Le crime de l'Orient-Express

J'en ai la tête qui tourne !... Dites quelque chose, mon cher ami, je vous en conjure !... Montrez-moi comment l'impossible peut bien être possible !...

- Et maintenant, mademoiselle, voulez-vous nous parler des événements de cette nuit ?
- Je crains de n'avoir rien à vous dire. Je me suis couchée, et j'ai dormi.
- Vous sentez-vous perturbée, mademoiselle, de savoir qu'un crime a été commis à bord de ce train ?
La question de Poirot la prit visiblement au dépourvu. Ses yeux gris s'élargirent un peu.
- Je ne comprends pas très bien le sens de votre question, dit-elle.

- Excusez-moi, monsieur. Puis-je me permettre de vous demander votre nom ? Votre physionomie me semble familière.
- Hercule Poirot… pour vous servir, madame.
Après un court silence, elle prononça :
- Hercule Poirot. C’est cela même. J’y suis maintenant. C’est la main du destin.

Mon très cher ami, je connais la nature humaine, et je puis vous dire que, devant la perspective de passer aux assises pour meurtre, le plus innocent des êtres peut perdre la tête et se livrer à toutes sortes d'absurdités.

A votre avis, un homme qui se suicide peut-il se poignarder lui-même à dix, douze, quinze endroits différents?

Messieurs, je crois en la fidélité qu'on doit à ses amis, sa famille et sa caste.

Une midinette française - ou belge -, coquette, mutine... pas une femme au monde ne lui arrivera jamais à la cheville...

"- Vous ne voulez toujours pas me dire votre petit secret ? demanda Poirot d'une voix douce, presque insinuante.
- Je ne peux pas... je ne peux pas...", souffla-t-elle.
Et, tout d'un coup, sans crier gare, elle s'effondra, cachant sa tête dans ses mains et pleurant toutes les larmes de son corps...

"L'impossible ne peut se produire, donc l'impossible doit devenir possible, malgré les apparences." (p. 121)

Quand Maman sent quelque chose, on peut parier son dernier dollar sur son intuition.