AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,01

sur 67 notes
5
4 avis
4
2 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Lune de miel est un récit ou François Cavanna mèle anecdotes, souvenirs, coups de gueule et coups de blues. Car l'auteur doit composer avec un adversaire qui joue les sournois, il est atteint de la maladie de Parkinson. Et cette fameuse lune de miel étant la période ou la maladie reste en sommeil. Cavanna n'a rien perdu de sa gouaille, de son humour, de sa jubilation à vivre pleinement malgré les années et la Miss Parkinson qui lui pourrit la vie. de sa période comme STO en Allemagne, de ces amours, de ces enfants, de ces potes, de l'aventure de Hara kiri et celle de Charlie Hebdo, jusqu'à sa rencontre avec une jeune lectrice devenue sa confidente, on rit, on s'émeut, on
se passionne pour un homme fidèle à ces idéaux et terriblement touchant. Un vrai bonheur de lecture car qu'est ce qu'il écrit bien le bougre. Et comme, il le dit lui même "S'il est une chose dont je suis certain, c'est que personne ne s'impatiente de l'autre côté" espérons qu'il soit entendu encore pour quelques années. Merci Monsieur Cavanna pour ce magnifique moment passé avec vous.
Commenter  J’apprécie          280
Cette "Lune de miel" n'est pas ce que l'on pourrait croire. Cette expression, si elle désigne toujours un moment agréable, concerne la maladie de Parkinson. Il s'agit plus exactement des instants de répit accordés par le mal, faisant croire que tout redevient normal. En réalité, ce n'est qu'une pause avant un retour plus fort encore. Avec son style inimitable et une franchise déconcertante, François Cavanna emmène le lecteur au plus près de ce qu'il vit, de ce que cette maladie lui inflige.
Remontent alors ses souvenirs de la seconde guerre mondiale, du STO (Service du travail obligatoire) en Allemagne (photo ci-dessous), de son enfance, de la formidable aventure de Hara-Kiri puis de Charlie Hebdo et bien d'autres encore qui se bousculent dans sa mémoire. Quand on a aimé le Cavanna des Ritals et des Russkofs, c'est un immense plaisir de lire Lune de miel, même s'il y a une souffrance aussi en découvrant ce qu'endure cet homme âgé de 87 ans.
Il y a surtout cette Virginie que l'on retrouve tout au long du livre. Personnage mystérieux qui s'attache à François Cavanna et effectue un énorme travail à ses côtés, elle est devenue un élément essentiel de sa vie actuelle. Au fil du livre, Cavanna nous offre de savoureux épisodes de sa jeunesse, des débuts de sa vie militante, de la vie au camp de travail, de sa fuite avec Maria, de ses contacts avec l'Armée Rouge, de sa vie familiale…Il nous livre aussi les détails des 25 ans de l'aventure de Hara-Kiri avec « une poignée de talents dont pas un ne ressemblait à un des autres, dont pas un ne pensait comme pensaient les autres. » Choron, Siné, Cabu, Gébé, Wolinski, Reiser, Fournier, Fred, Tignous mais aussi Val se retrouvent au fil des pages. Ainsi, il est possible de comprendre ce qui a fait le succès de leur fantastique aventure ainsi que les échecs qui ont suivi. Avec tout ça, il y a toujours cette Miss Parkinson et ses copines, miss ostéoporose, oedème, phlébite, embolie…Malgré tout, Cavanna continue : « Tant que je pourrai écrire une ligne, je serai présent parmi les vivants. » Et c'est grâce à tout ce qu'il a écrti, que Cavanna reste toujours bien présent parmi nous, comme ses amis de Charlie Hebdo arrachés à nous de manière si tragique.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          110
Je lis Cavanna depuis longtemps: ses chroniques et surtout, sa saga personnelle (je n'ai pas lu la période "historique")..
Atteint de "Miss Parkinson", il se penche, dans le désordre, sur ses amours, son parcours professionnel, la guerre déjà évoquée, ainsi que sur ses amis.
Pour ceux qui ne l'ont jamais lu, vous découvrirez une voix et une vie extraordinaire, avec humilité: c'est ce qui rend Cavanna si attachant.
Les pages sur l'histoire de Charlie et d'Hara Kiri sont bouleversantes: Phillipe Val n'est pas épargné et c'est tant mieux!
Les livres de Cavanna sont en première place dans ma bibliothèque, il suffit de quelques pages au hasard pour me combler;celUi-ci s'ajoutera aux autres.
Commenter  J’apprécie          90
Un tout bon Cavanna qui décrit sa putain de maladie
Commenter  J’apprécie          80
Pas le meilleur Cavanna, c'est certain. Mais un Cavanna qui mérite lecture quand on s'intéresse un peu au bonhomme. Il est bien loin le temps des "Ritals", et là, l'écrivain ne joue plus et assume (doit assumer) son désormais grand âge (87 ans) et foutue(s) maladie(s) (Parkinson en tête, qui traverse tout le bouquin, jusqu'à lui donner un titre, au bouquin - Lune de miel). le livre consiste en un recueil d'anecdotes, très courtes, parfois excellentes (les toujours truculentes histoires de Nogent sur Marne, et les tragi-comiques souvenirs du STO et de Maria), parfois plus dispensables. Cavanna ronge son frein, se répète, mais ca se lit tout seul. Mieux vaut ne pas découvrir l'univers de l'auteur par ce livre, mais il complète très élégamment sa bibliographie. Mention spéciale à la fin du livre et aux éclaircissements rageurs et aigres sur l'affaire Siné et la figure de Val le mégalo.
Commenter  J’apprécie          80
La gouaille truculente et légendaire de François Cavanna, même affaibli par la maladie, il nous fait découvrir ou revisiter 25 ans d'écriture, quelques mises au point sur des désaccords entre comparses entretenant une certaine liberté tant sur la parole des faits pas toujours en accord avec la moralité des moeurs, que certains de ses collègues infligeaient aux femmes gravitant dans le sérail d'une presse aux goûts douteux qui se vendait à la criée. Cavanna ne nie, ne renie rien; il reconnaît une participation franchouillarde ou il s'avérait complice d'une dictature passe partout. Cavanna, prétend avoir mal aimé, ou trop aimé les femmes, mais pas toutes les femmes. Il regrette amèrement ses dérives à une époque où tout était permis, son côté politisé l'emporte et lui ouvre une voix insoupçonnée, celle du journalisme prodige lyrique, révolté gargantuesque de l'écriture, lui qui excellait dans la langue vivante du bon et du beau français n'a cessé de nous éblouir dans ses récits autobiographiques en véritable reporter de guerre, apportant des témoignages vivants à la grande Histoire de France. La critique satirique, honnie de la bonne bourgeoisie traditionnelle, pire les arrivistes de tous bords, affiliés aux nouveaux riches, ronds de cuir de la République, des ennemis du peuple dont Cavanna avec sa grande gueule n'ira jamais bombé le torse sur les barricades, encore moins agité le drapeau de l'insurection, bravant la révolution sous le nez de la police, il reconnaît son manque de courage physique, mais ses journaux eux, ne seront pas épargnés par les gouvernants de l'époque. Au fil des ans il a su convaincre et fidéliser bon nombre de lecteurs. Et puis un jour, à un age avancé une nouvelle compagne est entrée dans sa vie sans y être invitée. Elle s'impose la garce de maladie! la Parkinson. Elle le torture à vif, comme pas possible faisant irruption sans la moindre lueur d'espoir de voir partir cette union aux orties, alors pour feindre l'ampleur des dégâts, il doit s'accommoder de miss Parkinson, lui attribuant l'illusion ou surnom de Lune de miel, que les jeunes épousés adorent...Sauf que lui nous donne l'ampleur d'un mariage forcé pas au goût ni au bout de ses propres douleurs où la dérision l'emporte rattachée aux symboles lunaires, et le goût trop sucré tout aussi symbolique que le miel enrobant les meurtrissures indéfinissables, les tremblements secouant ses belles mains d'écrivain. Non d'un chien...! il ira jusqu'au bout de sa passion.
Commenter  J’apprécie          70
[ lu après avoir vu le film de Nina et Robert Denis : Cavanna / Jusqu'à l'ultime seconde j'écrirai ]

Film ou livre, deux canaux valent mieux qu'un seul pour écouter la voix de Cavanna ; chacun choisira suivant ses habitudes, ses envies et ses moyens. Je conseille les deux. Dans le film il y a d'autres voix que celle de Cavanna, d'autres visages, c'est vrai. Mais un bouquin, on peut le garder pas loin, le reprendre quand on veut, le corner (plus respectueusement, le jalonner de post-its)... et si on a vu le film avant, les autres, ceux qui ont parlé de lui, on les comprend mieux ; des choses mystérieuses ou étonnantes s'éclairent.


Par exemple cette histoire incroyable de... burn-out ! Non, Cavanna n'utilise pas ce terme modeux-affreux, et pourtant l'épisode qu'il raconte dans le film et dans le livre serait aujourd'hui qualifié de tel. Cramé par les soucis et responsabilités du temps de Hara-Kiri au début des années soixante, rongé par l'insomnie, il rate de peu une téesse par pendaison.


C'est bien aussi que dans le film, on ne sache pas vraiment (en tout cas moi, je ne savais pas) qui est cette Petite Virginie (peu de témoignages filmés féminins, j'ai retenu sien et de celui de Sylvie Caster)... La découverte que l'on fait dans le livre de ce personnage poétique, un genre de fée Clochette, est encore plus étonnante, mystérieuse et touchante. La Petite a dix-huit ans (lui, quarante-cinq de plus) quand elle vient lui dire à un salon du livre qu'elle l'aime très fort et pour la vie depuis qu'elle a lu un de ses livres, à l'âge de douze ans ! Par la suite, elle lui écrivait naïf et piquant, mais jamais de compliments : elle lui avait dit son admiration une fois pour toutes, ça suffisait. Il répondait parfois ou faisait un petit dessin. Ils se rapprochent des années plus tard quand elle monte à Paris pour travailler dans l'édition. Leur amitié-complicité respectueuse et pudique illumine les dernières années de Cavanna qui rend un bel hommage littéraire à son amie Virginie Vernay dans Lune de miel.


Pas d'ordre chronologique rigoureux dans la juxtaposition des fragments autobiographiques (courts) qui composent Lune de miel (c'est ainsi qu'on qualifie les courtes rémissions inattendues de la maladie de Parkinson). Ça commence à Berlin, au camp STO, avec les russkoffs, Maria et les autres, l'horreur quotidienne sous les bombardements. Puis le rital de Nogent se souvient de son enfance simple et heureuse au bord de la Marne, de ses lectures de bon élève, de la naturalisation de ses parents. Allers-retours présent-passé. Des anecdotes qu'il transforme en fables humanistes. Petits et grands ennuis de la vieillesse, avec lucidité, sans pathos. L'amertume d'avoir accordé sa confiance et son admiration à un mec bidon, bouffi d'ambition (chapitre à clé !). Quelques chroniques d'humeur aussi, savoureuses, comme celle sur son aversion des nouvelles technologies.


Parfois, on n'est pas loin du charme nostalgique et acide des chroniques de Calet, ainsi : la visite au lotus impérial du Jardin des Plantes, le perroquet de Saint-Julien-le-Pauvre, et le robinier de la place Maubert.


Il s'est trompé sur une chose, Cavanna. :

" Tant que je pourrai écrire une ligne, je serai présent parmi les vivants. Elle ne m'aura pas. "

- Non, François : tant qu'un lecteur peut lire cette dernière ligne et celles qui l'ont précédée, il est vivant, Cavanna ! On est assez nombreux pour une petite éternité car quand un lecteur tombe, un autre sort de l'ombre à sa place ... (je blague, un peu)


Lien : http://tillybayardrichard.ty..
Commenter  J’apprécie          71


Lecteurs (140) Voir plus



Quiz Voir plus

Hommage à François Cavanna

Né à Paris en ...

1913
1923
1933
1943

12 questions
79 lecteurs ont répondu
Thème : François CavannaCréer un quiz sur ce livre

{* *}