Voilà un roman qui m'a profondément agacée, à la limite de me mettre en colère. Déjà le titre "
Venge-moi !" ne m'inspirait pas beaucoup mais comme je devais lire un livre de
Patrick Cauvin pour le Challenge Solidaire que je suis allée jusqu'au bout. Bien contente que cela s'arrête puisque j'avais deviné depuis longtemps la fin.
Une histoire larmoyante sur fond de Shoah très peu pour moi.
Je vois qu'il y a beaucoup de critiques positives mais on peut ne pas être d'accord sur une lecture, c'est l'intérêt des échanges sur Babelio.
J'ai juste fait une mauvaise pioche ayant d'autres romans de
Patrick Cauvin dans ma PAL... je le relirais probablement pour ne pas rester sur cette déception.
En attendant, je comprends qu'il peut toucher quand il met en scène des personnages ayant vécus la déportation dans les camps de concentration durant la deuxième guerre mondiale et les traumatismes familiaux qui vont avec. J'y suis moi-même très sensible et j'ai lu certains témoignages de celles qui sont revenues comme
Marceline Loridan-Ivens ou
Ginette Kolinka. Elles ont en commun de raconter de nos jours l'impossibilité de parler au retour des camps, hantées par l'horreur et la mort.
Alors, le parti pris de l'auteur n'est pas du tout convaincant c'est le moins que l'on puisse dire. La mère du narrateur lui raconte après la guerre ce qu'elle a vécu durant sa déportation alors qu'il n'est qu'un enfant. Il ne veut pas aller en colonie de vacances car il a peur d'être battu et tué (il fait le parallèle avec les camps de concentration). D'ailleurs, à cette époque il croit que la mort est un soulagement.
L'idée est d'illustrer les traumatismes mais pour moi ça ne fonctionne pas, quelle mère souhaiterait sciemment terroriser son enfant à qui elle demande vingt-cinq ans plus tard de la venger, lui précisant qu'elle a été dénoncée par une femme. Elle qui raconte tout à son fils on se demande bien pourquoi elle lui a caché cela.
Cette vengeance consiste à tuer et si le narrateur n'en a pas l'intention il va quand même faire une enquête pour retrouver la coupable.
On a aussi le droit à la fausse association de déportés, à son impuissance sexuelle du moment, et à la promesse qu'il a faite sur le lit de mort de sa maman. Bref, je trouve qu'à travers ses personnages, ce roman semble banaliser les stigmates que la shoah laisse sur les vies intimes.
J'écoutais récemment l'émission le Masque et la plume sur France Inter et deux critiques littéraires pensaient à propos du dernier roman de Gaëlle Nohant que la fiction n'est pas appropriée quand il s'agit de l'extermination des Juifs par les nazis. J'ai été surprise mais à la lecture de ce livre je leur donne raison.
Challenge Riquiqui 2023
Challenge Solidaire 2023