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EAN : 9791037505989
340 pages
Les Arènes (20/10/2022)
2.86/5   14 notes
Résumé :
Les contreforts du Vercors, abreuvés de soleil et de vent.
Une grave lésion cérébrale pousse le capitaine Paul Brunel à retourner sur ses terres natales, racines d’une enfance heureuse.
Mais la nature majestueuse cache une ruralité en souffrance.
Un paysage de fermes dévastées, des femmes et des hommes acculés jusqu’au point de rupture, l’esprit gangrené par la peur du chaos…
La découverte du corps d’un jeune agriculteur, attaché à des ba... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Alain Choquart est un chef opérateur français devenu réalisateur et scénariste. Pour la première fois, il s'essaie à l'écriture et nous propose donc son premier roman "Cette terre que je croyais mienne". Un récit que l'on peut classer dans la catégorie des romans noirs.
Nous allons suivre l'histoire de Paul Brunel (capitaine dans la police) qui se retrouve mis sur la touche suite à un grave accident qui s'est produit lors d'une opération d'infiltration qui a mal tourné pour lui. Après des jours de coma, il ne peut plus travailler sur le terrain et il est mis au placard. Il est assigné à un poste au centre d'action sociale de la police, et plus particulièrement dans le Vercors, terres de son enfance qu'il a quittées il y a bien longtemps et il espère justement y retrouver un peu la mémoire.
Mais très rapidement, une hécatombe de cadavres va parsemer son chemin, car ce lieu plutôt paisible en apparence est l'endroit idéal pour toute sorte de trafics, tellement la vie dans ces campagnes y est rude. Ses anciens amis doivent y faire face et Paul se rend compte de la pauvreté dans laquelle ils vivent eux qui sont restés au pays. Et parfois, pour s'en sortir, ils sont obligés de franchir certaines limites
J'ai beaucoup aimé le début de ce roman, car on entre rapidement dans le vif du sujet et j'ai apprécié cette écriture très descriptive de la nature, de la faune et de la flore. Tout y est détaillé et on a l'impression de se retrouver dans un roman genre " Nature writing" américain. On voit que l'auteur travaille dans le cinéma. Il nous dépeint les paysages avec beaucoup de précision.
" Un nuage de brume était resté prisonnier des grands arbres qui se dressaient sur les accotements de la rivière. La brume, agitait par la brise, planait au-dessus du cours d'eau en se jouant des lumières et des ombres, pareille au fantôme d'un ange protecteur."
Mais il y a un, mais, à trop vouloir décrire toutes les scènes et les situations, on fait face rapidement à l'horreur et à des descriptions de tortures, de violence difficilement supportable tellement cela devient gore. C'est glaçant. On se retrouve dans un film d'horreur.
"...la poitrine se déchira comme si elle explosait de l'intérieur. Michel fut aspergé en pleine face de lambeaux humides de chair rose et d'éclats d'os." Et là, ce n'est qu'un petit aperçu.
Les morts s'accumulent et j'ai trouvé que cela finissait par ne plus avoir de sens.
Il est vrai que c'est un roman très noir, mais au bout d'un moment cela devient excessif. Et ce n'est donc plus crédible. Je trouve cela dommage, car l'intrigue était intéressante.
Aussi, la construction du roman m'a un peu gêné. Les chapitres étaient courts et à chaque fois, il se rapportait à un personnage. On allait donc de l'un à l'autre et il m'est arrivé de me perdre un peu.
Et pour conclure, je dirai que ce récit pourra intéresser toute personne friande d'hémoglobine et de roman très noir. Âmes sensibles s'abstenir. Ce que je suis peut-être un peu.


Je remercie Babelio et les éditions les arènes pour la découverte de ce roman et de cet auteur.
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Partons aujourd'hui à la campagne avec ce polar français que j'ai pu découvrir grâce à la masse critique Babelio. L'auteur, Alain Choquart, signe avec Cette terre que je croyais mienne un premier roman noir qui offre une image peu flatteuse de la campagne française.

Il y a des romans policiers qui, malgré un ou deux cadavres dissimulés au fil des pages, servent pratiquement de support pour promouvoir une région, montrant les charmantes habitations ou la beauté des paysages. Citons par exemple Jean-Luc Bannalec, Martin Walker ou la fameuse série avec L'inspecteur Barnaby. Cette terre que je croyais mienne n'enrichira malheureusement pas cette liste. Pourtant, on ne peut reprocher au Vercors, où se déroule l'histoire, le manque de charme…

On commence le roman sur les chapeaux de roues : Paul, le personnage principal, vient de démanteler un réseau de trafic d'êtres humains. Néanmoins, la fin de l'action tourne mal et Paul se retrouve pour plusieurs mois dans le coma. Une fois réveillé, les séquelles sont si importantes qu'il est obligé de prendre sa retraite. L'avenir ne s'annonce pas rose pour notre trentenaire dont la vie sera désormais rythmée par des douleurs paralysantes de la tête et de fortes doses d'analgésiques.

De ce fait, on est heureux pour lui quand il retourne dans sa région natale, qu'on imagine paisible et réparatrice. Grosse erreur ! Ses anciens amis reviennent sur le devant de la scène, dont Elsa, son amour de jeunesse. Ici, le milieu (agricole) est marqué par la précarité ; à chacun donc de trouver des pistes pour gagner de l'argent.

Bientôt, on découvre le premier cadavre, celui d'un jeune ouvrier agricole, et avant qu'on ne puisse reprendre ses esprits, on est entraîné dans une histoire sanglante et violente.

On ne peut pas reprocher au livre le manque de rythme. La mafia ne laisse traîner aucune chose quand il s'agit de protéger ses intérêts. Les pages se tournent donc avec facilité et le propos est enrichi avec des notes humoristiques. On devine aussi les connaissances de l'auteur sur l'agriculture. Néanmoins, à un moment donné, on est saturé par la violence et on aimerait bien s'installer dans un café ou passer chez la boulangère du coin. Ces moments, qui auraient permis à l'histoire de planter le décor et d'être mieux ancrée dans la région, sont malheureusement inexistants. le lecteur reste donc complètement en dehors et même Paul, contemplant de temps à l'autre le paysage, n'y change rien.

Cette terre que je croyais mienneAlain Choquarttous les livres sur Babelio.com

***Livre chroniqué par Eva***
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Cette terre que je croyais mienne appartient au genre du polar régional bien noir. Paul, le protagoniste, revient au pays de son enfance après un revers professionnel. Abîmée, la montagne du Vercors l'est tout comme le pauvre flic. Paul est un être cassé et solitaire. Sa vie affective est inexistante. Son mariage n'a duré qu'un an et sa dernière liaison a fini dans l'horreur. La nature, elle, a été malmenée au possible par une agriculture qui use sans parcimonie de pesticides et par une politique d'urbanisation qui laisse se développer des zones pavillonnaires tristes à pleurer. Les paysans, dans leurs combinaisons vertes à fermeture éclair ont dû se reconvertir. Les champs de maïs dissimulent une culture de cannabis assez lucrative.
Alain Choquart explore la violence extrême des réseaux de prostitution et de drogue kosovares. le récit est musclé et saturé de testostérone. L'atmosphère du roman serait insoutenable s'il ne ménageait ça et là quelques parenthèses, comme des bouffées d'oxygène, où l'auteur évoque la beauté du paysage du Vercors et de sa faune. Et c'est là que vient se ressourcer Paul, pas même remis du traumatisme crânien que lui a valu son infiltration d'un réseau de prostitution? La sérénité n'est pas au rendez-vous.
Bien écrit, le polar montagnard est toutefois viril au possible, la paranoïa pratiquement générale, et la réflexion, cynique. On est dans l'action plus que dans la psychologie. Et l'action est brutale ( Y font écho les retours sur le passé de Paul, avec des épisodes violents aussi de sa jeunesse). La sauvagerie, mêlée de perversion, est partout. Les cadavres se ramassent à la pelle. Au total : 8, si mon compte est bon. On est dans une course aux oeufs de Pâques mais version mafia kosovare. Trop, c'est trop.
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Le capitaine de police Paul Brunel n'est plus apte au service suite à une commotion cérébrale subie lors de sa dernière opération d'infiltration où il a failli rester sur le carreau.

Gardant de terribles séquelles, il rejoint sa terre natale dans le Vercors pour prendre ses nouvelles fonctions.

La région a bien changé et semble presque à l'abandon, gangrenée par la misère, seule la nature majestueuse semble résister.

Le monde rural est en souffrance, les hommes et les femmes proches du point de rupture. Pour s'en sortir, pas d'autres solutions que de s'adonner à d'autres cultures, quitte à franchir l'illégalité.

“ La nature se nourrissait de la mort et Paul savait que l'espace était déjà lavé par la pluie, nettoyé par les animaux de toutes espèces, du plus petit insecte rampant au massif hibou grand duc dont le vol traverse la nuit sans un bruit. ”

Et lorsque le corps sans vie d'un agriculteur est retrouvé, Paul réalise à quel point la violence des villes a rejoint la campagne autrefois si paisible.

Alain Choquart est connu pour sa belle carrière de chef opérateur notamment auprès du grand Bertrand Tavernier avec qui il a tourné dix films. Réalisateur et scénariste, il passe de la bobine à l'encre , nous offrant un premier roman de haut-vol, dans un décor rustique où la nature, un personnage à part entière côtoie des hommes et des femmes qui semblent être au bout de leur vie.

Si l'histoire peut paraître peu originale, pour qui s'est déjà gavé de polar, la mise en scène et l'écriture risque d'en surprendre plus d'un.

Aussi rythmé qu'un bon thriller, nous immergeant dans un décor naturel, nous faisant profiter du paysage, et nous offrant un casting de choix et un scénario sans concession face à la violence.

Qu'il soit du côté de la bobine ou de l'encre, Alain Choquart a un talent fou, il serait vraiment dommage de ne pas le découvrir.

C'est vivement recommandé aux amoureux du noir cinq étoiles.
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Livre abandonné après 33% de lecture.


Je l'ai commencé parce qu'il se déroule dans le Vercors et que c'est un roman rural, en plus d'être un roman (très) noir. Et oui, l'auteur tient sa promesse et écrit régulièrement des descriptions de paysages, animaux, etc.
Hélas, le style n'est pas beau et ne me fait pas vraiment apprécier ces passages ruraux. Les phrases sont longues, parfois je me demandais après une phrase ce que je venais de lire. Mais si le reste du roman avait été meilleur, j'aurais continué.


Seulement, le reste du roman est bien moins. Je le définis comme compliqué. J'ai eu du mal à savoir qui était qui. Parfois je lisais, non pas pour savoir ce qui allait se passer, mais pour savoir qui était cette personne dont on parlait. Ou qui avait été tuée.
L'intrigue n'était pas non plus facile à suivre (forcément, si on ne reconnait pas bien les personnages).
Mais en plus de cela, le roman n'était pas noir, il était plus que noir, sordide, anxiogène.
Je ne suis pas tellement une âme sensible mais là, je n'ai pas apprécié.


Un style compliqué avec de longues phrases, des passages de descritpions de paysages, mais toujours dans ce style compliqué, des personnages qu'on ne connait pas bien, une intrigue qu'on ne comprend qu'à moitié et qui est sordide, anxiogène en plus... livre abandonné.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
les flashes de ses souvenirs étaient toujours négatifs. C’est peut-être ce qui l’avait décidé à revenir sur les terres de son enfance. À se confronter à sa mémoire. Des pans entiers de son passé restaient pétrifiés, la chronologie de sa propre histoire s’était grippée. Quand il regardait derrière lui, il avait le sentiment de visiter les coulisses d’un spectacle de marionnettes après la représentation. Les personnages étaient immobiles, rangés sur des étagères. Il les reconnaissait. Les traits de leurs visages, leurs vêtements lui étaient familiers, mais plus aucune lumière ne les animait, ni aucun son de voix, et il ne savait pas si le spectacle avait été triste ou gai.
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Paul avait relevé les yeux, comme il l'avait fait pour regarder l'hirondelle, et assistait à l'apparition irréelle de ces jeunes femmes tels des insectes volants enfermés dans un bocal, qu'on libère trop tard et dont on observe le dernier battement d'ailes.
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Louise était debout dans la baignoire et tenait contre sa poitrine Marie qui riait sous le jet de la douche chaude.
Léo et Mathieu ne bougeaient plus et avaient cessé de respirer.
L'eau ruisselait sur le dos de Louise, glissait sur les dômes de ses fesses. De fines gouttelettes s'accrochaient aux poils bruns de sa toison et scintillaient sous son ventre lisse. Elle dégagea un bras, libérant un sein gorgé de lait que Marie tentait d'agripper de ses peits doigts. De sa main libre, Louise fit une fontaine et dirigea un filet d'eau sur le front de son enfant.
Léo et Mathieu n'avaient jamais vu plus beau baptême.
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Le vitrail au-dessus de son épaule était trversé par des flèches de soleil. Ses paupières clignèrent devant ses yeux secs. Il se concentra sur les dessins du vitrail. La partie haut représentait un blason : une muraille de château surmontée d'une tête de sanglier dont la gueule ouverte laissait sortir une langue rouge sang. Dans la partie inférieure, la jeune fille aveugle au regard blanc, à genoux, faisait face à la lueur divine qui transperçait la roche au-dessus de la source.
(...)
Il reconnut la jeune aveugle du vitrail. C'était Betty !
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La visite de Léo et Mathieu à la porcherie leur avait révélé qu'il s'était passé là quelque chose de grave. Seul un fusil d'assaut avait pu réduire en charpie quarante mètres de mezzanine construite en planches de trois centimètres. C'est ce que Léo avait compris à peine entré dans le bâtiment. Il lui fallut moins d'une minute pour trouver l'emplacement du tireur. Le sol était jonché de douilles éparpillées par les pitétinements des porcs. L'homme avait vidé un chargeur.
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