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Gérard Traquandi (Autre)
EAN : 9782351280560
70 pages
Voix d'encre (05/02/2010)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Le soleil s'élève lentement ; les ombres se contractent. Tu regardes. Que vois-tu ? Rien - ou si peu de choses : un amas de roches blanchâtres, des arbres sur une terre ocrée, un bout de ciel, la lumière et ses reflets changeants. Tu vois le monde.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
D'abord la couleur qui pénètre le texte, puis sa fraîcheur, sa simplicité.
Pour Olivier Céna la couleur est un langage.
Souvent la grâce, observée, recherchée inonde ses courts textes, comme, sans qu'il le dise, mais comme je le comprends, une expression transcendante.

Parfois une stance courte mais informelle approche la perfection d'un haïku.

Je ne serais pas loin de trouver du Christian Bobin dans ces courts paragraphes.

Ses brèves strophes nous mènent dans le monde, dans notre monde. de ci, de là, dans la forêt voisine, à Shanghai, en Afrique, sans lien semble t il...
Si, le lien est souvent la couleur, toujours la beauté, ce verbe sacré.

Quant à la grâce des dessins de Gérard Traquandi. Que dire de la simplicité assurée du trait qui exprime dans un autre registre cette beauté du monde bien en deçà de toute pensée, la beauté sacrée et doucement brute de la nature.

Un très bel ouvrage.

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Il est en mauvais état, un malheureux accident de parcours, tellement je l'avais tout le temps sur moi.
Olivier Cena signe les chroniques érudites des arts dans Télérama et quand il n'y est pas je ressens le manque. C'est un regard connaisseur, sensible, curieux, honnête et exigeant. C'est un verbe aussi, un style créateur d'images, bâtisseur d'arguments, de comparaisons et d'analyses.
Dans ce petit livre Olivier Cena rêve les yeux ouverts, s'habille du monde et l'habite de poésie, de désirs, d'observations qui dénichent la vie minuscule, le mouvement sans bruit, l'ordinaire qui devient extra, des rendez-vous où le miracle se dévoile sans crainte, en toute confiance, et nous remercie de s'y être attardés.
Le monde, un être aimé, une goutte d'eau fraîche, un rayon de soleil, "un parfum de sauvagerie", des moments accueillis : "Ce matin un moineau est venu manger dans ma main. Il s'est perché sur mon pouce et dans ma paume a picoré les miettes d'un biscuit. Une plume hirsute dérangeait l'élégance de son poitrail orangé."
Le promeneur-voyageur va au pas, l'espace de quelques pages sans numérotation, il n'y pas de comptage, pas de séquence, juste errance, le monde est petit et tellement grand. Un même souffle passe dans une maison abandonnée, l'humain parti, la nature reprend ses droits, dans la bataille de survie menée par tout être, grand ou petit, à Shanghaï ou à Java, "au sommet de l'arbre maintes fois centenaire" où "une feuille résiste aux bourrasques de l'automne - par principe."
Pour continuer, finir et mieux dire j'emprunte les mots de l'auteur :
"Rien de ce qui se dit ne s'efface
Les mots vibrent encore que l'on s'est tu
Et l'oreille attentive dans le silence frissonne
Sous la pâle caresse de ces murmures secrets."

Émotions vécues dans un temps éphémère, gardées et partagées avec les lecteurs dans un petit livre précieux.
Les dessins de Gérard Traquandi, en touches fines et dansantes, à peine esquissés, accompagnent le texte par ci par là, des échos frémissants, subtils et légers.
Chaque moment est une offrande, chaque ligne dans ce livre en est une également.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je somnole, la forêt se déroule, offrant un spectacle monotone qu’interrompt bientôt ne vaste clairière où broute un troupeau de buffles. La camionnette s’immobilise ; son moteur se tait. Je me lève. A quelques mètres de la piste, un mâle gigantesque m’observe. Je vois distinctement les muscles de son corps révélés par les dernières lueurs du jour – jamais je n’ai ressenti une telle puissance. Je vois le dessin de l’œil, la blancheur phosphorescente de la cornée, la paisible sauvagerie de son regard. Il rumine, imperturbable, attentif, mesurant, alors que les corps sombres et lourds disparaissent lentement dans la forêt, l’ampleur de mon insignifiance.
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La lumière bleue crémeuse tombée d’un ciel blanchâtre amatit la campagne, et les verts ternissent, et le colza s’éteint. Au loin le bois sans feuillée sur un tertre perché se teinte de parme. Disséminés sur le vallon, les arbres fruitiers en fleurs ont des reflets violines.
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La grâce ne s'étudie pas. Elle naît des gestes simples, ordinaires, naturels - le bond d'un chevreuil, le vol d'une buse, une goutte de pluie, parfois, coulant sur la vitre d'une fenêtre, ou l'ombre d'un petit nuage solitaire cheminant sur les dunes d'un désert égyptien.
Le besoin de spectacle trahit notre incurable impuissance. Il s'oppose à la grâce qui ne s'exprime que dans l'intimité. S'il se savait regardé, adulé, applaudi, envié, l'oiseau ne volerait plus. C'est peut-être pourquoi les animaux sauvages se cachent lorsqu'un humain approche.
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Ce ne sont que des mots ignés
S'enflammant à la brûlure d'un regard
A peine lus ils se consument
Et leurs cendres chaque nuit
Dispersées par le vent
S'en vont ressusciter la blancheur des étoiles.
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Je ne peux dissocier la nature du sentiment de sacré qui longtemps l'accompagna dans l'histoire de l'humanité. Je suis un animiste. Je crois en la force de la forêt, au dialogue avec les arbres, avec le soleil, avec la terre, avec le vent et la pluie.
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Videos de Olivier Cena (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Cena
Pour accompagner notre dossier “Cent tableaux à voir et revoir”, nous avons demandé à cinq personnalités de choisir, et commenter, un tableau. Aujourd'hui, le peintre Gérard Traquandi éclaire la “Nature morte avec amour en plâtre”, oeuvre pleine de “merveilleuses surprises” et où Cézanne “est partout”.
C'est une nature morte apparemment comme une autre, composée de pommes, d'oignons et d'une statuette de plâtre représentant un Amour, copie d'une oeuvre du sculpteur baroque marseillais Pierre Puget, l'un des plus grands sculpteurs du XVIIe siècle. Mais à bien regarder ce papier marouflé sur toile, on s'aperçoit vite que tout est de guingois. L'atelier de Cézanne est basculé, la perspective inexistante et les fruits prennent des proportions étranges. On a longtemps pensé que les distorsions venaient de la volonté du peintre de tout montrer, les fruits et la sculpture sur la table comme ses tableaux entassés sur le mur du fond. le peintre Gérard Traquandi, que l'oeuvre de Cézanne passionne, avance une autre idée - une autre analyse -, plus intuitive, plus séduisante et surtout beaucoup plus convaincante.
RÉALISATION Pierrick Allain Olivier Cena
TÉLÉRAMA -AVRIL 2021
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