Alain Choquart est un chef opérateur français devenu réalisateur et scénariste. Pour la première fois, il s'essaie à l'écriture et nous propose donc son premier roman "
Cette terre que je croyais mienne". Un récit que l'on peut classer dans la catégorie des romans noirs.
Nous allons suivre l'histoire de Paul Brunel (capitaine dans la police) qui se retrouve mis sur la touche suite à un grave accident qui s'est produit lors d'une opération d'infiltration qui a mal tourné pour lui. Après des jours de coma, il ne peut plus travailler sur le terrain et il est mis au placard. Il est assigné à un poste au centre d'action sociale de la police, et plus particulièrement dans le Vercors, terres de son enfance qu'il a quittées il y a bien longtemps et il espère justement y retrouver un peu la mémoire.
Mais très rapidement, une hécatombe de cadavres va parsemer son chemin, car ce lieu plutôt paisible en apparence est l'endroit idéal pour toute sorte de trafics, tellement la vie dans ces campagnes y est rude. Ses anciens amis doivent y faire face et Paul se rend compte de la pauvreté dans laquelle ils vivent eux qui sont restés au pays. Et parfois, pour s'en sortir, ils sont obligés de franchir certaines limites
J'ai beaucoup aimé le début de ce roman, car on entre rapidement dans le vif du sujet et j'ai apprécié cette écriture très descriptive de la nature, de la faune et de la flore. Tout y est détaillé et on a l'impression de se retrouver dans un roman genre " Nature writing" américain. On voit que l'auteur travaille dans le cinéma. Il nous dépeint les paysages avec beaucoup de précision.
" Un nuage de brume était resté prisonnier des grands arbres qui se dressaient sur les accotements de la rivière. La brume, agitait par la brise, planait au-dessus du cours d'eau en se jouant des lumières et des ombres, pareille au fantôme d'un ange protecteur."
Mais il y a un, mais, à trop vouloir décrire toutes les scènes et les situations, on fait face rapidement à l'horreur et à des descriptions de tortures, de violence difficilement supportable tellement cela devient gore. C'est glaçant. On se retrouve dans un film d'horreur.
"...la poitrine se déchira comme si elle explosait de l'intérieur. Michel fut aspergé en pleine face de lambeaux humides de chair rose et d'éclats d'os." Et là, ce n'est qu'un petit aperçu.
Les morts s'accumulent et j'ai trouvé que cela finissait par ne plus avoir de sens.
Il est vrai que c'est un roman très noir, mais au bout d'un moment cela devient excessif. Et ce n'est donc plus crédible. Je trouve cela dommage, car l'intrigue était intéressante.
Aussi, la construction du roman m'a un peu gêné. Les chapitres étaient courts et à chaque fois, il se rapportait à un personnage. On allait donc de l'un à l'autre et il m'est arrivé de me perdre un peu.
Et pour conclure, je dirai que ce récit pourra intéresser toute personne friande d'hémoglobine et de roman très noir. Âmes sensibles s'abstenir. Ce que je suis peut-être un peu.
Je remercie Babelio et les éditions les arènes pour la découverte de ce roman et de cet auteur.