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32 pages
Youth in Decline (01/12/2014)
4.5/5   1 notes
Résumé :
This issue features an eerie and stunning original comic by Emily Carroll titled, "Ann by the Bed." Experience the dreadful tale of Ann Herron's bloody murder, and the awful legacy that persists today in Southern Ontario.
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Que lire après Frontier, n°6 : Ann by the BedVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le sixième numéro de la revue Frontier renferme une histoire horrifique de la Canadienne Emily Carroll : Ann by the Bed. Il a été publié en décembre 2014, quelques mois après Through the Woods (Dans les bois en VF), un recueil d'histoires courtes qui a marqué les débuts de l'artiste dans le monde de l'édition papier et dans lequel Ann by the Bed aurait pu sans peine trouver sa place.


Le récit, qui tourne autour de l'assassinat extrêmement brutal d'Ann Herron le 12 octobre 1934, a la particularité d'être très morcelé. Il alterne entre doubles pages noir et blanc évoquant le crime ainsi que la vie d'Ann Herron, et doubles pages couleur révélant la manière dont, au fil du temps, le personnage, de victime, s'est transformé en légende urbaine, devenant tout à tour objet d'étude, de fascination, d'amusement ou de terreur.


La construction, très éclatée, en plus d'être originale et efficace est aussi particulièrement habile. Elle permet à Carroll de distiller des informations partielles au compte-goutte, de multiplier les non-dit et d'approfondir et complexifier le mystère graduellement sans jamais le résoudre ouvertement, contraignant le lecteur à connecter lui-même les éléments qui lui sont donnés pour comprendre où l'auteure souhaite le conduire et ce qu'elle cherche à exprimer à travers cette histoire. Plusieurs lectures peuvent pour cela s'avérer nécessaires.


Emily Carroll montre avec beaucoup de talent la manière dont rumeurs et fantasmes vont se cristalliser autour d'une victime jusqu'à complètement occulter les faits et le drame que constitue son assassinat. Plus le temps passe et plus la possibilité d'atteindre la vérité paraît s'éloigner. Un glissement s'opère, et l'énigme à résoudre, qui aurait dû demeurer l'identité de son meurtrier, devient au fil des ans Ann elle-même, sur laquelle se voient plaqués tour à tour les masques de fille indigne, de sorcière, de succube, et finalement de cauchemar, faisant d'elle une créature proche du kobold assis sur la poitrine de la femme endormie dans les différentes versions du tableau de Füssli. L'auteure laisse au lecteur le soin de déceler le fossé entre la réalité de cette histoire et ce qui relève de la rumeur infondée ou de l'interprétation abusive.


L'artiste met ici en scène le mécanisme de création et de propagation d'une légende urbaine. le jeu Ann by the Bed, évoqué dans l'histoire et qui lui donne son titre, est un rituel d'invocation très codifié et considéré comme pouvant conduire à des expériences terrifiantes, voire à des issues tragiques. Ses ingrédients sont listés, liés à l'histoire d'Ann Herron, mais son déroulement précis n'est pas détaillé. Ce jeu – il est désigné sous ce terme et pratiqué le soir entre amis – n'est pas sans rappeler le rituel associé à Bloody Mary, un esprit qui apparaîtrait quand son nom est prononcé à de multiples reprises devant un miroir. La victime, dès lors que l'on cherche à faire surgir ainsi son fantôme, n'est plus considérée comme telle ; diabolisée, elle est devenue dans les esprits un danger potentiel : le monstre, l'assaillant.


C'est dans cet aspect plus que dans tout autre que réside ici l'horreur selon moi. le récit montre que le tueur, demeuré impuni, a fait bien plus que de mettre un terme à l'existence de sa victime : son acte a contribué à annihiler le souvenir de qui elle était réellement, au point que de personne elle est devenue le personnage d'une fiction à l'évolution incontrôlable dressant d'elle un portrait aussi mensonger que grotesque. À la seule exception d'une double page montrant la scène ayant précédé son meurtre, on accède ainsi seulement au personnage d'Ann à travers ce qui nous est dit d'elle : les rumeurs, les livres publiés à son propos, les films réalisés, les rêves où elle serait apparue, les interprétations fantaisistes, les fantasmes… Ann, la véritable Ann, et non celle du poème qui démarre l'histoire (cité en début d'article) ou celle dont sa soeur rapporte les propos à la fin du récit, a été définitivement réduite au silence.


Article entier et illustrations sur le blog
Lien : https://mahautdavenel.wordpr..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
I woke up and she was on my chest. I stayed totally still. For hours I stayed still.
And when the sun began to come through Gwynne's curtains the thin woman just disappeared.
I could breathe again.
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Jenny woke up and held her head
"I dreamt ol' Ann was standing by my bed!"
Shouldn't dream such things, Jen," Ol' Ann said.

And Jenny gave a scream
'cause Ol' Ann's dead.
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