Féminin intérieur à Dieu, par lequel il se montre sans pouvoir s'épuiser. (...)
Dans son apparition, en effet, ce féminin, à chaque fois, se revêt d'une signification qui lui est particulière. Il est toujours singulier dans la relation établie à celui qui le reçoit et le révère, et s'il mène au suprême, c'est dans une voie de désir où se jouent à chaque fois, selon leurs propres modes, les doubles enjeux de la pure connaissance et de l'expérience immédiate et concrète -en même temps qu'intérieure, intellectuelle et spirituelle- de l'intemporel dévoilé et de la manifestation hic et nunc dans chaque période de l'histoire, dans chaque moment d'une vie où ce féminin surgit et fait sentir sa force, sa pulsation, son essentielle énergie.
Toutefois est-il que, à notre époque, et dans les fins simultanées de cycles historiques que nous vivons, il m'est apparu que c'était le message du féminin que nous avions besoin d'entendre, et que je me suis posé la question : ce retour du féminin dont on parle tant, ne serait-il pas tout simplement l'indice d'une mutation qui nous ferait enfin sortir des conflits perpétuels dans lesquels nous sommes plongés?
Notre propos pourtant ici, est de rechercher le secret de ces déesses si multiples et pourtant tellement une.
La figure celte de la déesse plonge ses racines dans notre histoire la plus lointaine, dans ce terreau oublié des civilisations pré-aryennes qui, durant des dizaines de millénaires, auront bâti les fondations de notre mémoire collective.
POÉSIE INDIENNE – La Bhagavad Gita : Enjeux d’un chant (France Culture, 1997)
L’émission « Les vivants et les dieux », par Michel Cazenave, diffusée le 27 décembre 1997 sur France Culture. Invités : Ysé Masquelier et Michel Hulin.