« Voyez-vous, quand je sens que quelqu’un me cache quelque chose, j’imagine toujours le pire. » (p. 136)
“-Ah, l'argent! Qu'on en ait ou qu'on en manque; c'est toujours lui la cause du mal.”
King's Abbot, notre village, ressemble sans doute à beaucoup d'autres. [...] Nous possédons une gare importante, un petit bureau de poste et deux magasins qui se font concurrence et où l'on trouve à peu près tout ce qu'on veut. Tous les hommes valides s'empressent de partir dès qu'ils sont en âge de le faire, mais nous ne manquons ni de vieilles filles ni d'officiers à la retraite. Quant à nos passe-temps et distractions favorites, un verbe suffira pour les décrire : cancaner.
Cela ne doit pas avoir tellement d'importance?
- pas la moindre, affirma poirot, qui ajouta a mi-voix : et c'est justement ce qui est si intéressant.
[...]
- Tous les intéresssés ont quelque chose à cacher.
Cet homme doit se faire livrer du lait, des légumes, de la viande et quelquefois du poisson, comme tout le monde. Mais aucun des fournisseurs concernés ne semble avoir obtenu la moindre information à son sujet. Ce serait un certain Mr Porrot, nom qui recèle un je ne sais quoi d’invraisemblable. La seule chose dont nous soyons sûrs, c’est qu’il s’adonne à la culture des courges.
Mais ce n’est pas ce genre de détails qui intéresse Caroline. Elle veut savoir d’où il vient, ce qu’il fait dans la vie, s’il est marié, comment est ou était sa femme, s’il a des enfants, le nom de jeune fille de sa mère, etc. À mon avis, l’inventeur du questionnaire des passeports devait avoir un caractère assez proche de celui de ma sœur.
A ma connaissance, les femmes résolues à se suicider révèlent volontiers les raisons de leur geste fatal. Elles ont un sens inné du spectacle.
Plus que jamais, mon ami, mais cacher quelque chose à Hercule POIROT n'est pas si facile : il possède un flair de limier.
ce doit être une erreur, un… comment appelle-t-on cela ? un canard des journaux.
Mai comme je voudrais qu'Hercule Poirot n'eût pas pris sa retraite et e fût pas venu ici cultiver des citrouilles !
notez bien, Monsieur, que mon travail était particulièrement intéressant. Le plus intéressant qui soit au monde.
Dans un accès d'humeur carolinienne, et résolu à lui pardonner ces gallicismes, je l'encourageai à poursuivre :
-Ah oui ?
-Je parle de l'étude de la nature humaine, monsieur.
-Certes, approuvai-je avec bienveillance.
Plus de doute, c'était un coiffeur à la retraite. Qui mieux que les coiffeurs connaît les secrets de l'humaine nature ?