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Citations sur Mort à crédit (238)

Elle gueulait plus fort qu'un âne !… Il dérapait à toutes les prises… Il y arrivait plus… Il saute alors du pageot, il pique tout droit dans la cuisine… […] Il se met à farfouiller dans le placard, comme ça à poil, en chaussons… Il cherchait le pot de beurre… Il se cognait la bite partout :
« Oh ! yaya ! Ohoh ! yaï ! ya !… » qu'il arrêtait pas de glapir… […] « Le beurre ! nom de Dieu ! le beurre !… »
Il l'a trouvé enfin son pot… Il tape dedans à la louche… Il l'emporte pleine… Il recourt vite vers le plumard… Elle faisait des manières encore… elle finissait pas de tortiller… Il lui a beurré le trésor, les abords et le reste, tout lentement, soigneusement à fond, comme un ouvrier de la chose… Elle reluisait déjà, la tante !… Il a pas eu de mal… Il l'a ravie à fond d'autorité… c'est allé tout seul… Ils ont eu un émoi terrible… Ils poussaient des petits cris stridents. Ils se sont écroulés sur le flanc. Ils se sont raplatis… Ils se sont foutus à ronfler…
C'était plus intéressant…
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Ma mère, c'est pas une ouvrière...Elle se répète, c'est sa prière...C'est une petite commerçante...On a crevé dans notre famille pour l'honneur du petit commerce...On n'est pas nous des ouvriers ivrognes et plein de dettes...Ah !non. Pas du tout!... Il faut pas confondre !...Trois vies, la mienne, la sienne, et puis surtout celle à mon père ont fondu dans les sacrifices...On ne sait pas ce qu'elles sont devenues...Elles ont payé toutes les dettes...
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Souvent j'en croise, à présent, des indignés qui ramènent… C'est que des pauvres culs coincés… des petits potes, des ratés jouisseurs… C'est de la révolte d'enfifrés… c'est pas payé, c'est gratuit… Des vraies godilles…

Ça vient de nulle part… du Lycée peut-être… C'est de la parlouille, c'est du vent. La vraie haine, elle vient du fond, elle vient de la jeunesse, perdue au boulot sans défense. Alors celle-là qu'on en crève. Y en aura encore si profond qu'il en restera tout de même partout. Il en jutera sur la terre assez pour qu'elle empoisonne, qu'il pousse plus dessus que des vacheries, entre des morts, entre les hommes.
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Hier à huit heures Madame Bérange, la concierge, est morte. Une grande tempête s'élève de la nuit. Tout en haut, où nous sommes, la maison tremble. C'était une douce et gentille fidèle amie. Demain on l'enterre rue des Saules. Elle était vraiment vieille, tout au bout de la vieillesse. Je lui ai dit dès le premier jour quand elle a toussé : "Ne vous allongez pas, surtout !… Restez assise dans votre lit !" Je me méfiais. Et puis voilà… Et puis tant pis.
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L'essentiel, c'est pas de savoir si on a tort ou raison. ça n'a vraiment pas d'importance... Ce qu' il faut c'est décourager le monde qu'il s'occupe de vous... Le reste c'est du vice.
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...] ... Mais nos pauvres pigeons voyageurs, à partir de ce moment-là, ils avaient bien plus raison d'être ... On les nourrissait pas beaucoup depuis déjà plusieurs mois ... parfois seulement tous les deux jours ... et ça revenait quand même très cher ! ... Les graines, c'est toujours fort coûteux, même achetées en gros ... Si on les avait revendus ... Sûrement qu'ils auraient rappliqué comme je les connaissais ... Jamais ils se seraient accoutumés à des autres patrons ... C'étaient des braves petites bêtes loyales et fidèles ... Absolument familiales ... Ils m'attendaient dans la soupente ... Dès qu'ils m'entendaient remuer l'échelle ... Ils roucoulaient double ! ... Courtial, il nous parlait déjà de se les taper "à la cocotte" ... Mais je ne voulais pas les donner à n'importe qui ... Tant qu'à faire de les occire, j'aimais mieux m'en charger moi-même ! ... J'ai réfléchi à un moyen ... J'ai pensé comme si c'était moi ... Moi j'aimerais pas au couteau ... Non ! ... J'aimerais pas à être écartelé ... détripé ... fendu en quatre ... Ca me faisait quand même un peu de peine ! ... Je les connaissais extrêmement bien ... Mais y avait plus à démordre ... Il fallait se résoudre à quelque chose ... J'avais plus de graines depuis quatre jours ... Je suis donc monté un tantôt comme ça vers quatre heures. Ils croyaient que je ramenais de la croûte ... Ils avaient parfaitement confiance ... Ils gargouillaient à toute musique ... Je leur fais : "Allez ! radinez-vous, les glouglous ! C'est la foire qui continue. Pour la balade, en voiture ... !" Ils connaissaient ça fort bien ... J'ouvre tout grand leur beau panier ... le rotin des ascensions ... Ils se précipitent tous ensemble ... Je ferme bien la tringle ... Je passe encore des cordes dans les anses ... Je ligote en large, en travers ... Ainsi c'était prêt ... Je laisse le truc d'abord dans le couloir. Je redescends un peu ... Je dis rien à Courtial ... J'attends qu'il s'en aille prendre son dur ... J'attends encore après le dîner ... La Violette me tape au carreau ... Je lui réponds : "Reviens donc plus tard ... gironde ... Je pars en course dans un moment ! ..." Elle reste ... elle rouscaille ...

- Je veux te dire quelque chose, Ferdinand !" qu'elle insiste comme ça ...

- Barre !" que je lui fais.

Alors je monte chercher mes bestioles ... Je redescends de la soupente. Je me mets le panier sur la tête ... et je m'en vais en équilibre ... Je sors par la rue Montpensier ... Je traverse tout le Carrousel ... Arrivé au quai Voltaire, je repère bien l'endroit ... Je vois personne du tout ... Sur la berge, en bas des marches ... J'attrape un pavé, un gros ... Je l'amarre à mon truc ... Je regarde bien encore autour ... J'agrafe tout le fourbi à deux poignes et je le balance en plein jus ... Le plus loin que je peux ... Ca a pas beaucoup fait de bruit ... J'ai fait ça automatique ...

Le lendemain matin, Courtial, je lui ai cassé net le morceau ... J'ai pas attendu ... J'ai pas pris trente-six tournures ... Il a rien eu à répondre ... Elle non plus d'ailleurs, la chérie, qui était aussi dans le magasin ... Ils ont bien vu à mon air que c'était pas du tout le moment de venir me faire chier la bite. ... [...]
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mon tourment à moi c'est le sommeil. si j'avais bien dormi toujours j'aurai jamais écrit une ligne.
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Dans le noir derrière la tante, derrière son fauteuil, y avait tout ce qui est fini, y avait mon grand-père Léopold qui n'est jamais revenu des Indes, y avait la Vierge Marie, y avait Monsieur de Bergerac, Félix Faure et Lustucru et l'imparfait du subjonctif. Voilà.
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Avouer ça attire les malheurs.
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Ce que je voulais c'était partir et le plus tôt possible et plus entendre personne causer. L'essentiel, c'est pas de savoir si on a tort ou raison. Ça n'a vraiment pas d'importance… Ce qu'il faut c'est décourager le monde qu'il s'occupe de vous… Le reste c'est du vice.
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