Citations sur La vraie gloire est ici (100)
Point de retour sans aller
Le fleuve de larmes et de sang
S'évapore en brume légère
Se condense en nuages flottants
Retombe en pluie fertile,
Tout le perdu est repris
Source et mer sont retrouvailles
Point d'aller sans retour.
Le centre est là
Où un oeil voit,
Où un coeur bat.
Vécue par nous.
La terre s'éveille
Au coeur des astres.
Tout est présence,
Tout rejoint tout,
Voie circulaire.
Le centre est là
Où prend l'essor
La résonance.
Soudain, tu es là, me prenant
À la gorge, arrachant de moi
Un cri muet de consentement:
Je sais alors que je suis là
Pour la rencontre, que ce cri
Est le oui qu'un rien dit à Tout.
La vraie vie dès ici,
Par ici nous passons.
Nous aurons toujours soif,
Et toujours aurons faim,
Au travers des ténèbres,
Jamais ne perirons.
Puisque tout ce qui est de vie
Se relie,
Nous nous soumettrons
A la marée qui emporte la lune,
A la lune qui ramène la marée,
Aux disparus sans qui nous ne serions pas,
Aux survivants sans qui nous ne serions pas,
Aux appels répétés qui diminuent,
Aux cris muets qui continuent,
Aux regards figés par les frayeurs
Au bout desquelles un chant d’enfant revient,
A ce qui revient et ne s’en va plus,
A ce qui revient et se fond dans le noir,
A chaque étoile perdue dans la nuit,
A chaque larme séchée dans la nuit,
A chaque nuit d’une vie,
A chaque minute
D’une unique nuit,
Où se réunit
Tout ce qui se relie
A la vie privée d’oubli,
A la mort abolie.
L'aurore monte l'escalier à pas feutrés
Et frappe, légère comme l'air, à ta porte,
Aurore porteuse d'une passion contenue,
Divins rayons à la chasse de l'unique.
Arrachée à tes songes évanouis,
Sommeillante encore, tu ouvres ta porte,
Livrant ton corps sous ta chemise de nuit
Couleur d'un printemps sombré dans l'oubli.
Le trésor terrestre à peine effleuré,
Voici que, muette, l'aurore se retire,
Laissant vacants la demeure et le jour,
Où se meut l'ombre de la nostalgie.
Soudain, nous viennent des flots
De larmes, nous plongeant dans
L'abîme du silence, larmes
De peine, larmes de joie,
Gouttes de pluie qui glissent
Leurs perles sur les feuilles
De lotus, que vient sécher
Un inattendu rayon
De soleil, déjà ardent,
Déjà irradiant, déjà nimbé
De poignante douceur, hors
De toutes voix, hors
De toutes voies, dans
L'innocence de l'instant,
Dans l'abîme de la désormais
Insondable souvenance.
Bleus de la profondeur,
Nous n'en finirons pas
d'interroger votre mystère.
L'illimité n'étant
Point à notre portée,
il nous reste à creuser, ô bleus
Du ciel et de la mer,
Votre mystère qui n'est autre
que nos propres bleus à l'âme.
Oui, un mystère, les yeux, les tiens.
Ils t’ont été donnés pour voir,
Voici qu’eux-mêmes ils donnent à voir !
Faut-il croire qu’ils sont donnés
Pour égaler la beauté qu’ils captent ?
Que la lumière qu’ils reflètent
Doit être par eux transfigurée ?
Que tous les dons qu’ils ont reçus
Doivent devenir don à leur tour ?
Brûlant mystère du Regard premier !
troisième partie PASSION
L'âme parle
Je me tenais dans l'ombre, je lisais
Une missive à la lueur du jour
Sans savoir
Que j'étais tienne.
Peut-être étais-je dans l'attente,
Peut-être n'attendais-je plus rien,
Sans savoir
Que j'étais tienne.
Je m'oubliais entre fuites et besognes,
Le long des mois, le long des années,
Sans savoir
Que j'étais tienne.
Je marche dans le soir, subitement,
Je dis ton nom, te voyant, seul, là,
Et je sais
Que la voie tienne
Est mienne.
De la troisième partie PASSION