Citations sur Les Détectives du Yorkshire, tome 1 : Rendez-vous avec .. (66)
Il arrivait parfois qu'un tiraillement viscéral, un frémissement dans les nerfs le long de la colonne vertébrale - le chatouillis de l'instinct- vous fasse tiquer.
La logique, il faut parfois la court-circuiter.
Les bonnes actions ne font pas forcément un bon cœur, (…)
Samson n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie. Il observait le petit bar en étage du Coach and Horses, et au spectacle qui se déroulait devant lui son sang se figeait.
Donnez-lui une ruelle pleine de voyous, une confrontation avec un dealer armé, un entrepôt désaffecté par une nuit de pleine lune, rien de tout cela ne lui avait jamais donné l'impression d'être dépassé par les évènements. Au contraire de la soirée qui l'attendait.
Des femmes ; des tas de femmes.
Il est assurément plus facile de se dire que son fils a été assassiné plutôt que d'admettre qu'il s'est donné la mort non?
...
Ou qu'il a eu un accident, reprit Arty. Comme le garçon qu'ils ont enterré aujourd'hui .
Quel garçon? s'enquit Eric.
- Un fermier qui habite vers Hawes. Il est mort écrasé sous sa moto, un quad qui s'est retourné.
Malgré l’isolement du lieu, ses habitants se prenaient pour le nombril du monde. Arrogants. Francs du collier. Prompts à la critique.
Les bonnes actions ne font pas forcément un bon cœur.
Comment peut-on aimer un endroit et en même temps le détester ?
Sans être persuadé qu'il existe une réponse à cette question, l'homme arrêta sa moto en haut de Gunnerstang Brow, coupa le contact, enleva son casque et contempla les toits d'ardoise qui pavaient le fond du vallon en contrebas. C'était le milieu de l'après-midi, la lumière rasante du soleil d'octobre embrasait la falaise de craie à laquelle la ville était adossée, et se réverbérait sur des maisons et des rues où il n'avait pas remis les pieds une seule fois en plus de quatorze ans.
Bruncliffe.
Samson secoua la tête, stupéfait - et pas pour la première fois - de constater que les Bruncliffiens de souche connaissaient l’arbre généalogique de tous leurs pareils. Et les jugeaient en conséquence. Y compris lui-même, avec son père irlandais et sa mère originaire d’une vallée éloignée. Mais quand il se plaignait, voilà bien des années, que son lignage était l’objet de réprobation, son père avait rétorqué en riant que c’étaient les gens du cru qui étaient désavantagés, attachés à la terre comme l’étaient leurs fameux moutons « accoutumés ». De la même façon qu’au terme de générations successives, les animaux s’étaient habitués aux grands espaces des montagnes et ne s’égaraient jamais, les habitants de Bruncliff étaient incapables de s’évader vers de nouveaux pâturages, lestés qu’ils étaient par le poids de générations qui pesaient sur leurs épaules.
Mais quand il se plaignait, voilà bien des années, que son lignage était un objet de réprobation, son père avait rétorqué en riant que c'étaient les gens du cru qui étaient désavantagés, attaches à la terre comme l'étaient leur fameux moutons "accoutumés".
Alison et Lucy firent les frais de la conversation et s’attachaient à combler les blancs, ce qui est le lot de toutes les belles filles confrontées aux querelles de famille de leurs conjoints.