Moi, Félix, 10 ans, sans-papiers est un roman de
Marc Cantin publié aux éditions Milan en 2001. Il est le premier roman d'une trilogie, chacun pouvant être lu séparément. Dans ce roman facile et agréable à lire, émouvant sans pour autant être larmoyant,
Marc Cantin dévoile un difficile phénomène de société, avec des mots simples. Tout à fait accessible à de jeunes enfants, il dévoile une vérité souvent voilée : celle de familles en situation irrégulière, en quête d'un Eldorado, luttant jour après jour pour assurer leur survie. Il parle aussi d'autres sujets extrêmement sensibles comme le racisme ou l'utilisation de la misère par des passeurs. Loin d'être un roman misérabiliste, l'auteur ne cherche pas à prendre parti pour un camp ou pour un autre, mais plutôt à peindre, remarquablement, une réalité que nous ne pouvons plus ignorer.
Félix est un enfant courageux, combattif et respectueux qui devient l'espoir de toute sa famille. Cependant, c'est un enfant comme les autres, ce n'est pas le héros parfait, il se bagarre souvent avec son grand frère, comme n'importe quel enfant. Personnage attachant, le jeune lecteur peut facilement s'identifier à lui et comprendre qu'avec de la volonté, rien n'est impossible. Félix ne se plaint jamais, malgré les difficultés de son périple, il garde cette force qui lui permettra d'aller jusqu'au bout.
Ce roman donne une belle leçon d'humilité, mais il peut inspirer à l'enfant un sentiment d' injustice, une incompréhension. Félix est dans l'illégalité, pourtant il n'a rien fait de mal. Il mériterait d'être heureux, mais il continue à souffrir, en silence et toujours avec courage.