alentour, il a toujours quelque chose à quoi il veut échapper, un sentiment de vanité de tout, de désespoir, de défaite, de mort.
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