Voici une romance qui a traversé le temps. Je dis cela parce que ma mère l'a lue quand elle était jeune fille, ma grand-mère l'a sans doute lu elle aussi. Je l'ai découvert à mon tour quand j'étais adolescente, et j'ai retrouvé le livre dans une boite à livres tout récemment.
Nous sommes dans un contexte historique grave : les bombardements de 1941 à Londres. Lake se réveille à l'hôpital, amnésique. du moins, elle croit qu'elle s'appelle ainsi. Il lui faut retrouver son passé, et cela sera tout sauf facile. Encore que... Romance, oui, mais romance qui aborde aussi des thèmes graves : le veuvage, le handicap. Je ne sais pas pourquoi Theresa Charles (pseudonyme qui cache un couple d'auteurs) s'est intéressée à ses thèmes. Je note cependant qu'un homme devenu handicapé à la suite d'un accident a plus de chance de se retrouver en couple qu'une femme. Dans ce roman, il y a aussi des trahisons, une femme fatale, de la jalousie - et deux rouquins. Oui, les héros de romance peuvent aussi être roux, et non pas forcément être de "beaux bruns ténébreux".
Une romance en forme de souvenirs pour moi.
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1941, après des bombardements à Londres,une jeune femme se réveille amnésique. La peur l'accompagne pendant que peu à peu son passé lui revient. Un livre qui a accompagné mon adolescence !
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Maintenant je me rappelais. La guerre… les bombardements allemands… les raids-éclair… bombes et tirs de la D.C. A… Cependant rien de tout cela ne me paraissait bien réel. C’était comme quelque chose qu’on aurait lu, sans l’avoir jamais éprouvé soi-même. Donc, la nuit dernière j’avais été dans un bombardement, et probablement pour la première fois.
Il fallait que je me souvienne de mon nom. C’était absurde de ne pas le connaître. Je pouvais être contente d’oublier tout le reste, mais je ne pouvais commencer une vie nouvelle sans posséder un nom. Fiévreusement, j’essayais d’extorquer quelque chose à ma mémoire. C’était comme un effort physique, comme si je tirais sur un loquet rouillé et récalcitrant. Et, subitement, le loquet céda un tout petit peu.
La mort n’était qu’une porte pour m’évader. C’était la Peur, ce démon, qui était mon ennemie mortelle. Si je pouvais lui échapper, je serais libre. Cette pensée seule hantait mon cerveau.
Maintenant je suis libre, j’ai échappé à la terreur qui m’avait fait préférer la mort à la vie, si la mort était le seul moyen d’évasion. Je ne peux même plus me rappeler quelle était cette terreur. C’est pourquoi je me sens si légère, prête à danser et à chanter, comme Chrétien, lorsque le fardeau qui l’écrasait était tombé.
Je m’étais toujours imaginé que les infirmières des hôpitaux étaient brusques et péremptoires, ne cédant pas facilement aux caprices des malades. Alors pourquoi celle-ci était-elle si gentille et si aimable… comme si elle m’aimait bien ? Comme si elle était sincèrement contente que je n’aie pas été blessée ?