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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Au coeur de l'Idaho et des montagnes Rocheuses, Darwin Gallegos, en ce matin froid de mai, se demande s'il a fait le bon choix d'embaucher ces deux hommes rencontrés tout juste la veille. Mais, pour la construction qu'il doit effectuer au-dessus du canyon, il a fait au plus vite. Aussi se réveille-t-il ce matin-là aux côtés d'Arthur Key, un colosse d'une force surprenante qui a fui Los Angeles, et de Ronnie Panelli, un jeune homme élancé et maladroit qui a fait plusieurs fois de la prison pour vol. Trois hommes meurtris réunis sur un même projet. Et si la parole se fait rare au début, si les gestes sont maladroits et la méfiance de mise, chacun, petit à petit, se révélera, au contact des autres et de cette nature environnante...

Un chantier d'une durée de 2 mois, trois hommes réunis par le hasard. Darwin, le chef de chantier, un homme taiseux, fatigué et désemparé depuis la mort accidentelle de sa femme. Arthur, un grand taciturne qui a quitté précipitamment la Californie et son travail. Ronnie, un jeune voleur à la tire qui veut tout faire pour éviter de retourner en prison. Ces trois-là n'ont qu'une envie : s'éloigner de la civilisation, respirer le grand air et se réfugier dans un chantier unique pour éviter de trop penser. Au coeur d'une nature sauvage, Ron Carlson dépeint, avec sensibilité, trois âmes blessées qui, au contact, les unes des autres, vont apprendre à se connaître, puis s'apprécier et se libérer de leur passé douloureux. Tout comme l'ouvrage qui, peu à peu, prend forme et s'édifie, les trois hommes s'ouvrent et s'éveillent et prennent gentiment confiance en des jours meilleurs. Un roman émouvant, une très belle histoire d'amitié au coeur d'une nature vivifiante et éblouissante...
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" Cinq ciels", rangé dans le coin des bons souvenirs de lecture, d'où l' envie d'en parler !

Juste quelques mots pour situer le roman.
Le coeur de l'Idaho : canyons, grands espaces, divins crépuscules .
Un projet de construction insolite : aménager un canyon en quelque sorte !
Un projet fou.
Et des hommes.
Des inconnus qui vont lentement cimenter leurs fêlures par l'effort et l'entraide .

La vie sur ce chantier est celle d'une équipe qui n'a pour foyer que le camp dressé au milieu d'un paysage d'une beauté à couper le souffle mais néanmoins hostile.
Le danger est partout .
Et ,peu à peu, chacun prendra vraiment conscience de l'essentiel et, au fil des événements, les carapaces vont se briser.
Ce camp n'est pas sans rappeler la vie des pionniers, les ancêtres de ces ouvriers avec cette fois, l'indien à leurs côtés .

Un ouvrage classé " nature writing " mais qui ne manque pas d'action et de suspense.
Une lecture agréable, servie par une très belle prose qui avec finesse et subtilité va livrer une bonne analyse psychologique des personnages.
Séquence émotion garantie !
On se laisse facilement attendrir par l'expression de l'amitié née dans l'adversité.

Mais ce livre serait une sorte de parodie des paris les plus fous qui alimentent (alimentaient ? ) les téléréalités américaines .
Difficile d'en dire plus sans dévoiler l'intrigue ,mais, il dénonce entre les lignes le dictat du profit au mépris de la vie humaine tout simplement.
Alors, les dégâts causés à l'environnement ...

C'est par ce livre que j'ai découvert Ron Carlson. Un auteur que j'apprécie beaucoup mais trop peu traduit à mon goût :je n'ai trouvé que trois ouvrages en français.
Je guette le prochain !
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Tout là-haut, le paysage se déploie : la sauge ondulante sur la mesa, des montagnes au-loin, la gorge très étroite, et puis le ciel immense, comme s'il y en avait 5.

Dans cette infinité, trois hommes. Un âgé, un quadragénaire et un qui n'a même pas vingt ans.
Recrutés pour construire une plate-forme de lancement de motos au bord du ravin, ils s'installent, ils s'observent, ils se parlent…peu, mais deviennent amis. C'est lentement qu'ils s'apprivoiseront, en apprenant le lourd passé de chacun, celui qui pèse dans le coeur et dont on ne peut se défaire.
De temps en temps, ils vont en ville. Nous sommes dans l'Idaho, la ville la plus proche n'en est pas vraiment une, et pourtant, déjà, certains veulent chercher noise.

Aaaaaah la nature ! La psychologie décrite avec pudeur et sans brutalité ! J'adore, tout ça !
Malheureusement pour moi, il y a eu aussi – obligatoirement – le travail de ces hommes, c'est-à-dire la description minutieuse, geste par geste, outil après outil de la construction qu'ils élaborent pendant des semaines.
Et moi qui n'y connais RIEN dans les travaux, a fortiori dans ceux concernant l'infrastructure et tutti quanti, dites-vous bien que je me suis enfuie pour ne risquer de me blesser. J'osais passer les pages où tout cela était écrit en détail.

Résultat : TB pour la nature, la psychologie, et la cuisine aussi (car ils aiment manger, ces hommes, et moi aussi…). Mais si l'homme m'intéresse, l'ouvrier de chantier ne m'iniciera jamais aux joies de la clé de douze ni des cornières à souder. Dans ces cas-là, je regarde ailleurs. le ciel, par exemple. Ca tombe bien, il y en a cinq.
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Trois hommes, trois générations, trois deuils dans leur histoire récente. le hasard va les réunir autour d'un projet de construction mystérieux, au coeur de l'Idaho sauvage, au bord d'un canyon. L'auteur s'attache à décrire en détail leur vie quotidienne, la construction de leur camp, les repas, leur travail, le paysage aride qui les environne, leurs déplacements vers la ville proche ou le ranch dont le propriétaire est le commanditaire de l'ouvrage à construire. L'écriture se focalise à décrire avec beaucoup de soin celle-ci, peut-être pour montrer de quelle manière ces petites routines de la vie de tout les jours peuvent devenir un refuge où la solitude et leurs blessures, même si elles sont inguérissables, peuvent être au moins un temps, tenue à l'écart. Les caractères sont forts, contrastés, les dialogues minimalistes et la relation de confiance qui se noue peu à peu, apportent un charme qui n'est pas sans rappeler dans l'écriture, et dans l'humour, les grands classiques du western. Dans ce paysage sauvage, sous un ciel immense et changeant, leur construction devient comme un symbole de l'hubris humaine, et cela devient un défi presque
menaçant et quand on se met à trembler pour ces personnages de papier, c'est que l'auteur a gagner.
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Ron Carlson est né en 1947, en Utah. Il est l'auteur de plusieurs recueils de nouvelles et de quatre romans qui ont reçu de nombreuses distinctions aux États-Unis. Il enseigne la littérature à l'Université de Californie, à Irvine, et vit à Huntington Beach.
Son premier roman paru chez nous, le signal, m'avait déçu car il ne reflétait pas du tout les critiques que j'en avais lues avant de le lire. J'hésitais donc à m'engager dans son nouvel opus et c'est grâce au commentaire encourageant d'un lecteur de ma chronique que j'ai finalement ouvert son nouveau bouquin.
Nous sommes dans l'Idaho au coeur des Montagnes Rocheuses, au bord d'un profond canyon. Trois hommes qui ne se connaissent pas travaillent sur un chantier de construction. L'objet du projet en devenir n'est pas immédiatement révélé et ne le sera que plus tard, par touches successives. Tout ce qu'on sait, c'est qu'il agace les gens du coin, comme tout ce qu'entreprend le propriétaire du terrain, Curtis Diff, un homme âgé de soixante-dix ans mais encore plein d'énergie.
Darwin Gallegos est le chef du chantier, il a engagé les deux autres rapidement. Il n'y a pas bien longtemps, il travaillait encore pour le compte de Diff mais ça c'était avant le décès de sa femme. Arthur Kay est un colosse, spécialiste dans son métier, il calcule et prévoit tout. Taiseux, il représente la force tranquille mais sous son aspect serein et calme, il cache une blessure profonde, un décès dont il s'estime en partie responsable. Enfin, le troisième homme, Ronnie Panelli, un jeune gars qui se cherche, marchant sur le fil du rasoir avec la loi à laquelle il a déjà eu à faire.
Le roman va nous montrer comment ces hommes venus d'horizons différents et sans lien commun, vont apprendre à se connaître et à se respecter. Petit à petit, les uns et les autres vont se découvrir, révéler leurs souffrances intérieures et faire de ce ciment partagé, le socle sur lequel se construira leur amitié. Trois hommes qui se reconstruisent, parallèlement à leur chantier qui s'élève. Seuls au milieu de ces grands espaces américains, des hommes rongés intérieurement, trouvent le salut dans l'effort physique qui lave et purifie.
Ron Carlson réussit là, un superbe roman sur l'amitié virile. A la force physique nécessaire pour entreprendre leur oeuvre, s'oppose ou s'allie la délicatesse des sentiments, particulièrement chez Kay, ou bien la pudeur entre Ronnie et Traci, une jeune fille dont il fait la connaissance dans le bled voisin.
Le bouquin est écrit dans un style ramassé, fait de phrases courtes mais fortes. Tout comme ces hommes qui parlent peu, se contentant de l'essentiel, Ron Carlson n'écrit que ce qui est nécessaire, ne lâchant des informations qu'au compte-goutte ; que ce soit sur la nature du chantier en cours, que ce soit les démons intérieurs de ces hommes ou des bribes de leur passé, l'écrivain n'étale rien de manière ostentatoire, il dessine sous nos yeux des destins, à petites touches, mais parfaitement bien construites.
Un roman poignant et très fort, fait de portraits psychologiques superbes et d'évènements dramatiques sans pathos, donc plus émouvants encore. Un excellent roman qui me réconcilie définitivement avec l'auteur.
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Quand Arthur Key et Ronnie Pannelli sont embauchés pour construire une rampe dans les montagnes, ils ont tous les deux des blessures qui pèsent sur leur vie. L'isolement et leur travail avec Darwin vont leur permettre de s'ouvrir mais le travail pour lequel ils sont payés ne plaît pas à tout le monde. Un beau portrait d'hommes écorchés par la vie mais qui vont trouver un nouveau souffle dans cette communauté éphémère.
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Dans un texte pudique mais poignant, Ron Carlson réunit trois hommes marqués par la vie et habités par leur drame personnel. Trois hommes venus trouver du travail au coeur de l'Idaho et engagés pour construire une rampe de lancement au-dessus d'un canyon afin d'animer un show télévisé pour amateurs de sensations fortes. Un projet d'envergure, particulièrement coûteux, qui n'est pas pour plaire à tout le monde…
Darwin Gallegos, un habitant du coin connu pour être un homme droit et honnête, soucieux et à l'écoute de son prochain, est chargé de mener à bien ce projet colossal. C‘est pour oublier la mort de son épouse dans un accident tragique que ce sexagénaire respecté par tous s'engage à corps perdu dans ce boulot harassant. Pour l'accompagner, il embauche avec lui deux inconnus rencontrés par hasard, deux hommes à qui il va devoir faire confiance. Arthur Key, un colosse qui cache derrière sa stature imposante un calme et un sang-froid à toute épreuve, et Ronnie Panelli, un jeune garçon poursuivit par sa réputation de voleur de bas étages. Aucun d'eux ne se doute alors de l'importance que va prendre ce travail dans leur vie et ce qu'il risque de changer à tout jamais…
Comme toujours avec Gallmeister, je n'ai pas été déçue par ma lecture, loin de là ! Cet éditeur spécialisé dans le Nature Writing nous offre un petit bijou du genre. Ron Carlson dépeint avec une infinie beauté l'atmosphère qui se dégage de l'immensité de ce paysage entre ciel et terre, propice à la solitude et à la réflexion. A travers ces trois taiseux obligés de cohabiter plusieurs mois en plein coeur d'une nature sauvage et désertique, l'auteur montre comment, petit à petit, les barrières tombent, les langues se délient et les coeurs s'ouvrent… L'écriture est extrêmement pudique, lente et plutôt masculine et réussit parfaitement à nous transporter dans le quotidien de ces trois amoureux du travail au grand air. La complicité et l'affection qui finit par unir ces trois hommes émeuvent par la délicatesse qui s'en dégage. Les confidences qui se font à demi-mots et Les destins qui se révèlent par petits bouts ajoutent à ce texte la beauté et la force tranquille suggérée par le paysage.
Un gros merci à Libfly et à Gallmeister pour cette opération Libr'Aire qui m'a permis de faire cette très belle découverte !
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Trois hommes entreprennent un chantier gigantesque loin du monde dans les montagnes rocheuses. Trois êtres brisés par le destin : Darwin a perdu sa femme dans un accident, Key se sent responsable de la mort de son frère et le jeune Ronnie est un fugueur à la dérive. Ils vont se reconstruire lentement grâce au travail, au contact direct avec la nature, à leur patience et leur solidarité. Beau roman sur l'amitié, l'apprentissage, le goût du travail bien fait dans un style qui rend bien compte de la psychologie de ces personnages et de la richesse de leur environnement. Une écriture au plus près des choses et des hommes.
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Amateurs de dialogue s'abstenir : voici un roman très narratif, riche de longues descriptions des Etats-Unis encore sauvages, dignes d'un guide Clio. C'est aussi le récit d'une amitié masculine, voire virile, et inattendue, qui se crée par le travail. Ron Carlson nous fait voyager dans les montagnes rocheuses où s'échaffaude un chantier pour une émission de télévision qui vient enlaidir ce coin de l'Idaho, mais qui va cimenter les relations entre trois écorchés. Leur histoire se révèle entre coups de marteaux et pelleteuse, pour finir ... je ne vous dirai pas comment . du pur nature writing, comme seules les éditions Gallmeister savent dénicher.
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Ils sont trois et c'est au coeur de l'Idaho et des montagnes Rocheuses, qu'ils vont apprendre à se connaître. le premier, Darwin Gallegos, est contremaître d'un chantier colossal qui consiste à construire une rampe de lancement au-dessus d'un canyon pour un show télévisé. Il engage pour mener l'ouvrage un colosse taciturne, Arthur Key, ainsi qu'un petit nerveux nommé Ronnie Panelli. Ceux-ci sont motivés pour trouver du travail et le projet est une aubaine pour eux tous qui bringuebalaient dans une vie mal rangée. Tous sont hantés par leurs petits drames personnels : la perte d'un être aimé, les menus larcins, la solitude. Et c'est en effet trois solitudes qui se rencontrent bien au hasard puisque les deux ouvriers ont été embauchés au détour d'une rencontre. C'est dans une nature comme cadre à la fois impressionnant et imperturbable que les trois hommes vont cohabiter, se familiariser les uns aux autres, se raconter pour surmonter les épreuves passées. le livre s'inscrit parfaitement dans le nature writing rondement mené car la nature est ici le vecteur d'une (re)construction à la fois matérielle et morale.

Les personnages d'Arthur et Ronnie m'ont fait penser aux emblématiques héros de Des souris et des hommes de Steinbeck (Lennie le colosse bourru et George le compagnon fidèle). Cette histoire d'amitié toute masculine m'a plue car elle prend naissance, en même temps que les fondations, sur des remparts fragiles. Car de parfaits inconnus appelés à vivre ensemble en continu est quelque part risqué. Leurs secrets ne pourraient-ils pas nuire au projet commun? Quelle est véritablement l'implication des trois dans les drames traversés?
Je le répète, car ça me semble nécessaire, la nature est le point d'ancrage de ces relations privilégiées qui se tissent au fil des deux mois qu'ils passeront à l'ouvrage. le temps passe et la description du grand oeuvre prend toute sa place. On suit la progression non seulement du chantier mais aussi des liens et de l'environnement incroyable qui est un décor de choix digne du grand rêve américain. le style est assez masculin avec une écriture pudique, toute en retenue mais à la fois très concrète : pas de monologues ni d'arrière-pensées, ces gens-là dialoguent et extériorisent. Ils sont alertes et pleins de bonne volonté, c'est donc bien normalement qu'une fine équipe se constitue.

A travers la trame de la construction, il nous est aussi donné de découvrir les histoires individuelles des uns et des autres à travers les discussions mais aussi les rencontres extérieures. En dehors du chantier colossal, c'est la convergence de leurs opinions mais aussi la richesse de leurs expériences qui rend ce roman intéressant. L'entrelacement nature versus humains rend bien la dynamique d'un effort de conciliation de ce qui est inébranlable et de ce qui pourrait être teinté d'une magie éphémère (la rampe pour le show).

Très bon roman qui ne devrait pas décevoir les lecteurs du Signal qui, comme moi, avaient déjà été charmés.

Livre lu dans le cadre de l'opération Masse critique menée par Babelio.
Lien : http://shereads.canalblog.co..
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