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3,87

sur 408 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
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Pourrais-je faire mieux comme analyse que l'excellente critique de Frédérique du Club du roman historique qui sait parfaitement de quoi elle parle dans ce genre de livre.

Tous les livres de Sophie Chauveau sur la peinture sont une magistrale démonstration biographique sur les grands peintres. La vie, l'époque et l'oeuvre des artistes sont décrits dans un foisonnement romantique qui fait souvent hésiter le lecteur entre la réalité et la fiction. On y rencontre les grands noms qui ont croisé les chemins du peintre : Laurent de Médicis, Filippo et Filippino Lippi, Léonard de Vinci, Savonarole.

Je pensais que certaines grandes oeuvres comme « La naissance de Vénus », entre autres, seraient montrées dans l'effervescence créatrice de l'artiste. Non ! Je n'ai trouvé que des scènes amoureuses : « Elle y sera absolument nue, comme on ne l'a encore jamais été sur un tableau. Seuls ses cheveux la voileront par endroits. Souvent Sandro vient à elle ajuster une mèche, rectifier le bras de son modèle, redonner à ses boucles leur mouvement. C'est là que le désir fou de Sandra reprend vie. Chaque fois que, pour des raisons techniques, Botticelli l'effleure, elle meurt d'envie de lui voler un baiser. »
Cette scène est jolie mais la peinture n'existe pas.
Par contre, le sexe est présent constamment, trop souvent, et très cru, pour pimenter les nombreuses rencontres de Botticelli que l'auteure se complet à décrire avec une grande précision.

Le style artistique est peu abordé comme souvent dans ce genre de roman où l'aventure historique représente l'essentiel du livre.

Vous aurez compris que je ne suis pas un fan de ces livres sur la peinture dont on ne parle pas, même si on ne s'ennuie pas une seconde.


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La periode pour lire cette biographie romancée n'était pas propice pour moi, j'en sors avec une sorte d'indigestion tellement ce roman regorge d'informations artistiques et historiques concernant Boticelli et ses acolytes au XVe siècle à Florence.
Certes, les émotions étaient exacerbées les intrigues amoureuses bien développées, les passions ont été retranscrites comme le moindre petit détail sur une toile de peinture mais j'ai trouvé ça long, très long à démarrer et cela m'a un peu freinée dans mon élan de curiosité face à cette lecture.
J'ai donc posé mon livre et à la reprise la petite étincelle ne s'est pas ravivée comme je l'aurais souhaité.
Je suis donc un peu mitigée face à ce flot d'éléments qui ont peut-être alourdi la teneur de ce livre et cela m'a plus fait songer à un documentaire qu'à une biographie romancée.
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Deuxième volet de sa trilogie "Le siècle de Florence", le Rêve Botticelli retrace le parcours intime et artistique de Alessandro di Mariano di Vanni Filipepi, dit Sandro Botticelli (1445-1510).

L'ÉLÈVE DE FILIPPO LIPPI
Après avoir consacré le premier volume de sa série à Filippo Lippi (La Passion Lippi), Sophie Chauveau poursuit son hommage aux artistes florentins de la Renaissance qui ont conquis leur liberté, passant du statut d'artisans à celui d'artistes. Dans la continuité de la Passion Lippi, l'auteur nous conte maintenant l'histoire de Botticelli, qui fut l'élève le plus doué de Fra Filippo Lippi. À la mort de ce dernier, Botticelli fonde son propre atelier dans lequel travaille le fils de Lippi, Filippino dit Pipo.

UNE BIOGRAPHIE ROMANCÉE
Malgré la présence d'une bibliographie étoffée et d'une chronologie précise en fin de roman, il m'a été impossible de distinguer la part du vrai de la part de la fiction, d'autant que l'auteur n'a pas rédigé de notes en ce sens. Que ce roman apporte une vision quelque peu faussée de la réalité ou bien dresse un portrait réaliste du peintre, il me semble indispensable de se documenter par ailleurs tant la part romanesque m'a semblé forte. de toute façon, étant donné que les oeuvres mentionnées dans le roman n'y sont pas reproduites, le lecteur est obligé d'aller se documenter par ailleurs sur Internet ou dans d'autres livres. Cette frustration a été pour moi l'occasion de replonger dans les événements artistiques ou historiques de l'époque, de lire d'autres livres, de surfer sur le web, pour y confronter les faits, les caractères et les vies des protagonistes, les circonstances de la création des oeuvres décrites.
Bien que l'on ne sache pas ce qui relève ici de la réalité ou de la fiction, ce roman est documenté, c'est indubitable. Il est également certain que l'auteur, après s'être documentée, s'est fait sa propre idée du personnage Botticelli et c'est cette image qu'elle nous présente à travers son roman. Un roman facile à lire, au style vivant et bien rythmé.

UNE BONNE ENTRÉE EN MATIÈRE
Effectivement, privilégiant la petite histoire au détriment de l'oeuvre de l'artiste, ce roman n'explore pas suffisamment l'oeuvre de Botticelli ni son rôle essentiel dans l'histoire de l'art. Quelques oeuvres nous sont présentées, mais l'on ne perçoit pas la révolution artistique introduite par Botticelli. Qu'a apporté Botticelli à l'histoire de l'art ? Quelle fut sa contribution ? Quelles étaient les caractéristiques de sa peinture ? On perçoit bien que quelque chose d'important se joue entre la ligne de Botticelli et le modelé de Léonard de Vinci, il suffit d'écouter Botticelli s'adressant à Léonard de Vinci à la fin du roman lorsqu'il découvre la Mona Lisa que Léonard est en train de réaliser :
"– Ce que j'ai fait à côté de toi, ça n'est rien. Je n'ai rien compris à la peinture, je me suis trompé sur tout. Toi, tu as vu, tu as su, et ça y est, c'est là... Toutes ces années, je me suis trompé. Ça n'était pas la peine. J'ai tout raté. Je suis fini."
En effet, sur la fin de sa vie, alors que Léonard de Vinci est de retour à Florence, une sorte de bras-de-fer amical s'engage entre eux : plus Léonard de Vinci estompe son dessin, plus Botticelli appuie ses contours et durcit son trait. Car la ligne est tout pour Botticelli : "La ligne de son dessin, de ses contours, une ligne appuyée, aux formes strictement découpées, avec un goût pour l'ornement graphique, précis comme l'exige l'orfèvrerie. La ligne est la charpente même de son écriture. Il s'applique davantage aux plis et aux incises, aux formes arabesques, aux inflexions souples et mobiles qu'à leur emplissage. Ses silhouettes aux contours ciselés et vigoureux... La ligne, toujours, la ligne, la ligne encore, c'est sa constante préoccupation ; parfois son obsession."
En revanche, l'auteur remet bien les oeuvres mentionnées dans le contexte de l'époque, avec les personnages concernés (commanditaires ou bien modèles), ce qui permet de se familiariser avec les oeuvres, d'en avoir une connaissance plus intime qu'artistique : Saint Sébastien, fresques de la chapelle Sixtine, Pallas et le Centaure, le Printemps, La Naissance de Vénus...

UNE BONNE RETRANSCRIPTION DU CONTEXTE HISTORIQUE ET ARTISTIQUE
Tout en découvrant la vie de Botticelli, se dévoile à l'arrière-plan toute l'atmosphère des milieux artistiques et politiques de l'époque, la Florence des Médicis puis de Savonarole, mais aussi la vie d'un atelier de peintre de l'époque, les liens entre artistes faits d'admiration, d'amitié et de jalousie...
Au XVe siècle, Florence est véritablement le berceau de la Renaissance artistique, notamment grâce au mécénat soutenu de Laurent de Médicis dit le Magnifique.
À sa mort, le climat politique se détériore et devient extrêmement tendu. Certes, à l'époque déjà, le pouvoir des Médicis était en sursis, comme le démontre la conjuration des Pazzi (26 avril 1478) et ses représailles, mais après la disparition de Laurent le Magnifique, les menaces se multiplient : effrayée par les troupes de Charles VIII qui approchent de la cité et par la peste qui touche la ville, la population se laisse gagner par les superstitions et les peurs ancestrales, ouvrant par là même la voie au moine Savonarole, à ses diatribes, ses bandes cruelles d'enfants et ses autodafés...
Malgré ce contexte troublé, la vie continue... Marsile Ficin, Ange Politien, Simonetta Vespucci, Pic de la Mirandole, Fra Diamante, Domenico Ghirlandaio, Luca Signorelli, Léonard de Vinci, Filippino Lippi, Sandra Lippi, Giorgio Vespucci, Laurent le Magnifique, Lorenzo de Médicis, Pierre II de Médicis sont autant de grandes figures historiques ou artistiques que l'on découvre au cours de la lecture de ce roman. Tous témoignent admiration et estime pour Botticelli, lui qui en a si peu pour sa propre personne.

UN PORTRAIT INTIMISTE DE L'ARTISTE AVEC TOUTES SES CONTRADICTIONS
Peintre italien éminemment connu de la Renaissance italienne et même de l'histoire de l'art, Sandro Botticelli était pour moi un peintre de la grâce, de l'élégance et du bonheur. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un homme mélancolique et tourmenté !
"Melancholia, mélancolie. Léonard prend cette affection pour de la tristesse, ou pis, la confond avec les crises de chagrin qui l'ébranlent quand il a le sentiment de ne pas être à la hauteur de son propre jugement. Alors il se hait. Botticelli ne se hait jamais. Pour ça, il faut déjà s'aimer un peu, et il ne tient pas beaucoup à lui-même. Ni à la vie. Pendant ses crises, il ne peut plus la voir en peinture. Il ferme les yeux, se coupe du monde et ne peint plus. Sa mélancolie est davantage une peine abstraite, une peine de vivre. Non tant de ne pas y arriver que de ne plus vouloir. Une délectation à rester dans l'ennui."
De par son surnom – Botticello signifie "petit tonneau" –, je pensais avoir affaire à un homme de taille moyenne et plutôt rondouillard. En réalité, Botticelli est "long, incroyablement long, maigre, filiforme, hâve et dégingandé, toujours d'une pâleur inquiétante". Doté d'une grande sensibilité, il est révulsé par la violence et la férocité de son époque, ne supportant ni les représailles au lendemain de la conjuration des Pazzi ni le supplice de Savonarole. Aux hommes, il préfère les animaux, et notamment tous les chats qui vivent dans son atelier et qui veillent sur lui. Bien que son tempérament mélancolique lui joue des tours – son amant Pipo (Filippino Lippi) finit par le délaisser, lui a besoin de s'amuser –, jamais il ne se lamente sur son sort, même quand à la suite d'une agression il finit infirme, avec des difficultés pour rester longtemps debout.
Même s'il considère la famille Lippi comme sa véritable famille – Lucrezia, Pipo et Sandra –, Botticelli vit auprès de la famille – sa mère Esméralda, "la vieille matriarche qui donne des ordres à l'encan du haut de son mètre trente avec l'autorité de son quintal de chair flottant autour d'elle" et ses trois frères, Antonio (orfèvre), Simone et Giovanni (courtier). Enfant, considéré comme le vilain petit canard de la famille, il était le souffre-douleur et la risée des siens. Cet enfant différent, incompris de sa famille, est devenu un adulte et même plus, un artiste renommé, que sa famille ne reconnaît que pour les avantages qu'il lui rapporte. Cette famille bruyante et pas très raffinée vit au premier étage de la maison de Botticelli. Au rez-de-chaussée, se trouvent la bottega, la boutique de son frère orfèvre et l'atelier de Botticelli.
Vivant entouré de ses nombreux chats, il ressent un profond amour pour Pipo puis sa soeur Sandra, laquelle fut le modèle de plusieurs de ses tableaux (ainsi que Simonetta Vespucci). Mais ces amours sont voués à l'échec : autant Pipo respire la joie de vivre, autant Botticelli est un être profondément mélancolique. Quant à Sandra, la terreur qui s'empare de lui quand il apprend qu'il va devenir père a de quoi surprendre, mais elle devient plus compréhensible lorsqu'on écoute les explications de Lucrezia : "Sa mère ne l'a jamais aimé, il n'a jamais rien connu d'heureux avant d'entrer chez ton père [Filippo Lippi]. Pour lui, maternité et petite enfance sont synonymes de chagrin, de cris... Ses quatre petites soeurs sont mortes après sa naissance."
En parallèle, il noue une relation amicale très forte avec Léonard de Vinci, faite à la fois d'admiration et de rivalité. Et pourtant, ces deux personnages, même s'ils ont quelques points en commun – végétariens, ils ne connaissent pas le latin, ne boivent pas d'alcool, adorent les animaux et sont de grande taille et chevelus –, sont l'antithèse l'un de l'autre : autant Léonard, amoureux de la vie, est charismatique et séduit les foules, autant Botticelli le mélancolique vit dans un monde à part, incapable de comprendre le monde qui l'entoure, un monde bruyant, sale et cruel. Et pourtant ils ressentent l'un pour l'autre une profonde admiration et une affection indéfectible.
À la lumière de cette description, les visages qu'il a pu peindre prennent une nouvelle dimension : extrêmement beaux, mais le regard perdu dans le lointain, ses personnages semblent inaccessibles, distants, enfermés dans leur propre mélancolie, conscients de la dureté et de la brièveté de la vie. Mais la sensibilité de l'artiste, rendue dans ses oeuvres, est seulement évoquée, rarement développée.

DES DESCRIPTIONS D'ÉBATS SEXUELS TROP APPUYÉES ET INUTILES
Si seulement les oeuvres évoquées étaient aussi longuement et précisément décrites que les scènes sexuelles... le roman débute sur une scène de lit entre Botticelli et Pipo, mais ce n'est pas fini car d'autres scènes, homosexuelles ou hétérosexuelles, interviennent au cours du roman. L'auteur aurait pu évoquer avec sensibilité, élégance et raffinement ces moments ; au contraire, elle se complaît dans la description crue et quasi anatomique des scènes. Cela n'a aucun intérêt et c'est vraiment désagréable vu le sujet du roman.
Lien : http://romans-historiques.bl..
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Une seule chose m'a déplut dans ce livre : tourner la dernière page...

J'ai passé un excellent moment, certes c'est une histoire plutôt très romancée mais j'ai beaucoup appris. En fait, chaque narration a été pour moi l'occasion de replonger dans les événements artistiques ou historiques de l'époque, de ré-ouvrir d'autres livres, d'interroger sans cesse le Net, pour y confronter les faits, les caractères et les vies des protagonistes, les circonstances de la création des oeuvres décrites, et surtout de les admirer de nouveau, et d'autres par la même occasion. Je pense que je vais poursuivre avec « la passion Lippi ».
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Après le premier volet sur la Renaissance à Florence, que j'avais moyennement aimé, j'ai lu ce deuxième roman, tout simplement parce qu'il était dans ma PAL et qu'il correspond à un item du challenge Plumes féminines.

Cette fois encore je trouve difficile de séparer ce qui est vraiment connu de la vie de Botticelli de l'imagination fertile de l'auteur. Par contre j'ai apprécié d'apprendre beaucoup sur la ville à cette époque et sur plusieurs personnages dont je ne savais rien tel Ange Politien.
J'ai souvent été obligée, comme pour La passion Lippi, de relire de nombreuses phrases, soit j'ai un problème soudain de compréhension de la langue, soit le style de Sophie Chauveau n'est pas fluide.

Challenge Plumes féminines

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Deuxième volet de la série après la passion Lippi, on retourne cette fois à Florence à la fin du XVème Siècle.
On suit cette fois le parcours d'un peintre qui fut l'un des plus illustres de cette période.
Comme pour le premier volet, les inexactitudes sont encore présentes. Mais il est agréable de passer un moment en compagnie de celui qui nous offrit la naissance de Vénus.
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Un biographie romancée (très) de Botticelli.
L'auteure décrit bien l'ambiance des milieux artistiques et politiques de l'époque, la Florence des Médicis (ce cher Laurent en prend pour son grade... j'ai adoré), la Florence de Savonarole (la terreur dont les ouvriers les plus appliqués sont de cruelles bandes d'enfants brrrrrr), la vie d'un atelier de peintre de l'époque, les liens entre artistes (faits d'admiration, d'amitié et de jalousie)...
La douleur de vivre qui se lit dans les visages des oeuvres du beau Sandro est largement expliquée. On assiste à ses supposées recherches pour créer telle ou telle oeuvre et presque des analyses de certaines, les plus connues.
Quelques grands personnages passent auprès de Botticelli: Léonard de Vinci, Politien, l'"affreux" Michel-Ange... et tous ceux et celles qui lui raviront son coeur, le jeune Pipo Lippi, la belle Simonetta Vespucci, Lorenzo de Médicis et Sandra Lippi, modèle de nombreuses de ses oeuvres. J'ai moins apprécié les descriptions de galipettes, il faut bien suivre les modes, mais là c'est un peu trop (quand j'écris ça.... certains risquent de trouver un intérêt nouveau à cet ouvrage ...).
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J'avais été emballée, par Passion Lippo, le premier livre du triptyque de Sophie Chauveau sur les peintres italiens de la Renaissance. Mais voilà, cette fois-ci je ne suis pas allée au bout. L'ouvrage est bon, je ne reviens pas là dessus. Il fouille les arcanes psychologiques du peintre de la fameuse Vénus, mais il est aussi perclus de longueurs. Au final, l'auteur n'a pas réussi à me tenir jusqu'au bout car il faut bien le dire : au bout d'un moment on s'ennuie. Les passionnés du 18e siècle italien y trouveront cependant leur compte sans aucun problème. La vie à Florence, les complots politiques, les moines fous, les peintre pris pour cible, tout y est. Mais Sophie Chauveau écrit en fait le même livre. Au moment où on commence à s'ennuyer (vers le milieu du livre), elle campe une bonne scène érotique de plusieurs pages et hop, c'est reparti ! Exactement comme dans Passion Lippi. Alors une fois je veux bien me laisser avoir, mais la 2e fois il faut me proposer un peu autre chose. Dommage.
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Une trilogie couvrant le Quattrocento, l'âge d'or de Florence, notre quinzième siècle, à travers les biographies romancées de trois des représentants de la Renaissance italienne, tous natifs de la République florentine : Fra (frère) Filippo LIPPI, moine libertin et noceur, relevé de ses voeux par le Pape lui-même sur intervention personnelle de Cosme de Médicis, après ses relations sacrilèges avec la nonne Lucrezia - qu'il épousera - et deux des plus grands génies de la peinture universelle, son élève le mélancolique Sandro BOTICELLI, auteur entre autres de fresques de la Sixtine à Rome, des saisissants Printemps et Naissance de Vénus exposés aux Offices et enfin Léonard de VINCI (40 km à l'ouest de la cité) dont les trésors appartiennent au patrimoine de l'humanité.

Affirmons-le d'emblée, même si la réalité a pu dépasser la vraisemblance de la fiction romanesque, l'auteure S. CHAUVEAU ne brille pas par la justesse de la psychologie de ses héros : on en retient les tentatives laborieuses et parfois incohérentes de l'exploration des ressorts intimes de leur personnalité et son insistance et parti-pris trop lassants pour développer à longueur de pages les frasques et choix sexuels des protagonistes, prostituées pour Lippi, rapports homosexuels pour Boticelli et Vinci, dans ces milieux qui toléraient alors les nombreux artistes déclarés "invertis".

La trilogie vaut cependant par la reconstitution de la vie quotidienne et la chronologie historique de la République florentine, cité-état au sommet de sa puissance débordant des strictes limites de la métropole après l'écrasement de Sienne et de Pise, dominée, hors la parenthèse Savonarole, par les MÉDICIS, richissimes protecteur des arts, avec Machiavel, César Borgia et rois de France en guest stars. On suit Vinci dans le duché de Milan du condottiere Ludovic FORZA le Maure, plus de quinze ans de vie, où il peindra la célébrissime fresque de la Cène du réfectoire du couvent des Dominicains.

Le meilleur de ces récits, l'effervescence artistique. Au sein de ces villes stimulées par leur émulation, on demeure impressionnés par les communautés quasi familiales des ateliers de cette génération de génies, les rivalités et progrès de maîtres s'affranchissant à mesure des figures religieuses imposées pour transmettre leurs innovations à leurs pairs et disciples. Et surtout par la genèse des chefs-d'oeuvre ou la révélation des rapports entretenus par les peintres avec leurs modèles lors de leurs longs tête-à-tête créatifs : Lippi et Lucrezia en multiples Madones ; Boticelli, Simonetta Vespucci, la plus belle femme de Florence (morte à 23 ans) et Sandra Lippi le Printemps et La naissance de Vénus ; Vinci et les favorites de Forza La Belle Ferronnière et La Femme à l'Hermine et bien sûr la Mona Lisa de la Joconde.

Sur les traces de géants, une trilogie pour sentir, le temps de leur vie, le souffle d'un siècle foisonnant et respirer l'air éthéré des cimes.
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De Laurent le Magnifique et sa main de fer à Savonarole et sa folie religieuse, le destin et les amours de Sandro Botticelli se mêlent intimement à la vie de Florence . La peinture de Botticelli est le reflet de l'humeur de Florence , Florence est la ville des artistes dont les destins se croisent , s'emmêlent , se démêlent , la ville de tous les possibles et de tous les oublis , la ville de la beauté et des amours et celle de l'horreur ... l'oeuvre de Botticelli n'aurait pas été la même sans Florence
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