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EAN : 9782882503442
224 pages
Noir sur blanc (13/03/2014)
4.5/5   17 notes
Résumé :
« Toujours est-il que nous sommes immobiles chacun dans son trou. En un million d'années la mouche non plus n'a pas appris à échapper à l'araignée. »
Dans Discours à la nation, Ascanio Celestini évoque une nouvelle fois la relation entre la classe dominante et la classe dominée, mais renverse ici son point de vue : cette fois, ce sont les puissants qui parlent. Des discours d'un cynisme suffoquant débarrassés de leur vernis de respectabilité, qui se révèlent ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Discours jubilatoires pour démonter la parole des puissants.

Après ma découverte d’Ascanio Celestini, écrivain, auteur dramatique et acteur italien grâce à « La Brebis galeuse« , la lecture du « Discours à la nation » fut un grand bonheur et un énorme choc.

Ascanio Celestini, figure de proue du théâtre de narration en Italie, surtout connu en France par les textes de Dario Fo, a écrit ici une cinquantaine d’histoires courtes pour la scène, brillamment interprétées par l’acteur David Murgia en Belgique et au festival d’Avignon. La plupart de ces textes sont parus en 2011 en Italie, sous le titre « Io cammino in fila indiana« . Quelques textes inédits ont été ajoutés à cette édition française publiée en 2014 dans une magnifique traduction française de Christophe Mileschi pour la collection Notabilia des éditions Noir sur Blanc.

La suite sur mon blog ici :
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Moi, j’ai une technique.
Quand je participe à une réunion,
je m’assois, je sors le revolver et je le pose sur la table.

C’est juste une technique,
je l’utilise pour vivre en paix avec mes semblables.
Mais je dois me fixer des règles.

La règle numéro un, c’est de «sortir tout de suite le revolver».
Je dois le sortir des que j’arrive.
Il ne faudrait pas que quelqu’un aille penser que si je le sors
c’est à cause de la tournure que prend la conversation.

La règle numéro deux, c’est de «ne jamais regarder le revolver».
C’est une règle fondamentale.
Autrement, quelqu’un pourrait penser
que j’essaie d’appuyer mes propos
par quelque forme d’intimidation,
en lorgnant le revolver du coin de l’œil
comme pour dire « Faites gaffe, je vais tirer dans le tas ! ».
Le revolver ne doit jamais faire l’objet d’une discussion.

D’ailleurs, la règle numéro trois, c’est de
«ne jamais parler du revolver»,
sinon ça pourrait sembler redondant.
Il y en aurait qui penseraient
que si j’ai besoin de rappeler à autrui que j’ai un revolver
c’est parce que sans revolver
ce que je dis ne serait pas aussi convaincant.

Bien entendu, mon silence à propos de ce revolver
ne signifie pas que je ne pense pas a ce revolver,
tant il est vrai que la règle numéro quatre, c’est justement de
«penser constamment au revolver».
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Je suis angoissé.
Pourquoi suis-je angoissé ?
À cause de l’avenir de mon fils ?
À cause du gouvernement et de sa dérive autoritaire ?
À cause des guerres et de la pauvreté et de la pollution ?
Ai-je une alternative ? Un autre monde est-il possible ?
Ai-je mis le doigt sur la coupure de la tronçonneuse existentielle ?
Puis-je enfin aller chez le médecin et lui dire
«Le mal est là. Mettez-moi un pansement, de la gaze, un plâtre» ?

J’envie les camarades.
Les maquisards de l’ancien temps qui pendent Mussolini
par les pieds
sur le Piazzale Loreto,
qui le détestent et continuent à lui tirer des coups de feu
dans la tête quand il est déjà mort.
Qui hurlent «Ordure d’assassin», à lui,
Et «Pétasse», à la Petacci.

J’envie les anticommunistes viscéraux,
Les fascistes décomplexés,
parce qu’ils se consolent en faisant le salut romain.
Ils vont au lit et ils s’endorment en souriant le bras tendu.

Les supporters aux onze héros,
les soldats qui ont un drapeau à honorer
et cent mille autres sur lesquels cracher et tirer.

Mais moi par contre
je suis sans armes.
Je suis sans foi
et sans drapeaux.

Moi, j’ai l’angoisse.
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L’angoisse, c’est quelque chose qui vous prend la tête et qui gonfle.
Comme l’air dans un ballon,
ça n’a de concret qu’une couche toute mince de caoutchouc,
et pour le reste, c’est juste de l’air.
De l’air pareil à celui qui se trouve en dehors du ballon,
de l’air qui à l’extérieur de la fine couche de caoutchouc
ne contient rien,
mais qui à l’intérieur prend la forme d’un volume
qui grandit à chaque fois qu’on souffle.

J’ai l’angoisse.
Je me sens étouffer.
Le ballon gonfle dans mon cerveau.
Plutôt qu’à une céphalée,
ça ressemble à un sentiment de vide qui coupe le souffle.
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