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Qui était Georges Delvaux ? Un héros ou un salaud ? Que décideront les hommes qui le jugent dans ce tribunal, en 1945, une époque trouble pendant laquelle, il sera difficile de déterminer qui a trahi.


Georges Delvaux, ce beau parleur, doué pour croquer sur le papier les portraits dessinés de son entourage a bel et bien été l'auteur de lignes abjectes dans un journal antisémite. A t-il vraiment adhéré au PPF en toute sincérité ? Ou était-il comme il le prétend nagent infiltré de la Résistance ? Les témoins à la barre semblent décrire deux personnages différents. Car il a aussi contribué à la survie de ses compagnons d'infortune, dans le block 55 de Buchenwald, où étaient rassemblés les plus faibles des prisonniers. C'est la polio qu'il avait contractée dans l'enfance qui l'a amené dans ce lieu infâme où la mortalité atteignant des records. Et cela est incontestable puisque là encore il a dessiné.

Le récit alterne trois tableaux : le procès, les années de détention et les recherches d'un fils dont le père avait conservé les dessins de Georges Delpaux (dont un certain nombre est reproduit dans le roman).
Le rythme ainsi crée donne beaucoup de vie au texte et le rend passionnant.

En filigrane, la question des choix et de la loyauté se pose. Combien toute bonne foi ont adhéré aux beaux discours du maréchal pour ensuite juré avoir soutenu la Résistance, combien de vestes retournées opportunément. ? Il n'y a pas à juger. Les temps étaient suffisamment troubles pour pouvoir se fourvoyer.


J'ai beaucoup apprécié ce roman qui ne prend pas parti et sait bien mettre en évidence la difficulté de juger ses semblables.

231 pages Ecriture 24 août 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Voici mon retour de lecture sur Indigne de Cécile Chabaud.
Le 6 décembre 1945, au palais de justice de Pau, s'ouvre un procès complexe : Georges Despaux, rescapé d'Auschwitz et de Buchenwald, était-il collabo ou résistant ?
Cet adhérent du P.P.F. de Jacques Doriot était-il en sous-main membre de l'Intelligence Service ?
Doté d'une plume agile et d'un coup de crayon stupéfiant, Despaux doit-il être jugé à l'aune de ses articles antisémites ou de ses dessins de la vie dans les camps, qui constituent un témoignage d'une humanité bouleversante ?
Ces questions agitent David, galeriste dont le père a été l'ami de Despaux. David n'aura de cesse d'enquêter pour comprendre. Quitte à douter de ses propres certitudes..
Intense est un roman intense qui se déroule en trois temps : le procès de Pau, la déportation, l'enquête de David.
Je ne connaissais pas du tout Georges Despaux, les dessins qu'il a fait dans les camps et qui sont un témoin de cette époque.
J'ai apprécié comment l'autrice le met en scène, en expliquant qui il était mais sans prendre partie.
Qui était t'il vraiment ? Un salop ou un homme bon ? Il a aidé les gens dans les camps, pourtant il est accusé d'être un traite..
L'autrice nous permet de nous faire notre propre idée, petit à petit, en nous donnant les clés de la personnalité de Georges.
Honnêtement, je ne sais pas trop quoi penser de ce personnage ambigu mais je suis contente d'avoir découvert son histoire et ses dessins.
Cela interroge sur la notion de bon, de méchant. Il est parfois difficile de trancher, comme c'est le cas ici.
Indigne m'a permis de découvrir un personnage énigmatique et contrasté.
Grande amatrice des ouvrages sur la seconde guerre mondiale, j'ai apprécié ma lecture. Qu'il est difficile de juger ses semblables !
Je n'ai pas eu tout à fait de coup de coeur mais je le recommande et le note quatre étoiles :)
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Dès le départ, on sait que l'on va suivre le destin de 2 femmes qui ne se connaissent pas mais qui ont un lien venant du passé.

Pour s'en expliquer, l'autrice nous raconte le procès de Georges Despaux accusé d'intelligence avec les allemands lors de la seconde guerre mondiale.
En parallèle de l'avancée du procès au palais de justice de Pau en décembre 1945, on le suit lorsqu'il est interné en camp de concentration (Compiègne, Auschwitz, Buchenwald,…).

Georges Despaux est connu notamment pour avoir publié des dessins de sa vie dans les camps. Certains de ces dessins sont dans le livre. C'est d'une violence de voir ces dessins car, lorsqu'on lit l'autrice, on ne peut que s'imaginer les scènes rapportées. Les voir en dessin rend les choses plus vraies encore.

Ayant des séquelles de la poliomyélite, il va être interné dans le block 55, autrement nommé le « boulevard des Invalides » ou la maison des horreurs. Je vous laisse découvrir pourquoi.

En plus du procès et de la vie dans les camps, il nous est rapporté l'enquête qu'a mené David, le fils d'un ami fidèle de Georges. Cet ami, Samuel Vanmolen était un jeune étudiant juif en médecine, qui lui aussi était dans les camps. David a reçu en héritage de son père ces dessins. Son père ne lui a jamais raconté sa vie dans les camps et Davis se retrouve avec ces seuls dessins pour avoir un aperçu de ce qu'il a vécu. David a connu Georges lorsqu'il était enfant et en a un vague souvenir mais il se pose des questions à son sujet, notamment parce qu'il se rappelle qu'il avait quitté sa femme et ses 5 enfants et que cela l'avait marqué.

Le procès tel que raconté de prime abord par l'autrice est assez ambigu. La seconde guerre mondiale est à peine terminée que l' « épuration judiciaire » a lieu. Georges est soupçonné d'avoir pris part à un parti collaborationniste avant et pendant la guerre et d'être antisémite, entre autres. Seulement voilà, l'autrice nous explique insidieusement, qu'à la sortie de la guerre, les personnes tentées de collaborer ou tout du moins collaborer « passivement », étaient nombreuses et que cette période était propice à être docile envers l'occupant pour obtenir plus de nourritures ou autres agréments.

C'est donc avec une certaine ambiguïté que commence cette lecture. Et en avançant dans ma lecture, j'ai un peu revu mes a priori sur ce sujet. le livre est fort dans ce sens : qu'aurait-on fait nous-même pendant la guerre ? Aurait-on été tout blanc de reproches ? Aurait-on été tenté d'aller vers l'ennemi, ne serait-ce que pour manger mieux et aider sa famille autant qu'on le peut ?

Ce livre est nécessaire pour bien prendre conscience que le traumatisme de la guerre va bien au-delà de la période 39-45. La colère, la haine, la tristesse ont bien été présentes bien des mois voire des années après. Il fallait rendre des comptes et c'est d'autant plus traumatisant lorsque c'est son propre pays qui nous juge.

Ce fut une très bonne lecture, qui m'a donné personnellement une autre perspective sur cette période bien noire. A lire !

Je remercie Netgalley et les éditions Ecriture pour cette lecture.
#Indigne #NetGalleyFrance

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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J'achète tout : L'autrice, le livre et même l'opinion de la Griffe Noire qui partage mon amour pour le roman.

L'autrice est la surprenante Cécile Chabaud,

Une découverte made in Instagram, une rencontre dans la vie livresque réelle.

Du roman je vais avoir du mal à en dire plus de bien que Gérard Collard de la Griffe Noire qui, par ailleurs propose ce livre également dans un beau coffret .
Eux (les libraires) disent que c'est un plaisir de découvrir la confirmation de la naissance d'une grande écrivaine, avec ce deuxième texte…
C'est vrai ! elle écrit vraiment bien et fait partie de la catégorie de celles et ceux qui brillent autant par leurs qualités d'écriture que pour la construction des tensions dans les intrigues.

Je n'ai pas pu m'empêcher de lire aussi son premier roman. Ses qualités sont indéniablement là mais, avec Indigne le niveau est encore supérieur.

Cécile fait bouger avec talent les ficelles qui déclenchent les sentiments et les émotions.

Anges ou Démons, Indignes ou justes, Héros ou Vilains ? Ces questions sont simples, tranchantes, les réponses souvent plus nuancées.

Indigne est construit en trois parties qui se déploient parfaitement pour créer un ensemble cohérent et complet.

L'histoire est celle du procès de Pau en 1945, l'accusé est peut-être un collabo, peut-être un résistant. Quel écart. Pour en savoir plus nous découvrons les antécédents, durant la déportation et successivement , avec un jeune galeriste, qui hérite de controversés dessins de l'accusé, nous découvrons aussi le besoin de certitudes. de savoir. de voir le passé.

Accepter le réel, ce cas particulier du possible qui se présente, impossible à changer, sera la mission que l'autrice confie aux lectrices et aux lecteurs : Avons-nous le devoir de juger absolument ? et/ou au moins la capacité de comprendre
Lien : https://blog.lhorizonetlinfi..
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Qui est indigne dans ce texte ? Qu'est ce qui pourrait être indigne ?
Trois époques pour ce roman-récit : un procès de l'épuration, en 1945, à Pau. le 6 décembre 1945, au palais de justice de Pau, s'ouvre un procès complexe : Georges Despaux, rescapé d'Auschwitz et de Buchenwald, était-il collabo ou résistant ?
Cet adhérent du P.P.F. de Jacques Doriot était-il en sous-main membre de l'Intelligence Service ?
Membre en 1943 du PPF et plume pour le journal collaborationniste, il semble qu'il n'ait pas participé activement à des actions lors de cette période. Il fallait bien nourrir sa famille !
Des pages terribles sur les camps, en particulier, celui de Buchenwald et un passage à Auschwitz (il y "ramènera" son numéro tatoué) .
Notre époque avec l'obsession de David, fils d'un ami de Georges et qui a retrouvé les dessins faits Georges dans les camps et qui sont un véritable témoignage sur la vie indigne dans ces camps. Il va vouloir faire des expositions sur les dessins réalisés dans les camps, qui sont un vrai témoignage, mais doit il occulter certains pans plus obscurs de cet homme.
Jamais facile de romancer, de raconter la survie dans les camps nazis, la situation dans la France occupée. Peut on avoir été indigne puis devenir un juste ? Comment juger aujourd'hui des actes, des vies et juger, surtout quelques années justes après des événements si terribles ?
Ce texte est très réussi car il arrive à nous toucher, à nous questionner, à essayer de comprendre cette époque mais aussi celle d'aujourd'hui et de la façon dont il faut parler, écouter, témoigner et surtout ne pas oublier.
L'auteure réussit à croiser des situations, des personnages.
Nous y croisons des personnages réels, comme le poète Desnos à Buchenwald (j'avais lu "Dans bien longtemps tu m'as aimé" de Yann Verdo où l'on croisait déjà Desnos), l'accordéoniste de Buchenwald, qui fut dessiné par Despiau et décrit par Jorge Semprun dans "la mort qu'il faut", Marcel Bloch, devenu Dassault à son retour des camps, les frères Lumière, mais aussi des personnages romanesques, touchants, qui nous interroge sur ce que nous aurions fait et ce que nous ferions dans des périodes si dramatiques.
Ce texte fait écho à plusieurs de mes récentes lectures. j'avais beaucoup apprécié "jouer, trahir, crever" de Frédéric Massot, Phrase d'armes de Paul Greveillac et le touchant Pour Tommy d' Hélios Azoulay, qui est un recueil de dessins réalisés dans le camps de Terezín d'un père pour son jeune fils.
Et j'ai prévu de lire "la France Libérée de Michel Winock qui parle de la période de 1944-1947.
Un texte qui avec simplicité et beaucoup de délicatesse nous raconte des épisodes de notre histoire et nous rappelle qu'il faut toujours essayer de comprendre, et de ne pas oublier, que ce soient les héros, les indignes, les justes, les êtres "normaux" qui ont vécu comme ils ont pu pendant cette période.
En tout cas, des livres nécessaires pour ne pas oublier et espère "plus jamais cela".
#Indigne #NetGalleyFrance
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Georges Delvaux, connu pour ses dessins, témoignages des camps mais aussi pour ses écrits dans un journal antisémite est jugé lors d'un procès à la fin de la guerre. Alors, a t-il vraiment adhéré au PPF ou était-il un infiltré de la Résistance ? Alors que les témoins décrivent deux personnages différents, il est difficile de se faire une idée sur sa personnalité. le récit alterne entre son procès, ses années de détention et les recherches d'un fils dont le père avait conservé les dessins de Georges Delpaux. le rythme est haletant et le style fluide. Aucun parti pris et c'est ce qui peut déranger finalement car on peut ressentir une certaine frustration... Une lecture instructive ! #Indigne #NetGalleyFrance
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Georges Despaux est père de 5 enfants. Jeune garçon, il contracta une poliomyélite qui limita fortement sa mobilité. le petit Georges se nourrit de lectures, de musique et s'exerce au dessin.
En 1942 43, la guerre a appauvri la population, Georges s'engage au PPF (Parti Populaire Français) où il prête sa plume et commet textes antisémites dans le journal de ce parti collaborationiste.
En 1944, il est fait prisonnier par les allemands et va, sous le matricule 185445, être déporté de camp en camp, Buchenwald, Auschwitz où il continuera à croquer des portraits de déportés. Il rencontrera Samuel, un jeune médecin juif, qu'il ne quittera plus jusqu'à la libération.

En décembre 1945, alors que la guerre vient de s'arrêter, s'ouvre à Pau le procès de Georges. "messieurs les jurés, Georges Despaux est-il coupable d'avoir entretenu une intelligence avec une puissance étrangère pour favoriser les entreprises de cette puissance contre la France ?".
Ce procès sera l'occasion de suivre le parcours de Georges, ses rencontres, ses actes, ses supplices.

Le fils de Samuel, galeriste, récupérera longtemps après les dessins de Georges et aura à coeur de les publier pour témoigner. Georges était LE héros de son père.

Devons-nous condamner Georges pour ses textes, lui qui devait subsister aux besoin de sa famille ? Devons-nous l'absoudre au regard de son parcours de supplicié dont témoignent ses dessins ?

Ce texte littéraire devrait être, à mon avis, proposé aux lycéens pour permettre un débat apaisé et faire réfléchir sur cette sombre période de notre Histoire.
J'ai passé un très bon moment de lecture, je me suis moi-même interrogée. Vous aurez le verdict, vous connaîtrez le destin de Georges, vous saurez comment les jurés ont dit la justice au nom du peuple français.
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J'ai lu ce livre il y a environ deux mois et j'ai éprouvé le besoin de m'y replonger un peu plus tard tant j'ai apprécié le sujet et l'écriture de Cécile Chabaud.
Intrigue, énigme, doute, questionnement, ambiguïté, contrastes, contradictions ; voilà tout ce qui s'articule autour de ce récit mené brillamment par l'écrivaine .
Le personnage principal de cet ouvrage, Georges Despaux, a été membre d'un parti collaborateur français durant la seconde guerre mondiale, pour lequel il a écrit plusieurs articles antisémites dans le journal correspondant.
Lors de la dernière année, il se retrouve déporté dans les camps d'Auschwitz et Buchenwald dans lesquels il va faire usage de son talent de dessinateur pour illustrer les horreurs dont il fut témoin.
À la fin de la guerre, s'ouvre le procès de Georges Despaux : Collabo ou déporté ?
Telle est la question majeure, le dilemme auquel le tribunal sera confronté
On évoque l'indignité de ce personnage durant la première période de la guerre et on mentionne aussi son séjour dans les camps de la mort avec son soutien à ses co détenus.
Tout repose sur cette complexité .
Qui a véritablement le droit de juger ?
Vers que coté va pencher la balance ?
L'issue du procès m'a plongé dans un sentiment que je ne dévoilerai pas pour ne pas trahir la fin

En conclusion, un livre captivant , écrit avec talent par l'autrice
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Qui était le dessinateur Georges Despaux originaire du Béarn. Un vrai salaud collabo, comme sa famille et ses concitoyens le laissent entendre ou un juste après avoir sauvé Samuel, un interne juif lors de son emprisonnement à Buchenwald. Voici un roman écrit d'après une histoire vraie qui fait réfléchir et qui rejette tout jugement manichéen. Un très bon moment de lecture.
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