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3,8

sur 134 notes
12 novembre 1921. A la barre des accusés, Henri Désiré Landru. Déjà condamné à sept reprises entre 1900 et 1912 pour escroquerie, puis à nouveau en 1914, à 4 ans de prison, toujours pour escroquerie. Cette fois-ci, il est accusé de meurtres sur pas moins de 11 femmes qu'il aurait séduites puis attirées chez lui afin de les dépouiller avant de les tuer et les brûler. Tout semble l'accabler : on a retrouvé chez lui les objets personnels de ces femmes calcinées et un carnet dans lequel apparaissent les noms des victimes mais également dans lequel Landru notait ses moindres frais les concernant, les heures de rendez-vous, les billets de train pour lui et ses victimes (deux allers mais un seul retour), le nombre de scies achetées... Malgré tout cela, l'homme nie en bloc ce qu'on lui reproche. La peine capitale est réclamée pour ce monstre assassin...
Janvier 1915. La pluie ne cesse de tomber sur ces poilus. Les obus, les tirs, les rats, les poux... rien ne leur est épargné. Pas même les fusillades pour cause de désertion. L'un d'eux décide de s'enfuir. Blessé au visage, il met au cou d'un de ses compatriotes sa plaque où est gravé son prénom, Paul, se faisant ainsi passer pour mort.
Peu de temps après, sa compagne, Hélène, répond à une petite annonce et accepte le rendez-vous galant. Se présente un homme timide, presque chauve, une longue barbiche noire. Il l'emmène dans sa maison de campagne, à Gambais...

Et si Henri Désiré Landru surnommé le "Barbe-bleu de Gambais" n'était pas le monstre que tout le monde croyait ? Et s'il n'avait réellement pas commis les crimes dont on l'accusa et qu'il renia ? Et s'il s'était fait manipuler par un autre homme qui lui fait habilement porter le chapeau ? Chabouté revisite, à sa guise, l'affaire Landru. du procès à ces tranchées, de ce Henri Désiré Landru à ce Paul, quel lien peut-il y avoir ? L'auteur s'autorise une toute autre interprétation de cette affaire et de ce procès à grand spectacle qui attira tout paris et fit la une des journaux. Immanquablement, ce pauvre Landru nous apparaîtra bien différemment. L'on pourra regretter qu'il se soit laissé faire de la sorte, surtout au vu de son caractère et de son passé d'escroc. Malgré tout, cette histoire reste plausible, surtout que Chabouté conserve certains faits relatés durant le procès. Graphiquement, le noir et le blanc sont d'une grande profondeur et intensité et donne une certaine force au dessin. du grand art...
Adaptée pour le cinéma, la télévision, le théâtre et la bande dessinée, l'affaire Landru inspira de nombreux auteurs.

Qui était vraiment Henri Désiré Landru ?
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Henri Désiré Landru.

Ardemment désiré par la gente féminine auprès de laquelle il se fera régulièrement passer pour ce qu'il n'est pas à savoir veuf en mal d'amour sincère et durable. Aaaahh, le feu de la passion...
Vivement recherché par une justice plus que pressée de lui faire perdre la tête.

Lire Landru, c'est un peu comme s'intéresser au Titanic, niveau suspense terminal, peu de surprise à en attendre.
Ce qui détonne ici, c'est le parti-pris adopté par Chabouté en proposant une alternative à L Histoire.

A en croire ce récit, Landru ne serait pas l'ignoble tueur en série sachant comme personne réchauffer l'atmosphère de son petit nid d'amour sis à Gambais mais bel et bien la marionnette tourmentée d'un couple de maîtres-chanteurs démoniaque.

Oubliez l'image du chargé de famille ne pensant qu'à subvenir aux besoins de ses proches.
Landru nous apparaît dès lors comme une victime collatérale bien plus à plaindre qu'à blâmer.
Pourquoi pas.

Une fois ce postulat de départ adopté, cet itinéraire bis se lit d'une traite, la patte bicolore de Chabouté faisant encore une fois des merveilles.
Si le scénario déstabilise, la personnalité de Landru semble ici coller au personnage.
Habile, érudit, sachant susciter l'intérêt comme personne, autant de traits de caractère dépeints lors de son procès.

HDL, version Chabouté, est un superbe album graphique, n'était son étonnante propension à revisiter L Histoire.

Ps : son procès fut l'objet de nombreuses provocations verbales prouvant, si besoin était, l'intelligence aiguisée de l'accusé Landru. Il fut également l'objet d'une scène épique relatée par Alain Decaux dans son livre Les Innocents.
« Une scène mémorable eut lieu pendant sa plaidoirie, où il affirma que des victimes avaient été retrouvées et allaient venir se présenter devant la cour d'assises. le public et les jurés tournèrent la tête vers la porte que le « ténor du barreau » avait alors désignée, et après avoir laissé planer le suspense, souligna le fait que tous ceux qui avaient tourné la tête vers la sortie avaient ainsi démontré leur manque de conviction concernant la réalité des assassinats imputés à son client, mettant en évidence l'absence de preuves formelles contre Landru, faute de cadavre retrouvé. L'avocat général rétorqua du tac au tac que Landru, lui, n'avait pas tourné la tête vers la porte… »

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Chabouté par ici, Chabouté par là... À force d'en entendre parler, j'ai eu envie de le découvrir moi aussi. Mais Chabouté mitigé de mon côté...

La BD retrace une histoire revisitée du célèbre criminel Landru sous forme de dessins très noirs et de quelques textes brefs. Des dessins un peu trop noirs et des textes un peu trop brefs à mon goût. D'autant que l'aspect revisité est assez troublant : Landru est présenté comme un gentil escroc berné par les vrais méchants, pas comme l'assassin qu'il semble avoir été, sans qu'il soit précisé nulle part ce qu'on sait réellement sur le sujet.

La patte de Chabouté m'a toutefois bien plu, avec sa façon si particulière de dessiner les regards, les barbiches pointues ou les tâches de rousseur qui suffit à doter ses personnages d'une personnalité. de même pour ses variations autour d'un même thème, par ex les portraits des victimes et l'excursion à Gambais, qui servent justement à souligner de subtiles différences. Pour ça, pas de doute, Chaboute est un dessinateur très doué.

Challenge Petits plaisir 1/xx
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Et si le célèbre tueur en série Henri-Désiré Landru n'était pas coupable ? Comment expliquer les sordides disparitions de ces femmes qu'il a escroqué ?
Il fallait l'ingéniosité et le talent de Chabouté pour mettre en scène une telle histoire, avec des personnages qui nous replongent dans le contexte de la France pris dans la tourmente de la guerre de 14 et de ses conséquences.
Personnages sans scrupules, verreux, petites arrangements pas très cathos , filature et atmosphère ultra oppressante et tendue superbement rendue par les dessins à l'encre de chine : en bref, un super moment de lecture !
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Fan de Chabouté, je n'arrive pas à comprendre pourquoi il fait passer Landru pour une victime. Malgré son passé d'escroc et les assassinats de 11 femmes, cette version le met dans la situation d'un être manipulé par un couple où l'homme a déserté les tranchées. BD en noir et blanc qui accentue l'horreur de la guerre et des meurtres. Y'a-t-il un peu de vrai ? Même sa mort est changée. Qui est finalement Landru ? du coup, j'ai surfé et ai été amusée par les répliques de ce Barbe bleue. Exemple : Alors que Landru vient de déclencher l'hilarité du public par une nouvelle repartie, le président menace : « Si les rires continuent, je vais demander à chacun de rentrer chez soi ! », ce à quoi Landru réplique : « Pour mon compte, monsieur le Président, ce n'est pas de refus ».
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Quand Chabouté revisite les terribles méfaits du plus sinistre tueur en série français du XXè siècle, il ne se contente pas d'une simple chronologie paresseuse.
Aux meurtres perpétrés par Landru, Chabouté introduit un couple mystérieux et manipulateur qui fait monter d'un cran cette machination diabolique dans une France traumatisée par les horreurs des tranchées de la Première guerre mondiale.
La mise en cases (j'allais écrire la mise en scène cinématographique) l'usage d'un noir et blanc radical et de zooms à bon escient renforce la tension dramatique du récit.
Frissons, effrois et rebondissements garantis.
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Décidément : je ne suis pas déçu par cet auteur qui fait des prodiges ! Quand c'est bon, c'est réellement bien ! Chabouté ne déçoit pas ! Cela faisait trop longtemps que je n'avais pas connu cette joie de découvrir un véritable chef d'oeuvre.

Je m'attendais à une évocation de la vie de ce célèbre sérial killer surtout au vu du chapitre introductif qui commence par son procès devant le tribunal en 1921. Et puis, on va de surprise en surprise en remontant le temps à l'époque où la première guerre mondiale a débuté dans le chaos que l'on connaît. Il faut dire que nous avons là l'un des plus célèbres criminels du début du XX ème siècle.

L'idée est en soi très intéressante : il s'agit pour l'auteur de lancer une autre thèse totalement inattendue concernant Landru. Sans rien révéler, je peux dire que tout semble se tenir dans cette histoire machiavélique. du coup, pour ceux qui ne connaissent pas la version officielle historique, il pourrait y avoir confusion. Cela me semble une démarche un peu à l'identique de celle adoptée par From Hell, un autre classique revisitant l'histoire de Jack l'éventreur.

Le dessin en noir et blanc sert merveilleusement bien ce polar sombre. C'est une magistrale claque : le meilleur du roman noir, assurément ! Et surtout un récit historique rondement bien mené!

Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5
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Landru, ça vous dit quelque chose ? le Barbe-Bleue qui a tué puis brûlé onze femmes dans sa maison de Gambais dans les Yvelines ! Eh bien, malgré tout ce que vous savez sur cet homme, quand vous fermez cette bande dessinée vous vous mettez à douter !

En effet Chabouté raconte une histoire extraordinaire. Un "gueule cassée" de la guerre de 14-18 aurait jeté son dévolu sur Landru afin de le fournir en femmes. Une fois ces femmes dépouillées de leur fortune, il les tuait et les brûlait. Oui mais pourquoi ?....

Et ce n'est que par un malheureux concours de circonstances que Landru s'est fait arrêté, a essayé de nier être l'auteur de tous ces meurtres (qui se passaient dans sa maison quand même..) et n'a pas pu retrouver ce "gueule cassée" et sa femme qui étaient à l'origine de cette histoire !

Incroyable, me direz-vous, mais Chabouté réussit si bien à nous plonger dans l'atmosphère de cette époque, avec son trait noir et blanc très cinématographique, qu'on s'y croirait presque ! A ne pas lire seul dans une maison à la campagne !!!
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Quelle noirceur...Landru, revisité...par Chabouté. L'encre de chine répand ses ombres sur les pages ainsi que celles des victimes. Il faut se méfier des apparences, surtout quand tout est à charge. La France a des auteurs très créatifs en bande dessinée, la relève d'artistes tel que Tardi est bien assurée.
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Landru est un criminel que l'on connaît tous, mais dans cette bande dessinée en noir et blanc, Chabouté réinterprète de façon très personnelle l'affaire Landru. Il mélange le fait divers historique et son imagination...
Le récit de Chabouté commence en novembre 1921, Henri Désiré Landru comparaît devant le tribunal. Il est accusé d'avoir volé les économies de femmes puis de les avoir ensuite assassiné. Les preuves sont accablantes et pourtant Landru n'a jamais avoué ses crimes...
L'album se lit très vite, le dessin est très expressif, souvent il se passe de texte. L'auteur s'est beaucoup documenté sur l'époque et sur ce fait divers, il nous propose une hypothèse différente mais peut-être plausible... Comme on s'en doute, c'est une histoire noire.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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