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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Aepyornis.

Eric Chevillard passe une nuit dans la Grande Galerie de l'évolution du Muséum d'histoire naturelle.

A quoi pourrait bien penser un écrivain, si on le laissait seul la nuit dans un musée ? Eric Chevillard se prête à l'expérience cette nuit du 5 novembre 2019. le cadre est somptueux, rien de moins que la Grande Galerie de l'évolution du Muséum d'histoire naturelle.

Eric Chevillard passe une nuit agitée. Les animaux s'animent, les espèces disparues reprennent vie et viennent s'en prendre à l'infortuné écrivain. En parallèle un rêve étrange tourmente l'écrivain lors de ses rares périodes de sommeil.

Cela n'empêche pas l'auteur de se poser diverses questions: comment les taxidermistes conservent-ils les animaux ? Plus important encore, faut-il faire de même avec les humains ? L'homme est-il devenu une arme de destruction massive d'espèces animales et végétales ? Mais tous ces questionnements ne cacheraient-ils pas la vraie raison pour laquelle l'auteur s'est fait enfermé pour une nuit ?

Bref, j'ai passé une excellente nuit au Muséum d'histoire naturelle.
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« Pour ressusciter les espèces éteintes, mieux que l'incertain clonage cellulaire, ne serait-il pas judicieux de s'en remettre à la poésie ? » p.70
Dans le cadre de la collection Ma nuit au Musée, Éric Chevillard passe la sienne dans la Grande Galerie de l'évolution du Muséum d'Histoire Naturelle. Il est volontaire, c'est lui qui a choisi ce lieu. le voila donc qui déambule avec sa torche électrique au milieu de cette faune empaillée, de ces animaux disparus. Que fait-il, Éric Chevillard lors de sa déambulation nocturne ? Il digresse, il rêvasse, il cogite et poétise.
Je ne sais pas exactement ce qui me plait chez ce bonhomme, mais c'est à chaque fois un enchantement pour moi de le lire. Est-ce parce qu'il y a, chez lui, plus de questions que de réponses ? Plus de doutes que de certitudes ? Est-ce son ironie vacharde quant à l'humanité ? Est-ce son autodérision d'écrivain incompris ? Ou sa fierté d'écrivain singulier ? Est-ce sa poésie et son extrême imagination ? Ou son écriture impeccable ? ...
Ici, il passe du coq à l'âne ( !) pour me causer d'animaux disparus, tout en évoquant notre propre finitude. Il compare les écrivains (lui en particuliers) à ces bêtes naturalisées. Dans le faisceau de sa lampe, il en profite pour se remémorer la maison de vacances de son enfance (métaphore de notre belle planète ?). Il me parle technique de taxidermie. Et me fait connaitre Mathias Mayor, ce médecin « génie visionnaire », qui au 19ème siècle, eu l'idée de l'empaillage humain. Il s'étonne de la diversité animale. Il s'émeut de l'émeu et s'attendrit du wallaby. Il se voit en dernier homme sur L Arche en train de sombrer. Il a l'optimisme fatal et la résignation joyeuse.
P.167 « C'est une consolation. Puis je tiens à ma mélancolie. Elle ne serait pas mienne si elle attristait aussi les autres ». Elle m'attriste moi aussi, Éric. Alors merci, pour le partage.
Allez, salut.
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Cette collection qui voit un.e auteur.e passer la nuit dans un musée est intrigante en soi et riche de mystères à découvrir. Avec Chevillard on est pas déçu.es, il nous entraine dans les galeries de l'Evolution et nous voilà à deviser autour d'un dodo, que dis-je d'un dronte. Et tout y passe, le statut d'auteur, celui du quinquagénaire, la triste habitude des humains à dépecer et faire disparaitre les plus faibles que soi...
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Quelle excellente collection que ces « nuits au musée » ! là encore, je me suis régalée avec cet écrivain que je ne connaissais pas mais que je vais lire bien sûr.
Pour lui, l'objet de sa nuit blanche est la galerie de l'évolution à Paris. Pourquoi empailler les animaux et pas les humains ? ben oui, hein ? C'est sarcastique, drôle, grinçant, érudit, très bien écrit et l'on se sent petit face à l'état du monde que l'on est en train de condamner. Constat sans appel de notre triste nature d'Homme, la désespérance des massacres faits en toute bonne conscience, des pages dramatiquement drôles sur la corne de rhinocéros, bref, un vrai plaisir de lecture et pourtant, je vous cite la dernière phrase qui résume bien la pensée de l'auteur et la mienne d'ailleurs « il y a un homme aussi, le seul homme de l'équipe, qui passe la serpillière en reculant, comme pour effacer ses traces. Ce qui est effectivement la meilleure chose à faire ».
Je vous recommande vraiment ce texte court et percutant.
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