Un peu mitigée. Tout comme Caumes, je ne savais plus trop comment je devais me sentir.
Bon. Je dois vous avouer que déjà, en lisant le résumé, je n'étais pas très sûre de moi et de mon choix de lire ce livre. le sujet est quand même assez hard core, il faut l'admettre.
Charlie Hebdo, c'est pas bien loin, et ça glace encore le sang en y repensant.
Je dois admettre que je n'ai pas du tout aimé me replonger dans l'histoire de cet attentat parisien, si proche, aussi bien géographiquement que temporellement... J'ai de nouveau ressenti tout ce que j'ai pu ressentir en janvier 2015. Et, bien que ce soit tout à fait ce que cherche à faire ce livre et que ce soit parfaitement réussi de ce point de vue, je n'arrive absolument pas à cataloguer "j'ai adoré" cette lecture, car elle m'a ramenée à des choses tellement négatives. Un mal-être, un sentiment de désespoir, de terreur, d'abandon de l'humanité. Impossible de dire que j'ai aimé me sentir comme ça bien sûr !
Et pourtant, ce livre m'a prise aux tripes. Tout comme Caumes, je me suis sentie perdue entre la passion, la joie, et l'horreur. Limite coupable de prendre un certain plaisir dans cette lecture, comme il se sent coupable lui-même de découvrir l'amour au pire moment.
Ce sentiment contradictoire et très déstabilisant que nous partageons sans peine avec le personnage principal, ce jeune ado de 17 ans sympa mais parfois un peu paumé, nous immerge vraiment dans sa personnalité, et nous aide à nous attacher à lui, à nous identifier. On se sent vraiment dans sa peau, en ne sachant plus comment réagir, que ressentir, comment se laisser la place d'apprécier, quand l'horreur nous entoure.
Je dois dire que si mes sentiments ont été autant bousculés,
Arnaud Cathrine a certainement parfaitement réussi son pari. J'avais envie de me réjouir pour Caumes et Esther et les choses positives qu'ils partagent dans leurs premiers instants amoureux, et à la fois, c'est comme si à chaque fois qu'une petite lueur positive m'avait parcourue pendant ma lecture, je m'étais tapé sur le dos de la main en me criant dessus que c'est mal, qu'on ne peut pas voir du bon dans une histoire qui parle d'attentats, de morts, de crimes... C'est que ce livre est réussi, non ?
Quelque chose néanmoins m'a déplu sans être lié au sujet en lui-même, c'est que c'est quand même pas mal vulgaire. Vulgaire dans les dialogues, et on ne peut pas le reprocher à l'auteur, qui, en faisant parler des ados, a bien du s'adapter à leur langage, mais bon. Caumes qui "découvre son corps" (non non, ce n'est pas saaaale, lol) et parle de bite et de baiser toutes les deux lignes, j'ai trouvé ça un peu lourd. Mais bon, c'est de son âge !
Niveau écriture, c'est très simple, et très aéré. Trop simple et trop aéré ? Peut-être. Il faut admettre que ça se lit très très très vite du coup. Entre les doubles pages représentant les échanges de texto, la grande police et les marges, les pages défilent à une vitesse !
En 2 jours (avec un rythme de lecture aussi pourri que le mien ces derniers mois) (donc en 2 heures pour quelqu'un qui a plus de temps pour lire, lol) ce sera avalé !
Je ne sais donc toujours pas si je veux dire que j'ai aimé ou pas ce livre. Je suis partagée, indécise. En tout cas, il ne m'a pas laissée indifférente, ça c'est certain ! Un mélange d'émoi et d'horreur, d'angoisse et de tendresse. Spécial. Très spécial. Mais pas désagréable.
Je vous en conseille la lecture, si vous avez envie de vous chambouler un peu et de sortir de vos habitudes.
Cali
Lien :
http://calidoscope.canalblog..