Franchement, si vous cherchez un roman fantastique facile à lire et poignant, je vous le conseille mille fois.
Le style est agréable. le présent, la première personne et les chapitres courts donnent du dynamisme et de la légèreté à un ton déjà moderne. L'humour acerbe de la narratrice est très plaisant. Et la technique de la "parenthèse de narration" (ou le cerveau qui se contredit) (vous comprendrez si vous lisez) est originale et tout à fait judicieuse. Dès fois, je me suis surprise à lire des phrases paradoxales que j'aurais pu penser moi-même !
Je n'ai pas trouvé la lecture effrayante, juste angoissante grâce à l'ambiance. Et j'en étais soulagée car l'horreur c'est pas mon truc. Aussi, nous ne sommes pas bassinés d'expressions anglaises ou de références à la culture contemporaine, comme ça arrive souvent dans les romans qui prennent place dans le monde réel. Et j'en remercie l'autrice !
Les deux personnages principaux - on ne peut pas dire qu'il y ait vraiment de secondaires - sont réalistes et bien formés. L'autrice s'applique à brosser leurs limites, et dès que le lecteur les a intégré, elle les fait les franchir. C'était nécessaire, car qui dit situation hors du commun dit réactions hors du commun. C'est un détail qui a son importance et qui prouve que
Sophie Castillo est une écrivaine accomplie.
Quant à la relation fusionnelle des jumeaux... C'est exactement le genre que je recherche dans mes lectures, alors j'ai été touchée en plein coeur !
Oh et on en parle de la manière dont l'autrice a traduit l'anxiété maladive de son héroïne ? C'est incroyablement bien fait, parce que son angoisse m'angoissait moi-même. Pendant les première page, je trouvais ça lourd qu'elle s'inquiète autant de tout et de rien. Puis j'ai compris qu'elle avait un réel problème, que c'était pathologique. Jusque-là, je n'avais qu'une idée vague de ce qu'un anxieux pouvait ressentir. Je suis vraiment très contente d'avoir lu ce roman et d'avoir pu expérimenter cette maladie à travers les mots d'Ava.
Enfin, concernant le scénario, j'ai été agréablement surprise. Il commence avec une histoire de maison hantée comme on en a déjà vu plein. Puis, à partir du milieu du livre, on en apprend plus sur les raisons de la présence de ces fantômes et ça devient intéressant. Mais la fin… Mon dieu la fin, j'étais pas prête. J'ai lu les 80 dernière pages d'une traite et j'étais tellement bouleversée… Je permets de réemployer les mots du grand GRR Martin pour qualifier la fin de douce-amère. C'est l'expression parfaite.
En conclusion, ce roman est une très belle découverte ! En plus d'être facile à lire, c'est un bon moyen d'aborder le genre du fantastique sans passer par l'horreur. Si vous aimez les mystères, les esprits, les relations fusionnelles et si vous êtes prêts à découvrir une dimension paranormale du point de vu d'une angoissée (ou si, tout simplement, vous voulez agrémenter votre bibliothèque d'une incroyable couverture), alors
Ceux qui restent est fait pour vous !