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Plus qu'un roman, un véritable poème : une ode à la vie.

Un jour dans une ville minière du nord de la France, l'auteure croise le chemin d'une jeune fille qui lui sourit et la photographie.
En partant de cette photo, Fanny Chiarello imagine l'histoire de cette demoiselle, qu'elle nomme Sarah.
Sarah, à la frontière entre l'adolescence et l'âge adulte, en recherche d'une identité.
Sarah, qui se heurte aux oppositions de ses parents, quand elle s'écarte de la ligne qu'ils ont tracée pour elle.
Sarah, qui aime les filles, et qui est contrainte de le cacher.

Dans son roman, Fanny Chiarello fait le choix de s'adresser directement à cette jeune femme. Les messages, emplis de bienveillance et de curiosité, tranchent avec l'image que Sarah se fait de sa famille et d'elle-même. le tutoiement utilisé par la narratrice permet au lecteur d'accéder à l'intimité de Sarah, sans pour autant qu'on soit sûr de vraiment la connaître : en effet, on navigue en permanence entre rêve et réalité. Cette incertitude donne envie d'aller à la rencontre de Sarah, de la découvrir, d'écouter ses craintes, la rassurer.

J'ai trouvé la plume de l'auteur magnifique et très touchante. Une oeuvre à la fois poignante et pudique. La douceur qui se dégage de ce texte a été pour moi un vrai moment de poésie.
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L'auteure se fait son histoire imaginaire sur une jeune fille croisée dans la rue et qu'elle ne connait pas et sur laquelle elle fantasme toute une vie.
C'est un peu bizarre et déroutant, mais ça a le mérite de nous faire vivre de l'intérieure les émois d'une jeune adolescente à la recherche de son identité et qui a bien du mal à la faire reconnaître et accepter.
La banalisation de l'homosexualité est encore un long chemin semé d'embuches !
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Etre ado, se construire en tant qu'être à part entière, tenter d'affiner et d'affirmer ses sensibilités, c'est ce qu'explore si finement Fanny Chiarello, à travers le portrait de Sarah, qui ouvre les yeux sur son homosexualité dans une famille pour qui ça ne coule pas de source.

Un texte qui trouve sa puissance dans la délicatesse et l'attention de l'autrice, qui en plus expérimente une forme littéraire singulière entre réalité et fiction, donnant encore plus de force et de sensibilité à l'ensemble.

Sarah est maghrébine, et homosexuelle. Autant dire que ça ne va pas être simple, de mêler l'évidence à l'incompréhension. Fanny Chiarello se place telle un guide amical et bienveillant, dans le sillage d'une jeune fille croisée réellement, et engage une correspondance fictive avec elle.

L'autrice a pour habitude d'explorer l'agencement des mots et son écriture ainsi devient mouvante d'un livre à l'autre, des textes qui méritent de se poser un peu, de prendre le temps de s'adapter, pour ensuite s'y plonger totalement. Je vous invite à ce propos à découvrir également le zeppelin, paru en 2016.

Un très beau texte, touchant et juste, chronique sociale et humaine à faire circuler.
Lien : http://casentlebook.fr/le-se..
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Toute la fragilité du monde s'enfuit dans le sel de tes yeux

« Aujourd'hui, je m'aperçois que je t'écris depuis sept mois. J'ai commencé à le faire un peu moins de deux mois après t'avoir vue pour la première fois. Aujourd'hui, la lettre que je t'adresse dépasse les 150 pages. Ses proportions ne cessent d'enfler »

Une écrivaine et un personnage croisé et photographié un jour. Une lycéenne passait en courant. L'adresse inventive dans une réalité identifiée et imaginaire, à une jeune fille et à un personnage. le jeu de l'écriture et une immersion dans un possible d'une petite ville d'un ancien bassin minier du nord de la France.

« Je ne t'enverrai pas cette lettre. Je l'écris comme un manuscrit, sauf qu'il s'adresse à toi, Sarah Benarif, la jeune athlète qui vis et cours dans cette petite ville au bord de l'autoroute. Je t'écris depuis si longtemps que j'ai l'impression de te connaître »

Une petite ville et des paysages, « Je ne me suis pas seulement attardée sur les incontournables du paysages qui nous a vues grandir, toi et moi. Les terrils jumeaux de la base 11/19, les plus hauts d'Europe, y occupent l'arrière-plan d'à peu près tout ce que l'on voit », les montagnes noires et vertes du plat pays, les restes rouillés d'une armature industrielle et d'un monde disloqué.

Un sourire, une photographie, une jeune fille. Quelques instants retenus pour libérer l'imagination, donner sens aux mots et un espace à une existence. Il y aura donc un carnet, des phrases écrites et le temps singulier d'un personnage.

Le doute parfois sur qui parle ? Fanny Chiarello ou Sarah, le personnage ou celle qui l'éclaire – « je n'exclus pas de m'être créé une image mentale sans référent réel » – et l'interroge. Que nous disent « les parades amoureuses des jeunes gens que l'on considèrent comme normaux », être née le 11 septembre 2001 « entre deux avions », ces remarques émises blessantes pour celle qui les entend sans pouvoir ne pas les écouter, « Si tu disais à tes proches combien les allusions homophobes te blessent, ils se détourneraient de toi », cette capacité de résistance, « il n'était pas transgressif mais plutôt sain de se dérober à certains schémas de pensée qu'imposent les adultes »…

Les maux de la normalité. La surveillance maternelle « uniquement pour s'assurer que tu ne lises pas de livres ou ne visionnes pas de films montrant des femmes qui s'aiment ou qui entretiennent des rapports ambigus. Elle le fait depuis le jour où elle a trouvé sous ton matelas un livre que tu avais acheté en cachette », un roman, les règles d'une prison dont tu gardais les clés, l'humiliation, « Tu te sentais sale. Coupable et sale »…

L'autrice ouvertement ou par le biais du personnage souligne la propagande hétérosexuelle et ses effets, la force d'assignation à l'usage du corps féminin pour la maternité, « une petite fille est déjà, virtuellement, une matrice ». Les mots de la création atténuent le sentiment de solitude. Un roman confisqué et « tu as compris que tu n'étais pas là pour t'épanouir mais pour te conformer ». Et cela s'appelle l'amour parental, le vocable masque d'une véritable domination, « Tu es dans île déserte »…

Jasmine et le jazz (une invitation à écouter Nicole Mitchell et sa flute), la superficie de la terre, les champs d'exploration insoupçonnés, les corps adolescents rejetés comme corps étrangers, la colère si oppressante qu'elle pourrait conduire au suicide, Rose, le moment « où tes parents cessent d'être ceux qui te protègent », et si tu n'as pas le droit de lire des romans dans lesquels des femmes s'aiment « tu vas en écrire un »…

Je souligne les pages sur la narration, l'écriture, l'imaginaire habité et la réalité imaginée, l'organisation du bruit par la partition, la formation du réel par le langage, le tu, les artifices, la mise au point « sur l'arrière plan et tu t'arrêtes avant le baiser, c'est bien aimable de ta part ».

Un ouvrage sur ces adolescentes que le mode familial ne laisse pas s'envoler, ces cercles que certain·es voudrait faire entrer dans des carrés, le refus de ces amours des filles pour des filles.

« Au fil du temps, le trait s'épaissit jusqu'à l'empâtement, d'autant que les épisodes les plus anciens se modifient insensiblement dans ma mémoire à mesure que les plus récents m'apportent sur eux un éclairage nouveau ».
Lien : https://entreleslignesentrel..
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J'ai été très touchée par ce roman car tout est en nuances ce qui n'enlève aucune profondeur au propos. Une écrivaine qui est proche de la personnalité de Fanny Chiarello , d'ailleurs c'est sans doute elle-même ou du moins une des ses facettes, aperçoit une jeune joggeuse dans un quartier populaire du bassin minier. Elle en fait une photo car elle est très attirée par elle. Puis, elle lui écrit ce roman où elle imagine sa vie. Une vie qu'elle connaît bien car elle est elle même issue du même milieu. Ainsi dans ce dialogue avec Sarah, elle révèle aux lecteurs et lectrices que nous sommes, à quel point c'est douloureux de se sentir différente dans ses orientations sexuelles, alors que tout dans la société vous pousse à être normal, c'est à dire attirée par des garçons. Est-ce plus difficile dans ce milieu que dans la bourgeoisie, je n'en sais trop rien ? Je sais depuis Edouard Louis, que cette différence peut conduire à des réactions très violentes. Je pense que dans des familles catholiques conservatrices ou musulmanes, peu importe l'origine sociale, cela doit être très douloureux pour la jeune adolescente. Dans ce livre, la famille de Sarah n'est pas caricaturée, même si la mère est intrusive et pense qu'elle a le pouvoir de remettre sa fille dans « le droit chemin » , elle le fait certainement par amour et par par peur des malheurs que peut engendrer l'aveu de l'homosexualité. Tout en étant une mère qui essaie de bien faire elle est d'une rare violence pour la jeune adolescente qui se cherche et ne voudrait rencontrer que douceur et compréhension. J'ai trouvé la construction romanesque intéressante et les sentiments de la jeune fille très bien décrits. En revanche, j'ai trouvé un peu convenues et sans originalité les remarques sur la langue française et différents passages obligés sur les différences entre l'homosexualité et l'hétérosexualité. À la fin du livre, quand je l'ai refermé et laissé mûrir dans mes pensées, je me suis dit que c'était déjà compliqué d'être adolescente, encore plus, sans doute quand on vient d'un milieu dont on n'épouse pas les codes mais quand, en plus, on se sent juger pour ses émois sexuels alors cela doit devenir proche de la cruauté ce qui peut pousser suicide ou au moins au repliement sur soi. Je me suis demandée si Sarah n'allait pas devenir anorexique, tant les moments à table où elle sent le regard de chacun la scruter, la juger et enfin la condamner sont pénibles pour elle.

PS je susi très contente d'avoir lu un roman de cette auteure qui m'avait tellement ennuyée dans le précédent « Une faiblesse de Carlotta Delmont »
Lien : https://luocine.fr/?p=11682
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Dès qu'elle croise Sarah, Fanny comprend tout ce que la jeune fille cache : son amour des filles, les relations tendues avec sa mère, qui surveille ses lectures et ses fréquentations, ses difficultés à trouver quelqu'un à qui se confier, dans sa petite ville du nord de la France. Alors Fanny va écrire à l'adolescente, et lui donner un double de papier. Sous la plume de Fanny, Sarah devient une héroïne qui apprend, s'émancipe, et s'épanouit dans une identité qu'elle parvient enfin à s'approprier. Mettant en place un subtil jeu de miroir entre la réalité et le roman, le sel de tes yeux se lit comme une longue lettre de l'autrice à une jeune fille en mal de repères. Se penchant sur une réalité sociale souvent rude, Fanny Chiarello se positionne en grande soeur sereine et encourageante, et répond aux réactions de rejet dont est victime sa jeune héroïne par un message tout en délicatesse et en bienveillance.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Pas du tout croché sur cette histoire. Pourtant, le thème est fort. Une sorte de monologue imaginaire d'une écrivaine fascinée par une jeune fille qu'elle a aperçu courir. Comme des lettre à l'attention d'une jeune fille qui commence à assumer son homosexualité dans une famille qui ne veut pas en entendre parler.

Mais voilà, impossible de me laisser aller avec cette histoire en « tu » que j'ai trouvé bien plate… zut.
Lien : https://www.noid.ch/le-sel-d..
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Avec le sel de tes yeux, Fanny Chiarello est de retour dans le bassin minier du Nord de la France dans lequel elle a grandi. Par hasard, elle croise une jeune fille athlétique qui court. Leurs regards se croisent furtivement, de loin, Fanny dégaine discrètement son appareil photo et immortalise ce sourire qui lui est adressé. Ou non. Peu importe. Ce regard et ce sourire vont devenir source d'inspiration pour l'auteure. A moins qu'ils ne la renvoient juste à son propre vécu, ses propres questionnements. Elle prénomme cette jeune fille Sarah, lui construit de toutes pièces une vie d'adolescente en souffrance. En souffrance du silence qu'elle s'impose sur son identité amoureuse, en souffrance de l'incompréhension et le jugement qu'elle devine, en souffrance de ce que lui dicte son corps. Alors elle court, toujours plus, pour libérer ses émotions, ses pensées intimes, ses attirances. Dans ce roman, j'imagine que réalité et fiction doivent se croiser, se mêler, s'enchevêtrer. le doute est permis, mais n'est-ce pas cette incertitude, cette ligne de flottaison éphémère qui en fait tout le charme - au-delà du message profondément problématique que la société attribue à l'homosexualité ?
Voici donc un roman poétique, d'une grande finesse et d'une extrême pureté.

Lien : https://laparenthesedeceline..
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Dans une petite ville du bassin minier du nord de la France, la romancière Fanny Chiarello présente une exposition de photographies et de texte. A ce moment là, elle croise une jeune adolescente dans un parc en train de courir. Fanny l'a photographie. A travers les différents clichés, l'auteure comprend, transporte, saisit, retranscrit son mal-être, son secret. Mais aucune parole échangée, juste un regard. Et Fanny raconte.

L'auteure invente alors à travers ses photographies, un prénom, Sarah, une famille, une orientation sexuelle, des vies parallèles, une société mise de côté. Sarah aime les filles.

Comme un journal intime, le roman est construit en une semaine, chaque jour est raconté et compté. Un roman d'une grande sensibilité, d'une grande pureté, où la jeunesse actuelle se retrouve en bas d'une société hétéro-culturelle, avec peu d'ouverture d'esprit.

Une écriture extrêmement proche de la réalité encore actuelle, et c'est merveilleusement terrible à travers les mots de Fanny. Car, ce récit pour être celui de votre fille, de votre amie, de votre collègue, de votre voisine, en mal de vivre. Un roman ancré dans l'ère contemporaine où l'homosexualité est encore mal accepté et qu'il est difficile de vivre certaines émotions a l'adolescence lors de la découverte de nos sentiments.

Fanny Chiarello dresse le quotidien d'une adolescente en quête d'identité, complètement perdue dans un monde qui ne peut l'aider. Ce roman est l'un des plus poétiques que j'ai pu lire. D'une justesse incroyable, sans fioritures, avec un style particulier à la frontière de la fiction et de la réalité, qui s'entremêlent pour mettre un peu de sel à vos yeux.
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Fanny et Sarah ne se connaissent pas, et pourtant Fanny lui écrit et l'accompagne pendant ces sept jours qui changent tout dans la vie de la jeune femme. le sel de tes yeux est le roman qu'on aurait tou.te.s voulu lire au sortir de l'adolescence.

Sarah Benarif a bientôt dix-huit ans. Mais en attendant sa majorité, elle doit supporter de vivre avec des parents qui ne la comprennent pas et ne l'acceptent pas. Il faut dire que l'homosexualité cachée et réprimée de leur fille ne cadre pas avec leur besoin de « normalité » : pourquoi leur fille ne peut-elle pas avoir un petit ami et sortir avec ses amies comme toutes les autres jeunes filles de son âge ? Pourquoi doit-elle être si solitaire, courir seule dans les parcs et rencontrer des femmes plus âgées ? Fanny Chiarello nous propose le récit de l'incompréhension familiale, qui mène à l'intolérance et aux tentatives d'étouffer toute forme d'originalité.
Lien : http://untitledmag.fr/le-sel..
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