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La romancière Fanny Chiarello est revenue un jour dans sa région du Nord de la France pour présenter une exposition de textes et de photos. Là, elle croise devant chez elle une jeune adolescente qui lui fait penser à elle plus jeune. Sans lui parler, elle va imaginer sa vie et lui écrit une longue missive fictive dans laquelle elle renvoie ses propres mal-être adolescents.

Cette jeune fille, renommée Sarah permet à la romancière de créer un habile jeu de miroir subtil pour un récit d'apprentissage délicat et intense sur une adolescente en conflit, qui comprend qu'elle aime les filles alors que sa famille d'origine modeste n'accepte pas cela.

Dépassant le simple exercice de style que le postulat de départ pouvait laisser entendre, Fanny Chiarello met la poésie et le fantasme nécessaire pour raconter une vie d'adolescente comme il doit en exister un certain nombre et émeut profondément avec ce roman qui brouille joliment les frontières entre fiction et réalité.

Son récit aborde par ailleurs la thématique de l'homosexualité féminine et des premiers émois et questionnement avec pudeur et sensibilité.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Pas du tout croché sur cette histoire. Pourtant, le thème est fort. Une sorte de monologue imaginaire d'une écrivaine fascinée par une jeune fille qu'elle a aperçu courir. Comme des lettre à l'attention d'une jeune fille qui commence à assumer son homosexualité dans une famille qui ne veut pas en entendre parler.

Mais voilà, impossible de me laisser aller avec cette histoire en « tu » que j'ai trouvé bien plate… zut.
Lien : https://www.noid.ch/le-sel-d..
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Dans une petite ville du bassin minier du nord de la France, la romancière Fanny Chiarello présente une exposition de photographies et de texte. A ce moment là, elle croise une jeune adolescente dans un parc en train de courir. Fanny l'a photographie. A travers les différents clichés, l'auteure comprend, transporte, saisit, retranscrit son mal-être, son secret. Mais aucune parole échangée, juste un regard. Et Fanny raconte.

L'auteure invente alors à travers ses photographies, un prénom, Sarah, une famille, une orientation sexuelle, des vies parallèles, une société mise de côté. Sarah aime les filles.

Comme un journal intime, le roman est construit en une semaine, chaque jour est raconté et compté. Un roman d'une grande sensibilité, d'une grande pureté, où la jeunesse actuelle se retrouve en bas d'une société hétéro-culturelle, avec peu d'ouverture d'esprit.

Une écriture extrêmement proche de la réalité encore actuelle, et c'est merveilleusement terrible à travers les mots de Fanny. Car, ce récit pour être celui de votre fille, de votre amie, de votre collègue, de votre voisine, en mal de vivre. Un roman ancré dans l'ère contemporaine où l'homosexualité est encore mal accepté et qu'il est difficile de vivre certaines émotions a l'adolescence lors de la découverte de nos sentiments.

Fanny Chiarello dresse le quotidien d'une adolescente en quête d'identité, complètement perdue dans un monde qui ne peut l'aider. Ce roman est l'un des plus poétiques que j'ai pu lire. D'une justesse incroyable, sans fioritures, avec un style particulier à la frontière de la fiction et de la réalité, qui s'entremêlent pour mettre un peu de sel à vos yeux.
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Ce livre est, sans conteste, le roman le plus poétique que j'ai lu depuis la rentrée. Il est d'une pureté, d'une douceur et à la fois d'une puissance incontestables.
On est dans le bassin minier, pas loin de Lille. Sarah est une adolescente différente des autres parce qu'elle aime les filles et malheureuse parce qu'elle le cache. Ses parents, sa fratrie et nombreux amis la rejettent, ou sans doute se met-elle à l'écart instinctivement. Sa mère fouille ses journaux intimes, surveille ses lectures et ses fréquentations. Alors elle court, beaucoup; avant tout, Sarah est une athlète.
C'est en courant qu'elle croise l'auteure, Fanny Chiarello. Fanny la photographie, Sarah lui sourit; et c'est tout. Pourtant l'écrivain-photographe saisit tout, la véritable Sarah et son secret, trop lourd à porter. Elle ne lui parle pas, elle la poétise et elle la raconte. Elle lui envoie un article dans un journal que sa mère ne lui donne pas. Tout est censuré et bien trop conforme dans le village de Sarah, et la jeune fille n'aspire qu'à un peu de liberté et de tolérance.
S'égrènent ainsi sept jours d'une longue semaine où Fanny Chiarello compose avec son imagination pour offrir à Sarah juste un peu de sel qui manque à sa vie. Un très beau roman. 
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Alors qu'elle explore le bassin minier du Nord de la France, région dont elle est originaire, l'écrivaine photographie une jeune fille qui court. Une silhouette.
Elle lui invente un prénom , Sarah, une famille et une orientation sexuelle qui déroute cette dernière : Sarah aime les filles.
Dans ce court roman (174 pages), Fanny Chiarello s'adresse à cette adolescente qu'elle a vraiment croisée, sans pouvoir lui parler et même si elle ne la connaît pas déclare: "mais, parce que je t'écris, tu es une force pour moi- note l' ambiguïté de cette phrase, ou le t' peut aussi bien être un C.O.D. qu'un C.O.I."
Brouillant les pistes, qu'est ce qui est inventé, qu'est ce qui est réel ?, Fanny Chiarello nous livre ici un récit sensible et juste sur une jeune fille qui se confronte à une société hétéronormée ,dont on n'a même plus conscience, sauf évidemment quand on sort de la norme. Elle brosse des parents un portrait nuancé, ils aiment leur fille mais ne peuvent concevoir qu'elle déroge à ce qui est pour eux la normalité et acceptent sans sourciller que leur autre fille sorte avec un étudiant plus âgé.
N'allez pourtant pas croire que tout est plombé dans ce roman qui, s'il serre parfois le coeur, ménage aussi des moments lumineux et peint avec véracité le quotidien d'une jeune femme d'aujourd'hui. Un roman plein d'espoir.
Un coup de coeur.
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Toute la fragilité du monde s'enfuit dans le sel de tes yeux

« Aujourd'hui, je m'aperçois que je t'écris depuis sept mois. J'ai commencé à le faire un peu moins de deux mois après t'avoir vue pour la première fois. Aujourd'hui, la lettre que je t'adresse dépasse les 150 pages. Ses proportions ne cessent d'enfler »

Une écrivaine et un personnage croisé et photographié un jour. Une lycéenne passait en courant. L'adresse inventive dans une réalité identifiée et imaginaire, à une jeune fille et à un personnage. le jeu de l'écriture et une immersion dans un possible d'une petite ville d'un ancien bassin minier du nord de la France.

« Je ne t'enverrai pas cette lettre. Je l'écris comme un manuscrit, sauf qu'il s'adresse à toi, Sarah Benarif, la jeune athlète qui vis et cours dans cette petite ville au bord de l'autoroute. Je t'écris depuis si longtemps que j'ai l'impression de te connaître »

Une petite ville et des paysages, « Je ne me suis pas seulement attardée sur les incontournables du paysages qui nous a vues grandir, toi et moi. Les terrils jumeaux de la base 11/19, les plus hauts d'Europe, y occupent l'arrière-plan d'à peu près tout ce que l'on voit », les montagnes noires et vertes du plat pays, les restes rouillés d'une armature industrielle et d'un monde disloqué.

Un sourire, une photographie, une jeune fille. Quelques instants retenus pour libérer l'imagination, donner sens aux mots et un espace à une existence. Il y aura donc un carnet, des phrases écrites et le temps singulier d'un personnage.

Le doute parfois sur qui parle ? Fanny Chiarello ou Sarah, le personnage ou celle qui l'éclaire – « je n'exclus pas de m'être créé une image mentale sans référent réel » – et l'interroge. Que nous disent « les parades amoureuses des jeunes gens que l'on considèrent comme normaux », être née le 11 septembre 2001 « entre deux avions », ces remarques émises blessantes pour celle qui les entend sans pouvoir ne pas les écouter, « Si tu disais à tes proches combien les allusions homophobes te blessent, ils se détourneraient de toi », cette capacité de résistance, « il n'était pas transgressif mais plutôt sain de se dérober à certains schémas de pensée qu'imposent les adultes »…

Les maux de la normalité. La surveillance maternelle « uniquement pour s'assurer que tu ne lises pas de livres ou ne visionnes pas de films montrant des femmes qui s'aiment ou qui entretiennent des rapports ambigus. Elle le fait depuis le jour où elle a trouvé sous ton matelas un livre que tu avais acheté en cachette », un roman, les règles d'une prison dont tu gardais les clés, l'humiliation, « Tu te sentais sale. Coupable et sale »…

L'autrice ouvertement ou par le biais du personnage souligne la propagande hétérosexuelle et ses effets, la force d'assignation à l'usage du corps féminin pour la maternité, « une petite fille est déjà, virtuellement, une matrice ». Les mots de la création atténuent le sentiment de solitude. Un roman confisqué et « tu as compris que tu n'étais pas là pour t'épanouir mais pour te conformer ». Et cela s'appelle l'amour parental, le vocable masque d'une véritable domination, « Tu es dans île déserte »…

Jasmine et le jazz (une invitation à écouter Nicole Mitchell et sa flute), la superficie de la terre, les champs d'exploration insoupçonnés, les corps adolescents rejetés comme corps étrangers, la colère si oppressante qu'elle pourrait conduire au suicide, Rose, le moment « où tes parents cessent d'être ceux qui te protègent », et si tu n'as pas le droit de lire des romans dans lesquels des femmes s'aiment « tu vas en écrire un »…

Je souligne les pages sur la narration, l'écriture, l'imaginaire habité et la réalité imaginée, l'organisation du bruit par la partition, la formation du réel par le langage, le tu, les artifices, la mise au point « sur l'arrière plan et tu t'arrêtes avant le baiser, c'est bien aimable de ta part ».

Un ouvrage sur ces adolescentes que le mode familial ne laisse pas s'envoler, ces cercles que certain·es voudrait faire entrer dans des carrés, le refus de ces amours des filles pour des filles.

« Au fil du temps, le trait s'épaissit jusqu'à l'empâtement, d'autant que les épisodes les plus anciens se modifient insensiblement dans ma mémoire à mesure que les plus récents m'apportent sur eux un éclairage nouveau ».
Lien : https://entreleslignesentrel..
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J'ai été très touchée par ce roman car tout est en nuances ce qui n'enlève aucune profondeur au propos. Une écrivaine qui est proche de la personnalité de Fanny Chiarello , d'ailleurs c'est sans doute elle-même ou du moins une des ses facettes, aperçoit une jeune joggeuse dans un quartier populaire du bassin minier. Elle en fait une photo car elle est très attirée par elle. Puis, elle lui écrit ce roman où elle imagine sa vie. Une vie qu'elle connaît bien car elle est elle même issue du même milieu. Ainsi dans ce dialogue avec Sarah, elle révèle aux lecteurs et lectrices que nous sommes, à quel point c'est douloureux de se sentir différente dans ses orientations sexuelles, alors que tout dans la société vous pousse à être normal, c'est à dire attirée par des garçons. Est-ce plus difficile dans ce milieu que dans la bourgeoisie, je n'en sais trop rien ? Je sais depuis Edouard Louis, que cette différence peut conduire à des réactions très violentes. Je pense que dans des familles catholiques conservatrices ou musulmanes, peu importe l'origine sociale, cela doit être très douloureux pour la jeune adolescente. Dans ce livre, la famille de Sarah n'est pas caricaturée, même si la mère est intrusive et pense qu'elle a le pouvoir de remettre sa fille dans « le droit chemin » , elle le fait certainement par amour et par par peur des malheurs que peut engendrer l'aveu de l'homosexualité. Tout en étant une mère qui essaie de bien faire elle est d'une rare violence pour la jeune adolescente qui se cherche et ne voudrait rencontrer que douceur et compréhension. J'ai trouvé la construction romanesque intéressante et les sentiments de la jeune fille très bien décrits. En revanche, j'ai trouvé un peu convenues et sans originalité les remarques sur la langue française et différents passages obligés sur les différences entre l'homosexualité et l'hétérosexualité. À la fin du livre, quand je l'ai refermé et laissé mûrir dans mes pensées, je me suis dit que c'était déjà compliqué d'être adolescente, encore plus, sans doute quand on vient d'un milieu dont on n'épouse pas les codes mais quand, en plus, on se sent juger pour ses émois sexuels alors cela doit devenir proche de la cruauté ce qui peut pousser suicide ou au moins au repliement sur soi. Je me suis demandée si Sarah n'allait pas devenir anorexique, tant les moments à table où elle sent le regard de chacun la scruter, la juger et enfin la condamner sont pénibles pour elle.

PS je susi très contente d'avoir lu un roman de cette auteure qui m'avait tellement ennuyée dans le précédent « Une faiblesse de Carlotta Delmont »
Lien : https://luocine.fr/?p=11682
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Avec le sel de tes yeux, Fanny Chiarello est de retour dans le bassin minier du Nord de la France dans lequel elle a grandi. Par hasard, elle croise une jeune fille athlétique qui court. Leurs regards se croisent furtivement, de loin, Fanny dégaine discrètement son appareil photo et immortalise ce sourire qui lui est adressé. Ou non. Peu importe. Ce regard et ce sourire vont devenir source d'inspiration pour l'auteure. A moins qu'ils ne la renvoient juste à son propre vécu, ses propres questionnements. Elle prénomme cette jeune fille Sarah, lui construit de toutes pièces une vie d'adolescente en souffrance. En souffrance du silence qu'elle s'impose sur son identité amoureuse, en souffrance de l'incompréhension et le jugement qu'elle devine, en souffrance de ce que lui dicte son corps. Alors elle court, toujours plus, pour libérer ses émotions, ses pensées intimes, ses attirances. Dans ce roman, j'imagine que réalité et fiction doivent se croiser, se mêler, s'enchevêtrer. le doute est permis, mais n'est-ce pas cette incertitude, cette ligne de flottaison éphémère qui en fait tout le charme - au-delà du message profondément problématique que la société attribue à l'homosexualité ?
Voici donc un roman poétique, d'une grande finesse et d'une extrême pureté.

Lien : https://laparenthesedeceline..
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De passage dans sa région d'origine: les mines, Fanny rencontre une jeune fille qui court et lui a souri. L'autrice va en faire l'héroïne d'un roman sous forme de lettre. Elle l'appelle Sarah et lui prête une vie familiale et scolaire; elle la tutoie. Sarah est homosexuelle, ce qui est mal vu, surtout par sa mère qui a découvert sous le matelas un roman d'amour entre deux filles. La mère interdit à Sarah de fréquenter sa meilleure amie: Jasmine, mère isolée mais Sarah continuera à la voir en cachette.
L'histoire se déroule sur une semaine à la fin de laquelle les deux jeunes filles se rencontrent...de loin.
Ce livre peut être utile à ceux et celles qui vivent mal leur sexualité par rapport à la société et aux parents.
C'est un roman proche d'une certaine réalité. le style est fluide. Un moment de lecture agréable et qui provoque la réflexion.
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Premier coup de coeur de cette rentrée d'hiver. Fanny Chiarello nous plonge dans le quotidien fantasmé d'une adolescente en quête d'identité. Elle ne dresse pas seulement le portrait de cette jeune femme dont on ne sait guère que le prénom, mais de toute une famille irritante de maladresse et de justesse.
Un roman dont l'écriture poétique dépeint avec précision les tâtonnements des premières amours lesbiennes, dans un style de narration anodin qui brouille les limites de la fiction et de la réalité.
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