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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'histoire de ces jeunes Américains venus, de si loin, se battre sur le sol français a toujours été pour moi un des épisodes les plus poignants de l'Histoire. L'un des nôtres raconte admirablement celle de l'un d'eux.

Claude est coincé dans une vie qui ne lui convient pas. Et quand il prend une décision, elle s'avère soit impossible à réaliser, soit catastrophique. Pas simple d'être soi-même quand on est fils de fermier. La guerre gronde, mais loin, en Europe. L'occasion pour Claude de changer sa vie ?

Le roman comporte de longues descriptions qui vous plongeront dans la vie d'une ferme du Nebraska au début du siècle dernier. L'auteur ne vous épargnera aucune fleur, aucun arbre, aucune nuance de lumière. Mais c'est dans la deuxième partie — celle que j'ai préférée — que ces descriptions prennent tous leurs sens. Vous connaissez peut-être la Première Guerre mondiale grâce à des livres tels que le feu (Henri Barbusse) ou Les croix de bois (Roland Dorgelès). Mais c'est la guerre en France vue par de jeunes Américains qui est racontée dans L'un des nôtres, avec leur méfiance vis-à-vis des Français, leur émerveillement, mais aussi la différence de culture, très subtilement dépeinte.

Lien : https://dequoilire.com/lun-d..
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Quelle belle découverte et quelle belle écriture que celle de Willa Cather...!

Ecrit en 1922, ce roman témoigne de cet enthousiasme et de cette recherche d'un idéal qui a poussé de jeunes hommes américains, fermiers pour la plupart ou issus d'un milieu rural, à s'engager pour la France lors de la première guerre mondiale.
On y lit la permanence du monde face à la fragilité de nos vies, les cycles des saisons évoqués avec tant de délicatesse, labours, semences, récoltes se succédant au Nebraska comme en France, et cette lune éternelle qui a vu des millénaires de civilisations face à ces garçons d'à peine vingt ans qui souffrent d'ennui et d'impuissance, qui voient en la guerre une manière d'être vivants, enfin, et utiles.
Claude Wheeler est l'un de ceux-là ( L'un des Nôtres: à quelle famille appartient-il vraiment, semble demander le titre): jeune homme frustré, complexe, passionné qui dépérit de cette existence toute tracée par son père et ses origines, et que rien ne prédestinait à partir ainsi en Europe, ce continent tellement lointain qu'il semble d'une autre galaxie.

Willa Cather dépeint merveilleusement cette énergie de la jeunesse et ce besoin impérial qu'on peut ressentir à s'accomplir. Pauvre génération qui le fera sous les bombes, dans les tranchées et le sang, et qu'on finira par oublier, loin des leurs..
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L'auteur nous livre une histoire de vie, celle de claude Wheeler, jeune paysan d'une petite ville du Nebraska, au début du vingtième siècle. Là où le protestantisme est très présent et tient une place importante dans la communauté. L'écriture est « carré », sans superflu. L'histoire est simple et questionne sur les destinées de chacun, sur la part de volonté propre qui commande nos actes. Enfin ; le genre de livre qui pourrait paraître ennuyeux mais qui au final, nous a raconté une histoire, avec des personnages forts, de l'émotion, un réalisme touchant.
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Claude Wheeler ce jeune homme né dans une ferme du Nebraska à la fin du 19ème siècle a bien du mal à trouver sa place dans la vie.
Il a du mal à s'aimer physiquement, lui le grand garçon roux aux yeux si bleus qu'ils en paraissent délavés et à la peau si blanche qu'elle en est laiteuse si ce n'est les taches de rousseur qui constellent son visage.
Il a du mal à trouver sa place dans cette famille dont le père est un vrai tyran qui n'hésite pas à humilier son fils en public, et ce n'est pas ni auprès de sa mère, femme effacée, ni auprès de ses deux frères qui eux naviguent aisément dans la vie qu'il va pouvoir trouver du soutien.
Et ce prénom, quelle idée que ce prénom dont ses parents l'ont affublé, personne dans cette petite communauté rurale n'est capable de le prononcer comme il faut.
Claude qui aurait tant aimé aller à l'université d'Etat a été inscrit par sa mère très croyante à l'université religieuse tenue par des pasteurs qui ne savent enseigner que la théologie.
Et il n'ira même pas jusqu'à la fin de ses études, son père ayant décidé qu'il était grand temps pour lui de revenir travailler à la ferme familiale.
Claude va espérer trouver ce qu'il cherche en épousant une jeune fille dont il est tombé amoureux, mais ce mariage va très vite être un échec, sa femme se révélant d'une religiosité effrayante.
Lorsque les premières rumeurs de guerre arrivent d'Europe en cet été 1914, Claude et sa mère ressortent leur carte de géographie du grenier pour suivre les événements relatés dans les journaux.
Mais en 1917, cette guerre va venir jusque dans les endroits les plus reculés des Etats-Unis, le pays ayant décidé de se battre lui aussi dans les tranchées du nord de la France.
Claude qui a 24 ans, va décider de devancer l'appel dès 1917, et le jeune homme va trouver dans ses compagnons d'armes les amis qu'il n'avait jamais eu.
Son courage et sa volonté seront reconnus par tous.
Mais Claude, lui, l'enfant sensible du Nebraska, avait rêvé de la France ce pays dans lequel on célèbre les arts, et ses semaines de permission à travers le pays auront été les plus belles semaines de sa vie.
Livre écrit pratiquement quelques mois après la fin de cette horrible boucherie qu'a été la Première Guerre Mondiale puisqu'il a été publié en 1922, ce n'est pas un livre sur la guerre, mais c'est en fait un hymne à tous ces jeunes américains qui sont allés se battre sur la terre que leurs ancêtres avaient quitté quelques décennies plus tôt pour lui rendre une liberté que leur parents ou grands-parents eux étaient justement allés chercher en Amérique.
Superbe livre d'une grande sensibilité qui nous décrit aussi le mode de vie de ces petites gens des grandes plaines au tout début du XXème siècle, mode de vie qui a totalement disparu en un siècle.
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Je viens juste ajouter une vision subjective du roman, qui a été déjà été très bien décrit. J'ai toujours envisagé ce livre comme un livre sur la guerre de 14. Or la guerre n'est décrite que dans les 200 dernières pages de mon édition qui en comporte 500. Encore cette "guerre" se compose-t-elle largement du transport de troupes des Etats-Unis vers la France. de surcroît, il ne s'agit pas du tout d'une représentation réaliste de la guerre de 14. Hemingway disait que la guerre de Willa Cather était une réécriture des épopées de Griffith.

Mais c'est justement cette dimension épique qui m'intéresse. Outre le fait qu'elle est l'aboutissement d'un cheminement qu'on peut rapporter au roman d'apprentissage, effectivement, ou au chemin du "pélerin" protestant, elle est un des sujets du livre. le roman montre (et peut-être ne montre-t-il que cela) le processus qui conduit Claude à devenir un héros épique. La guerre est d'abord envisagée en opposition avec une vie mortelle d'ennui et de frustration. Par ailleurs, la distance y fait aussi, et les histoires plus ou moins fictives qu'on raconte dans le Nebraska sur l'Europe. La scène où, venant d'apprendre la déclaration de guerre, Claude parle avec sa mère de Paris et de la France en sortant livres et cartes est une de celles qui m'a le plus frappée. Dès lors la guerre n'est pas un fait, mais une histoire, susceptible de mettre en scène un idéal de soi. Avant même de partir, Claude est d'avance statufié, vitrifié, immobilisé dans la dernière vision qu'à travers ses larmes, sa mère a de son "magnifique fils" (elle le dit clairement : "Mes vieux yeux, pourquoi me volez-vous cette dernière image de mon magnifique fils"). Et il reste non pas "one of us", mais "one of ours", l'un des nôtres, dépossédé de sa propre personne, tout entier dévolu à la gloire de la communauté.

Hemingway se moque de l'incapacité de "cette pauvre femme" à écrire la guerre, évidemment. Mais une femme comme Willa Cather pouvait bien se demander pourquoi les hommes qui partaient à la guerre étaient souvent si gais et si fiers (comme on le voit effectivement sur les photos des premiers trains). Et quelles étaient les strates d'histoires lues et entendues, de fierté parentale, de rêves d'aventure qui pouvaient provoquer cela.
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Un jeune fermier américain, fils d'un riche propriétaire, peine à trouver sa place dans la société pragmatique dans laquelle il est né. Ayant soif de culture et d'idéalisme, il trouvera à se réaliser dans l'engagement pour la France lors de la 1ère guerre mondiale. Ce livre aux belles descriptions, venu jusqu'à moi par le mystère des déstockages de bibliothèque, m'a particulièrement touchée par sa thématique : 14-18 vue des États-Unis (côté propriétaires terriens, avec leurs immigrés d'origine allemande) et l'engagement américain moins connu que pour la 2e guerre, d'autant plus que ce livre a reçu le prix Pullitzer en 1922... et qu'il a gardé une force moderne qui m'a fascinée.
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Le jeune Claude Wheeler vit dans la ferme familiale du Nébraska, avec ses parents, son frère cadet et la fidèle gouvernante. L'aîné, lui, tient commerce en ville. Ecrasé par la forte personnalité du père, Claude ne sent guère l'étoffe d'un fermier, bien qu'il aime sa terre, mais n'ose pourtant pas s'affirmer. Si bien que ce sont les autres, et les événements, qui décident de sa vie. Quelques années passent, et d'erreurs en hésitations, Claude se retrouve à la tête de l'exploitation familiale, résigné à étouffer espoirs et ambitions. Mais voilà que le monde est secoué par un gigantesque conflit : la première guerre mondiale. Claude suit avec intérêt la progression de la guerre. Toute sa passion endormie, sa sensibilité ont enfin trouvé leur but : décidé à mettre son honneur au service des pays envahis par l'ennemi, le jeune homme devance l'appel de 1917 et s'embarque avec des volontaires pour la France. Une nouvelle vie s'ouvre alors à lui. Compréhensif avec ses hommes, courageux et intègre, Claude trouve enfin sa place, noue des amitiés solides et s'enrichit au contact des européens et de ses camarades, à l'ombre des tranchées et du danger toujours plus pressant. Claude Wheeler incarne la noblesse des sentiments de tous ces jeunes américains qui, poussés par leur idéal, s'engagèrent avec enthousiasme lors de la première guerre mondiale. Mais plus que cela, Willa Cather peint, avec beaucoup de finesse et de subtilité, les faiblesses et les doutes d'un homme à l'aube de sa vie, écartelé entre son devoir et ses rêves, entre peur et soumission, et la certitude d'être différent. Beaucoup de richesse et de chaleur dans ce magnifique roman (écriture et style irréprochables), où les femmes ont une place de choix, (notamment la mère de Claude), et également un hommage à l'amour qui lie les hommes et leur terre, thème récurrent chez Cather. J'avais envie de réparer une petite injustice, puisque j'ai du mal à trouver des billets de bloggolecteurs sur cet écrivain. C'est chose faite maintenant et j'espère que ceux qui auront la chance de découvrir ce roman seront aussi emballés par Miss Cather que je l'ai été.

L'un des nôtres a obtenu le prix Pulitzer en 1923.

Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Une belle chronique, sensible et émouvante. La recherche de soi, la fragilité de l'existence, la destinée sont ici traitées avec retenue mais l'écriture les rend superbement.
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