AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,46

sur 197 notes
♫Pour une longue dame brune
J'ai inventé
Une chanson au clair de la lune
Quelques couplets
Si jamais, elle l'entend, un jour
Elle saura
Que c'est une chanson d'amour
Pour elle et moi♫
-Barbara / Moustaki- 1967-
---♪---♫---SS...---...SOS...---...SS---♫---♪---
D'Allemagne
Variations sur le thème d'un cavalier bleu
Incohérence de l'Histoire, tu et moi , les enjeux
Le romantisme est plus violent
Les violons jouent toujours plus lent
Nous, nous avons nos matins blêmes
Et l'âme grise de CLAUDEL,
Eux c'est la mélancolie même,
Tout l'écrit, les SOS ou le rappel à l'Haydn.
O faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine
les guerres sont des bétises
Un manque de matière grise
Faut-il-y voir que les aigles en noir ?
Une armée brune, Viktor, une lueur d'espoir
Victoire ou simple revanche
Tout biographe a le droit de réinventer la vie sur laquelle il se penche...
Bonnes Nouvelles
que celles de Monsieur Claudel 😀






Commenter  J’apprécie          1050
Dans son dernier opus Philippe Claudel nous revient avec cinq nouvelles qui se passent dans une Allemagne de fin de guerre et suite, d'où son titre, et semble avoir comme fil rouge commun, Viktor. Un Viktor, bourreau SS de la seconde guerre mondiale , un Viktor employé d'hôpital psychiatrique.....

La première histoire, où Viktor est seulement évoqué, m'a plue avec sa chute.
Mais déjà avec la deuxième je suis en froid avec le texte dû au contexte et détails d'une première expérience sexuelle farfelue ( grâce à Viktor) dont se rappelle un vieillard légèrement sénile. Au troisième où débarque un autre vieillard là tout à fait sénile, qui est un Viktor même, je suis carrément en froid. Stationné dans une maison de retraite, c'est le père du maire de la ville. Une gamine en pleine crise d'adolescence est mise à sa disposition pour s'occuper de lui. Claudel réussit a y insérer aussi le cliché d'un cuisinier turc qui farfouille les fesses de la gamine ( L'Allemagne fait automatiquement penser à des turcs, Dieu sait pourquoi, pourtant y vivent d'autres nationalités à forte majorité ), détail qui accentue mon amertume. Je suis à la moitié du livre avec une forte envie d'abandonner, mais la quatriéme histoire avec le peintre Franz Marc, chef de file du mouvement expressionniste allemand « Die Blaue Reiter » me relance. Ici réapparaît un Viktor, dont l'identité fait perdre le fil rouge, et l'histoire inventée de Franz Marc se basant sur l'idéologie des nazis concernant l'Art, manque de substance. Avec la dernière histoire l'errance désespérée d'une petite fille juive orpheline, en fin de la deuxième guerre mondiale Claudel ferme la boucle, mais moi j'ai déjà perdu tout enthousiasme pour une fantaisie qui n'en ai pas une.

Note de l'éditeur:
“C'est un livre virtuose, une oeuvre de fiction autour des thématiques chères à Philippe Claudel : tout d'abord celle de l'incohérence de l'Histoire et des rôles que les hommes y jouent mais aussi celles de la culpabilité et de la mémoire. Il faut entendre le terme fantaisie présent dans le titre, dans son acception musicale et poétique" .

Mon dégoût et désintérêt pour ce livre sont allés en crescendo. Malheureusement je n'ai décelé aucune virtuosité dans cette fantaisie allemande. Il ne m'est restée qu'un fort sentiment de malaise pour une nation qui n'est pas pire qu'une autre. Claudel à la fin de son livre s'adressant à nous lectrices et lecteurs, en donne une explication claire et sincère mais qui malheureusement ne m'a pas convaincue , vu que c'est un pays que je connais aussi très bien et que j'y ai vécu.
Commenter  J’apprécie          897
« …Le terme fantaisie, présent dans le titre, est à entendre dans son acception musicale et poétique qui désigne, comme on sait, une oeuvre où la subjectivité de l'auteur domine et qui s'affranchit du respect de règles strictes de composition ou d'harmonie. » C'est par ces mots que Philippe Claudel conclut son recueil d'histoires et il fait bien d'apporter cette précision car il n'est pas question de bluettes. Cinq nouvelles qui ont pour lien la partie de l'histoire de l'Allemagne la plus odieuse : la montée du nazisme jusqu'à la seconde guerre mondiale. Ce lien s'appelle Viktor, personnage qui traverse les époques, représentant de ce que l'homme a de plus vil en lui. Il est en pleine débâcle ce soldat honteux et apeuré qui a effacé de son uniforme toute trace dénonçant son appartenance à une idéologie monstrueuse, mais aussi ce vieillard qui se souvient de son premier amour alors qu'il n'avait que quinze ans, ce père sénile enfermé dans un hospice livré à l'insouciance impatiente et impitoyable de sa jeune aide-soignante, il est ce psychiatre cruel qui annonce la mort de son patient schizophrène à son épouse, omettant de lui préciser qu'il a été « liquidé » comme tant d'autres malades mentaux par le programme Aktion T4 d'Hitler. L'esprit machiavélique de Viktor habite ces gens sans scrupule, inhumains, qui ont commis l'indescriptible. de toute cette horreur il ne reste que cette petite fille sauvée de l'holocauste, seule tâche de lumière au milieu de toute cette noirceur, qui s'est enfermée dans sa forteresse, muette et sourde à son environnement, et qui repasse les rares souvenirs heureux qui lui restent de ses parents, les rangeant précautionneusement dans un chiffon virtuel dont elle noue les quatre coins pour qu'ils ne lui échappent pas.
Effectivement, Philippe Claudel ne respecte aucune règle stylistique dans son patchwork de destinées mais il nous offre le plaisir immense d'un ouvrage d'une grande sensibilité, où les émotions nous inondent.
Editions Stock, 170 pages.
Commenter  J’apprécie          490
D'abord, ce titre qui claque comme un oxymore, même si l'auteur précise en postface que cette fantaisie se rapporte davantage à sa liberté d'écrivain qui s'affranchit des règles et de la réalité, qu'à une improbable joyeuseté d'Outre-Rhin.
Ensuite, ce roman qui assemble plusieurs histoires disparates mais toutes traversées par un certain Viktor, et qui toutes se passent en Allemagne, sans que l'on sache exactement où ni quand. Livre étrange, donc, où Philippe Claudel dépeint de façon impressionniste des paysages et des personnages troubles, sans que jamais l'image soit nette, en laissant des sensations à la fois vives et diffuses, comme des lambeaux de rêves.

Mais je suis restée sur ma faim. Ces 150 pages de fantaisie ne m'ont pas comblée ; sans doute sont-elles trop légères pour mon grossier appétit. Malgré les thématiques lourdes qui sont évoquées, l'ensemble m'a semblé manquer de profondeur. J'ai regretté que l'auteur ne fasse qu'effleurer ses histoires de manière onirique. Et pourtant, j'ai aimé son écriture et sa poésie, mais elles n'ont pas suffi à me faire adhérer à ce roman.
Mais ça reste quand même mieux qu'une joyeuseté teutonne.
Commenter  J’apprécie          429
Une série de nouvelles, mais il ne faut pas croire que fantaisie rime avec légèreté joyeuse, il s'agit de personnages tragiques, certains torturés et d'autres indifférents aux malheurs qu'ils infligent…

Par exemple, la première nouvelle met en scène un jeune Allemand en fuite à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il s'est débarrassé de ses insignes et de tout ce qui pourrait l'identifier, même le tatouage de groupe sanguin sur son bras. Il a faim, il est épuisé, il erre en se demandant s'il a bien agi, s'il a bien fait de suivre les ordres. Il n'était pas comme son ami Victor que la torture semblait réjouir. Mais l'inattendu mettra fin à sa quête…

Il a aussi cette petite fille rescapée d'une pile de cadavres fusillés et qui garde ses souvenirs comme des trésors dans un mouchoir…

Et cette femme, engagée dans une maison de personnes âgées, qui doit s'occuper d'un vieillard impotent…

Un livre court qui, par petites touche, s explore différentes dimensions de l'émotion humaine.

Un petit plus, à la fin on indique les droits d'auteurs sont reversés à une association d'aide aux libraires…
Commenter  J’apprécie          410
Fantaisie allemande regroupe cinq courts récits liés à l'histoire récente de l'Allemagne plus particulièrement les consequences de la seconde guerre mondiale sur le destin de quelques personnages. Avec Ein mann on suit un soldat, fugitif ou déserteur, dont on ne connaîtra jamais le nom, qui cherche un abri. Sex und Linden, un vieil homme de quatre vingt dix ans évoque et revit ses émois d'adolescent lors d'un concert dans un kiosque dans le parc, avec une femme de l'âge de sa mère. Irma Grese, une fille de dix-sept ans est placée pour aider les vieux de la maison de retraite, une fille pas très maligne mais très tendre non plus dans cette Allemagne de l'Est....Gnadentod constitue le texte le plus atypique, pour évoquer l'oeuvre de Franz Marc, le peintre qui, avec Kandinski, avait créé le mouvement Le Cavalier bleu. Philippe Claudel imagine cet artiste interné dans un hôpital psychiatrique pendant la deuxième guerre mondiale, pour être considéré comme artiste dégénèré, alors qu'il est décédé en 1916. le dernier texte concerne une petite fille juive recueillie et qui evolue près d'une usine un peu particulière...
Cinq nouvelles, d'une belle écriture et des personnages au tournant de leur destin, qui convoquent leurs souvenirs, pour certains, au terme de leur vie. On ne connaît pas toujours leur nom mais certains des protagonistes sont évoqués dans plusieurs nouvelles, créant un lien entre les différents récits. Comme souvent avec les nouvelles, elles sont intéressantes mais leur souvenir est souvent fugace, Fantaisie allemande est un recueil intéressant mais que j'ai oublié assez rapidement.
Commenter  J’apprécie          390
Oui bon, d'accord, ce sont des nouvelles écrites entre 2016 et 2020. Mais bon, l'avertissement au lecteur aurait mérité d'être mis en début de lecture ou 4ème de couverture.

Sujet qui hante Philippe CLAUDEL, « qu'aurais-je fait si j'étais embarqué dans ce tourbillon d'horreur » qu'à été la 2ème guerre mondiale, aurais-je suivi ou pas, serais-je devenu bourreau ou pas, un simple témoin ou un résistant ?

Oui bon d'accord, « si l'Allemagne du XXème siècle sert de cadre à ce livre, c'est d'une part parce qu'en nul autre endroit les thèmes que je viens de noter n'y ont trouvé au plus haut point leur incarnation tragique. C'est d'autre part parce qu'étant moi-même depuis l'enfance un voisin de ce pays, j'ai développé un rapport d'attirance et d'effroi avec ses paysages, sa culture, sa langue et son histoire, comme je n'en ai avec aucun autre pays au monde. L'Allemagne a toujours été pour moi un miroir dans lequel je me vois non pas tel que je suis, mais tel que j'aurais pu être. En ce sens, elle m'a beaucoup appris sur moi-même. »

« Je terminerai en disant que le terme fantaisie, présent dans le titre, est à entendre dans son acception musicale et poétique qui désigne, comme on sait, une oeuvre où la subjectivité de l'auteur domine et qui s'affranchit du respect de règles strictes de composition ou d'harmonie.
Philippe CLAUDEL - Mars 2020

Et bien pour moi, une lecture mitigée et trop décousue, bien que l'écriture n'y soit pour rien, qui bien sûr, fait réfléchir mais voilà, pas envie de ça en ce moment.
Commenter  J’apprécie          272
Dans ces nouvelles, dont certaines sont inédites, vous trouverez :
Un homme épuisé qui fuit une guerre et des camps ;
Le souvenir d'une première fois dans l'odeur des tilleuls ;
Une jeune fille un peu idiote et un peu cruelle pour qui la vieillesse n'a pas de sens ;
Un artiste fou face aux lois nazies d'épuration de la société ;
Une petite orpheline qui garde un mouchoir dans sa tête.

Cela transparaissait déjà puissamment dans le rapport de Brodeck : Philippe Claudel est fasciné par l'Allemagne, ses spectres et les scories fascistes qui polluent encore la société d'aujourd'hui. Avec ses 5 textes qui jouent sur la chronologie et L Histoire, l'auteur présente à notre pays voisin un miroir dont les reflets juste assez déformés ne suffisent pas à tromper. Oui, il est bien question de la plaie douloureuse laissée par le nazisme. Mais surtout, il est question de la place de l'homme face à l'horreur, qu'il en soit la victime ou l'instrument. « Était-il coupable ? Coupable d'avoir obéi ? Ou coupable de ne pas avoir désobéi ? Lui n'avait fait que suivre. » (p. 25) Il n'y a aucune réponse définitive, aucune certitude, aucune promesse : qui sait comment il réagirait en pareille situation, quand le pouvoir est si simple à prendre et qu'il est si facile d'en abuser ?

Les liens entre les nouvelles sont-ils volontaires ? Sont-ce des coïncidences, formes heureuses du hasard ? Philippe Claudel ne répond pas et laisse toute latitude au lecteur de tisser d'autres histoires avec sa matière. « Il m'est apparu ainsi qu'ils formaient un livre véritable, une sorte de roman que j'ai laissé volontairement lacunaire, et au sein duquel le lecteur est appelé à combler les vides, en devenant lui-même alors écrivain. » (p. 168 & 169)

Comme toujours, je suis touchée au coeur par l'écriture de Philippe Claudel, même si certains textes m'ont moins convaincue. Je retiens surtout que l'auteur, généreux dans son oeuvre et dans sa vie, offre les droits d'auteurs de ce livre à une association d'aide aux libraires. Aide si précieuse en ces temps où nos dealers de livres favoris ont volet baissé.
Commenter  J’apprécie          231
Cinq nouvelles comme autant de petits contes qui détaillent les mystères humains, le poids d'une jeunesse sans espoir ou d'une vieillesse sans pouvoir, la manière dont chacun fait avec la culpabilité ou la violence d'une réalité insupportable. Comme fil d'Ariane entre ces éclats de vie, Philippe Claudel utilise le prénom de Viktor, ici jeune homme, là vieillard, ailleurs d'une ombre, presque un fantôme. Il pose comme second fil conducteur un pays, l'Allemagne, à la fois miroir et repoussoir des plus belles aspirations esthétiques et des pires exterminations.
De cette riche matière, le lecteur doit faire sa part, rassembler les morceaux et combler les vides s'il le souhaite. Ainsi, l'auteur nous offre autant à lire qu'à imaginer.
Commenter  J’apprécie          160
Philippe Claudel nous embarque dans un roman déconstruit qui ressemble à des petites nouvelles. Chaque personnage étant susceptible d'être un monstre. Mais qui est le plus monstrueux ? La réponse est complexe, si il y en a une.

J'ai adoré le style de Philippe Claudel et je salue l'originalité de cette oeuvre. Certaines parties sont extrêmement prenantes et le lien est subtil mais bien réel. Par contre, il y a une ou deux parties où j'ai un peu décroché malgré moi.
Pour autant, l'ensemble est de qualité et nous amène à nous interroger sur les traumatismes et la noirceur humaine.
Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (418) Voir plus



Quiz Voir plus

Philippe Claudel

Philippe Claudel est professeur. Auprès de quel public particulier a-t-il enseigné ?

des aveugles
des prisonniers
des immigrés

5 questions
147 lecteurs ont répondu
Thème : Philippe ClaudelCréer un quiz sur ce livre

{* *}