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Pierre Guglielmina (Traducteur)
EAN : 9782847346541
197 pages
Tallandier (04/03/2010)
3.5/5   5 notes
Résumé :
Tout jeune sous-secrétaire d’État aux Colonies, Winston Churchill accomplit, à l’automne 1907, une tournée en Afrique de l’Est. Dans ce récit de voyage, il conte ses journées africaines, entre travail et plaisir.

Alternant considérations politiques et descriptions des paysages qui l’émerveillent, Winston Churchill mène son lecteur le long du Nil, en Ouganda et au Kenya, entre parties de chasse, expéditions touristiques et rencontres avec des officiels... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Indépendamment de ses idées sur l'eugénisme, sur sa politique, sur ses idées maintes et maintes fois commentées, sur son étrange vitalité due au bien connu « no sport »le petit récit de Churchill sur son voyage en Afrique donne de lui un portrait brillant et contrasté. Bien entendu, le diplomate se cache derrière le voyageur, mais ce que j'ai surtout lu est une pensée constamment en train de se peser, de se construire, d'examiner les points de vue opposés.
Il voit les chasseurs, et les touristes, qui ne conçoivent pas une journée sans avoir tué un lion. Et commente que les animaux n'ont pas cherché le conflit.
Au moment où un rhinocéros blessé se précipite en chargeant comme une locomotive : « On a le temps de réfléchir avec un certain détachement au fait que nous sommes, après tout, les agresseurs ; c'est bien nous qui avons déclenché le conflit par une agression non provoquée et une intention meurtrière contre un herbivore pacifique, S'il existe quelque chose comme le juste et l'injuste entre l'homme et la bête, le juste est clairement du côté de la bête. »
Au moment où un lion, cible jugée facile, part dans les collines, hélas, soupire Churchill, « si hélas est le mot juste ».
Il parle de « races primitives », en se demandant pourquoi un tel paradis terrestre n'a pas produit une civilisation avancée, puis il réfléchit : même les blancs ne peuvent trop longtemps habiter dans ces contrées de l'Afrique de l'Est, à cause des maladies diverses : malaria, mouches tsétsé, tiques, maladie du sommeil, entre autres.

Et puis, est-ce vraiment souhaitable que les Blancs envahissent le pays ? Que se passera-t-il si les pouvoirs de la Couronne sont remplacés par « l'intérêt égoïste et féroce de la petite population blanche »?
Que penser, aussi, des Indiens, les premiers à avoir pacifié, à avoir obéi à l'Empire britannique, à envoyer ses commerçants en Afrique. Parce que, dit-il, comme en Afrique du Sud, les Indiens sont jugés indésirables (je pense à Gandhi) et que ce serait une catastrophe d'essayer d'éliminer ces travailleurs asiatiques infatigables (pour le bonheur des petits blancs à courte vue)
D'ailleurs, question travail, Churchill entend souvent les planteurs se plaindre de la réticence des indigènes à travailler régulièrement. Il faut les forcer à travailler. « Nous demandons innocemment : « les forcer à travailler pour qui ? La réponse ne se fait pas attendre : Pour nous, évidemment. Vous pensiez que nous voulions dire pour autre chose ? et nous tombons sur un autre troupeau de questions rhinocéros- maladroites, encornées, à la peau épaisse et à la vue basse, au mauvais caractère et avec une tendance à foncer aveuglément droit devant à la moindre alerte.
L'indigène apparemment pauvre est riche au sens où tout lui manque et où il ne veut rien. Ils sont ingénieux, intelligents, industrieux, avec une soif d'apprendre, et de bonne humeur.

Surtout, son coeur est touché « de manière saisissante, irrésistible, inoubliable »par l'Afrique.

Churchill avait été nommé Sous-secrétaire d'Etat des Colonies, il décide de visiter le Kenya et l'Ouganda, pendant ses vacances parlementaires. Son chef, Lord Elgin lui souhaite l'au revoir : « ne vous pressez pas de rentrer. »
Il écrit, dans les après midi brûlants, et ce « pèlerinage »sera publié en 1908(traduit en français 102 ans après ).
Pourquoi écrit-il ? Pour faire partager son émerveillement durant ce « voyage à la fois délicieux et exaltant ».Pour, aussi, communiquer au peuple anglais le bien fondé de leurs possessions. Pour se féliciter par exemple du chemin de fer depuis Mombassa, et projeter, en faisant des calculs de couts et de profits, sur l'amélioration de ces terres. Churchill ne peut s'empêcher de se projeter, de rêver du jour où un barrage rendrait les chutes du Ripon fructueuses.
Petit livre avec l'humour que l'on connaît, les réflexions et les questions ( sauf les questions rhinocéros , ce n'est pas son genre ) .
Et se souvenir que Churchill avait éduqué son perroquet à insulter Hitler et les nazis, et qu'il a continué jusqu'au jour de sa mort en 2004. Brave perroquet.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il existe déjà, en miniature, tous les éléments d’une profonde discorde politique et raciale, tous les composants d’un débat enflammé et acrimonieux. Le Blanc contre le Noir ; l’Indien contre les deux premiers ; le colon contre le planteur ; la ville contre la campagne ; la classe des fonctionnaires contre ceux qui ne le sont pas ; la côte contre les montagnes ;
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J’ai toujours éprouvé un sentiment de fervente gratitude pour n’avoir jamais possédé un seul mètre carré de ce bien pervers appelé « terre ».
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Vidéo de Winston Churchill
Winston Spencer Churchill ou l'Angleterre (1965 / France Culture). Par Francis Crémieux. Assistant : Gilbert-Maurice Duprez. Avec la participation d'Emmanuel d'Astier de La Vigerie et de Jean Vilar. Photographie : Winston Churchill • Crédits : Wikimedia Commons. Diffusion sur France Culture le 5 février 1965. Présentation des Nuits de France Culture : « Il avait prévenu Joachim von Ribbentrop : “Lorsque vous parlez de guerre - et il s'agirait d'une guerre générale -, il ne faudrait pas sous-estimer l'Angleterre. Oui, c'est un pays curieux l'Angleterre, dont peu d'étrangers parviennent à comprendre la mentalité.” Il ajoutait : “Vous verrez de combien d'actions inattendues seraient capables le gouvernement et la nation britanniques.” Il ? Winston Spencer Churchill. “Un air de vieux nouveau-né”, selon l'invité principal de Francis Crémieux ; “un merveilleux comédien”. “Winston Spencer Churchill ou l'Angleterre” : un mauvais sous-titre, disait le même Francis Crémieux. Première diffusion sur France Culture le 5 février 1965, quelques jours après la disparition du “Vieux Lion”. » Winston Leonard Spencer-Churchill est un homme d'État britannique, né le 30 novembre 1874 au palais de Blenheim (Woodstock, Oxfordshire, Royaume-Uni) et mort le 24 janvier 1965 à Londres. Sa lucidité face au nazisme, son action décisive en tant que Premier ministre du Royaume-Uni de 1940 à 1945 durant la Seconde Guerre mondiale, joints à ses talents d'orateur et à ses bons mots, en ont fait un des grands hommes politiques du XXe siècle. Ne disposant pas d'une fortune personnelle, il tire l'essentiel de ses revenus de sa plume. Ses dons d'écriture seront couronnés à la fin de sa vie par le prix Nobel de littérature. Il est également un peintre estimé.
Sources : France Culture et Wikipédia
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