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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Difficile parfois de comprendre et d'expliquer un rendez-vous manqué avec un livre alors qu'on lui trouve multitude de qualités. Les danseurs de l'aube aussi beau soit-il m'a laissé pantelante au-dessus de ses pages.

Pourtant, la plume de Marie Charrel est divine, dansante, charnelle et pleine. Elle nous parle de flamenco mais aussi de résistance durant la seconde guerre mondiale, d'acceptation de soi et toujours de corps épris de liberté et d'élan vital.

Quelques deux cents pages à double temporalité bien écrites mais dont j'ai eu un mal fou à m'approprier l'histoire, les deux histoires. Il m'a manqué un fil conducteur plus solide et débarbouillé de descriptions, aussi jolies soient-elles, qui ne servent à mon sens que peu l'histoire. Ça parle beaucoup de danse, de flamenco, de duende, d'osmose entre le corps et la musique. le tout est livré de manière très onirique, sibylline. C'est aussi un livre qui mérite une attention particulière pour y cerner les subtilités comparatives des deux histoires. Ce n'est pas simple à suivre, ce n'est pas évident d'être en phase. J'ai donc été ici charmée par la plume mais totalement hermétique à l'histoire manquant d'émotions, d'attachement, de ce petit plus qui fait battre le coeur comme devant ces livres où le fond et la forme s'accouplent dans le plus simple ravissement.
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le risque pour un roman qui raconte deux histoires bien distinctes mais avec quelques résonances, est d'être déséquilibré si l'une d'elle s'avère moins passionnante que l'autre. Malgré le rythme des guitares et la maestria des personnages tous danseurs de flamenco, c'est ce qui arrive dans "Les danseurs de l'aube" . Difficile de donner du lustre aux personnages actuels du roman, même héros symboliques et involontaires d'un mouvement altermondialiste, face aux danseurs des années 30, ballotés dans la fureur de la montée du nazisme dans toute l'Europe de l'Est. Les premiers sont totalement fictionnels, les deux autres ayant réellement existé. Comme souvent, la réalité, même romancée, l'emporte sur la fiction. On ne peut rien contre les tourbillons d'une histoire terrible comme le ghetto de Varsovie, la Shoah et la montée et l'avénement du nazisme.
Le roman alterne donc les deux histoires, qui se font écho malgré les époques. En plus de l'art de la danse gitano/espagnole, de la situation toujours délicate des roms, parias de populations racistes, un autre point relie ces histoires : le travestissement, voire la fluidité des genres dans laquelle les personnages se meuvent. Et là, sur ce sujet très ancré dans les débats d'aujourd'hui, le roman glisse de façon très, trop pudique. On pourrait penser que c'est une façon d'avoir intégré ces faits en les présentant de façon banale, mais on ressent plutôt une sorte de gêne de la part de l'auteure ( de peur de faire fuir les lecteurs ?), très hésitante à aborder de front ce pan de son récit ( surtout avec le personnage de Luka, dont les interrogations sur son son identité sexuelle, voire corporelle, sont balayées en deux pirouettes).

Si le roman se lit facilement et n'est pas désagréable, surtout qu'il rappelle avec vigueur et raison des faits que l'on a peut être oublié ( ce vent toujours persistant de racismes divers en Europe de l'Est envers certains groupes de populations mais aussi que pas mal d'Allemands avaient résisté durant la deuxième guerre mondiale), on peut le trouver un peu trop léger quant à la profondeur des personnages, plus symbolisés par quelques clichés narratifs ( ils dansent merveilleusement bien, ils sont beaux, ils font preuve d'un courage à toute épreuve) que par la réelle ambigüité qu'ils dégagent et qui ici n'est jamais exploitée.
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Marie Charrel nous livre ici un roman qui reprend la trame utilisée pour « Un nuit avec Jean Seberg » où elle tissait au coeur de la biographie de l'actrice et des pages sombres de l'Histoire le récit d'Alexandre, jeune métis, petit-fils de Jean Seberg. Pour cette journaliste du Monde qui nourrit ses fictions d'un grand nombre de détails biographiques des personnalités qu'elle évoque, la vie de Sylvin Rubinstein se prête merveilleusement à l'exercice tant elle est riche des mille visages pris par ce héros oublié de la Résistance. Né en Russie au début de la première guerre mondiale d'un père haut gradé de l'armée du tsar et d'une mère juive et danseuse, Sylvin a une jumelle, Maria, avec qui il exécutera ses premiers pas de danse près du feu d'un campement de roms. Pour fuir les horreurs infligées à son peuple, Rachel la maman s'est réfugiée avec ses jumeaux en Ukraine. Très vite, elle les envoie - à l'abri - en pension à Riga afin qu'ils apprennent les bases de la danse classique. Les jumeaux s'imprègnent des règles et gestes du ballet mais reviennent vite à leur passion primitive, le flamenco. Quand Hitler fait déferler sa haine sur toute l'Europe, Sylvin et Maria sont au sommet de leur art. Très vite, Maria disparaît et Sylvin entre en Résistance. Parallèlement, Marie Charrel nous invite en 2017 à suivre la trace de Lukas, jeune allemand de dix-neuf ans, mal dans son corps qu'il ne reconnait pas. Ses études terminées, il a entrepris avec deux de ses amis un voyage vers Hambourg sur les traces de Sylvin pour qui il s'est découvert une fascination profonde. Aux hasards de ce parcours initiatique, il va croiser la route d'Iva toute jeune danseuse flamenca contrainte de fuir la Hongrie où le peuple rom est malmené. C'est une rencontre-feu d'artifice. Les deux danseurs s'épousent dans les pas de flamenco. Ils y puiseront la force d'affronter les désordres et violences de leur monde et d'affirmer leur vérité. C'est un double récit d'une grande richesse, très pointu au niveau des détails biographiques mais aussi de l'analyse psychologique des personnages. Tout y est tourbillon : le manège fou des événements historiques, le froufrou des robes andalouses de Maria et d'Iva, la ronde folle et enivrante des deux adolescents découvrant de nouveaux émois. On est emporté au fil des pages et balloté des cabarets d'Hambourg aux ghettos de Varsovie. Maire Charrel réussit la gageure de cultiver son lecteur tout en le transportant dans sa fiction pour un très beau voyage littéraire.
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De ce livre, il me reste des images très fortes. Comme au sortir du cinéma.
La beauté contre le chaos.
Un flamenco.
Iva et Lukas dans les rues, à Hambourg, pendant les émeutes contre le G20.
Sylvin sur les toits, alors que Berlin tremble sous les bombes.

Lukas, jeune homme androgyne, est fasciné par Sylvin Rubinstein, danseur de flamenco. Il connaît le parcours de sa vie par coeur. S'identifie.
Lorsqu'il rencontre Iva, c'est en lui racontant Sylvin qu'il l'intéresse, la retient, pense-t-il.
Ensemble, dans les milieux interlopes d'Europe, ils dansent. le flamenco.

Sylvin Rubinstein.
Au début, c'est avec sa soeur jumelle qu'il danse. Deux moitiés d'un tout. Ensemble, ils connaîtront le succès. Et puis la guerre aussi. le nazisme. Maria disparaît.

Pour survivre, pour tuer, pour lutter contre les nazis, Sylvin se grime en femme. En Maria. Et Maria, chaque fois, se venge...
Pour survivre, il la resssuscite, sur son visage à lui, à coup de perruque et de maquillage. La guerre finie, il continuera de danser, en robe, en talons. En Maria.

Lukas raconte Sylvin, et leurs histoires se mêlent.

Ce livre est un hymne à la danse, au flamenco.
Un grand cri de liberté.
Contre toutes les oppressions. Politiques, artistiques, morales. Personnelles.
Danser sur des ruines.
Danser contre le chaos.

Un très beau livre. Je ne connaissais pas Sylvin Rubinstein, j'ai été fascinée par son histoire.

A lire. Parce qu'on aime la danse. Ou l'Histoire. Ou l'amour. La liberté. L'art. La vie.
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Dans les années trente en Europe centrale, les jumeaux Sylvin et Maria Rubinstein exercent leur talent de danseurs de flamenco dans toutes les plus grandes capitales. Jusqu'à ce que la guerre vienne tout bousculer. Maria disparaît et Sylvin s'engage alors dans la Résistance. 2017 à Hambourg, Lukas, jeune homme en quête d'identité part sur les traces de Sylvin et de Maria. Sa route croise alors celle d'Iva et ils entament un véritable périple qui les conduit à travers l'Europe. Formant à leur tour un couple de danseurs en totale harmonie, les deux jeunes gens seront aussi les victimes de l'intolérance et de la violence.

Dans ce roman, Marie Charrel met en parallèle les destins de ces deux couples dont le lien se fait à travers la danse. En alternant les deux histoires et en les faisant se répondre en écho, elle emmène tour à tour son lecteur dans une Europe meurtrie par la guerre et dans une société contemporaine qui n'accepte pas toutes les différences. Elle rend ainsi un bel hommage à Sylvin Rubinstein et aborde des sujets difficiles tels que l'exode, le racisme, l'intolérance, les persécutions, la quête de sa propre personnalité.

Si les personnages sont indéniablement attachants et leurs histoires intéressantes, le style de Marie Charrel est parfois un peu trop affecté et manque de sobriété. Cela nuit quelque peu à l'histoire en mettant un filtre entre le lecteur et l'émotion qui pourrait naître des situations que vivent les personnages. L'auteure donne l'impression de chercher à toute force à intégrer de la poésie dans le texte, sans doute parce qu'elle parle de danse et d'artistes, ainsi qu'à utiliser des mots très recherchés. On comptera ainsi plusieurs fois les mots de « belluaires » et de « turgides » (parfois même associés !) ainsi que de multiples tournures de phrase d'un style soutenu qui tiennent le lecteur un peu à distance et l'empêche d'éprouver toute la palette des sentiments qui seraient attendus dans ce récit.

Toutefois, le fait de redonner sa place de Résistant à Sylvin Rubinstein est déjà en soi à saluer et le travail réalisé autour de sa personnalité suffit à faire de ce livre un récit à découvrir.
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Au fil du chemin de Sylvin Ruvbnstein, grand danseur de flamenco du milieu du vingtième siècle, c'est l'Histoire contemporaine que l'on visite. de la révolution russe de 1917 au lendemain de la seconde guerre mondiale, les déracinements et les traques des bolcheviques d'abord, des nazis ensuite. On vit la peur et l'exil permanents pour ces juifs dont le monde semble vouloir simplement l'élimination.
Au coeur de ces atrocités, la conviction artistique donne la force de vivre, de continuer, de ne pas disparaître. le flamenco, on le danse en lisant.
Si ce livre est poignant, il ne cherche jamais à jouer seulement sur la corde sensible du lecteur invité à accompagner les personnages dans tous leurs détours, même quand c'est dur, même s'il ne partage pas.
Sylvin Rubinstein était une force de la nature. Un excentrique, un survivant. Tout cela mais aussi un danseur amoureux du flamenco, un travesti, un brigand chic, un polyglotte ambivalent, débordant de générosité autant que de colère. Tout ce que l'Europe n'est plus. Un mythe ». Page 27

Ce livre dit tout simplement comment les artistes savent lire dire le monde dans lequel ils sont, dans lequel nous sommes. Marie Charrel, journaliste, sait rassembler toutes les informations constitutives du récit. A partir de là, elle sait transformer une simple chronique en belle fiction.
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Le résumé était alléchant. Je m'attendais à être plus "emportée" par le récit, mais l'auteure intègre trop d'éléments historiques à la manière d'un exposé, ce qui m'a fait penser au terme de docufiction. Une lecture plaisante néanmoins, qui m'a donné envie de la compléter par les ouvrages cités dans la note de l'auteure. Un roman à conseiller aux adolescents et jeunes adultes également.
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[edit]

Avis mitigé car l'auteur a choisi de croiser 2 histoires qui pour moi n'ont pas suscité le même intérêt. La 1ere est inspirée de Sylvin et Maria Rubinstein, danseurs de flamenco, d'origine russe, (ce qui n'est pas banal !), de 1930 à 1945. Sylvin va traverser la guerre en Pologne et en Allemagne et prendra de grands risques en ayant un rôle très actif dans la résistance. Cette partie du roman est captivante. Quelle vie étonnante qui méritait bien un roman !
Par contre, j'ai été beaucoup moins sensible à l'histoire actuelle de 2 jeunes danseurs, lui allemand, elle Rom hongroise, passionnés eux aussi par le flamenco et par les danseurs mythiques que furent Imperio et Dolores (les jumeaux Rubinstein).
Ce récit m'a semblé déséquilibré, d'autant plus gênant pour des danseurs ! Quand au style, il est un peu trop soutenu, froid (oubliez le côté torride de la danse ibérique !) et semble participer à mettre de la distance avec les personnages.
Je conseille quand même cette lecture qui m'a encore appris sur cette période de guerre.
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Avis mitigé sur ce roman très bien écrit mais je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. On passe du présent au passé sans arrêt et c'est peut-être cela qui m'a fait perdre l'interêt de ce roman.L'histoire de Sylvin aurait mérité d'être davantage développée, il manque beaucoup d'éléments et le portrait reste trop en surface à mon goût.
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Avis mitigé sur ce roman; impossible de m'attacher aux personnages, un style d'écriture un peu trop affecté et manquant de sobriété. Style qui m'a tenu à distance et dans l'impossibilité d'éprouver le moindre sentiment pour les personnages. On glisse de manière banale, voire peu crédible, sur les tourbillons terribles de l'histoire comme le ghetto de Varsovie, la Shoah, le nazisme, la situation des roms. Les personnages manquent de profondeur et sont simplement symbolisés par quelques clichés narratifs ( ils dansent merveilleusement bien, ils sont beaux, ils font preuve d'un courage à toute épreuve), oui et alors ! Pour moi un rendez-vous manqué avec un livre.
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