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Hercule Poirot - Romans tome 11 sur 33
EAN : 9782253009276
189 pages
Le Livre de Poche (01/01/1980)
  Existe en édition audio
3.91/5   1580 notes
Résumé :
Bien sûr, la retraite a ses charmes... Cependant, Hercule Poirot ne peut s'empêcher, de temps à autre, de reprendre du service. Oh ! pas pour n'importe quelle affaire, bien entendu. Un détective aussi célèbre que lui ne se dérangerait pas pour un meurtre ordinaire. Non, Hercule Poirot ne s'intéresse qu'aux crimes les plus déroutants, les plus passionnants, les plus...
Bref, à la crème des crimes. Et quelque chose lui dit que cette curieuse lettre signée A.B.C... >Voir plus
Que lire après A.B.C contre PoirotVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (170) Voir plus Ajouter une critique
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A. B. C. contre Poirot était ma seconde rencontre avec les romans d'Agatha Christie et, selon toute vraisemblance, ce sera également la dernière. Pour le dire gentiment, ce qu'elle écrit ne correspond pas à mes attentes de lectrice : peut-être est-ce très bien fait dans sa catégorie, mais c'est la catégorie elle-même qui ne me convient pas.

En effet, j'attends des romans : soit qu'ils me plongent dans un monde inconnu (distant ou bien dans le temps ou bien dans l'espace) mais toutefois crédible, soit qu'ils fassent état d'une expérience particulière vécue ou ressentie par l'auteur(e), soit, par le biais de la fiction, qu'ils constituent une sorte de mini laboratoire où l'auteur(e) y déroule des potentialités non accessibles en l'état dans la réalité concrète, « mais qui pourraient avoir lieu si »…

Or, Agatha Christie ne semble situer ses romans dans aucun de ces registres. Cela s'inscrit dans une période historique (premier tiers ou milieu du XXème siècle en Angleterre), en soit pourquoi pas, cela fait mine de mimer le réel de ce lieu et de cette époque, mais, en réalité c'en est très éloigné, pour ne pas dire hautement et totalement factice.

Ce sont surtout les incohérences ou invraisemblances psychologiques des personnages qui me dérangent et/ou m'agacent le plus. le comportement des personnages sonne faux à mes oreilles de bout en bout. Quant au message délivré par l'auteure, sans mentir, j'ai essayé d'en trouver un, mais la vérité, c'est qu'il n'y en a sans doute pas, et cela aussi a le don de m'ennuyer cordialement, car ça sent la gratuité à plein nez, le genre de livre qu'on prend, qu'on lit et qu'on oublie aussi sec.

En fait, il s'agit plutôt d'une sorte de jeu de piste, et tout l'intérêt du roman — si intérêt il y a — consiste à faire perdre le lecteur au jeu des devinettes et des conjectures. J'ai l'impression que tout l'édifice construit par Agatha Christie n'a pour seule finalité que de lui entendre dire à elle : « Tu vois, ma cocotte, je t'ai bien eue : tu as pensé ça, et en fait c'est ça. » Bon, OK, très bien, mais moi je m'en fiche absolument d'être la dupe d'un jeu qui est pipé dès le départ. D'où mon affirmation initiale qu'il s'agit sans doute de ma dernière excursion avec cette auteure, car, sortie des méandres du scénario, je n'en retire absolument rien.

Permettez-moi juste, pour étayer mon ressenti à cette lecture, de citer un passage datant de 1992 de Robin Cook — l'auteur britannique du troublant J'étais Dora Suarez, entre autres, pas son homonyme américain — qui fait ce commentaire, à propos de la dame Christie et consorts, que je partage avec lui en tout point :

« Pendant longtemps, ce qui passait pour la littérature noire est resté l'apanage d'une bande d'adorables vieillards impitoyables obsédés par l'argent qui écrivaient des romans faits par la classe moyenne pour la classe moyenne ; ils ont réduit l'horreur brutale de la mort violente, et ses raisons tout aussi brutales, au niveau d'une version industrialisée d'une partie de cache-cache. Avec l'assurance d'un montreur de marionnettes convaincu que son petit numéro est du grand théâtre, ces individus ont contrefait la mortalité en la remplaçant par des nounous assises auprès d'un grand feu de charbon dans la nurserie. Entre leurs mains, un corps qui s'effondre sur le sol est l'équivalent d'une charade mimée devant les rideaux d'un château ; la haine et la violence ont été réduite au tintement agréable d'un piano accompagnant une comptine ; et le résultat catastrophique peut se résumer sous le terme " procédure policière ", dont les auteurs ont décrété que toute chose aussi excitante que la réalité serait mauvaise pour la tension du lecteur.
Ces bourgeois littéraires ont causé un tort incalculable au genre en se l'appropriant, usurpant et profanant le territoire, tout comme l'oncle de Hamlet profana le Danemark. En se contentant d'envelopper tout le travail sérieux effectué dans leurs bras stéréotypés et encore vivaces, ils ont noyé le roman noir dans les eaux tièdes du roman d'évasion. Leur crime, qui consiste à dire aux gens ce qu'ils préféreraient ne pas savoir, avec ce regard de spectateur dont ils ne peuvent se défaire, est le crime majeur.
En réalité, le mal ainsi infligé au roman noir constitue un paradigme du mal que nous avons infligé à notre intégrité en général ; j'aimerais donner un exemplaire de Dix Petits Nègres (ou alors La Mystérieuse Affaire de Styles, au cas où il serait sensibilisé au racisme) à Shakespeare, sans aucun doute le plus grand écrivain noir, et imaginer sa tête lorsqu'il commencerait à lire.
Il y a soixante-dix ans, le désir d'évasion avait certainement une bonne raison d'être. Les lecteurs, bien qu'ils cherchent avant tout à oublier les horreurs de la guerre 14-18, avaient envie d'être encore bichonnés un petit peu ; et ce désir a entretenu cette température douillette qui constitue une protection vitale pour ces écrivains superficiels dispensés ainsi de se battre avec la réalité ; car, exposée à ce vent cinglant, leur littérature qui n'a jamais été faite pour supporter ce genre d'imprévus, aurait péri aussitôt.
La classe moyenne britannique qui détient encore une trop grande part de notre littérature et du choix de publication possède le même talent pervers pour remplacer la réalité par de l'ersatz de littérature, comme jadis elle a remplacé l'autonomie de plusieurs pays malchanceux par un statut de dominion, avant de baptiser le tout empire. de par leur aspect commercial, ces expériences ne possédaient pas le souffle imaginatif capable de les faire passer du court au moyen terme, mais malgré cela, dans le monde de la littérature noire comme dans le cas des lois sur la vente d'alcool — autre sujet sensible — on a assisté à une nouvelle intronisation rentable d'une chose qu'on prenait simplement pour un caprice passager.
Et ainsi, Qui a tué Roger Ackroyd ? ( " On s'en tape ", comme le déclara un critique intelligent à un ami lors de la parution du livre) remplaça Poe et Wilkie Collins, pour ensuite se scléroser et devenir permanent, la " procédure policière " était là pour longtemps. Conséquence déprimante, le terrain où s'affrontent la mort, la police et la société a été désamorcé. Ni le lecteur ni les personnages ne semblent avoir souffert d'être exclus de l'existence, le lecteur parce qu'on ne l'a pas incité à croire ce qu'il lisait (car dans ce cas, adieu l'évasion), et les personnages parce qu'ils n'ont jamais eu la prétention d'exister.
Et donc, dans le roman criminel, on inventa le pistolet à bouchon pour remplacer le vrai, dont nos chers vieux gratte-papiers savaient seulement que ça faisait du bruit, que c'était dangereux et que ça créait du désordre, ce qui me rappelle deux clowns que j'ai vus au cirque quand j'étais enfant ; l'un d'eux pointe son arme sur l'autre : le 1er clown, en dénudant son torse : " Tire ! " le 2ème clown presse sur la détente, un drapeau jaillit du canon de son arme et sur lequel est inscrit le mot " Bang ! " »

Alors voilà, pour celles et ceux que cela intéresse encore, et en prenant bien garde de ne rien déflorer d'essentiel à l'intrigue, car c'est bien à peu près la seule chose qu'il y a, dans ce roman, une intrigue, j'ai encore à vous dire qu'il s'agit d'un tueur en série. (Bon déjà, rien que le coup du tueur en série, thème usé, archi-archi-usé, sachant qu'hormis le cancer, la guerre et certaines autres maladies, les tueurs en série sont très, très, très rares dans l'histoire des hommes. Même les villes mondiales qui affichent les plus forts taux d'homicide ne comptent que très exceptionnellement des tueurs en série… Enfin, bref, passons…)

Un tueur en série, donc, qui prend le soin au préalable d'envoyer des lettres à Hercule Poirot (bah oui, pour l'auteure, c'est tout de même plus commode pour en faire le pivot de son histoire) annonçant l'endroit et le moment du crime. En esprit bien ordonné, on commence bien sagement à la lettre A, puis B, etc. Vous voyez, c'est super crédible le coup de l'algorithme et c'était déjà le cas dans les Dix petits nègres (récemment rebaptisé Ils étaient dix) et qui m'avait autant agacée.

La subtilité — si subtilité il y a — consiste à faire un amalgame avec les horaires des trains qui, à l'époque en Angleterre s'appelaient A. B. C., d'où la signature de chaque forfait par un exemplaire de ces fameux horaires. Comme vous vous en doutez, Hercule Poirot s'ingénie donc, avec la puissance de raisonnement, la modestie et le petit doigt levé qui lui sont coutumiers à démasquer ce mystérieux assassin qui signe ses crimes d'un Z qui veut dire Zor… euh non, pardon, d'un A. B. C.

Excusez-moi pour ce petit lapsus avec la lettre Z, peut-être est-ce à cause de ce que provoque en moi ce genre d'intrigue hautement artificiel : ZZZzzzzzzz. Mais, ceci dit, que cela ne vous dissuade nullement de vous plonger dans ce livre si l'exercice vous convient, car ceci n'est, tout bien considéré, que mon avis, c'est-à-dire, aujourd'hui comme toujours et à jamais, pas grand-chose.
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Une nouvelle enquête d'Hercule Poirot face à un serial killer.😈


Hercule Poirot n'a pas de temps à perdre. Au courrier, une lettre émanant d'un certain A.B.C lui annonce un meurtre dans la ville d'Andover pour le 21 du mois. le jour annoncé, Mrs Ascher est assassinée dans son bureau de tabac avec un guide des chemins de fer près d'elle. Peu de temps après, nouvelle lettre où A.B.C se gausse de l'incapacité d'Hercule Poirot et lui annonce un nouveau crime à Bexhill. Malheureusement, notre détective arrive trop tard puisque la jeune Betty Barnard est retrouvée étranglée sur la plage avec toujours ce fameux guide des chemins de fer. Pas le temps de s'appesantir sur les faits, qu'un troisième crime est annoncé et perpétré à Churston sur la personne de Sir Carmichael Clark.
Hercule Poirot décide de mettre toutes les chances de son côté en proposant une enquête conjointe entre la police et les familles de ces trois victimes. Mais voilà qu'une quatrième lettre arrive par la poste, annonçant une prochaine victime à Doncaster...


A.B.C. contre Poirot est selon moi l'un des romans les plus atypiques d'Agatha Christie. D'une part, à la différence de ses précédents romans, Agatha Christie nous propose une série de meurtres sans liens les uns avec les autres... donc pas de possibilité de "cuisiner" les suspects habituels le long du livre afin d'en faire émerger un coupable ; d'autre part, le style des chapitres mélange narration du Capitaine Hastings et interlude d'Alexandre Bonaparte Cust. Bref, plus de huis-clos, d'interrogatoires en pagaille... mais de l'action et une course contre la montre.
Le scénario élaboré par Agatha Christie dans ce roman est assez tordu, ce qui rend cette enquête encore plus captivante. Voir Hercule Poirot dépasser par les événements et narguer par un serial killer à de quoi nous mettre en joie.


Pour conclure, Agatha Christie tente de renouveler les enquêtes d'Hercule Poirot en y apportant une nouvelle dimension. C'est plutôt réussi.😈
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Hercule Poirot reçoit une lettre étrange : un inconnu qui signe ABC le convoque à Andover. Quelques jours plus tard, il apprend de la bouche de l'inspecteur Japp qu'une dénommée Asher a été assassinée et qu'un guide de chemin de fer, ABC, a été trouvé aux côtés de la victime. le mystérieux correspondant du détective le convoque de nouveau, à Bexhill, cette fois-ci où une Betty est tuée.
Comme toujours, je n'ai pas deviné qui est le meurtrier. Comme toujours un excellent divertissement.
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Il est vrai que je suis assez nostalgique de l'époque, où je regardais les téléfilms d'Hercule Poirot avec mon père et ma soeur (très bonne adaptation, soit dit entre temps) mais je n'avais jamais pris le temps de lire les oeuvres en elles-mêmes. Aussi, quelle ne fut pas ma surprise lorsque je retrouvais cet ouvrage que j'avais projeté de lire depuis un moment déjà et que je n'avais toujours pas lu.

Alors là, je tire mon chapeau à Agatha Christie car, même s'il est vrai que ce roman peut paraître un peu obsolète aujourd'hui en raison de la signature de l'assassin, celle du dépôt d'un exemplaire de l'indicateur A.B.C. auprès de ses victimes qui indiquait les horaires pour une ligne de chemin de fer, et pourtant il n'en n'est rien. le lecteur se laisse toujours captiver par l'enquête dans laquelle la police mais également Scotland Yard ont été impliquées, même si les lettres annonçant la date et le lieu du prochain meurtre ne s'adressent qu'au célèbre détective belge Hercule Poirot. Mais pourquoi lui justement ? Et quel est cette manie de respecter l'ordre alphabétique en assassinant une personne dont l'initiale du nom correspond à celle de la ville choisie ?
Serait-ce l'oeuvre d'un maniaque, d'un homme (ou femme d'ailleurs) dérangé ? Poirot, lui, n'en croit rien et c'est là que l'histoire devient extrêmement intéressante.

Il est vrai qu'à certains moments, ce dernier peut se montrer exécrable, voire inhumain, attendant presque avec impatience le prochain meurtre pour pouvoir cerner la logique de l'assassin mais son raisonnement n'en n'est pourtant pas moins exact, amener le tueur à commettre une erreur fatale, celle qui le démasquera !

Bref, un roman très accrocheur, passionnant et extrêmement bien écrit mais, est-il encore besoin de le préciser lorsqu'on parle d'Agatha Christie ? A lire !
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Hercule Poirot est en retraite, enfin une retraite à la Poirot, c'est à dire dans l'attente d'activités.
Voilà t-il pas qu'un dénommé ABC met Poirot en demeure de mettre en échec ses petites cellules grises en l'informant, par lettre, qu'un meurtre sera commis, par ses soins, à Andover, le 21 juin.
Le détective retrouve, avec plaisir, son compagnon, Hastings, revenu, pour affaires en Angleterre. Heureusement pour nous lecteurs, sinon qui aurait relaté cette aventure?
Le meurtre promis a bien lieu. La victime: une femme dont le nom commence par la lettre A.
A côté de la défunte se trouve un guide des chemins de fer ABC.
Poirot craint le pire. Un maniaque? Un tueur en série?
Une seconde lettre lui parvient annonçant une prochain victime à Bexhill, malgré la sécurité mise en place, un homme promenant son chien, découvre le cadavre de Betty Barnard, étranglée. Un guide des chemins de fer ABC se trouve proche du corps de la victime.
A - B, une troisième lettre parvient à Poirot annonçant un crime, lettre C pour la ville et la victime. Malgré le dispositif la police et le détective font chou-blanc!

Faut-il envisager que l'assassin fasse un alphabet complet du crime ? Pourquoi défier Poirot et pas directement le Yard? Qui est ce criminel, un fou maniaque de l'alphabet? Familier des victimes? Expectative chez les uns, la police et chez les autres, Poirot et Hastings.

Pourtant il y a un détail qui cloche. Oui, un tout petit rien, une phrase prononcée lors des interrogatoires, mais où, quand et par qui? C'est le dilemme. Il faut faire travailler ses petites cellules grises...

A partir de ce moment là, l'autrice met un petit caillou dans le soulier du lecteur qui le suivra jusqu'au bout du roman. D'accord mais moi je l'avais senti ce caillou et même repéré lorsqu'il a été prononcé, ce détail...mais pour me planter lamentablement.
Tout bonnement parce que la force d'Agatha Christie c'est de faire prendre à son lectorat, surtout moi, des vessies pour des lanternes.
Une nouvelle fois un grand roman policier mené de mains de maître avec un dénouement aussi improbable que d'habitude mais avec un talent pour ce genre de littérature exceptionnel, pour le moins à mes yeux.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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critiques presse (1)
Sceneario
30 juin 2020
Une adaptation excellente d’un classique de la grande romancière qui nous fait espérer que les deux auteurs de cet album, eu égard à la liste incroyable d’enquêtes écrites, sauront revenir dans cette collection pour notre plus grand plaisir.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (114) Voir plus Ajouter une citation
— [...] Vous savez, Hastings, que je vous considère un peu comme une mascotte.
— Vraiment ? En quel sens ?
Sans répondre directement à ma question, il poursuivit :
— Dès que j’ai appris votre arrivée, je me suis dit : Il va sûrement se passer quelque chose. Comme autrefois, nous allons faire ensemble la chasse au malfaiteur. Mais nous ne nous contenterons point d’un crime ordinaire. Il nous faut quelque chose de rare… de recherché… de fin…
— Ma parole, Poirot, ne dirait-on pas que vous êtes en train de commander votre menu au Ritz ?
— Avec cette différence qu’on ne saurait préparer un crime sur commande.
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— Si vous avez quelques questions à me poser sur l’affaire de Bexhill, je vous en prie, n’hésitez pas.
— Vous n’avez sans doute pas un signalement de la jeune fille ?
— Elle était âgée de vingt-trois ans et travaillait comme serveuse au café de la Chatte Rousse…
— Non, pas ça… Je vous demande si elle était jolie, fit Poirot.
— J’ignore ce détail, répondit l’inspecteur d’une voix détachée.
Son ton signifiait : « Vraiment, ces étrangers ! Tous les mêmes ! »
Une lueur de gaieté passa dans les yeux de Poirot.
— Selon vous, cela n’a pas d’importance. J’estime, au contraire, que, pour une femme, c’est capital : sa beauté décide souvent de sa destinée !
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Si vous vous imaginez être un personnage important, vous cherchez par tous les moyens à éviter les contrariétés. Si une mouche se pose sur votre front et ne cesse de vous agacer par son bourdonnement, que faites-vous ? Vous essayez de la tuer, et vous n'en éprouvez aucun remords : vous êtes important… la mouche ne compte pas à vos yeux. L'insecte tué, aussitôt votre tourment cesse. Cet acte vous paraît raisonnable et juste. Le souci de l'hygiène vous fournit un nouveau motif de détruire la mouche, cette bestiole constituant une source de dangers pour la communauté… elle doit donc disparaître. Voilà comment travaille le cerveau du fou assassin.

Chapitre 13 : Une conférence.
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Sachez, Hastings, qu'il n'est rien de plus dangereux que la conversation pour celui qui veut dissimuler quelque chose. Un vieux philosophe français m'a dit un jour que la conversation est une invention humaine destinée à empêcher l'homme de penser. C'est aussi un moyen infaillible de découvrir ce qu'il cherche à cacher. L'être humain, Hastings, ne sait résister au plaisir de parler de lui, d'exprimer sa personnalité et la conversation lui en offre une occasion unique.

Chapitre 31 : Hercule Poirot interroge.
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Au cours du mois de juin 1935, je débarquai en Angleterre pour y passer six mois. Comme tous les autres, nous n’avions pas échappé à la crise mondiale et, confiant notre ranch de l’Amérique du Sud à ma femme, j’étais venu régler en Europe certaines affaires personnelles. Inutile de dire qu’une de mes premières visites fut pour mon vieil ami Hercule Poirot.
Il avait loué un appartement meublé dans une maison toute neuve, d’un style tout à fait moderne. Histoire de le taquiner, je lui reprochai d’avoir choisi cet immeuble en raison de ses lignes parfaitement géométriques.
— Je n’en disconviens pas, mon ami, avoua-t-il. Trouvez-vous donc cette symétrie déplaisante ?
Je lui répliquai que, pour mon goût, j’y voyais trop d’angles droits. Faisant allusion à une vieille plaisanterie, je lui demandai si, dans cette hôtellerie ultra-moderne, les poules pondaient des œufs carrés.
Poirot rit de bon cœur.
— Ah ! ah ! vous vous souvenez encore de cette boutade. Hélas ! non. La science n’est pas arrivée à décider les poules à se conformer au goût actuel. Les poules donnent toujours des oeufs de tailles et de couleurs différentes !
J’examinai mon ami et le trouvai florissant de santé. Il avait à peine vieilli depuis notre dernière séparation.
— Poirot ? vous paraissez rutiler de santé et même rajeunir. Si la chose était possible, je dirais même que vous avez moins de cheveux gris.
Le visage de Poirot s’épanouit en un sourire.
— Pourquoi ne serait-elle pas possible ? C’est la vérité pure.
— Vous prétendez que vos cheveux noircissent au lieu de grisonner ?
— Parfaitement.
— Mais cela est scientifiquement irréalisable ?
— Pas du tout.
— En tout cas, ce phénomène me paraît extraordinaire… et contre nature.
— Comme toujours, mon cher Hastings, vous conservez un esprit candide. Les années ne vous changent pas. Un fait vous étonne, vous en donnez aussitôt la solution, sans vous en apercevoir.
Intrigué, je le regardai bien en face.
Sans prononcer une parole, il se rendit dans sa chambre à coucher et reparut avec, à la main, une bouteille qu’il me tendit.
Je la pris étonné.
Je lus :
« Revivit. Restitue à la chevelure sa nuance naturelle. Revivit n’est pas une teinture. Se fait en cinq couleurs : cendre, marron, blond vénitien,...
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