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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
C'est toujours un peu la même chose avec ces auteurs pro religieux chrétiens les Georges Bernanos, Les Julien Green et Cie, ou aujourd'hui les Paul Claudel.
Qu'est-ce que je m'y ennuie ! (Et encore c'est parce que je tiens à rester absolument polie que j'emploie " ennuyer " car à la vérité, ce n'est pas le premier verbe qui m'est spontanément venu à l'esprit.)
On se dit qu'on ne veut pas mourir ignorante (car idiote, malheureusement, ça c'est presque acquis déjà à l'heure qu'il est). On se dit que ça pourrait être intéressant, pourquoi pas ? Alors on se laisse prendre encore une fois et fatalement, encore une fois l'on est déçue !
Aaah ! C'est à vous décourager de la lecture et, comme disait Brassens, peut-être même d'autre chose. (Pour mémoire et pour ceux qui avaient oublié le passage de Misogynie À Part : " Au lieu de s'écrier : " Encore ! Hardi ! Hardi ! " Elle déclame du Claudel, du Claudel, j'ai bien dit, alors ça, ça me fige ! Elle m'emmerde, elle m'emmerde, j'admets que ce Claudel soit un homme de génie, un poète immortel. J' reconnais son prestige mais qu'on aille chercher dedans son oeuvre pie un aphrodisiaque, non, ça, c'est d' l'utopie ! Elle m'emmerde, vous dis-je...")
Bref, nous voilà donc plongés dans cette tragédie en quatre actes et l'on s'ennuie ferme dès le prologue et pendant un bon bout de temps mais, au moment où déjà on ne l'espérait plus trop, coup de théâtre, et l'intérêt décolle un peu lors de la scène 3 de l'acte II lorsqu'on apprend que Violaine est porteuse de la lèpre. Qu'en dira son fiancé Jacques Hury ? Accélération du rythme, sursaut dramatique, on pense : " Ouf ! on l'a échappé belle ! "
Mais non ! Non, on l'a rien échappé du tout et la chienlit revient aussitôt après, et au triple galop même, vous embourber, vous engluer dans un jus d'évangile et de confiteor.
Or voilà, moi j'ai toujours préféré le beurre au confiteor sur mes tartines et c'est sans grand appétit que je les avale en pareil cas. Les passages de résurrection, les versets bibliques ou les extraits de messe en latin sont mortellement ch... euh ! ennuyeux, oui, c'est ça le bon mot ou bien alors un tantinet lassants voire très faiblement captivants, comme vous voudrez.
Le message de Paul Claudel est simple, limpide, clair, net et précis. Vous le voulez ? Tenez ! le voici, il est pour vous :
" Croyez en Dieu. Chiez-en autant que vous pouvez (et même plus si possible). Endurez votre destin merdique et vos souffrances sans broncher. (Parce que si, en plus, vous aviez trouvé le moyen d'être heureux, ça n'aurait pas été drôle, voyons !) Aimez sans condition (un peu les hommes, en passant, mais surtout Dieu, bien sûr). Pardonnez tout ce qu'on vous fait subir et rendez-vous à l'heure de l'ultime soupir avec la Mort, unique planche de salut en ce bas monde. Alors, vous vous retrouverez avec tous vos semblables, tous potes, à jouer aux billes avec les angelots au pied du trône de votre bienaimé Seigneur, qui vous couvera d'un oeil bienveillant pour des siècles et des siècles. Amen "
Splendide ! Merci Popaul ! J'insiste, merci vraiment, car sans ça, je ne sais réellement pas comment on aurait pu s'en sortir.
Sans rire, je me demande sincèrement comment on pouvait encore écrire un tel tissu de conneries en 1912. de la part d'un évangéliste, religieux fanatique à tendance sectaire d'il y a deux mille ans, passe encore. Mais de la part d'un haut fonctionnaire, diplomate appelé à représenter la France en qualité d'ambassadeur dans différents pays et pas des moindres (États-Unis, Brésil, Japon, Belgique), après l'identité acquise par la France suite à sa révolution et après le symbole fort de sa loi de 1905 sur la laïcité, là, j'avoue que j'ai plus de mal à encaisser et à avaler la pilule sans sourciller.
Au demeurant, s'il n'était que le propos, je trouverais cette pièce seulement lamentable mais il me faut aussi dire deux ou trois choses du style, que j'ai trouvé plat et atone, comme les litanies dont il se fait le chantre. À peine quelques phrases ont ponctué ma somnolence de faibles rehaussements de paupières, mais en toute honnêteté, absolument rien de transcendant dans le maniement du verbe, l'art de la réplique ou un quelconque lyrisme. C'est pire que de passer 40 jours dans le désert !
Alors, promis, la prochaine fois qu'on me demandera si j'aime Claudel, je répondrai : " Ce que j'aime chez Claudel, c'est qu'il a eu une soeur qui s'appelait Camille et qui, elle, nous a légué d'authentiques oeuvres d'art. "
Au final, vous comprendrez aisément que je considère Paul Claudel comme un auteur qu'on peut se permettre de ne pas lire, mais bien sûr, ce n'est là que mon misérable avis, c'est-à-dire, pas grand-chose, et quelqu'un d'autre que moi vous dirait peut-être tout autrement.
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