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EAN : 9782757407424
216 pages
Les Éditions du Septentrion (10/04/2014)
3/5   3 notes
Résumé :
Le 18 septembre 2014, le gouvernement d'Alex Salmond organisera un référendum d'autodétermination en Écosse. L'indépendance marquerait la fin de la Grande-Bretagne issue d'une Union entre Angleterre et Écosse en 1707, la nation écossaise recouvrant sa souveraineté, en toute légalité.

Les origines des revendications indépendantistes sont analysées Elles sont portées par le Scottish National Party, arrivé au pouvoir grâce à la dévolution, une autonomie ... >Voir plus
Que lire après L'Ecosse et la tentation de l'indépendance : Le référendum d'autodétermination de 2014Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le 18 septembre 2014, les Écossais se sont prononcés sur leur futur. A 55.3 %, ils ont refusé d'engager un processus qui aurait pu leur permettre d'accéder à l'indépendance dans les deux ans.
Professeure de civilisation britannique, Edwige Camp Pietrain scrute l'évolution de l'Écosse depuis plus de vingt ans. En 200 pages très denses, elle résume les enjeux du référendum. Son livre, opportunément publié quelques mois avant cette échéance capitale, constitue une synthèse pédagogique et équilibrée aussi stimulant à lire avant le 18 septembre qu'après.

Il est divisé en deux parties. La première est chronologique : elle décrit la genèse du référendum. La marche vers l'indépendance – ou plutôt à la restauration d'une indépendance perdue en 1707 avec le Traité d'union – est en effet un processus de long terme. Mécontents de la dévolution administrative (on parlerait en français de déconcentration), les Écossais ont embrassé avec enthousiasme la dévolution législative (ou décentralisation) qui leur a été offerte par Tony Blair. Un parlement régional a été mis en place, à Holyrood, un quartier d'Édimbourg, afin de gérer un certain nombre de compétences transférées. Dans l'esprit des travaillistes, la dévolution devait répondre aux aspirations indépendantistes des Écossais. Mais le Scottish National party (SNP), malgré un mode de scrutin qui lui était défavorable, a réussi à remporter en 2011 la majorité des sièges aux élections régionales. Emmené par un leader charismatique, Axel Salmond, il a obtenu de Londres en octobre 2012 le droit d'organiser un référendum qui, si le Oui l'avait emporté, aurait pu conduire l'Écosse à l'indépendance sous dix-huit mois.

Dans la seconde partie de son livre, Edwige Camp-Pietrain examine les enjeux de la campagne, dans les domaines institutionnels, économiques ou de politique étrangère. Les nationalistes de Yes Scotland ont mené une campagne placée sous le sceau de l'optimisme pariant sur la manne pétrolière pour baisser la pression fiscale sur les entreprises afin d'attirer les investissements (sur le modèle de l'Irlande, pourtant mis à mal par la crise de 2008) et pour protéger les acquis sociaux. En politique étrangère, Yes Scotland a défendu une ligne plus européenne et plus pacifiste que celle défendue par Londres, même si le projet initial de sortie de l'OTAN a été finalement abandonné.
Better together, coalition hétéroclite des trois partis « unionistes », les Travaillistes, les Conservateurs et les Libéraux-démocrates, a mené une campagne réactive, insistant sur les dangers de l'indépendance – au point d'être caricaturée par les nationalistes sous le sobriquet Project fear. En matière économique, ils ont mis en cause la Salmonomics, ce « néo-libéralisme avec un coeur » qui, en réduisant les recettes et en augmentant les dépenses aurait tôt fait de creuser les déficits. En politique étrangère, ils ont brandi le spectre d'une Écosse indépendante mais isolée, rejetée aux marges de l'Union européenne (la ré-admission automatique de l'Écosse dans l'UE n'étant rien moins que certaine), membre d'un « arc de la prospérité » nordique transformé depuis 2008 en « arc de la faillite ».

Cette stratégie a payé. Les Écossais, plus patriotes que nationalistes, n'ont pas osé franchir le Rubicon. Pour autant, le Non du 18 septembre ne sonne pas le glas des espoirs indépendantistes. La dévolution législative porte en elle la demande toujours renouvelée de pouvoirs accrus. Qu'elle soit sanctionnée juridiquement ou acquise de facto, l'indépendance semble constituer un avenir probable sinon certain pour l'Écosse.
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Comment organiser un référendum pour obtenir l'indépendance ? Edwige Camp-Pietrain vous dit tout sur l'exemple du référendum écossais du 18 septembre 2014. Attention, il faut s'y prendre à l'avance.

L'Ecosse, unifiée sous Kenneth Ier en 843 ne se soumet aux Anglais qu'en 1304. En 1603, Jacques VI, roi d'Ecosse, hérite de la couronne d'Elisabeth Ière. Difficile après de soutenir que le roi d'Angleterre, à son tour, ne puisse prendre la couronne de l'Ecosse...

La signature du traité d'Union en 1707 fait naître la Grande-Bretagne et disparaître le parlement écossais... qui reparaît en 1999 après un siècle de lente réintroduction et la découverte de pétrole en mer du Nord qui apporte des arguments à l'indépendance. Depuis le SNP (Scottish National Party), parti de gauche, milite pour l'indépendance du pays.

Habilement manoeuvré par Alex Salmond dans les années 90 et 2000 pour en faire un parti de gouvernement crédible (rejet du nationalisme, protection des minorités, mesures sociales, politique européenne...), il obtient la majorité absolue au parlement écossais en 2011. Rien ne s'oppose à ce que le Prime Minister de l'époque, David Cameron, reconnaisse la légitimité d'un référendum.

C'est là que tout s'accélère : les campagnes, les méthodes, les soutiens, les financement, on a l'impression d'y être... Sont également abordées les questions qui seront à régler si le pays devient indépendant : conserver la livre (Londres ne veut pas) ou accéder à l'euro (en pleine crise) ? obtenir une dérogation de Schengen (pas facile) au profit d'un accord de passage avec l'Angleterre (plus commode) ? Faudra-t-il renégocier les 14 000 accords internationaux dont l'Ecosse bénéficie aujourd'hui par l'intermédiaire de Londres ? Et faut-il sortir de l'Ue pour y rerentrer ?

C'est étrange, cette impression que toutes ces questions sont très exactement celles qui se posent aujourd'hui au gouvernement de Sa Majesté...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
En 1998, le Sénat [des Etats-Unis] reconnaît qu'elle [la Constitution des Etats-Unis] avait été en partie inspirée par la déclaration d'Arbroath de 1320.
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Should Scotland be an Independent Country ?
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