Autant que je respecte l'art du haiku bien fait, je n'ai de cesse de me poser une question relative à ce que je vois depuis plusieurs années se faire dans les recueils de haikus canadiens, soit -surtout dans la collection qui m'intéresse ici- ceux publiés chez David : celle du déjà-vu, du déjà-connu, de la convention, de la répétition. Je me demande : hormis deux ou trois oeuvres d'exception depuis une dizaine ou quinzaine d'années, pourquoi la maison d'édition privilégie toujours des oeuvres ou collectifs qui offrent un produit sans grande créativité artistique? Rester toujours dans les sentiers battus nous conduit à un lac tiède. Loin de moi l'idée de dire qu'ils sont mauvais! Oh, non, ce recueil, comme beaucoup d'autres publiés dans la collection, est bien dirigé, bien composé, et offre des séries (ici, encore en collectif) de haikus respectables, venant d'auteurs respectés, mais encore une fois, sans grand intérêt quant au sujet, au propos et à la forme autre que d'être ce que des lecteurs avisés voudraient retrouver dans un produit connu, bien fait mais tout de même un peu surgelé. Il faut croire que les aléas et conventions du haiku le demandent? À moins de ne privilégier, comme maison d'édition, les auteurs et recueils qui parlent en faveur de la création plutôt que de verser vers un plus facile et marchand statu-quo... Mais non, ici, rien de neuf, mais tout de même, il s'agit de haikus, disons-le, bien convenables et bien faits.
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