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Citations sur Saturne (206)

Depuis l’enfance, je réponds à ce panneau muet, cette ardoise brandie par mon père sur son lit de mort, ce geste ultime d’écriture. J’y réponds par l’écriture.
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Toute naissance est la mort naissante d'un idéal : les enfants ne ressembleront jamais trait pour trait à la façon dont leurs parents et leurs grands-parents les ont rêvés. Toute éducation est un échec : les parents et les grands-parents blessent toujours, souvent même sans le vouloir, un enfant.
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Quand ce jour advient, on est supposé faire un choix, celui de mourir à son tour ou de continuer à vivre. Je n’ai pas fait ce choix. Je n’en veux pas. (…) J’habite l’ardeur avec toi. Dans la mort des soleils, je ne vois que ton visage ; et je ne tiens pas à ce que cela change.
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On dresse donc des enfants à haïr, à mort. Quand ils sont suffisamment conditionnés à la haine, par une alternance de caresses trompeuses et d’humiliations inavouables, quand leur tête est assez colonisée par des histoires atroces, qui les précédent et dont ils sont les fruits malades, on les lâche dans ce qu’ils prennent à tort pour la liberté, mais qui n’est qu'une autre cage, juste plus vaste.
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C'était une douleur qui avait l'immensité du monde. Ce n'est plus rien. Pas même une question. Une histoire, scellée dans les nuits d'enfance, qui m'a percutée, et tuée, il y a des siècles.
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Que voulez-vous, vous êtes irrécupérable. Vous avez l’âme noire, vicieuse, d’un serpent peinturluré en biche. Quoi que puisse en penser mon vieux père, que vous avez réussi à berner par vos charmes, comme vous en bernez tant d’autres, moi, je ne vous trouve aucune excuse. Non. Vous n’êtes qu’une concubine entre les mains d’un garçon qui ne sera jamais un homme. Je suis le frère de Harry. Et au nom des miens, au nom de l’état dans lequel vous avez mis mon frère, je vous le jure: vous ne ferez jamais partie de notre famille. Nous ne vous recevrons plus: ni demain, ni les autres jours. AC
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Nous vivons, en permanence, dans et avec nos morts, dans le sombre rayonnement de nos mondes engloutis; et c'est cela qui nous rend heureux.
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Les Japonais nomment Takotsubo, qui veut dire “piège à poulpe”, ce syndrome où, à la suite d’une rupture amoureuse, d’un deuil ou d’un choc émotionnel intense, le cœur se déforme, ses muscles s’affaiblissent et deviennent si paresseux que, tout à coup, littéralement, il se brise.
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Tu aimes donc les livres à ce point? me dit-il. Comme ton père. Ton père aussi aimait les livres comme on peut aimer des êtres.
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Je me sens tapissée d’une substance opaque, qui tache de nuit tout ce que je regarde. Les maisons sont ternes. Les arbres, desséchés. Le ciel, sale. Viennent des rêves où tout recommence. Ce sont des rêves où toutes les couleurs semblent plus vives : les bleus sont plus tranchants, les rouges plus brillants, les blancs plus laiteux. J’ouvre une porte. Les gens qui sont morts ne sont pas morts. Leur visage est lumineux. Ils me prennent dans leurs bras. Je ne suis plus seule. Je n’ai plus peur. Je n’ai plus froid. Quand j’ouvre les yeux, je mets de plus en plus de temps à me souvenir qu’ils sont vraiment morts. Persiste, pendant plusieurs heures, le sentiment qu’ils sont toujours là, et qu’ils vont venir me chercher, et tout sera pardonné. Les portraits de mes grands-parents, de mon père et de mon oncle gisent sur mon oreiller. Je colle mon visage au leur. Je veux rentrer dans les images, mais mes dents se mettent à claquer. La terreur s’abat sur moi. Mes yeux n’arrivent plus à se détacher des affaires de ma grand-mère : je ne peux ni les toucher ni les jeter. Et du fond d’une valise éventrée, l’œil d’argent du dragon ornant la soupière de ma grand-mère me regarde, prêt à me calciner. Ma bouche reste fermée
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