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EAN : 9782234088917
180 pages
Stock (19/01/2022)
3.52/5   42 notes
Résumé :
Nous sommes le 5 novembre 2019 et je m’apprête à passer la nuit seul dans la Grande Galerie de l’Évolution du Muséum d’Histoire naturelle de Paris.
Cette perspective est-elle si effrayante ? Je n’ai pas l’intention de laisser ma peau aux taxidermistes du muséum ! Ils ont assez à faire avec l’éléphant de mer. Je suis sans doute le seul de la bande au contraire qui ne risque rien dans les heures à venir. Sont réunies ici les conditions de la plus parfaite sér... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Aepyornis.

Eric Chevillard passe une nuit dans la Grande Galerie de l'évolution du Muséum d'histoire naturelle.

A quoi pourrait bien penser un écrivain, si on le laissait seul la nuit dans un musée ? Eric Chevillard se prête à l'expérience cette nuit du 5 novembre 2019. le cadre est somptueux, rien de moins que la Grande Galerie de l'évolution du Muséum d'histoire naturelle.

Eric Chevillard passe une nuit agitée. Les animaux s'animent, les espèces disparues reprennent vie et viennent s'en prendre à l'infortuné écrivain. En parallèle un rêve étrange tourmente l'écrivain lors de ses rares périodes de sommeil.

Cela n'empêche pas l'auteur de se poser diverses questions: comment les taxidermistes conservent-ils les animaux ? Plus important encore, faut-il faire de même avec les humains ? L'homme est-il devenu une arme de destruction massive d'espèces animales et végétales ? Mais tous ces questionnements ne cacheraient-ils pas la vraie raison pour laquelle l'auteur s'est fait enfermé pour une nuit ?

Bref, j'ai passé une excellente nuit au Muséum d'histoire naturelle.
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« Pour ressusciter les espèces éteintes, mieux que l'incertain clonage cellulaire, ne serait-il pas judicieux de s'en remettre à la poésie ? » p.70
Dans le cadre de la collection Ma nuit au Musée, Éric Chevillard passe la sienne dans la Grande Galerie de l'évolution du Muséum d'Histoire Naturelle. Il est volontaire, c'est lui qui a choisi ce lieu. le voila donc qui déambule avec sa torche électrique au milieu de cette faune empaillée, de ces animaux disparus. Que fait-il, Éric Chevillard lors de sa déambulation nocturne ? Il digresse, il rêvasse, il cogite et poétise.
Je ne sais pas exactement ce qui me plait chez ce bonhomme, mais c'est à chaque fois un enchantement pour moi de le lire. Est-ce parce qu'il y a, chez lui, plus de questions que de réponses ? Plus de doutes que de certitudes ? Est-ce son ironie vacharde quant à l'humanité ? Est-ce son autodérision d'écrivain incompris ? Ou sa fierté d'écrivain singulier ? Est-ce sa poésie et son extrême imagination ? Ou son écriture impeccable ? ...
Ici, il passe du coq à l'âne ( !) pour me causer d'animaux disparus, tout en évoquant notre propre finitude. Il compare les écrivains (lui en particuliers) à ces bêtes naturalisées. Dans le faisceau de sa lampe, il en profite pour se remémorer la maison de vacances de son enfance (métaphore de notre belle planète ?). Il me parle technique de taxidermie. Et me fait connaitre Mathias Mayor, ce médecin « génie visionnaire », qui au 19ème siècle, eu l'idée de l'empaillage humain. Il s'étonne de la diversité animale. Il s'émeut de l'émeu et s'attendrit du wallaby. Il se voit en dernier homme sur L Arche en train de sombrer. Il a l'optimisme fatal et la résignation joyeuse.
P.167 « C'est une consolation. Puis je tiens à ma mélancolie. Elle ne serait pas mienne si elle attristait aussi les autres ». Elle m'attriste moi aussi, Éric. Alors merci, pour le partage.
Allez, salut.
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Décidément, j'aime beaucoup cette collection. Et l'auteur, que je découvre avec ce titre, me plaît bien aussi. Sa nuit au musée, il choisit de la passer dans la Grande Galerie de l'évolution du Muséum d'Histoire Naturelle du Jardin des Plantes.
Tour à tour humain responsable de leur disparition, Noé tentant de les sauver ou dernier représentant de sa propre espèce, il n'en finit pas de faire revivre les spécimens avec une ironie et une distance face aux faits narrés qui m'ont beaucoup plu.
Si les animaux "empaillés" (un petit cours de taxidermie impromptu nous montre qu'on n'utilise pas vraiment de paille) sont si bien conservés, se pose aussi très sérieusement (ou presque), la question de la conservation des humains après leur mort, voire, après la disparition de l'espèce. Mais d'étranges souvenirs d'enfance s'en mêlent, et la visite nocturne de l'auteur n'est peut-être pas si innocente qu'il y paraît....
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Dans la collection « Ma nuit au musée », nous voilà partie pour quelques heures uniques en compagnie d'Eric Chevillard au pied de la Grande galerie de l'évolution du Muséum de l'histoire naturelle.
L'aventure se promettait d'être passionnante tant le lieu et la collection d'animaux empaillés regorgent d'étrangeté et de fascination. Elle se révèle décevante à l'arrivée tant l'auteur a pris la tangente pour s'embarquer dans un jeu littéro-fantaisiste. Je suis restée à quai. Quelques mois après cette lecture, il ne m'en reste quasiment aucun souvenir.
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Belle surprise.

Dans cette collection "Ma nuit au musée" chez Stock, collection que j'apprécie, tout en la trouvant inégale, je voudrais L'Arche Titanic d'Éric Chevillard.

(note : j'ai beaucoup acheté et lu de Ma nuit au musée, avec pourtant des hauts et des bas, j'ai mis du temps à comprendre mon fort attrait pour cette collection intéressante mais irrégulière. En fait, c'est un mélange de jalousie et de vie par procuration... j'adore les musées, j'adore la nuit, j'adore le calme... j'adorerais donc être à la place de ces auteurs à vivre une nuit dans le musée de mon choix !!).

Donc L'Arche Titanic est une belle réussite. Chevillard réussit à nous faire tourner les pages de plaisir tout en glissant des concepts complexes en biologie et éthologie mais sans artificialité, sans effet "Wikipédia" (impression que j'ai de plus en plus avec certains auteurs n'ayant qu'un vernis scientifique et régurgitant très mal des pages Wikipédia dans leurs romans...).

Chevillard nous fait sourire aussi. On visualise très bien ce qu'il est en train de vivre et le livre se lit quasiment d'une traite.

Je conseille et encore plus aux amoureux de la collection Ma nuit au musée lancée par Stock.
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critiques presse (3)
LaLibreBelgique
26 avril 2022
Le prolifique écrivain a passé une nuit inspirée parmi les créatures empaillées du Muséum.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeMonde
31 janvier 2022
L’Arche Titanic agit comme un révélateur sur toute l’œuvre d’Eric Chevillard. En déambulant parmi les animaux empaillés, l’écrivain maintient son goût pour la dérision, qui est aussi chez lui un appétit pour le dérisoire.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Bibliobs
24 janvier 2022
Auteur malicieux et critique incendiaire […] en néo-Noé, il veut sauver de l’oubli les espèces menacées et la littérature de la médiocrité.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
C’est un vrai lit de camp de broussard, toile rêche, écrue, tendue sur une structure de bois pliable, inutile de songer à dormir là-dessus mais on ne saurait en effet être mieux alité pour suer les poisons du palu, de la fièvre jaune et du béribéri.
Je l’ai installé dans la galerie des Espèces disparues, quitte à paraître d’emblée exagérément catastrophiste, mais cette longue salle accueille aussi les espèces menacées et je ne suis donc pas moins raisonnablement pessimiste que les conservateurs du Muséum qui ont jugé opportun de les exposer ensemble – celles qui ne sont plus et celles qui semblent condamnées –, peut-être pour n’avoir pas à déplacer ces fragiles spécimens quand ils passent d’un statut à l’autre.
Tant il est vrai que le vieillard qui tousse ne s’enrhumera pas davantage dans la chambre froide de la morgue.
Préparons-lui son lit là tout de suite.
 
Mais je ne suis pas ici pour dormir ni a fortiori pour mourir. Au milieu de ces créatures naturalisées, je me trouve plutôt en forme, plutôt alerte. Et même ingambe, mais ce mot ne dit plus très bien ce qu’il veut dire. Il a du plomb dans l’aile, des chevrotines dans la fesse. Peut-être n’est-ce pas un hasard qu’il me soit venu à l’esprit justement ici, dans la galerie des Espèces disparues, pour dire le contraire de ce qu’il voulait dire. Quand un mot disparaît, une ombre soudain éclipse un petit coin du monde, comme lorsque se ferme la paupière du dernier individu d’une espèce, la paupière de velours – ou serait-ce un pétale de myosotis ? – de l’hippotrague bleu, par exemple, ou la paupière d’écaille de la grande tortue de Rodrigues.
 
Une espèce s’éteint – un nuage s’arrête devant le soleil, une bourrasque souffle la bougie, tous les plombs sautent, ce livre ne sera correctement lu que dans l’édition en braille.

(INCIPIT)
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J’ai bien plutôt embarqué sur l’arche de Noé.
Aurais-je été choisi entre tous les hommes pour représenter l’espèce, seul garant de sa survie ?
Je fais le compte de mes qualités.
Et de mes défauts (...)
Les plus remarquables caractéristiques de notre espèce, la bipédie, le cerveau volumineux, les membres bien découplés, la vision binoculaire (...), mais encore l’opportunisme, la goinfrerie omnivore, l’agressivité belliqueuse, la cupidité, l’égoïsme, le rire désespéré et diverses névroses incurables.
Ainsi bien sûr que le langage articulé et même péremptoire, favorisé par un léger prognathisme.
À moi de veiller sur ce trésor.

p.21
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Mais je n'ignore pas que le papier est fabriqué à partir du bois. L'écrivain est ce pompier pyromane qui écrit dans la sciure Walden ou La Vie dans les bois et chante les frondaisons assis sur une souche. La bibliothèque fut une forêt. Nous avons broyé et déchiqueté les troncs. Nous n'avons gardé que quelques planches pour les rayonnages - comme nous avions débité le prunier, après avoir cueilli tous ses fruits, pour construire l'armoire aux confitures. Je résume : l'arbre est abattu et transformé en livre, le singe meurt qui ne pouvait vivre dans ses branches, après quoi il ne reste plus qu'à pilonner le livre. L'homme est un monastère paradoxal. Je ne lui confierai pas mes filles.

*

Des voix me réveillent. Des voix sonores venues d'Afrique.
Je ne rêve pas.
Ces femmes matinales sont là pour le ménage. L'une d'elle chante en tournant son balai entre les grands animaux momifiés de la savane parisienne.
Est-ce une allégorie de ce monde ?
Je n'aurais pas osé l'inventer. C'est trop gros.
Et trop confus. C'est comique et désespérant.
C'est pourtant vrai.

Il y a un homme aussi, le seul homme de l'équipe, qui passe la serpillère en reculant, comme pour effacer ses traces.
Ce qui est effectivement la meilleure chose à faire.
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On m'a confié un gros talkie-walkie PTI.Je dois pouvoir joindre à tout moment le service de sécurité (...)
-PTI...?
-Protection du travailleur isolé.
-Ah ? Mais tous les écrivains devraient en être équipés en permanence ! (p.17)
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J'ai repris ma déambulation silencieuse dans ce royaume des morts. Je croise dans la nef la caravane africaine, tous les animaux de la savane sont là, emmenés par le grand éléphant. Comment ne pas penser à ces populations en fuite lancées sur les routes à la recherche d'un havre, d'une terre d'accueil, d'une zone libre ?
C'est la débâcle.
Le grand exode.
Les bêtes farouches quittent un monde devenu inhospitalier.Inhabitable.

( p.31)
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Vidéo de Éric Chevillard
«Bêtes de littératures» avec Éric Chevillard Hérissons, orangs-outans, tortues, flamants roses, insectes… Les bêtes peuplent les livres d’Éric Chevillard. S’interrogent à cette occasion les enjeux de la présence d’animaux, et par là d’altérités non humaines, dans la littérature. Comment rendre compte, avec l’écriture, d’intensités animales au-delà de l’allégorie ou de la fable ? Donner vraiment la parole aux animaux, est-ce pour autant se couper du symbolique ? Et l’humour dans tout cela ? L’entretien sera ponctué d’une lecture d’extraits de «Zoologiques» (Fata Morgana, 2020). - Modération : Sandra de Vivies La Fondation Jan Michalski, le 11 septembre 2021
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