Merci à Babelio et aux éditions Lapin de m'avoir envoyé cet ouvrage dans le cadre d'une Masse Critique!
Imaginez que Jésus ait été fondateur de la start-up du christianisme, et que plutôt que parler d'amour et de renier les anciennes idoles, il parle pognon et opa sur les polythéïsmes...
Ne cherchez pas à en avoir plein les mirettes vu qu'il y a à peu près une dizaine de dessins différents en tout dans le livre, style réalisme minimaliste, déclinés en changeant le cadrage et/ou l'orientation de la tête de Jésus.
L'humour vient surtout du texte, le dessin en bichromie sert plutôt à montrer les discussions entre Jésus et ses disciples, et est presque interchangeable entre les strips ( à part ceux où il est tout seul à "prier"). Les personnages n'ont pas de yeux ni d'expression faciale, on est invité.e.s à imaginer leurs mimiques d'après les dialogues jonglant entre grandes ambitions, mauvaise foi et crétinerie!
C'est assez drôle, le décalage marche plutôt bien entre l'image habituelle d'amour désintéressé de Jésus et le vocabulaire d'entreprise "créative et dynamique" avec toute la culture capitaliste et compétitive qui va avec.
Mais j'ai trouvé ça un peu lourd sur la durée, pour moi c'est plus à lire en petite doses, deux-trois strips à la fois, à la manière des sketchs Kaamelott d'
Alexandre Astier. L'humour est d'ailleurs plutôt similaire, on peut aussi rapprocher
Jésus et associés des univers de Brother and brother ou de Caméra Café...
Côté objet, le format dos carré collé en 21x15 avec jaquette m'évoque un fanzine A5 luxe... Mais pourquoi, pourquoi une jaquette au lieu d'une couverture à rabats? Autant je saisis l'utilité par exemple pour l'édition collector de Colossale de Ruile et
Diane Truc, avec le jeu entre les images sur et sous la jaquette (celleux qui l'ont savent ^^), autant ici il n'y a pas d'intérêt... Vivement le jour où les éditeurs économiseront du papier en se passant des jaquettes par-dessus les couvertures!
Pour conclure, les lignes les plus tristement marrantes ne sont pas dans les bulles d'un strip: c'est... l'avertissement! Que pour une oeuvre qui tient plus de la Vie de Brian des
Monty Python que d'un ouvrage de théologie, l'auteur se soit senti obligé d'expliquer qu'il s'agit d'humour et qu'on ne cherche pas à présenter une histoire sérieuse du christianisme me paraît assez révélatrice sur nos temps troublés où beaucoup sont prompts à s'offusquer sans chercher à réfléchir...